Les foyers de cette maladie pulmonaire, détectée en Seine-Saint-Denis notamment, sont le signe de conditions de vie très dégradées, alerte Médecins du monde.
A partir de la semaine prochaine, les habitants du quartier du Chêne-Pointu, à Clichy-sous-Bois (93), vont tous être dépistés de la tuberculose. L'alerte est venue d'un premier dépistage mené cet été sur un échantillon de 500 personnes de ce quartier très pauvre, à l'habitat dégradé. Une vingtaine d’enfants et d’adultes sont atteints de cette maladie pulmonaire, selon les résultats. Une trentaine d'autres sont porteuses du bacille sans avoir déclaré la maladie.
Le cas n'est pas isolé. En 2009, il y a eu en France 5.276 cas déclarés de tuberculose, selon les chiffres de l'Institut national de veille sanitaire (INVS).
Comment expliquer la persistance de cette maladie pour laquelle il existe un vaccin (le BCG, qui n'est plus obligatoire depuis 2007), des traitements, et que l'on aurait pu croire endiguée en France ? Les explications du Dr. Jean-François Corty, directeur des missions France à Médecins du monde.
Peut-on parler d'une résurgence de la tuberculose en France ?
Au plan national, les chiffres sont plutôt stables depuis une dizaine d'années. En 2009, on recensait 8,2 cas pour 100.000 personnes. Mais les disparités restent très fortes selon les départements. Sont particulièrement touchés ceux d'Ile-de-France et la Guyane. En Ile-de-France, l'incidence la plus forte est relevée à Paris (23,4/100.000) et surtout en Seine-Saint-Denis (30,3/100.000). Lors de nos opérations de dépistage dans ces deux départements l'année dernière, on a détecté 14 cas de tuberculose sur 1100 patients. C'est beaucoup !
Comment l'expliquer ? Par des conditions de vie précaires ?
La résurgence de la tuberculose est, de fait, le révélateur d'une précarité très forte. On sait que la promiscuité, les conditions de vie déplorables, les difficultés d'accès au logement, à une eau de bonne qualité, les variations de chaleur, etc., favorisent le développement de la tuberculose. Pour la population des SDF, l'incidence est de 120/100.000, soit bien supérieure à la moyenne. Plus inquiétant encore, elle est en hausse régulière depuis début 2000. Comme l'épidémie de rougeole l'année dernière, la tuberculose est un indicateur social. Elle apparaît comme l'effet collatéral de la tension croissante entre les enjeux de santé publique, la politique sécuritaire et migratoire, les difficultés d'accès au logement, aux soins pour les plus pauvres... Le cas de Clichy-sous-Bois est à cet égard typique.
On sait pourtant dépister et soigner la tuberculose, non ?
Oui, on ne meurt plus aujourd'hui de la tuberculose en France comme c'était le cas au milieu du siècle [le taux de décès était de 1/100.000 en 2009, selon l'INVS, ndlr]. Mais le traitement et le dépistage sont de plus en plus difficiles, du fait des expulsions répétées des lieux de vie sans solution de relogement, qui surprécarisent les familles et compliquent incroyablement le travail des médecins. Le traitement de la tuberculose est efficace mais lourd : quatre antibiotiques pendant quatre à six mois, voire deux ans pour les formes les plus graves. Surtout, il nécessite un suivi très rapproché, avec des prises de sang... Les expulsions et déplacements répétés, en plus d'interrompre les traitements, engendrent des risques de résistance aux médicaments. Sans compter l'impact psychologique pour les personnes touchées, tant sont forts les préjugés sur cette maladie.
Comment se transmet la tuberculose et quels sont les symptômes ?
La transmission se fait par les particules salivaires. A partir du moment où il est traité, le malade n'est plus contagieux. Quant aux symptômes : toux, grande fatigue, fièvre, perte de poids...
http://www.liberation.fr/societe/010123 ... tres-forte
"Krach sanitaire"
La crise dégrade la santé des Grecs
La dépression, la consommation de drogue et le Sida gagnent du terrain. Selon une étude britannique, ce serait la conséquence directe de la récession.
Les Grecs paient le prix de la crise avec leur santé. C'est ce que révèle une étude britannique parue lundi dans le journal médical The Lancet. L'explosion du nombre de suicides, l'accroissement de la consommation de drogues ou encore l'augmentation des infections au HIV seraient en effet les conséquences directes de la récession mais aussi de l'austérité en Grèce.
Dépression et suicides en hausse
Alors que l'île connaît sa plus grande récession depuis 40 ans, le doublement du taux de chômage en deux ans à plus de 16% conduit de plus en plus de Grecs à la dépression et à la drogue. De fait, les suicides ont augmenté de 17% entre 2007 et 2009 et de 40% sur les cinq premiers mois de l'année 2011 par rapport à la même période l'an passé. Des chiffres d'autant plus impressionnants que, selon l'autorité statistique grecque, le taux de suicide de la Grèce figurait parmi les plus bas de l'Union européenne entre 1990 et 2009. Certains cas ont particulièrement marqué la population, comme celui d'un ancien homme d'affaires qui s'est défenestré, laissant un mot où il expliquait que la crise financière avait eu raison de lui. Ou encore celui d'un propriétaire d'un petit magasin, retrouvé pendu sous un pont, avec une lettre où l'on pouvait lire : «Ne cherchez pas d'autres raisons. La crise économique m'a conduit à ça».
La consommation de drogue a également fortement augmenté. L'usage d'héroïne, notamment, a progressé de 20% en 2009. Et ce d'autant plus que dans le contexte des mesures d'austérité imposées par le plan de sauvetage international, les programmes de lutte contre la drogue ont été réduits d'un tiers.
Une tendance qui explique la hausse de 50% du nombre d'infections au HIV à la fin de l'année 2010. Selon les prévisions des chercheurs, les contaminations vont augmenter de 52% cette année, par rapport à l'an passé. En outre, les consommateurs de drogue ayant moins accès à des petits boulots ou à de l'argent de poche de leurs parents, certains d'entre eux se prostituent, ce qui, dans le cas de rapports non protégés, contribue aussi à la propagation du virus.
Des hôpitaux publics débordés et corrompus
Enfin, la hausse du chômage signifie que de nombreux Grecs ne bénéficient plus d'une couverture santé fournie par leur employeur. Ainsi, ceux qui consultaient dans le privé se massent désormais dans les hôpitaux publics. Or les hôpitaux ont vu leur budget fondre de 40% entre 2007 et 2009. Une diète qui se traduit par des problèmes de manque de personnel et de médicaments et par des délais d'attente exorbitants qui poussent certains patients à payer des pots de vin pour obtenir un rendez-vous plus tôt.
Résultat, le nombre de personnes qui renoncent à consulter un médecin alors qu'ils sont malades a augmenté de 17% entre 2007 et 2009. Le nombre de ceux qui décrivent comme étant en «mauvaise» ou en «très mauvaise» santé a progressé de 14% en deux ans. «Globalement, le tableau de la santé en Grèce est alarmant, concluent les auteurs. Il nous rappelle que, dans l'effort de financement des dettes, ce sont les gens ordinaires qui paient».
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... -grecs.php
Les Grecs paient le prix de la crise avec leur santé. C'est ce que révèle une étude britannique parue lundi dans le journal médical The Lancet. L'explosion du nombre de suicides, l'accroissement de la consommation de drogues ou encore l'augmentation des infections au HIV seraient en effet les conséquences directes de la récession mais aussi de l'austérité en Grèce.
Dépression et suicides en hausse
Alors que l'île connaît sa plus grande récession depuis 40 ans, le doublement du taux de chômage en deux ans à plus de 16% conduit de plus en plus de Grecs à la dépression et à la drogue. De fait, les suicides ont augmenté de 17% entre 2007 et 2009 et de 40% sur les cinq premiers mois de l'année 2011 par rapport à la même période l'an passé. Des chiffres d'autant plus impressionnants que, selon l'autorité statistique grecque, le taux de suicide de la Grèce figurait parmi les plus bas de l'Union européenne entre 1990 et 2009. Certains cas ont particulièrement marqué la population, comme celui d'un ancien homme d'affaires qui s'est défenestré, laissant un mot où il expliquait que la crise financière avait eu raison de lui. Ou encore celui d'un propriétaire d'un petit magasin, retrouvé pendu sous un pont, avec une lettre où l'on pouvait lire : «Ne cherchez pas d'autres raisons. La crise économique m'a conduit à ça».
La consommation de drogue a également fortement augmenté. L'usage d'héroïne, notamment, a progressé de 20% en 2009. Et ce d'autant plus que dans le contexte des mesures d'austérité imposées par le plan de sauvetage international, les programmes de lutte contre la drogue ont été réduits d'un tiers.
Une tendance qui explique la hausse de 50% du nombre d'infections au HIV à la fin de l'année 2010. Selon les prévisions des chercheurs, les contaminations vont augmenter de 52% cette année, par rapport à l'an passé. En outre, les consommateurs de drogue ayant moins accès à des petits boulots ou à de l'argent de poche de leurs parents, certains d'entre eux se prostituent, ce qui, dans le cas de rapports non protégés, contribue aussi à la propagation du virus.
Des hôpitaux publics débordés et corrompus
Enfin, la hausse du chômage signifie que de nombreux Grecs ne bénéficient plus d'une couverture santé fournie par leur employeur. Ainsi, ceux qui consultaient dans le privé se massent désormais dans les hôpitaux publics. Or les hôpitaux ont vu leur budget fondre de 40% entre 2007 et 2009. Une diète qui se traduit par des problèmes de manque de personnel et de médicaments et par des délais d'attente exorbitants qui poussent certains patients à payer des pots de vin pour obtenir un rendez-vous plus tôt.
Résultat, le nombre de personnes qui renoncent à consulter un médecin alors qu'ils sont malades a augmenté de 17% entre 2007 et 2009. Le nombre de ceux qui décrivent comme étant en «mauvaise» ou en «très mauvaise» santé a progressé de 14% en deux ans. «Globalement, le tableau de la santé en Grèce est alarmant, concluent les auteurs. Il nous rappelle que, dans l'effort de financement des dettes, ce sont les gens ordinaires qui paient».
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... -grecs.php
"Krach sanitaire"
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.htmlMédecins du monde (MdM) dans son rapport annuel 2010/2011 publié jeudi pointe "un décrochage très net sur le plan sanitaire, qui se caractérise par une augmentation" du nombre des consultations médicales, et parmi elles une hausse de la proportion de "publics fragiles, comme les femmes enceintes et les mineurs". "Après le krach boursier", l'association dénonce un "krach sanitaire".
L'accès aux soins des plus démunis continue de se dégrader, déplore l'ONG, qui note également une tendance chez beaucoup de patients à tarder à se soigner. MdM met en cause "la crise économique", mais aussi "les politiques publiques" qui "ciblent les populations marginales" pour les expulser, qui "rendent l'accès aux dispositifs de soin plus compliqué" et qui "réduisent l'hébergement d'urgence et le logement social". "Seuls 23 % des patients de MdM ont un logement stable", rappelle son directeur Olivier Bernard, qui dénonce une politique qui "fait disparaître les quelques solutions même temporaires de mise à l'abri et de prise en charge".
Outre la baisse des budgets d'hébergement d'urgence, l'association déplore les restrictions d'accès à l'aide médicale d'Etat – notamment le "droit d'entrée" de 30 euros pour les patients – et le "démantèlement" du droit au séjour des étrangers malades résidant en France.
8 % DES FEMMES ENCEINTES VIVENT À LA RUE
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