La "croissance" ne crée pas d'emplois. L'emploi (population active occupée) augmente uniquement si la production (valeur ajoutée) augmente plus vite que le produit de la productivité par la durée du travail.
En six ans, de 1999 à 2005, la valeur ajoutée a augmenté de 11,7 % en France et l'emploi intérieur de 5,62 %. La croissance de l'emploi est inférieure à celle de la production sur l'ensemble de l'activité nationale, mais cela semble aller dans le sens de la croyance commune selon laquelle "la croissance crée des emplois".
Une analyse de la réalité économique montre que l'évolution est cependant différente et varie de façon importante selon les années et les secteurs d'activités. Deux éléments essentiels sont en effet oubliés ou occultés : les variations de la productivité du travail et de la durée du travail.
En 2001, l'emploi a augmenté au même rythme que la production (croissance de 1,78 % et de 1,77 %) pour l'ensemble des secteurs d'activité. Mais en 2004, malgré une croissance de la production de 2,51 %, celle de l'emploi a été nulle (0,05 %). Dans l'industrie en 2004, pour une croissance de 1,67 % l'emploi a diminué de 3,02 %. Dans les industries des biens de consommation, une croissance de 18 % correspond à une perte d'emplois de 20 %.
L'explication de ces différences tient aux gains de productivité (parfois négatifs) qui varient selon les années et les secteurs économiques. Pour l'ensemble de la période 1999 à 2005 et pour toute la France, la "croissance" a été de 11,70 %. Cette augmentation de la production (valeur ajoutée) correspond bien au produit des variations de l'emploi de 5,62 % et de la productivité de 5,75 % (1,0562 x 1,0575 = 1,1169).
Une étude d'autres périodes, tenant compte de la durée du travail, est encore plus explicites et montre bien la nature complexe des relations entre la croissance économique, l'évolution de l'emploi et celle du chômage.
La création nette d'emploi est le résultat d'une différence positive importante entre la croissance de la production et celle de la productivité ou d'une forte diminution de la durée du travail.
Pour une durée constante du travail, seule une évolution de la valeur ajoutée supérieure à celle de la productivité entraîne une création nette d'emplois (nombre d'emplois créés, à durée du travail identique, supérieur à celui des emplois détruits).
Plus généralement, l'évolution de la valeur ajoutée est égale au produit des évolutions de la productivité, de la durée du travail et de la population active occupée.
Autrement dit, l'emploi (population active occupée) augmente uniquement si la production (valeur ajoutée) augmente plus vite que le produit de la productivité par la durée du travail.
Exemple - Avec La fin progressive du pétrole, le secteur de la bicyclette va connaître une forte croissance au cours des prochaines années.
Une entreprise de 100 personnes produit 10 000 vélos en une année. Si 10 500 vélos sont produits l'année suivante pour satisfaire la demande de vélos, soit :
- la productivité n'a pas changé et il faut embaucher 5 personnes de plus pour faire 5 % de travail en plus,
- la productivité a augmenté de 5 % (autant que la production) et les 100 personnes suffisent à effectuer cette production supplémentaire,
- la productivité a augmenté de 10 % et les 100 personnes pourraient produire 11 000 vélos - mais comme seulement 10 500 sont achetés, l'employeur n'aura besoin que de 95 personnes pour produire 10 500 vélos (95,45 personnes) et 5 personnes seront licenciées.
C'est ce qui se passe dans la vraie vie.
Mais si, lorsque la production augmente de 5 % et la productivité de 10 %, la durée du travail est réduite de 5 % (4,55 % pour être précis, car 1,05 / 1,05 = 0,955), tout cela sans diminution du salaire mensuel (le salaire horaire augmente de 4,55 %) et sans augmentation des coûts de production des bicyclettes pour la partie main-d'œuvre.
Des gains de productivité supérieurs à l'augmentation de la production détruisent l'emploi si la durée du travail n'est pas réduite en proportion.
Lire La croissance ne crée pas d'emploi
et voir les tableaux statistiques (fichiers xls)
Dans un contexte de limitation des ressources au niveau mondial, en énergie, matières premières, eau ... la croissance de la production ne peut se poursuivre sans fin.
En l'absence de croissance ou dans le cadre d'une décroissance volontaire et raisonnée (qui n'est pas un retour à un plus faible niveau de vie), le nombre d'emplois peut augmenter et le chômage réel peut disparaître. Cela est possible par une diminution de la durée du travail (sans perte de niveau de vie), une meilleure répartition des richesses, en évitant l'énorme gaspillage dû à la logique financière de l'économie et aux transports inconsidérés, en limitant de la production aux biens et services utiles et nécessaires.
La croissance ne crée pas d'emploi
Ce n'est pas la croissance qui est en cause mais l'augmentation de la productivité obtenue bien souvent par la dégradation des conditions de travail ou par l'exploitation quasi-esclavagiste des salariés (ex, Firestone au Libéria).
- Croissance + productivité inchangée = création d'emplois
- Croissance + augmentation de la productivité = pas de création d'emploi
Donc, effectivement, pour que la décroissance crée des emplois, il faut diminuer de façon conséquente la productivité.
Cela dit, je ne pense pas que nous soyons encore dans l'ère de la décroissance car il y a encore beaucoup de besoins à satisfaire sur la planète.
Par contre, il est certain que l'on peut consommer autrement et mieux.
- Croissance + productivité inchangée = création d'emplois
- Croissance + augmentation de la productivité = pas de création d'emploi
Donc, effectivement, pour que la décroissance crée des emplois, il faut diminuer de façon conséquente la productivité.
Cela dit, je ne pense pas que nous soyons encore dans l'ère de la décroissance car il y a encore beaucoup de besoins à satisfaire sur la planète.
Par contre, il est certain que l'on peut consommer autrement et mieux.
Le concept de décroissance n'est pas un concept né dans un pays du tiers monde mais en occident, où des gens sont malades de trop manger et où on pollue l'air avec des voitures inutilement lourdes et puissantes pour transporter une seule personne bien souvent.Cela dit, je ne pense pas que nous soyons encore dans l'ère de la décroissance car il y a encore beaucoup de besoins à satisfaire sur la planète.
Personne, en tout cas pas moi, n'a jamais pretendu vouloir appliquer un tel concept à des peuples qui ont peu à manger et n'ont même pas 20 litres d'eau par personne et par jour.
C'est aussi pour cette raison que je n'arrivais pas à comprendre ce concept de la décroissance car je me doute bien que tu n'es pas indifférent au sort des peuples du tiers-monde.Personne, en tout cas pas moi, n'a jamais pretendu vouloir appliquer un tel concept à des peuples qui ont peu à manger et n'ont même pas 20 litres d'eau par personne et par jour.
Pour moi, il y a quand-même une distinction à faire entre le consommer mieux ou autrement et la décroissance.
En France, par exemple, la croissance pourrait très bien être le fruit de nouveaux besoins dans le secteur écologique et environnemental.
Les voitures polluantes ne disparaitront que lorsqu'elles seront remplacées par d'autres voitures non polluantes ou autre chose. En supposant même que l'on parvienne à réduire l'utilisation de la voiture, l'argent qui ne sera plus dépensé dans ce moyen de transport le sera dans autre chose. Et je ne vois toujours pas de décroissance. Pour qu'il y ait décroissance, il faut une diminution des revenus. Chez moi, la décroissance, c'est à donf et à tous les niveaux avec mon ASS mais si j'ai plus de revenus, je vais les utiliser en consommant davantage.
Franchement, ça porte à confusion et je ne sais plus de quoi vous parlez quand vous parlez de décroissance.
Sinon, pourquoi dire que la croissance ne crée pas d'emplois car cette croissance-là parle bien de l'économie dans son ensemble.
La croissance, les Diafoirus, la décroissance nécessaire
Les politiques de gauche à droite comme les économistes de salon qui paradent à la télévision (qu'ils soient "professeur" n'y change rien), tous ne savent qu'invoquer la "croissance" comme d'autres font des prières pour faire venir la pluie.
Les premiers rabâchent que "la croissance crée des emplois", mais les uns comme les autres en sont restés aux croyances archaïques et aux superstitions, sans connaître (ou vouloir reconnaître) les réalités de l'économie ou du climat, selon le cas.
L'invocation de "la croissance, la croissance" est la même pour ces Diafoirus modernes que celle "le poumon, le poumon" dans Le malade imaginaire de Molière (acte III scène 10). Comme si la croissance était le remède à tous les problèmes, celui de l'emploi et du chômage comme celui du bonheur.
De gré ou de force, la décroissance se fera car les ressources ne sont pas illimitées (énergie, eau, matières premières). En premier lieu, la production de pétrole va diminuer au niveau mondial, bientôt et de façon rapide.
Et il n'y a pas de solution de rechange. Beaucoup d'illusions, comme celle selon laquelle "on trouvera bien quelque chose d'autre", mais pas d'autre solution que celle de réduire de cinq à dix fois notre consommation d'énergie dans un pays comme la France d'ici trente ans.
Des moyens existent, trop longs à expliquer ici. Déjà, il faut mettre en place une organisation du territoire et un urbanisme permettant de consommer très peu d'énergie pour le transport et le chauffage. Cela est possible sans rien perdre à notre confort comme de nombreuses réalisations le montrent déjà.
Surtout, il nous faut changer notre modèle économique, mettre fin aux échanges de marchandises sur des centaines ou des milliers de kilomètres. Et un modèle économique réaliste et vivable est incompatible avec la recherche du profit et l'appropriation privative des moyens de la production, en un mot avec le capitalisme (surtout financier) et le libéralisme, avec les mouvements incontrôlés de capitaux et de marchandises.
Cette décroissance nécessaire doit être organisée pour ne pas être subie lorsque nous serons au bord du précipice.
De façon évidente, pour nous tout au moins, cette décroissance s'accompagne d'une autre répartition des richesses produites et possédées.
Au sujet de la décroissance, voici quelques liens pour mieux en percevoir la nécessité et ne pas se méprendre sur la signification de celle-ci :
http://www.decroissance.info
Décroissance ou relance
http://www.decroissance.info/-Liens-
http://www.decroissance.org
http://www.passerelleco.info
Le Cauchemar de Don Quichotte
Les premiers rabâchent que "la croissance crée des emplois", mais les uns comme les autres en sont restés aux croyances archaïques et aux superstitions, sans connaître (ou vouloir reconnaître) les réalités de l'économie ou du climat, selon le cas.
L'invocation de "la croissance, la croissance" est la même pour ces Diafoirus modernes que celle "le poumon, le poumon" dans Le malade imaginaire de Molière (acte III scène 10). Comme si la croissance était le remède à tous les problèmes, celui de l'emploi et du chômage comme celui du bonheur.
De gré ou de force, la décroissance se fera car les ressources ne sont pas illimitées (énergie, eau, matières premières). En premier lieu, la production de pétrole va diminuer au niveau mondial, bientôt et de façon rapide.
Et il n'y a pas de solution de rechange. Beaucoup d'illusions, comme celle selon laquelle "on trouvera bien quelque chose d'autre", mais pas d'autre solution que celle de réduire de cinq à dix fois notre consommation d'énergie dans un pays comme la France d'ici trente ans.
Des moyens existent, trop longs à expliquer ici. Déjà, il faut mettre en place une organisation du territoire et un urbanisme permettant de consommer très peu d'énergie pour le transport et le chauffage. Cela est possible sans rien perdre à notre confort comme de nombreuses réalisations le montrent déjà.
Surtout, il nous faut changer notre modèle économique, mettre fin aux échanges de marchandises sur des centaines ou des milliers de kilomètres. Et un modèle économique réaliste et vivable est incompatible avec la recherche du profit et l'appropriation privative des moyens de la production, en un mot avec le capitalisme (surtout financier) et le libéralisme, avec les mouvements incontrôlés de capitaux et de marchandises.
Cette décroissance nécessaire doit être organisée pour ne pas être subie lorsque nous serons au bord du précipice.
De façon évidente, pour nous tout au moins, cette décroissance s'accompagne d'une autre répartition des richesses produites et possédées.
Au sujet de la décroissance, voici quelques liens pour mieux en percevoir la nécessité et ne pas se méprendre sur la signification de celle-ci :
http://www.decroissance.info
Décroissance ou relance
http://www.decroissance.info/-Liens-
http://www.decroissance.org
http://www.passerelleco.info
Le Cauchemar de Don Quichotte