Pétrole : C'est la fin

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Le patron de Total mis en examen pour corruption

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20 Minutes a écrit :Le patron de Total, Christophe de Margerie, a été mis en examen jeudi soir par le juge financier Philippe Courroye pour "corruption" dans une affaire concernant un marché gazier en Iran signé en 1997, a-t-on appris de source judiciaire.

Christophe de Margerie a l'interdiction dans son contrôle judiciaire de rencontrer l'ex-président iranien Ali Akbar Hachémi Rafsandjani et son fils, a-t-on indiqué vendredi de source judiciaire. Le quotidien régional l'Est Républicain a révélé cette information dans son édition de vendredi.

Un peu plus de trois mois après avoir été saisi de cette enquête, le magistrat financier a mis en examen le leader du groupe pétrolier pour "corruption d'agents publics étrangers et abus de biens sociaux". Il a été placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction de rencontrer plusieurs personnes, dont certains Iraniens.

M. de Margerie, directeur général de Total, a quitté le pôle financier, où il était entendu par le juge Courroye, peu avant 20h00 après trois heures d'audition, en passant par le parking souterrain, selon une source proche du dossier. "La mise en examen ne semble avoir été précédée d'aucune analyse juridique du dossier. En France, les juges d'instruction tirent parfois avant de viser", s'est insurgé son avocat, Me Eric Rosenfeld.

Le groupe Total a confirmé dans un communiqué la mise en examen et réaffirmé que les accords avaient été signés "dans le respect de la loi".

M. de Margerie avait été placé en garde à vue mercredi matin puis présenté au magistrat. Il a été interrogé sur le contrat signé par Total avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC pour l'exploitation d'un champ gazier off shore appelé South Pars. Quatre autres cadres et anciens cadres dirigeants de Total également placés en garde à vue mercredi - le directeur financier Robert Castaigne, le patron de la filière gaz Philippe Boisseau, l'ancien responsable pour Total de South Pars Michel Naylies et l'ancien cadre du groupe Patrick Rambaud - ont été remis en liberté mercredi soir, sans poursuites.

Cette enquête ouverte en décembre avait été confiée au juge Courroye et à sa collègue Xavière Simeoni. Dans cette affaire, des fonds, dont la trace a été retrouvée en Suisse, auraient été versés de façon illicite par des dirigeants du pétrolier français à des décideurs iraniens, entre 1996 et 2003, en vue de s'assurer l'obtention du marché gazier iranien.

Le juge s'intéresse à une somme de 38 millions de dollars qui aurait été versée via une entité liée à Total au cours de cette période. Près de 100 millions de francs suisses au total (60 millions d'euros) auraient transité sur deux comptes en Suisse appartenant à un intermédiaire présumé. Une partie de ces fonds, 9,5 millions d'euros, a été bloquée par les autorités helvétiques.

M. de Margerie, 55 ans, était directeur Moyen-Orient à l'époque des faits. Il s'agit de sa deuxième mise en cause. Il avait déjà été entendu en octobre par les policiers de la BRDE dans l'affaire dite "pétrole contre nourriture", également instruite par le juge Courroye. A l'époque, il était encore numéro deux du groupe derrière Thierry Desmarest. Le juge l'avait mis en examen pour "complicité d'abus de biens sociaux et complicité de corruption d'agents publics étrangers".

Des flux financiers issus du groupe pétrolier --qualifiés d'abus de biens sociaux-- auraient été destinés à favoriser l'obtention de pétrole en Irak.
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Elf : 2 ans de prison ferme requis contre Le Floch-Prigent

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Voila.fr a écrit :Deux ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende ont été requis jeudi contre l'ancien PDG d'Elf Loïk Le Floch-Prigent, accusé d'avoir édifié avec Alfred Sirven un "système dévoyé" d'emplois fictifs au sein du géant pétrolier, au début des années 1990.

Cette affaire est la dernière "d'une pièce judiciaire en trois actes" tirée du "dossier tentaculaire" Elf, qui a déjà donné lieu à deux condamnations de M. Le Floch-Prigent à cinq ans et trente mois de prison, ce qui rend possible une confusion des peines si une nouvelle condamnation était prononcée, a d'emblée précisé le procureur de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Stéphane Hardouin.

Loin d'être la plus spectaculaire, elle porte sur des emplois fictifs qu'aurait abrités Elf-Aquitaine International (EAI), filiale suisse d'Elf dirigée par Alfred Sirven, de 1989 à 1993, sous la présidence de M. Le Floch-Prigent, 63 ans.

L'ancien PDG ainsi que l'administrateur délégué d'EAI, Jean-Claude Vauchez, sont jugés pour abus de biens sociaux, accusés d'avoir rémunéré les emplois fictifs pour un total d'environ deux millions d'euros. L'action publique contre Alfred Sirven s'est éteinte à la suite de son décès en 2005.

Dix-sept autres prévenus, bénéficiaires présumés, sont poursuivis pour recel d'abus de biens sociaux. Parmi eux figurent des proches de l'ancien président de la République François Mitterrand ou de l'ex-ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua.

Le procureur a détaillé le fonctionnement d'un "système qui a permis toutes les dérives" à l'instigation du "tandem Le Floch-Prigent/Sirven". A côté du "volet principal" de l'affaire Elf, portant sur des détournements de fonds, "le dispositif d'emplois fictifs d'EAI participe du même système dévoyé".
"Enfouis dans la cache helvétique", les contrats de travail signés par EAI étaient "tous caractérisés par la dissimulation", a-t-il insisté.

Cette filiale, destinée à rémunérer les cadres d'Elf travaillant à l'étranger, a aussi payé des citoyens vivant en France.

A des missions aux "intitulés vagues" correspondaient en fait une "vacuité de prestations", a expliqué le représentant du ministère public.

Un ancien médecin, partenaire de golf de François Mitterrand, des policiers passés par le cabinet de Charles Pasqua, un viticulteur, un ancien député européen, la veuve d'un cadre d'Elf étaient payés pour des missions sur "la démocratisation en Afrique du sud" ou "les liaisons aériennes en Europe", dont on n'a pas retrouvé trace.

EAI a été, selon les cas, "caisse de retraite de complaisance", "caisse de solidarité", "caisse de financement d'activités mercenaires" en Afrique, a conclu le procureur.

Loïk Le Floch-Prigent a assuré qu'il n'avait pas de lien avec EAI mais il a placé "son ami" Alfred Sirven à sa tête. En outre, il "ne pouvait ignorer la destination frauduleuse" de la subvention d'équilibre allouée chaque année à la filiale helvète, "sorte de chèque en blanc qu'il signait à Sirven pour couvrir ses activités occultes", selon Stéphane Hardouin.

Quinze mois avec sursis et 30.000 euros d'amende ont été demandés contre Jean-Claude Vauchez, qui "a assuré le bon fonctionnement du système". Cinq relaxes et douze peines de prison avec sursis, de six à quinze mois, assorties d'amendes de 15.000 à 130.000 euros, ont été requises contre les bénéficiaires présumés.

Le procès est prévu jusqu'au 30 mars.
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