Bonjour Mémo,
je cite l'un des post de superuser (quelle belle femme!), car il m'a beaucoup ému et je pense qu'il dépeint de manière juste certains aspects de ce que l'on vit, en tous les cas pour moi!
Je précise que je ne rentre pas dans la catégorie qui t'a été fixée pour ton mémoire...Même si j'ai pris 10 ans de plus depuis que j'ai été lourdé!
[b]
Tu pourras dire ceci de ma part à ton tuteur de mémoire, ou autre professeur nimbus qui a posé le sujet[/b]:
A mon sens le sujet de mémoire semble obsolète, suranné, dépassé (vous pourrez le signaler à votre tuteur, qui devrait voir à changer son logiciel interne), tant ces questions sont désuètes et à côté de la plaque: 25/35/45/55 ans, homme/femme, quelles différences entre un exclu ou un autre? L'heure n'est plus à ressasser des sujets triviaux après 30 ans de chômage de masse, mais plutôt aux recherches de solutions, c'est tout le mal que l'on peut souhaiter à une monographie qui se veut intelligente. Quand l'université saura-t-elle s'adapter à son époque et à ses exigences?: celle d'une économie post-industrielle mondialisée de marché au centre duquel se trouve l'INDIVIDU...ce qui peut d'ailleurs expliquer les stratégies individualistes des chômeurs!
Pour le reste je te souhaite bon courage!
A+
Citation Superuser:
Bonjour, et bienvenue au club !
Moi, ça fait six ans. C'est fou comme le temps passe vite !!!
J'ai été virée à 39 ans d'une grande maison de disques où j'ai vécu l'enfer (arrêt maladie de 4 mois et demi pour dépression l'année précédent mon licenciement). Pourtant je bossais dur et bien. J'aimais mon travail.
J'ai accepté de partir, sinon j'allais crever.
J'ai cru que j'allais rebondir rapidement... J'ai toujours rebondi depuis que je bosse (1980), je n'avais jamais tâté du chômage plus de deux mois.
Le mec de l'ANPE y croyait aussi. A mon premier rdv, il m'a dit : "Vous, vous allez vite retrouver du boulot !"
Laughing Laughing Laughing
Il se trouve qu'entre 2001 et 2003, jamais la création d'emplois n'a été aussi désastreuse ! LIRE ICI
Mais à l'époque, on ne le savait pas... J'ai commencé à chercher et je me suis rendu compte que la pénurie était réelle, que les salaires étaient affreusement bas, que mon parcours "atypique" n'était pas un atout, et que mon âge était même un problème !
Alors, je me suis effondrée. Re-dépression pendant un an.
Comme toi, j'ai eu droit au tri sélectif : ou mes "amis" ont fui parce que je n'étais plus intéressante à fréquenter (prestige de mon ancienne fonction, places de concerts ou CD gratuits...), ou je les ai lourdés un par un (divergences intellectuelles ou politiques). Côté famille, je n'ai pas non plus échappé aux préjugés blessants. Mais ma sœur, qui a 1 an de moins que moi, s'est elle aussi retrouvée au chômedu deux ans après moi et n'a à ce jour pas retrouvé de CDI : ma mère a ouvert les yeux car il est impossible que ses filles soient toutes les deux à ce point des fainéantes ! Laughing
La poignée d'amis qu'il me reste sont ceux qui me connaissent depuis longtemps et m'ont toujours appréciée pour d'autres raisons que mon statut social. Le chômage m'a ensuite amenée à m'en faire d'autres. Mais j'ai surtout appris à aimer la solitude (que je craignais dans ma vie d'avant).
Bien sûr, le chômage induit un repli sur soi. La culpabilité, la honte et l'asthénie sont récurrents. On a moins d'énergie à consacrer aux autres. On a besoin de calme. C'est une épreuve douloureuse qui nous oblige à nous remodeler intégralement, sans psy ni médocs puisqu'on n'a plus les moyens. On ne peut même pas picoler ou se droguer, puisqu'on n'a pas le fric ! Il faut faire à sec et sans vaseline. Wink
Au début on subit, on ne comprend pas ce qu'il se passe et on a tendance à croire qu'on est responsable de tout. Après on prend du recul, on prend le temps de s'informer (puisque le temps, on l'a) et on s'aperçoit qu'on est les œufs à casser de la grande omelette économique !
Ce qui m'a sauvée, c'est d'aller militer dans les associations de défense des chômeurs. Il est important d'aller à la rencontre des autres, de voir qu'on n'est pas tout seul, et de se rendre utile. De se battre. Si j'ai un conseil à te donner c'est celui-là : va militer. Tu retrouveras ta dignité.
Autre conseil : informe-toi. Lis la presse (sur internet, c'est gratos), découvre ces rouages politiques et économiques dans lesquels nous sommes engoncés. Tu verras que la fautive ce n'est pas toi, bien au contraire !
Bouquine, redécouvre les joies de la lecture. Inscris-toi à la bibliothèque.
Autre conseil : exprime-toi. Ecris ce que tu ressens, tiens un journal. Ça t'aidera à évacuer, à faire le point.
Après ma dépression, j'ai repris ma recherche d'emploi et entre 2003 et 2005 j'ai balancé plus de 1.800 candidatures… pour rien. Fin 2005, totalement écœurée, j'ai arrêté cette mascarade. L'ANPE et la DDTE ne m'ayant jamais convoquée, je croise les doigts tout en sachant que je tente le diable. Mais j'en ai trop marre de me prêter à cette hypocrisie qui n'engraisse que La Poste.
Oui, je suis chômeuse. Oui, je suis un acteur économique important puisque, grâce à moi, le libéralisme prospère.
Je ne suis plus la même mais je suis fière d'être ce que je suis devenue car, même paria de la société, je me suis adaptée (perdre 80% de ses revenus, faut le faire !), je survis et je suis utile à mes proches et à d'autres (je suis notamment co-fondatrice de ce site).
Nous sommes au cœur des mutations de l'Histoire. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Alors connais-toi toi-même, et résiste !
vécu des demandeurs d'emploi de plus de 45 ans
La formule du binôme (de Newton) ca finit toujours par te retomber sur la tête et c'est pour ta pomme

(désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher, je me sens d'humeur taquine ce soir
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(désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher, je me sens d'humeur taquine ce soir

Je suis d'accord avec le constat d'Ollivier, sauf sur un point : nous ne sommes pas des parias, ni des feignants d'ailleurs.
Pour sortir de ce calvaire qu'est le chômage, il être fort dans sa tête jusqu'au bout, car il n'y a pas de repéchage, il faut être prêt à tout moment à reprendre du service dans son métier, comme si on s'était arrêté la veille.
Pour sortir de ce calvaire qu'est le chômage, il être fort dans sa tête jusqu'au bout, car il n'y a pas de repéchage, il faut être prêt à tout moment à reprendre du service dans son métier, comme si on s'était arrêté la veille.