Les forces de polices, ne sont pas intervenues pour protéger le simple quidam !
H ier soir, vers 20h30, je sortais du bureau, j'ai pris mon métro comme tous les soirs pour aller Gare du Nord où je récupère le RER B. Aucune annonce ne m'a prévenue que des incidents avaient cours.
Arrivée Gare du Nord, j'ai pris les escalier pour rejoindre le RER. J'ai entendu du bruit et aperçu de l'agitation au loin. Donc je me suis dirigée rapidement en direction des policiers pour rejoindre le quai du RER. A ce moment j'ai constaté des bris de verre et surtout remarqué que les policiers étaient alignés en rang serré.
Je me suis approchée d'eux, pensant trouvé refuge. Je leur ai demandé poliment si je pouvais passer pour prendre mon RER, la seule réponse que j'ai eu fut : « reculez !». Nous étions quelques voyageurs à vouloir passer. Aucun de nous ne comprenait ce qui était en train de se passer.
A ce moment, j'ai entendu une voix venant des policiers qui a crié « on se calme ». j'ai regardé autour de moi, pensant qu'il s'adressaient à un des passants. C'est alors que j'ai compris que la voix s'adressait aux policiers. La peur m'a envahie. Un bruit sourd a raisonné et les policiers se sont mit à nous charger la matraque levée. Nous avons dû reculer en catastrophe, poussés par les policiers au bruit des matraques qu'ils cognaient sur les murs. Nous n'avions aucun moyen de sortir et, en face, il y avait d'autres policiers qui attendaient en rang serré.
Finalement j'ai été poussée dans le couloir d'accès au métro dont je venais par un policier en civil avec brassard qui m'a hurlé : « retournez dans le métro ». Nous étions alors plusieurs dizaines à ne pas comprendre pourquoi nous avions pu descendre du métro sans avoir aucune issue possible.
La seule solution a donc été de reprendre le même métro et d'aller utiliser des correspondances.
A aucun moment nous n'avons été informés de ce qui se passait. Une fois rentrée chez moi j'ai compris une partie de l'histoire.
Naïvement j'étais allée me réfugier auprès des policiers, désormais ils me font peur.
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Je me suis fait frapper en face des forces de l'ordre"
Je vais vous raconter ce que j'ai vu hier soir vers 21 h 30 en effectuant un changement à gare du Nord. Je précise tout se suite que je débarquais et n'étais absolument pas au courant de ce qui se passait depuis la fin d'après-midi (j'aurai alors éviter de descendre à gare du nord dans ce cas-là !!!).
Donc je marchais, de la ligne 5 pour aller prendre mon RER B et petit à petit je comprends qu'il se passe des choses à gare du nord: poubelles renversées, vitres éclatées et surtout comme dans toutes les manifestations, je vois des petits jeunes jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. Bref, cela ne m'intéresse guère et je ne me préocupe pas trop de la situation. Alors que j'allais m'engoufrer pour descendre prendre mon RER, un jeune, me voyant téléphoner, s'approche et commence à me réclamer mon téléphone. Bien entendu, je m'interpose et refuse, s'ensuivent deux minutes assez violentes où les jeunes (environ 3 ou 4), assez déconcertés de voir quelquun leur 'résister' (je ne suis pas un héros, disons que j'ai juste lutté afin de garder mon téléphone !!!) me décrochent quelques coups. Là n'est pas le problème en mon sens même si effectivement, je n'apprécie pas me prendre des coups...
Ce qui me gêne dans cette mésaventure, c'est que tout ça s'est déroulé sous les yeux des forces de l'ordre, sans que ceux-ci n'interviennent. Dès le début de l'aggression, j'ai finalement peu à peu amené les jeunes vers les forces de l'ordre, pensant que leur présence les calmerait... En fin de compte pas tant que ça car j'étais distant d'environ 20 mètres des forces de l'ordre quand les plus gros coups m'ont été portés. Et ils ne pouvaient pas ne pas voir car j'étais en face d'eux, bien sagement alignés !! Donc pour être clair, je me suis fait frapper en face des forces de l'ordre, juste sous leurs yeux, à environ 15 / 20 mètres mais ces derniers n'ont pas pris la peine d'intervenir et même de neutraliser les quelques individus "agresseurs". Je précise aussi que l'effectif des forces de l'ordre était très important, je ne pourrai quantifier cependant.
Je m'interroge vraiment quant à leur rôle, à quoi servent-ils ? quels sont leurs ordres ? pourquoi un tel déploiement quantitatif si on n'intervient pas ?
Alors que les jeunes me lâchent les baskets (ils n'avaient pas obtenu mon téléphone mais on s'approchait dangereusement des CRS), les forces de l'ordre me font signe de venir vers eux, c'est ce que je comptais faire effectivement mais pas pour le même constat : eux me disent qu'il y a bel et bien eu agression et coups (ils ont tout vu de près les gros malins...et merci j'avais bien compris), et qu'il faut que j'aille porter plainte tout de suite au commissariat de la gare du nord; moi je viens leur demander des explications: pourquoi n'ont-ils pas bougé ?
"C'est les consignes", "on a ordre de pas charger", je leur demandais pas de charger à 50 moi, mais qu'il y en ait deux qui viennent ça aurait suffi à faire fuir les agresseurs et en étant ambitieux, il aurait également été possible de les neutraliser. Et de les arrêter.
Les consignes ne semblent pas claires en effet: on déploie un effectif énorme mais on n'intervient pas ? Ok pour la dissuasion et la prévention...mais l'action ne doit pas être négligée non plus.
A l'heure actuelle, j'aurai envie de déposer une double plainte : une contre les agresseurs, et une autre contre les forces de l'ordre, au titre de la non-assistance à personne en danger.
Voilà ma petite histoire à gare du Nord hier soir, sur les coups de 21 h 30 où le climat semblait extrêmement tendu entre jeunes et forces de l'ordre. Une mère de famille me racontait après coup, en attendant le RER qu'elle a eu très peur en passant avec ses deux enfants en bas-âge, surtout avec les impressionnants mouvements de foule (au moindre déplacement d'un pas d'un CRS, les jeunes courent dans tous les sens), la lacrymo... Enfin bien triste soirée à mon avis.
Source :Le Monde.frGare du Nord, 18 h 45. Sortant du RER E voulant prendre le métro.
Jamais vu autant de CRS de ma vie ! Sans parler des agents de sécurité RATP.
Des centaines (des milliers ?) de voyageurs dans la gare, les uns errants pour trouver une sortie ou une correspondance les autres essayant de voir ce qui se passait. Des flux et des reflux. Ambiance tendue.
Au niveau inférieur des cris, des gens apparemment bloqués. Quelqu'un en pleine crise de nerf (une femme?).
Aucune indication de la part de la RATP ou de la SNCF (employés "civils" invisibles).Gestion "en force". Communication zéro. Information zéro. Impression de coup d'état. Déploiement ahurissant de force de l'ordre.
Je précise que j'ai 52 ans, je suis prof dans le "9-3" (je connais bien Clichy-sous-Bois) et que j'ai voyagé pas mal en Amérique Latine (Chili sous Pinochet, Argentine sous Videla, Pérou avec troubles et couvre-feu, sans parler des manifs étudiantes...).
Questions: quel pays est devenu la France pour que ça explose aussi violemmment à partir de rien????? Dans quel système vivons-nous exactement pour que ça prenne une tournure pareille??? Qui sont ces gens qui n'imaginent de solutions que dans un rapport de force effarant digne d'un système totalitaire????
Accessoirement, à 20 H 20, parcours du combattant pour reprendre le RER. Toujours aucune information. Accès au RER fermé. Agent RATP/SNCF toujours aussi invisibles. Une petite jeune fille prostrée en train de sangloter dans un coin. Parle peu le français. Apparemment, elle fait une crise d'angoisse. Personne pour s'occuper d'elle. Il faut réussir à dénicher un pompier...
Impression confimée d'un mépris total pour les individus pris dans cette galère. Questionnement récurrent sur l'avenir qui s'annonce.
Les policiers, ont-ils vocations à protéger uniquement les nantis ?
Les petits gens, n'ont-ils pas droit, eux aussi à vivre en sécurité ?
Ou nos vies, ont elles si peu d'importance ?
Voila à quoi ressemble la sécurité selon Sarkozy !