En fait, tu es un salarié déguisé. Celui qui mérite d'être taxé, c'est ton ou tes "faux" patrons qui, au lieu d'embaucher, préfèrent sous-traiter. Et on sait que la sous-traitance est un nid de salariés qui tirent tout le temps la langue. Si tu t'en contentes aujourd'hui, je pense qu'un jour tu en auras marre.
SWC a écrit :Quand se décidera-t-on à taxer non pas le travail "précaire" mais bel et bien la mode qui consiste à tout vouloir taxer sous prétexte de stabilité sociale ?
Parce que tu trouves que la stabilité sociale est une mode et non une nécessité ???
Quand tu es en période de chômage, qui paie tes allocations ? Quand tu es malade, qui rembourse ? Nous avons un système de protection sociale : tout le monde le trouve trop cher, tout le monde le pille (l'Etat, notamment, doit 9 milliards à la Sécu), mais personne ne voudrait s'en passer !
Pourtant, il faut le financer. Il y a déjà un gros manque à gagner avec le chômage, mais les bas salaires et la précarisation n'arrangent rien.
Il y a la solution d'élargir l'assiette des cotisations en taxant les revenus financiers qui sont intouchables et pourtant se nourrissent (entre autres) de plans sociaux.
Et les employeurs qui abusent de la précarité (CNE, CDD, intérim, contrats aidés de l'Etat ou portage salarial) méritent de payer plus de cotisations, puisque le coût de leurs pratiques grève lourdement notre système de protection sociale. Si tu as bien lu l'article, en 2004 les CDD représentaient près de 4% des contributions au régime d'assurance chômage mais 22% des allocations versées, et les emplois intérimaires près de 3% des contributions et 7% des allocations. C'est ruineux.
SWC a écrit :Que je sache, aucun des "contrats précaires" étatisés n'a jamais été surtaxé... Bien sûr, il s'agit majoritairement de contrats à destination du service public ou d'organismes assimilés. Deux poids, deux mesures ?
Si tu lis bien Actuchomage, nous sommes totalement opposés à ces contrats pourris financés par l'argent public, qui fournissent aux employeurs de la main d'œuvre quasi gratuite et qui maintiennent les gens dans la misère et le jetable.
SWC a écrit :La France a décidément bien du mal à se faire à l'idée que le travail qui profite à l'individu peut aussi profiter à la collectivité. Pas étonnant que les patrons veulent des aides de l'Etat pour embaucher : ça rend l'embauche sans doute plus morale.
Là, tu mélanges tout !
Pour les patrons français, "embaucher est un risque mortel" (
dixit Laurence Parisot du Medef). Quant à la morale, les patrons français veulent des aides de l'Etat parce que c'est moyen supplémentaire de réduire au maximum le coût du travail et qu'ils sont encore plus assistés que les chômeurs : le RMI coûte 6 milliards par an, en 2005 l'Etat a versé 65 milliards d'aides publiques aux entreprises.
La flexibilité, pourquoi pas ?
Mais pas sans une assurance chômage forte. Sinon, ça ne marchera pas ou alors oui, ça marchera un temps avec des gens dans la misère, mais quand la misère s'étend, elle finit par plomber un pays (demande intérieure, natalité…). Aujourd'hui, le travail profite de moins en moins à l'individu et à la collectivité, mais à une poignée de nantis. Le travail doit profiter à l'individu (salaire, stabilité) et à la collectivité (redistribution, y compris sociale).