Selon que l’on soit de gauche ou de droite, pour la plupart des médias, la rigueur est toujours salutaire...
Ainsi, dès le 30 juillet 2011, Marianne fait état d’une «note qui plaide pour la rigueur» au sein du Parti socialiste (PS). Produit par le
think tank proche du PS Terra Nova, ce rapport est très critique à l’égard de la politique conduite par Nicolas Sarkozy, mais ne s’en distingue guère par ses conclusions… que l’hebdomadaire reprend à son compte : «Il faudra donc affecter toutes les recettes nouvelles à la réduction des déficits et accepter le calendrier européen, quitte à financer les priorités de la gauche par des économies dans d’autres secteurs.» Un mois plus tard, dans
Challenges (1er septembre 2011), c’est Jacques Attali qui explique sur quatre pages tout le bien qu’il pense de la rigueur : «Il ne faut donc pas se battre sur les mots : une politique de rigueur (je préfère nommer de désendettement) est nécessaire.» On avait compris...
Pour Serge July, dans
Les Inrockuptibles (16 novembre 2011), cela ne fait pas de doute : il faut une rigueur «de gauche». Il développe : «La rigueur de gauche sera-t-elle plus rigoureuse et plus européenne que la rigueur de droite ? Dans le contexte exceptionnel de cette campagne, c’est à la fois un risque et une chance.» Même son de cloche dans
Libération, 6 décembre 2011 : «À l’heure où la récession se profile, il ne suffit pas de rassurer les marchés, il faut aussi rassurer les peuples, explique Vincent Giret. Ce pourrait être à la gauche d’inventer les conditions d’une relance crédible, tournée vers l’avenir. Une relance indispensable qui ne se ferait pas contre la rigueur mais avec elle.» Une rigueur de gauche, en somme.
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