La vengeance est un plat qui se mange froid !

[serenity]

Il y a quatre mois, un ami à moi ayant des difficultés à trouver un emploi depuis pas mal de temps a accepté en désespoir de cause une embauche CDD de 4 mois dans un entrepôt frigorifique de la région bordelaise.

Salaire à peine plus élevé que le smic, conditions de travail difficiles en raison de lourdes charges à porter et d'une température comprise entre - 20 et - 30°Celsius à longueur de journée. Il me dit régulièrement qu'il rentre le soir épuisé avec de fortes douleurs lombaires et des crevasses sur le visage et sur les mains (malgré les gants).

Son contrat devant prendre fin mi-septembre 2011, il s'est rapproché des ASSEDICS pour l'ouverture de ses droits au chômage et ces derniers lui ont dit la bouche en coeur qu'il allait lui manquer une semaine pour pouvoir percevoir une allocation.

Il s'est empressé confiant d'aller voir son employeur pour lui demander une rallonge d'une semaine. Résultat : refus catégorique !

La raison : toute bête et lamentable ! Au bout de trois jours de contrat l'employeur l'a appelé dans son bureau pour lui proposer de signer un CDI à l'issue du CDD (en lui disant qu'il n'arrivait à trouver aucun salarié désirant rester dans l'entreprise compte tenu des conditions de travail).

Mon ami a poliment refusé la proposition arguant que son acceptation du contrat était temporaire pour se faire quelque argent tout en cherchant dans sa branche.

Il semble que pour cet employeur embarrassé par des difficultés insurmontables d'embauche sur ce poste, la vengeance est un plat qui se mange froid !

[nanard]

Pas fou le patron car il sait très bien qu'en proposant un CDI au terme du CDD qu'il n'aura pas à payer la prime de précarité, 10 % quand même, au salarié qui refuse le CDI.

[Invité]

A propos de la prime de précarité et du CDI, je trouve ceci sur le site
http://forum-juridique.net-iris.fr/trav ... e-cdi.html
"je confirme, j'ai perdue les miennes d'indemnitées la fois ou ça s'est présenté... j"avais reffusé le CDI... (je partais vivre trop loin de mon ancien employeur.)
ma collègue a été plus futée que moi, elle a pris trois semaines de "congés sans soldes" entre la fin de son cdd et le début du cdi, et la le patron a été obligé de les lui payer, ainsi que les CP non pris..."

Je ne sais pas ce que ce conseil vaut...qu'en pensez-vous ?

[jym]

Perso, je n'ai jamais rencontré autant de mesquinerie et de susceptibilité chez les employés, les patrons les battent de loin, le pouvoir en entreprise ça déforme et pas en bien

[serenity]

Pas fou le patron car il sait très bien qu'en proposant un CDI au terme du CDD qu'il n'aura pas à payer la prime de précarité, 10 % quand même, au salarié qui refuse le CDI.

Sincèrement, je doute qu'il ait fait ce calcul. Mon ami m'a assuré qu'il n'arrivait pas à garder ses employés sur le poste et que la boîte de ce fait avait bien du mal à tourner.

Il a été embauché sans aucune expérience préalable en y allant au culot suite à une information de première main disant que la précédente employée n'avait tenu que quelques semaines.

[serenity]

A propos de la prime de précarité et du CDI, je trouve ceci sur le site
http://forum-juridique.net-iris.fr/trav ... e-cdi.html
"je confirme, j'ai perdue les miennes d'indemnitées la fois ou ça s'est présenté... j"avais reffusé le CDI... (je partais vivre trop loin de mon ancien employeur.)
ma collègue a été plus futée que moi, elle a pris trois semaines de "congés sans soldes" entre la fin de son cdd et le début du cdi, et la le patron a été obligé de les lui payer, ainsi que les CP non pris..."

Je ne sais pas ce que ce conseil vaut...qu'en pensez-vous ?

Mon ami dès son premier salaire s'est aperçu que l'employeur avait des difficultés à calculer : il manquait 160 euros sur sa fiche de paie (du fait d'un manque de personnel, les heures supplémentaires ne sont pas rares).

Il me paraît peu probable de pouvoir prendre "trois semaines de congés sans solde" sur un contrat aussi court (à moins que je ne me trompe). Il me semble que la loi permette 2.5 jours par mois de travail effectué (donc, sauf erreur de ma part, 10 jours tout au plus sur 4 mois).

[AVENIRSENIOR]

Pas fou le patron car il sait très bien qu'en proposant un CDI au terme du CDD qu'il n'aura pas à payer la prime de précarité, 10 % quand même, au salarié qui refuse le CDI.

C'est fréquent, dans les secteurs où l'on ne trouve personne : action sociale, logistique, et conditionnement dans des conditions proches de celles décrites ici.

D'autant plus, que tout est calculé pour que vous ne puissiez pas bénéficier de vos allocations à la sortie...

une incitation à aller travailler, quitte à aller vers la maladie, voire la mort. Les problèmes de T° ne sont pas anodins pour la santé.

[serenity]

Perso, je n'ai jamais rencontré autant de mesquinerie et de susceptibilité chez les employés, les patrons les battent de loin, le pouvoir en entreprise ça déforme et pas en bien

Je sais qu'il existe aussi des employés indélicats, j'en ai moi-même côtoyer, mais, il est vrai, mon expérience me le confirme : le patron lambda n'apprécie guère qu'un employé se permette de dire non (surtout si il vient à peine d'être embauché et que son refus va entraîner des difficultés dans l'entreprise).

[serenity]

D'autant plus, que tout est calculé pour que vous ne puissiez pas bénéficier de vos allocations à la sortie...

une incitation à aller travailler, quitte à aller vers la maladie, voire la mort. Les problèmes de T° ne sont pas anodins pour la santé.

C'est aussi ce que je pense. Je n'ai pas voulu le dire à mon ami pour ne pas lui foutre encore plus les boules !

Pourtant il me semble avoir lu noir sur blanc que dès 4 mois d'emploi à temps plein, les droits à allocations sont ouverts (d'autant comme je le dis dans mon précédent message qu'il avait effectué pas mal d'heures supplémentaires).

Je trouve ce manque de jours pour bénéficier du chômage plutôt étrange !!!!

[bebert]

Ton ami a commis une erreur : Il aurait du calculer ses droits, certaines personnes ici se seraient fait un plaisir de l'aider, et jouer au naïf, c'est à dire repousser sa réponse à la proposition de son employeur à la fin de son CDD. A l'issue de ça, il pouvait tenter de renégocier un second CDD et bingo... Refuser un CDI dès le troisième jour du CDD, c'est accepter de devenir un kleenex dans l'esprit de l'employeur, ce qui veut dire qu'il va lui refiler toute la merde à faire jusqu'à la fin du CDD.

Il y a quelques années, j'ai joué à ça pendant un an et demi en étant en interim... Avoir un CDI dans la boutique où je bossais, ça voulait dire partir en déplacement et se taper des journées de quatorze heures payées huit... C'était le chef d'atelier qui y allait et moi je prenais sa place peinard, alors que lui je le voyais de plus en plus épuisé...

[superuser]

Pas fou le patron car il sait très bien qu'en proposant un CDI au terme du CDD qu'il n'aura pas à payer la prime de précarité, 10 % quand même, au salarié qui refuse le CDI.

Sauf erreur, il faut que le contrat CDI soit signé pour que le versement de la prime saute.
Si ton pote a décliné la proposition et n'a rien signé, cette prime lui est due.

Pour ouvrir des droits au chômage, il faut 122 jours de travail minimum.

[jym]

Perso, je n'ai jamais rencontré autant de mesquinerie et de susceptibilité chez les employés, les patrons les battent de loin, le pouvoir en entreprise ça déforme et pas en bien

Je sais qu'il existe aussi des employés indélicats, j'en ai moi-même côtoyer, mais, il est vrai, mon expérience me le confirme : le patron lambda n'apprécie guère qu'un employé se permette de dire non (surtout si il vient à peine d'être embauché et que son refus va entraîner des difficultés dans l'entreprise).

Nous sommes bien d'accord, nous ne parlons pas d'indélicatesse, mais de rancune et de mesquineries, j'ai été témoin et victime de mensonges de la part d'employeurs qui ne leur rapportérent rien si ce n'est la vengeance gratuite, quant à mettre la boite en difficulté ça ne vaut que pour des qualifications trés spéciales dont nous ne débattons pas ici; ici il s'agit de postes à pourvoir largement et facilement par d'autres personnels.

Comme quoi méfiez-vous toujours des manoeuvres possibles des patrons, demandez des conseils avant toute décision.

[nanard]

Sauf erreur, il faut que le contrat CDI soit signé pour que le versement de la prime saute.

Sophie, je suis bien d'accord avec toi mais :

L’indemnité de fin de contrat n’est pas due dans les cas suivants :
• contrats saisonniers, y compris le contrat vendanges ;
• CDD rompu avant son terme par un salarié qui justifie d’une embauche en CDI ;
• CDD conclu avec un jeune pendant ses vacances scolaires ou universitaires (« job d’été ») ;
• CDD qui se poursuit par un CDI ;
• sauf dispositions conventionnelles plus favorables, contrat conclu au titre des mesures pour l’emploi ou la formation professionnelle (contrat de professionnalisation, contrat unique d’insertion, CDD conclus dans le cadre d’un contrat de transition professionnelle…) ;
• salarié en CDD qui refuse un CDI pour occuper le même emploi ou un emploi similaire assorti d’une rémunération au moins équivalente.

Source : Ministère du travail, de l’emploi et de la santé

Tout le problème réside dans le fait de savoir si le patron détient une preuve dudit refus. C'est juste le copain de Serenity qui peut le savoir. Et si le patron détient une preuve, c'est bien qu'il est courant de la procédure. Mais on va dire que je suis mauvaise langue.

[superuser]

Alors, le salarié en CDD est "puni" s'il refuse de rester. Mon dieu, c'est vraiment dégueulasse !

Et si le CDD, à la base, ne comportait aucune possibilité/promesse d'embauche en CDI à la clé ?

[nanard]

Et si le CDD, à la base, ne comportait aucune possibilité/promesse d'embauche en CDI à la clé ?

Bonne question à laquelle je n'ai pas de réponse. En, tout cas je n'ai jamais rencontré cette situation. À mon avis, je doute fort qu'une telle disposition soit prévue lors de la signature d'un CDD.