Cela aussi, il faut que ça cesse... c'est indigne de notre République.Rue Rampal : enseignants et parents d'élèves appellent à un rassemblement lundi
La polémique sur l'interpellation d'un sans-papiers parent d'élèves près d'une maternelle parisienne ne faiblit pas, malgré les explications apportées samedi 24 mars par le parquet de Paris : "En l'état actuel de l'enquête, rien n'indique que la police se soit rendue dans un débit de boissons parce qu'elle pensait y trouver des personnes en situation irrégulière qui attendait la sortie d'enfants d'une école", a expliqué le procureur adjoint. Un Chinois, venu chercher ses petits-enfants, a été arrêté mardi dans un café voisin de l'école puis relâché mercredi matin.
Valérie Boukobza, la directrice de l'école de la rue Rampal, dans le 19e arrondissement, de Paris, a été gardée à vue sept heures vendredi pour "outrages et dégradation de biens publics en réunion". Des faits qu'elle conteste. Mardi, elle s'est opposée, avec des parents d'élèves, à l'interpellation très mouvementée, au cours de laquelle des gaz lacrymogènes ont été utilisés. Une voiture de police a été endommagée et un policier s'est vu prescrire une interruption temporaire de travail à la suite des incidents.
"CONFORME À LA LOI"
Le placement en garde à vue de la directrice de l'école était "conforme à la loi", "nécessaire à son audition et des confrontations" et "lui permettait de bénéficier de droits", comme le fait de contacter son avocat, a ajouté le parquet.
Nicolas Sarkozy, encore ministre de l'intérieur jusqu'à lundi, a défendu la police, samedi, estimant qu'il n'y avait dans l'affaire pas matière à "polémique". Alliance, le deuxième syndicat de gardiens de la paix, s'est déclaré "scandalisé et choqué", demandant au ministère de "déposer plainte contre les auteurs des accusations diffamatoires" contre les forces de l'ordre.
Le cabinet du ministère de l'intérieur a rappelé vendredi soir qu'il avait demandé aux préfets de ne pas procéder à des interpellations "dans l'enceinte ou à proximité immédiate d'un établissement scolaire". Interrogé samedi, Philippe Maitre, le procureur adjoint, a expliqué à l'AFP que le parquet de Paris n'avait pas connaissance de cette instruction. La veille des incidents, la directrice de l'école de la rue Rampal avait empêché, en intervenant auprès des policiers, l'interpellation d'une jeune Chinoise venue chercher sa nièce à la sortie de l'école, rappelle Le Journal du Dimanche.
POLÉMIQUE AVEC LE RECTORAT
A gauche, les réactions ont été cinglantes. Ségolène Royal, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Dominique Voynet et Gérard Schivardi ont dénoncé les méthodes de Nicolas Sarkozy. Les candidats ont été rejoints plusieurs associations.
Dans le milieu enseignant, l'émotion reste vive. Samedi, une vingtaine de directeurs d'école maternelle sont sortis de leur "réserve" pour demander au recteur d'académie de s'exprimer sur ces "violences inacceptables". "Le procédé de rafle est en lui-même odieux et aujourd'hui doublement insupportable quand il y mêle l'institution que nous représentons", écrivent les directeurs, issus de la circonscrition parisienne de la Goutte d'Or.
"L'école n'a rien à faire dans cette polémique, a répondu dimanche le chef de cabinet du recteur de Paris, Nicolas Boudot, cité par Le Parisien. La directrice de l'école n'a pas agi dans le cadre de ses fonctions, mais comme une simple citoyenne militante, soupçonnée d'un délit. C'est pourquoi le rectorat ne peut lui offrir la protection qu'elle a demandée."
Lundi, tous les syndicats enseignants parisiens (SFU, SGEN, SUD, CGT), ainsi que la FCPE, la principale fédération de parents d'élèves et RESF, le Réseau éducation sans frontières, appellent à un rassemblement à 18 h 30 devant le rectorat de Paris.
lemonde.fr
Le syndicat Alliance est un syndicat pro-sarkozy qui vient de perdre les élections au profit d'UNSA-Police qui vient, d'ailleurs, de dénoncer les notes de service du Ministre de l'Intérieur qui demande aux policiers de ne plus procéder à des arrestations aux abords de certaines banlieues.