Vous avez dit EID?
Re: Vous avez dit EID?
L'Appel de Toulouse
Nous sommes citoyens, usagers et salariés, agents ou fonctionnaires des services publics ou remplissant des missions de service public. Nous nous élevons ensemble contre leur destruction et la dégradation du service rendu au public.
Ce gouvernement fusionne, démantèle, privatise. Il manipule ! Il organise l’inefficience des services publics et les rends inopérants pour remplir leur mission d’intérêt général. Il réduit les effectifs, diminue les moyens, change les métiers, réorganise, désorganise… provocant ainsi l’insatisfaction, la souffrance des usagers et des salariés. En diffusant une mauvaise image des services publics et en opposant usagers et agents, il prépare leur disparition.
Les services publics sont : la Santé, l’Éducation, la Justice, les Services sociaux, les Universités et la Recherche, les Organismes sociaux (CAF, Sécurité Sociale, Pôle emploi…), la Police, les Pompiers, les crèches municipales, les Services territoriaux, l’Équipement et l’aménagement du territoire, les transports, la Poste, la SNCF, l’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité… Tout ce qui est légitimement accessible à tous et qui rend notre quotidien confortable.
Nous avons déjà laissé beaucoup de ces secteurs échapper à la régulation de l’État, certains ont disparu, d’autres sont privatisés ou en voie de l’être… Jusqu’où allons-nous les laisser nous dépouiller de ce qui ne leur appartient pas ?
Les générations précédentes avaient eu la prudence de garantir un accès gratuit et régulé à ces services de façon à ce que tous puissent en bénéficier, sur l’ensemble du territoire. De quel droit ce gouvernement s’autorise t-il à modifier des structures aussi fondamentales - et constitutionnelles - de notre société, à l’encontre des intérêts de la population qu’il est censé servir ?
Il agit peut-être légalement, en votant des lois de circonstance, mais illégitimement en ne prenant en compte ni l’intérêt de tous, ni les importantes manifestations de la rue, et en instrumentalisant l’action sociale à des fins sécuritaires.
Il y a un dysfonctionnement dans notre système déclaré «démocratique»; et devant ce constat beaucoup d’entre nous se sont démobilisés, invoquant une impuissance face aux politiques, eux-mêmes confrontés à leur propre impuissance face aux marchés… D’impuissance en impuissance : nous laissons faire et ce que nous redoutons se réalise.
Pourtant, nous pouvons cesser de nous abriter derrière ce discours de «ça ne sert à rien», arrêter d’être fatalistes, retrouver notre capacité à nous indigner, à réagir, et à agir. Car sans nous «ils ne sont rien», qu’ils soient politiques ou grands gestionnaires, c’est nous qui sommes sur le terrain à faire ou à subir ce qu’ils nous demandent d’accomplir contre nous mêmes tous les jours.
Il est donc temps, pour nous et pour les générations à venir :
• de porter un coup d’arrêt à la destruction organisée de nos droits et acquis sociaux, de nos structures de solidarité et de fraternité ;
• d’arrêter de subir et de contribuer au fonctionnement de ce qui peut nous nuire ou nuire à nos concitoyens ;
• de refuser de céder à la division (les vieux contre les jeunes, les travailleurs contre les chômeurs, les salariés du privé contre les «fonctionnaires », les «intégrés» contre les étrangers…), à la mise en concurrence généralisée des salariés au cœur des entreprises et des établissements publics (les places sur le marché de l’emploi sont chères et ils s’en servent…).
Il dépend de nous, une fois encore dans l’histoire, de leur rappeler qu’ils ne sont là que sur mandat, et qu’ils sont révocables. Ils nous demandent des sacrifices, exigeons des comptes !
Il s’agit d’un appel, un appel à la résistance, à la désobéissance ouverte ou discrète, où que vous soyez, qui que vous soyez, vous pouvez agir pour vous et pour nous tous. Dans chaque secteur d’activité, chaque jour, nous pouvons faire différemment ou ne pas faire, pour arrêter cette déconstruction et la contrer le plus possible.
C’est un appel à Tous. Nous demandons à chacun d’agir à sa mesure, nous appelons aussi les personnalités à s’engager publiquement, médiatiquement : que ceux qui savent, disent, haut et fort, seuls ou en collectifs : historiens, sociologues, juristes, économistes, intellectuels, journalistes…
Retrouvons le sens de nos responsabilités : celles de citoyens actifs, celles de membres solidaires d’une collectivité, celles de parents soucieux de l’avenir de leurs enfants.
Résistants et désobéisseurs des Services Publics
Nous sommes citoyens, usagers et salariés, agents ou fonctionnaires des services publics ou remplissant des missions de service public. Nous nous élevons ensemble contre leur destruction et la dégradation du service rendu au public.
Ce gouvernement fusionne, démantèle, privatise. Il manipule ! Il organise l’inefficience des services publics et les rends inopérants pour remplir leur mission d’intérêt général. Il réduit les effectifs, diminue les moyens, change les métiers, réorganise, désorganise… provocant ainsi l’insatisfaction, la souffrance des usagers et des salariés. En diffusant une mauvaise image des services publics et en opposant usagers et agents, il prépare leur disparition.
Les services publics sont : la Santé, l’Éducation, la Justice, les Services sociaux, les Universités et la Recherche, les Organismes sociaux (CAF, Sécurité Sociale, Pôle emploi…), la Police, les Pompiers, les crèches municipales, les Services territoriaux, l’Équipement et l’aménagement du territoire, les transports, la Poste, la SNCF, l’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité… Tout ce qui est légitimement accessible à tous et qui rend notre quotidien confortable.
Nous avons déjà laissé beaucoup de ces secteurs échapper à la régulation de l’État, certains ont disparu, d’autres sont privatisés ou en voie de l’être… Jusqu’où allons-nous les laisser nous dépouiller de ce qui ne leur appartient pas ?
Les générations précédentes avaient eu la prudence de garantir un accès gratuit et régulé à ces services de façon à ce que tous puissent en bénéficier, sur l’ensemble du territoire. De quel droit ce gouvernement s’autorise t-il à modifier des structures aussi fondamentales - et constitutionnelles - de notre société, à l’encontre des intérêts de la population qu’il est censé servir ?
Il agit peut-être légalement, en votant des lois de circonstance, mais illégitimement en ne prenant en compte ni l’intérêt de tous, ni les importantes manifestations de la rue, et en instrumentalisant l’action sociale à des fins sécuritaires.
Il y a un dysfonctionnement dans notre système déclaré «démocratique»; et devant ce constat beaucoup d’entre nous se sont démobilisés, invoquant une impuissance face aux politiques, eux-mêmes confrontés à leur propre impuissance face aux marchés… D’impuissance en impuissance : nous laissons faire et ce que nous redoutons se réalise.
Pourtant, nous pouvons cesser de nous abriter derrière ce discours de «ça ne sert à rien», arrêter d’être fatalistes, retrouver notre capacité à nous indigner, à réagir, et à agir. Car sans nous «ils ne sont rien», qu’ils soient politiques ou grands gestionnaires, c’est nous qui sommes sur le terrain à faire ou à subir ce qu’ils nous demandent d’accomplir contre nous mêmes tous les jours.
Il est donc temps, pour nous et pour les générations à venir :
• de porter un coup d’arrêt à la destruction organisée de nos droits et acquis sociaux, de nos structures de solidarité et de fraternité ;
• d’arrêter de subir et de contribuer au fonctionnement de ce qui peut nous nuire ou nuire à nos concitoyens ;
• de refuser de céder à la division (les vieux contre les jeunes, les travailleurs contre les chômeurs, les salariés du privé contre les «fonctionnaires », les «intégrés» contre les étrangers…), à la mise en concurrence généralisée des salariés au cœur des entreprises et des établissements publics (les places sur le marché de l’emploi sont chères et ils s’en servent…).
Il dépend de nous, une fois encore dans l’histoire, de leur rappeler qu’ils ne sont là que sur mandat, et qu’ils sont révocables. Ils nous demandent des sacrifices, exigeons des comptes !
Il s’agit d’un appel, un appel à la résistance, à la désobéissance ouverte ou discrète, où que vous soyez, qui que vous soyez, vous pouvez agir pour vous et pour nous tous. Dans chaque secteur d’activité, chaque jour, nous pouvons faire différemment ou ne pas faire, pour arrêter cette déconstruction et la contrer le plus possible.
C’est un appel à Tous. Nous demandons à chacun d’agir à sa mesure, nous appelons aussi les personnalités à s’engager publiquement, médiatiquement : que ceux qui savent, disent, haut et fort, seuls ou en collectifs : historiens, sociologues, juristes, économistes, intellectuels, journalistes…
Retrouvons le sens de nos responsabilités : celles de citoyens actifs, celles de membres solidaires d’une collectivité, celles de parents soucieux de l’avenir de leurs enfants.
Résistants et désobéisseurs des Services Publics
Re: Vous avez dit EID?
en grève de la faim depuis 6 jours, Isabelle De Léon passe en conseil de discipline !!!
"Notre collègue Isabelle de Léon est à nouveau convoquée le 13/10/2011 devant la Direction Générale en vue d’une sanction disciplinaire pour avoir défendu son métier, nos missions, un service de qualité aux demandeurs d’emploi et un véritable service public.
La lettre courageuse et argumentée qu'elle a rédigée aurait pu être rédigée par beaucoup d'entre nous, qui sommes confrontés tous les jours à la mise en place de nouveaux process, sans formation véritable ni tutorat.
A de nombreuses reprises dans notre région nous vous avons alerté sur la souffrance via les instances CE et le CHSCT.
Nous constatons l’augmentation des agressions physiques et verbales, des tentatives de suicide et
le surmenage qui guette chaque jour un peu plus l’ensemble des agents de Pôle Emploi.
Imposer l’EID comme ce fut le cas de la fusion, aura de graves conséquences. L’EID n’est pas le
simple cumul d’une IDE et d’un PPAE, mais a des conséquences organisationnelles,
professionnelles et humaines bien plus importantes que ce que nous laisse croire la Direction, sans
parler de la dégradation du service rendu aux usagers.
Les organisations syndicales SUD, SNU, CGT de Pôle Emploi Languedoc
Roussillon apportent leur soutien à Isabelle de Léon qui s’est engagée dans une action
courageuse de désobéissance civile, en refusant l’EID, pour témoigner de sa résistance aux
agressions portées aux services publics de l’emploi. Sa démarche s’inscrit dans une action
collective de défense du service public aux cotés d’agents de la Poste, d’EDF, de la santé, de
l’éducation nationale…
POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE AVENIR.
POUR NOTRE DIGNITÉ
ET REFUSER UNE ORGANISATION INTENABLE.
POUR LA DÉFENSE DE NOS MÉTIERS, DU SERVICE PUBLIC DE L’EMPLOI,
DE L’INDEMNISATION ET DE L’ORIENTATION.
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN A ISABELLE DE LEON
LE 13/10/11 DE 12H À 13H30 DEVANT LA DIRECTION RÉGIONALE
PÔLE EMPLOI LANGUEDOC-ROUSSILLON
"Notre collègue Isabelle de Léon est à nouveau convoquée le 13/10/2011 devant la Direction Générale en vue d’une sanction disciplinaire pour avoir défendu son métier, nos missions, un service de qualité aux demandeurs d’emploi et un véritable service public.
La lettre courageuse et argumentée qu'elle a rédigée aurait pu être rédigée par beaucoup d'entre nous, qui sommes confrontés tous les jours à la mise en place de nouveaux process, sans formation véritable ni tutorat.
A de nombreuses reprises dans notre région nous vous avons alerté sur la souffrance via les instances CE et le CHSCT.
Nous constatons l’augmentation des agressions physiques et verbales, des tentatives de suicide et
le surmenage qui guette chaque jour un peu plus l’ensemble des agents de Pôle Emploi.
Imposer l’EID comme ce fut le cas de la fusion, aura de graves conséquences. L’EID n’est pas le
simple cumul d’une IDE et d’un PPAE, mais a des conséquences organisationnelles,
professionnelles et humaines bien plus importantes que ce que nous laisse croire la Direction, sans
parler de la dégradation du service rendu aux usagers.
Les organisations syndicales SUD, SNU, CGT de Pôle Emploi Languedoc
Roussillon apportent leur soutien à Isabelle de Léon qui s’est engagée dans une action
courageuse de désobéissance civile, en refusant l’EID, pour témoigner de sa résistance aux
agressions portées aux services publics de l’emploi. Sa démarche s’inscrit dans une action
collective de défense du service public aux cotés d’agents de la Poste, d’EDF, de la santé, de
l’éducation nationale…
POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE AVENIR.
POUR NOTRE DIGNITÉ
ET REFUSER UNE ORGANISATION INTENABLE.
POUR LA DÉFENSE DE NOS MÉTIERS, DU SERVICE PUBLIC DE L’EMPLOI,
DE L’INDEMNISATION ET DE L’ORIENTATION.
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN A ISABELLE DE LEON
LE 13/10/11 DE 12H À 13H30 DEVANT LA DIRECTION RÉGIONALE
PÔLE EMPLOI LANGUEDOC-ROUSSILLON
Re: Isabelle de Léon en commission disciplinaire
Elle était accompagnée de son avocat ainsi que de témoins.
Les représentants de la DG se sont prononcés pour une sanction "mutation d'office".
Isabelle a été beaucoup soutenue. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs régions, en particulier devant la Direction générale à Paris et la Direction régionale du Languedoc-Roussillon :
http://www.lafusionpourlesnuls.com/arti ... 04343.html
Les représentants de la DG se sont prononcés pour une sanction "mutation d'office".
Isabelle a été beaucoup soutenue. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs régions, en particulier devant la Direction générale à Paris et la Direction régionale du Languedoc-Roussillon :
http://www.lafusionpourlesnuls.com/arti ... 04343.html
Re: Vous avez dit EID?
ouf.
dans ma région, plusieurs agents ont envoyé un courrier pour refuser l'eid, ils vont être soulagés. elle risquait jusqu'au licenciement.
dans ma région, plusieurs agents ont envoyé un courrier pour refuser l'eid, ils vont être soulagés. elle risquait jusqu'au licenciement.
Re: Vous avez dit EID?
C'est une 1ère victoire pour les agents de Pôle emploi, continuez comme ça!
Si tous, vous refusez EID, votre direction ne pourra pas continuer ainsi indéfiniment.
En tant que demandeur d'emploi, je soutiens votre action
Bon courage à vous!
Si tous, vous refusez EID, votre direction ne pourra pas continuer ainsi indéfiniment.
En tant que demandeur d'emploi, je soutiens votre action
Bon courage à vous!

Re: Vous avez dit EID?
je suis très fière : c'est ma pote Isabelle (ouais je sais on s'en fout !)
mais elle a lu ce courrier en sortant de sa commission disciplinaire (cf ci-dessous) :
et ça me rend toute chose d'imaginer que toute personne soumise à la destruction de son outil de travail et surtout à la destruction d'autrui puisse se rebeller comme ça... Chapeau bas, Isa...
Déclaration d’Isabelle de Léon
devant la Commission Disciplinaire Pôle Emploi
Paris, 13 octobre 2011
Je me présente aujourd’hui devant vous consciente et responsable de mes actes et de leurs
conséquences.
Vous m’accusez de ne pas respecter la planification et la réalisation de l’EID.
Sur cette accusation : je plaide coupable.
Je vous ai déjà largement explicité mon argumentation, je ne reviendrai pas sur cette position de
principe.
Par contre, il me semble impératif de soulever d’autres chefs d’inculpation qui me paraissent
consubstantiels et qui éclairent ma position :
♦♦ Je m’accuse : de défendre le Service Public et de résister à toutes mesures qui visent à
son « affaiblissement » ou sa « déconstruction ».
♦♦ Je m’accuse : de défendre cet outil essentiel de redistribution et de garantie des droits et
besoins fondamentaux.
♦♦ Je m’accuse : dans ce sens de défendre les intérêts des plus démunis, d’essayer de
maintenir un semblant d’égalité de traitement de tous les citoyens et
une continuité de service sur tout le territoire.
♦♦ Je m’accuse : de me mettre au service du public et non pas au service d’un gouvernement
dont la politique menace clairement le service public.
♦♦ Je m’accuse : de refuser de nuire au public que nous recevons.
♦♦ Je m’accuse : de vouloir conserver mon statut d’agent public pour garantir mon indépendance
et protéger ainsi le service public de toute dérive.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus supporter les changements continuels de procédures, de
réglementations, mal relayés, qui nous déstabilisent dans notre travail quotidien
auprès du public.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus supporter les injonctions paradoxales de notre hiérarchie locale,
départementale, régionale, nationale...
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer le dysfonctionnement de l’organisation globale de notre
travail.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer les conséquences de ces dysfonctionnements sur les
demandeurs d’emploi.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer leur agressivité en retour quand nous les mettons
en difficulté.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer et supporter la détresse de mes collègues et le déni de cette
souffrance par notre hiérarchie.
♦♦ Je m’accuse : enfin de ne plus supporter mes insomnies, mes tensions, mes maux de tête,
de dos, de ventre… parce que chaque jour je constate la dégradation de
nos conditions de travail, et leurs conséquences sur mes collègues et sur les
demandeurs d’emploi.
♦♦ ENFIN, JE VOUS EN VEUX, ET JE M’EN ACCUSE :
de nous faire vivre chaque jour de travail comme une épreuve, comme un
challenge où je peux me perdre et perdre ma relation à l’Autre, Tout le reste,
vous le savez et je vous l’ai déjà écrit.
Je ne demande qu’une chose : en me déclarant coupable et en me sanctionnant, je vous demande
de prendre en compte toutes ces autres accusations car sinon celle que vous invoquez, perdrait
son essence et n’aurait plus aucun sens.
Car soyez en sûrs, mon combat sur ces principes, que nous sommes censés partager et défendre,
je le continuerai.
Isabelle de Léon
mais elle a lu ce courrier en sortant de sa commission disciplinaire (cf ci-dessous) :
et ça me rend toute chose d'imaginer que toute personne soumise à la destruction de son outil de travail et surtout à la destruction d'autrui puisse se rebeller comme ça... Chapeau bas, Isa...
Déclaration d’Isabelle de Léon
devant la Commission Disciplinaire Pôle Emploi
Paris, 13 octobre 2011
Je me présente aujourd’hui devant vous consciente et responsable de mes actes et de leurs
conséquences.
Vous m’accusez de ne pas respecter la planification et la réalisation de l’EID.
Sur cette accusation : je plaide coupable.
Je vous ai déjà largement explicité mon argumentation, je ne reviendrai pas sur cette position de
principe.
Par contre, il me semble impératif de soulever d’autres chefs d’inculpation qui me paraissent
consubstantiels et qui éclairent ma position :
♦♦ Je m’accuse : de défendre le Service Public et de résister à toutes mesures qui visent à
son « affaiblissement » ou sa « déconstruction ».
♦♦ Je m’accuse : de défendre cet outil essentiel de redistribution et de garantie des droits et
besoins fondamentaux.
♦♦ Je m’accuse : dans ce sens de défendre les intérêts des plus démunis, d’essayer de
maintenir un semblant d’égalité de traitement de tous les citoyens et
une continuité de service sur tout le territoire.
♦♦ Je m’accuse : de me mettre au service du public et non pas au service d’un gouvernement
dont la politique menace clairement le service public.
♦♦ Je m’accuse : de refuser de nuire au public que nous recevons.
♦♦ Je m’accuse : de vouloir conserver mon statut d’agent public pour garantir mon indépendance
et protéger ainsi le service public de toute dérive.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus supporter les changements continuels de procédures, de
réglementations, mal relayés, qui nous déstabilisent dans notre travail quotidien
auprès du public.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus supporter les injonctions paradoxales de notre hiérarchie locale,
départementale, régionale, nationale...
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer le dysfonctionnement de l’organisation globale de notre
travail.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer les conséquences de ces dysfonctionnements sur les
demandeurs d’emploi.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer leur agressivité en retour quand nous les mettons
en difficulté.
♦♦ Je m’accuse : de ne plus assumer et supporter la détresse de mes collègues et le déni de cette
souffrance par notre hiérarchie.
♦♦ Je m’accuse : enfin de ne plus supporter mes insomnies, mes tensions, mes maux de tête,
de dos, de ventre… parce que chaque jour je constate la dégradation de
nos conditions de travail, et leurs conséquences sur mes collègues et sur les
demandeurs d’emploi.
♦♦ ENFIN, JE VOUS EN VEUX, ET JE M’EN ACCUSE :
de nous faire vivre chaque jour de travail comme une épreuve, comme un
challenge où je peux me perdre et perdre ma relation à l’Autre, Tout le reste,
vous le savez et je vous l’ai déjà écrit.
Je ne demande qu’une chose : en me déclarant coupable et en me sanctionnant, je vous demande
de prendre en compte toutes ces autres accusations car sinon celle que vous invoquez, perdrait
son essence et n’aurait plus aucun sens.
Car soyez en sûrs, mon combat sur ces principes, que nous sommes censés partager et défendre,
je le continuerai.
Isabelle de Léon
Re: Vous avez dit EID?
Je préfère désobéir plutôt que de dénoncer les chômeurs. Isabelle de Léon
article complet sur l'Huma«Le management nous impose des rythmes effrénés et des objectifs chiffrés. Il y a une perte totale du sens de notre travail. C’est de la maltraitance institutionnelle », s’alarme Isabelle de Léon, salariée de Pôle emploi à Toulouse, convoquée jeudi devant une commission nationale pour un entretien disciplinaire. Sa faute ? Refuser de procéder à un contrôle d’identité devenu obligatoire des chômeurs qui se présentent à elle dans le cadre de l’entretien d’inscription et de diagnostic (EID).
Re: Vous avez dit EID?
Ah ces journalistes, souvent de l'à peu près ou de l'interprétation.
Isabelle de Léon refuse de pratiquer l'EID (Inscription + complétude de la demande d'allocation + PPAE) ce qui n'a pas grand chose à voir avec "juste refuser de contrôler l'identité d'une personne". Son refus est très bien expliqué dans le courrier qu'elle a fait et qui est un peu partout sur le Web.
Moi je fais l'EID et je ne contrôle la pièce d'identité que si un ex assédic traîne dans le coin
On nous fait déjà suer avec la photocopie à 133%, alors la lampe bof bof
Isabelle de Léon refuse de pratiquer l'EID (Inscription + complétude de la demande d'allocation + PPAE) ce qui n'a pas grand chose à voir avec "juste refuser de contrôler l'identité d'une personne". Son refus est très bien expliqué dans le courrier qu'elle a fait et qui est un peu partout sur le Web.
Moi je fais l'EID et je ne contrôle la pièce d'identité que si un ex assédic traîne dans le coin

Re: Vous avez dit EID?
Un stagiaire sans douteAh ces journalistes, souvent de l'à peu près ou de l'interprétation.

Je me doute bien que l'EID va plus loin que le contrôle d'identité. D'ailleurs chez PE on ne m'a jamais demandé ma carte d'identité, seulement une fois dans la boite d'interim où je devais passer un bilan quelconque. Manque de bol, c'était ma carte de transport ou rien. Je lui ai laissé le choix
