Europe : Merkel veut imposer sa loi

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Re: Europe : Merkel veut imposer sa loi

Message par tristesir »

le Parti socialiste et les groupes parlementaires de Gauche ont annoncé qu'ils ne voteraient pas la réforme constitutionnelle du gouvernement.
Attendons avant de nous réjouir un peu vite.
S'ils ne le votent pas maintenant ils le voteront après les élections de 2012, la dictature européenne a su être patiente jusqu'à maintenant.
superuser
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Désendettez-vous, qu’ils disent !

Message par superuser »

Nicolas Sarkozy voudrait faire de la question de la dette et des déficits un des marqueurs de sa future campagne électorale pour la présidentielle. La manœuvre a commencé cette semaine avec l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’équilibre budgétaire. Son objet : contraindre le gouvernement et le Parlement à fixer un cap et une échéance pour parvenir en plusieurs années à l’équilibre budgétaire. Il faut pour cela amender la Constitution. D’une certaine manière, la République intégrerait en droit interne des obligations qu’elle a déjà acceptées dans les traités européens, mais qu’elle peine à respecter.

La dette publique atteint désormais 82% du PIB, et atteindra sans doute 86% après 2012. Elle pèse sur l’activité économique, réduit à rien les marges de manœuvres de l’Etat (le service de la dette, 50 milliards d’euros par an, est son deuxième poste de dépense), menace la pérennité des services publics et fait apparaitre le risque d’une perte de l’indépendance nationale au profit des marchés financiers. Déjà, par le nouveau "Pacte pour l’Euro", le budget de la France — comme des 26 autres membres de l’Union européenne — est désormais soumis au veto préventif de Bruxelles. La sujétion est déjà en marche.

Nicolas Sarkozy veut faire croire aujourd’hui qu’il pourrait être le président du redressement en faisant voter une réforme constitutionnelle. On retrouve le président de l’urgence qui traite de l’économie comme de la délinquance : Un problème ? Une loi ! Par le président pyromane qui a lui-même vidé les caisses de l’Etat par d’incroyables cadeaux fiscaux aux contribuables les plus riches et persévère dans l'erreur comme on le constate dans l'affaire de l'ISF.

De plus, la règle du retour forcé à l’équilibre est au mieux inutile et plus probablement imbécile. Imbécile car elle prive le gouvernement de l’arme budgétaire dans le cas d’une nouvelle récession. Inutile, car réduire les déficits passe par une double constance politique : susciter une croissance rapide et chercher l’argent là où il est, dans les poches des plus aisés. Or Nicolas Sarkozy se contente, comme toute l’Europe, d’une croissance exsangue (normal, puisque tous les pays de l’Union pratiquent la rigueur en même temps), et conforte les privilèges de ses clients et amis, comme le prouve la récente non réforme de l’ISF.

Peu de commentateurs ont fait attention au vote, lundi 2 mai, toujours à l’Assemblée, d’une résolution sur le programme de stabilité des finances publiques 2011-2014, avant sa transmission à la commission de Bruxelles. Dans ce programme, le gouvernement détaille comment la France aura ramené en 2013 son déficit public à 3% du PIB, contre 7% en 2010. Cela a l’air réglé comme du papier à musique. Hélas, la partition est fausse depuis le départ, car le gouvernement a parié sur une croissance de plus de 2% (2,25 en 2012, puis 2,5%...) alors que la croissance probable est de 2% Mais voilà, cela permet de faire l’impasse sur l’effort vraiment nécessaire pour parvenir au but.

Jean Arthuis, centriste, président de la commission des finances du Sénat et Philippe Marini, UMP, ont révélé le pot-aux-roses. Il faudra, ont-ils calculé, augmenter les impôts et/ou réduire les dépenses de 6 à 10 milliards en 2012. EN PLUS de l’effort déjà annoncé. Le PS ne peut pas trop protester, puisque son projet de programme baptisé "le changement" est assis sur une prévision de croissance moyenne de 2,5% tout au long du quinquennat.

On le voit, le projet de changement constitutionnel n’est donc qu’un rideau de fumée, ce d’autant plus qu’à force de gouverner le pays pour son seul camp, voire pour sa seule personne, Nicolas Sarkozy se retrouve incapable d’obtenir une majorité des trois cinquièmes des parlementaires nécessaire à la révision la Constitution. Loin du consensus nécessaire, il cherche, sur la dette comme sur d’autres sujets, encore la rupture. Quitte à sacrifier l’intérêt national sacrifié à la préparation de sa candidature en 2012 ? Qu’importe : la dette attendra.

http://www.marianne2.fr/hervenathan/Des ... -_a98.html
superuser
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Les députés de droite ont voté la "règle d'or"

Message par superuser »

L'Assemblée nationale a adopté mardi 10 mai, en première lecture, le projet de loi constitutionnelle sur l'équilibre des finances publiques, dit "règle d'or", censé accompagner le retour du déficit public de 7 à 3% du PIB en 2013, avec les seules voix de la majorité (321 contre 229).

Le texte va partir en navette au Sénat. Pour être définitivement adopté, il doit être in fine voté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles à la majorité des 3/5e. Aucune date n'est encore prévue.
tristesir

Re: Europe : Merkel veut imposer sa loi

Message par tristesir »

Pour être définitivement adopté, il doit être in fine voté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles à la majorité des 3/5e. Aucune date n'est encore prévue.
Les seules voix UMP ne devraient pas suffire. On verra alors, si le vote intervient avant mai 2012, le positionnement réel des élus du PS/PCF et autres.

S'ils sont malins, ils attendent la fin 2012 pour nous b....
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Les sénateurs ont voté la "règle d'or", mais......

Message par superuser »

Après l'Assemblée nationale, le Sénat a adopté à son tour, mercredi en première lecture, le projet de loi constitutionnelle qui vise à inscrire le retour à l'équilibre des comptes publics dans la Constitution, dit "règle d'or budgétaire".

Le texte a été adopté par 180 voix contre 151, par la seule majorité.

Le projet de loi prévoit d'inscrire dans la Constitution une nouvelle catégorie de lois, des "lois-cadres d'équilibre des finances publiques", programmant sur trois ans les efforts budgétaires que la France doit fournir pour assainir ses comptes. Les sénateurs ont précisé leur contenu en indiquant qu'elles "fixent pour chaque année un plafond de dépenses et un minimum de mesures nouvelles afférentes aux recettes".

La majorité sénatoriale a amendé, contre l'avis du gouvernement, une autre disposition du texte qui réservait le monopole des mesures fiscales aux lois de finances (Etat et Sécurité sociale). Les parlementaires ont dénoncé cette mesure qui les empêcherait de prendre des mesures fiscales via des amendements ou des propositions de loi. L'article 40 de la Constitution leur interdit déjà d'alourdir les dépenses de l'Etat. L'amendement voté au Sénat prévoit que toutes les mesures relatives aux prélèvements votées dans d'autres textes n'entreront en vigueur qu'après avoir été approuvées par une loi de finances ou loi de financement de la Sécurité sociale.

La gauche a combattu l'ensemble du texte qu'elle réprouve. "La Constitution est utilisée pour une opération partisane", ce texte "ne réglera rien aux grandes difficultés que traverse notre pays, nous ne nous prêterons pas au jeu de dupes que vous nous proposez", a lancé Jean-Pierre Bel, chef de file des sénateurs PS. "Cette loi vise à graver dans le marbre l'hyper-austérité" et "à corseter les droits du Parlement", a renchéri Guy Fischer (PCF).

Le Sénat n'ayant pas voté conforme (c'est-à-dire sans modifications) le texte, comme le souhaitait l'exécutif, une convocation par le président Sarkozy du Parlement en Congrès début juillet à Versailles pour une adoption définitive de cette révision constitutionnelle paraît désormais quasiment impossible.

«Que d'énergie pour une loi qui n'ira jamais à Versailles !» a ironisé Bernard Frimat (PS), l'Elysée n'envisageant pas de réunir le Congrès pour valider la réforme sans garantie d'obtenir la majorité requise de 60%.
superuser
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Re: «Règle d'or», suite

Message par superuser »

En lançant le débat sur la «règle d'or», le président de la République illustre une nouvelle fois la manière dont la virtualité est érigée en valeur politique dominante. Mais, c'est la première fois qu'elle serait érigée en principe constitutionnel.

Rappelons tout d'abord que les champions toutes catégories du creusement de la dette ont été, hors classe, Éric Woerth pour ses performances en 2007 et 2008, et Nicolas Sarkozy lui-même pour sa performance en tant que ministre des Finances en 2004, où il a battu son précédent record de 1994. Il est donc particulièrement piquant que ce soit lui qui propose le vote de l'interdiction d'un budget en déficit.

Mais au-delà de cela, la question posée est celle de savoir, non pas s'il est nécessaire de voter un budget en équilibre, car personne ne peut y être défavorable, ni même s'il est nécessaire de réduire la dette publique. Non : la question est de savoir comment on y parvient et si le fait d'inscrire cette règle d'or dans la constitution changera quelque chose.

La question des recettes

La vraie question concernant la dette et l'équilibre budgétaire consiste à déterminer le type de dépenses qui vont être engagées et la manière dont les recettes vont être trouvées.

Partant de la double idée que les impôts, surtout ceux qui pèsent sur les plus riches, devaient être réduits et que le périmètre de l'Etat, en particulier en ce qui concerne les activités de contrôle et de sanction (hormis bien entendu ce qui concerne la police des étrangers et la délinquance de droit commun) devait être réduit, le chef de l'Etat n'a eu de cesse de mettre à mal le service public français, à commencer par celui de l'éducation et celui de la santé, à continuer par celui de la police avec les résultats calamiteux que l'on connaît en matière de sécurité publique et à finir par la justice.

Mais, cette réduction drastique du périmètre de l'Etat s'est accompagnée d'un creusement sans précédent du déficit qui n'est de loin pas entièrement imputable à la crise.

Les cadeaux fiscaux qui se sont multipliés, l'absence de mesures prises pour lutter contre une optimisation fiscale des grands groupes, le laxisme à l'égard des expatriés fiscaux qui ont servi d'alibis aux faveurs faites aux plus fortunés, expliquent cette situation décrite par la Cour des Comptes.

Le travail se trouve donc à faire du côté des recettes autant que de celui des dépenses, et ce d'autant plus que la remontée du chômage, les très grandes incertitudes financières qui pèsent sur la France comme sur l'Europe vont réduire dans les mois qui viennent l'activité économique et nous plonger dans la récession si d'aventure la politique d'austérité se renforce.

Il ne faut pas confondre fonctionnement et investissement et s'il est effectivement nécessaire que la France maintienne, tant que la dictature des agences de notation se poursuit, une note AAA, elle n'y parviendra évidemment pas si elle entre en récession. Par voie de conséquence, la vraie nécessité est celle d'une grande réforme fiscale et d'une politique d'investissement qui ne peut se concevoir que dans une vision patrimoniale de long terme, et non dans d'une vision comptable de court terme.

La règle d'or permettrait-elle d'atteindre cet objectif ? Oui, mais elle n'est pas nécessaire pour le faire.

Il s'agit de choix politiques fait par l'exécutif comme par le législatif. Si la nécessité de parvenir à un équilibre budgétaire était considérée comme incontournable, il ne serait pas besoin de la Constitution pour le dire.

Ce qui précède est d'autant plus juste que cette nécessité est patente depuis de longues années et faisait partie des engagements du candidat Sarkozy, engagements qui n'ont évidemment pas été davantage tenus qu'un grand nombre d'autres.

La règle d'or assurerait-elle que cet objectif serait atteint ? Non. D'abord, si la règle de droit était en France un impératif, cela se saurait…

À cet égard, la comparaison avec l'Allemagne n'a aucun sens. En Allemagne, la règle de droit est un impératif dont il n'est pas question qu'elle ne soit pas respectée. En France, la loi est de plus en plus incantatoire et certaines modifications constitutionnelles le deviennent aussi. Ainsi, à titre d'exemple, le référendum d'initiative populaire attend toujours sa loi organique…

Ce n'est pas parce que la constitution interdirait que le budget soit voté en déséquilibre qu'il ne le serait pas car toutes les bonnes raisons seraient trouvées s'il en était ainsi… à moins que nos experts de Bercy ne trouvent une présentation géniale qui affiche un équilibre ce qui ne le serait pas.

Ou bien l'équilibre est un impératif et c'est la responsabilité du politique de le maintenir; ou bien il ne l'est pas et, dans ce cas, une disposition constitutionnelle risque d'être à cet égard sans effet.

La vérité bien évidemment est que cette décision est de nature purement électoraliste. D'abord, elle ne s'applique pas au candidat président puisqu'elle ne jouera pas pour 2012. Ensuite, elle constitue un outil parfait pour Nicolas Sarkozy et sa majorité quel que soit le sort des urnes en 2012.

• Ou bien la majorité passe à gauche. Dans ce cas, Nicolas Sarkozy pense avoir trouvé la martingale pour empêcher tout changement de politique en se donnant dans tout les cas de figure les moyens de faire sanctionner par le Conseil constitutionnel un budget qui ne serait pas en équilibre.

• Ou bien Nicolas Sarkozy garde la majorité. Dans ce cas, il pourra plus facilement faire voter les réformes néolibérales qu'il n'est pas parvenu à faire passer avant 2012, se drapant dans la nécessité de respecter la constitution et de réduire les dépenses publiques quelles qu'elles soient, sans bien entendu avoir besoin d'augmenter les impôts qui déplairaient à ses amis du premier cercle.

Enfin, compte tenu de l'abysse dans lequel il nous a précipité et des menaces qui pèsent sur la notation de la France, il a beau jeu de fustiger ceux qui ne veulent pas de cette réforme constitutionnelle pour leur "irresponsabilité". La fable du pompier pyromane n'a pas fini de trouver de nouvelles illustrations.

Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, avocate, présidente de Cap21 et députée au Parlement européen.

http://www.rue89.com/corinne-lepage/201 ... ite-216441
superuser
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Re: «Règle d'or», polémique

Message par superuser »

A noter que Sarkozy s'est permis d'adresser une lettre de 3 pages à tous les parlementaires pour les exhorter à dépasser leurs "intérêts partisans" afin de remettre en ordre les comptes publics du pays, sachant qu'un vote favorable du Congrès visant à inscrire cette «règle d'or» dans la Constitution est fortement compromis :

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... oteste.php
conundrum

Re: Europe : Merkel veut imposer sa loi

Message par conundrum »

Qui détient les dettes d'État (infographie): http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... d-etat.php
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Re: pour compléter

Message par superuser »

La dette publique dans le monde, une infographie très instructive :

http://www.economist.com/content/global_debt_clock
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