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Ces méthodes s'étendent à tous les secteurs. Bernard Michez assure que Pôle emploi s'en est inspiré pour s'organiser après la fusion entre l'ANPE et l'Unedic, notamment pour découper les entretiens avec les usagers. Et dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, l'Etat a fait appel à des consultants lean rémunérés jusqu'à 2 500 euros par jour.
Métiers d’avenir :
Détruire le « travail bien fait »
Pendant qu’ils mettent en place des stratégies et procédures « bas coûts », les nouveaux Experts du Management sont payés jusqu’à 50.000€ pour… 20 jours « travaillés »
Leurs méthodes sont une vraie rente à la découpe du bétail humain (plus que du personnel), ramené à sa plus petite unité d’autonomie. A peine réduit à une présence corporelle, elle-même « dealée » sous forme de temps à économiser (Low Cost).
Cinq formules sont utilisées pour baptiser ces modes de management et une seule faite d’un… « vrai » mot ! Un seul « mot », en… anglais (Espéranto de la Mondialisation heureuse).
Et ce mot en dit long et résume à lui seul l’ensemble de la démarche et ses résultats en hécatombes et autres catastrophes induites.
Les concepteurs/fondateurs de ces… méthodes on trouvé eux-mêmes les noms, qui circulent aujourd’hui comme nouveaux « modes de management ». Plus fort et plus radical que le Taylorisme (division extrême des tâches) : le Toyotisme !
Sur les cinq « formules », un seul est un… mot… anglais (Esperanto de la Mondialisation Heureuse).
Lean… c’est à la fois « maigre » et « se pencher » (avec « to », « to lean »).
Modes de PRESSION
“Six sigma” – “poka-yoke” – “kaïzen” – “5S”
Il me plait d’entendre kaïzen/kaïser, et de penser que 5S ça en fait trois de plus que SS ! Gage d’une efficacité… concentrationnaire !
Lean = amaigri, maigre To lean = appuyer
To lean on = s’appuyer sur,
To lean out of = se pencher par (ex : par la fenêtre)
To lean back = se pencher en arrière
To lean forward = se pencher en avant
(avec “against” = s’appuyer contre)
Leaning = Disposition
Ces méthodes aux noms dignes du film Matrix sont aujourd’hui vendues en France dans certaines entreprises privées (il faudrait lister leurs noms) et jusque dans les Services Publics grâce à la « révision générale des Services Publics » (dite RGSP), mise en place puis accélérée et amplifiée pour fluidifier les sarco-trafics.
Le Taylorisme Américain était un mode de management basé sur l’extrême division du travail et des cadences infernales.
Les Temps Modernes de Charlie Chaplin s’inspirent de la folie industrielle. Le Fordisme (Henry Ford/Automobile) implique « le travail à la chaine » et la « production de masse ».
Les deux approches (convergentes) datent du tout début du XXè siècle (1908) et marquent aussi l’apogée de l’ère Industrielle. C’était pour ainsi dire leur forme extrême (optimale), jusqu’à ce qu’apparaisse… Le Toyotisme Japonais est la dernière « Organisation du travail » inventée par un ingénieur Japonais Taïïchi Ono et mise en place par Toyota (en 1962.
Ces deux modes d’organisation du travail (Américain et Japonais) sont nés dans l’Industrie automobile. Ford disait de son idée qu’elle lui avait été inspirée par les abattoirs qu’il avait visités à Chicago.
A la genèse des méthodes dites d’« Organisation du travail » :-La fabrication de machines (automobiles) en masse (quantités industrielles). -L’abattage du bétail en masse (quantités industrielles)
Le troisième stade ne serait-il pas de conjuguer la chaine de montage automobile et ses cadences infernales afin d’abattre les hommes comme du bétail. Et ce faisant de pouvoir les garder massivement sous emprise d’injonctions meurtrières (la Mondialisation)
Et vous avez le déroulé de l’histoire (in)humaine : c'est-à-dire jusqu’à l’avènement des (dites) nouvelles « méthodes de management » (dont les noms de scènes figurent dans le tableau joint).
L’enjeu est aujourd’hui le psychisme des Individus, c'est-à-dire, l’intervention d’une Machinerie (Les Temps Modernes/photo) jusqu’en les esprits des personnes. Machinerie (Hommes-Machines) et vocation de l’Abattoir. L’enjeu c’est le psychisme humain : la colonisation des cerveaux et leur mise aux normes et au pas, par des techniques ultra-prédatrices et ultra-destructrices.
Je me suis permise de bousculer un peu l’ordre et le déroulé de (l’excellent) article paru sur eco89.org (et transmis en lien par Lobozo), afin de voir se profiler un autre enjeu. Le but caché derrière ces méthodes, au-delà de l’objectif affiché «d’amélioration des performances».
Rendre les gens malades… grâce au travail (en appliquant des méthodes adéquates).
Le journaliste termine en effet son article sur le Toyotisme et ses méthodes « d’organisation du travail » développée autour du « Lean » par le constat global d’un Ergonome Bordelais : « On empêche les salariés de faire du travail bien fait. Ils doivent suivre la procédure alors qu'ils savent que, parfois, cela va nuire à la qualité du service qu'ils vont produire pour un client. C'est une négation complète de l'identité professionnelle, qui est basée sur la capacité de l'employé à anticiper ou à résoudre les cas particuliers […] On les empêche de se développer, de se démarquer socialement dans l'entreprise, de collaborer. Le travail, sous cette forme, rend les gens malades ».
Le but ultime de ces méthodes est de : rendre les gens malades, de les mettre psychiquement dans un état de dépendance, d’extrême soumission, de les fragiliser, en un mot de les… détruire.
Ils deviennent accrochés à leurs bourreaux, dépendants de la maltraitance qui leur est infligée. C’est exactement le syndrome de la femme-battue.
Le Toyotisme vise à faire des humains des machines et à les abattre en masse comme du bétail.
Suivez simplement la course de ce « to lean out off » (the windows), c'est-à-dire le tracé et la probable destinée de ceux qui se penchent à l’extrême et au-delà des limites de sa propre survie (psychique) par ces fenêtres par lesquelles on vous pousse en vous assurant que vous aurez votre part du beau paysage de la Mondialisation Heureuse, et vous aurez au final : Des salariés qui basculent d’une passerelle dans leur entreprise : là où ils auront choisi de signer le crime commis à leur encontre, mais dont ils sont devenus incapables de se défendre ni de nommer.
C’est très précisément le cercle vicieux dans lequel se trouver enfermée toute victime de maltraitance grave : la violence psychique, les stratégies manipulatrices et la pression permanente exercée sur eux les amènent tout simplement à aller au bout de la trajectoire qui leur est imposée : passer par la fenêtre ! se jeter d’une passerelle (dans les locaux de leur entreprise), s’immoler par le feu (Burn Out !!!) !
Cela rejoint aussi la notion « d’emprise » psychique, quand une personne a perdu ses facultés de raisonnement, et se met à penser selon comment son bourreau l’amène à penser (« des managers ayant eu ces formations ont parlé de véritable intoxication »). Littéralement, l’individu n’a plus son autonomie de penser : il pense comme son tortionnaire, il pense avec l’esprit de son tortionnaire ayant pénétré… son propre esprit. Il est devenu l’instrument au service du Lean, et au bout, tout au bout de la route : l’enfer pour un grand nombre, et le paradis (fiscal) pour la petite minorité qui tire avantage de ces réalités infernales.
Le Lean ne serait-il pas la forme la plus sophistiquée (vicieuse) de « réorganisation du travail », jusqu’en l’esprit des personnes elles-mêmes. D’abord isolées, séparées, mises en errance au sein même de leur groupe (Entreprise), dans un double isolement horizontal/vertical, c'est-à-dire vis-à-vis des autres collègues (horizontal) et vis-à-vis de leur hiérarchie (vertical). Flottantes, incertaines, précarisées, sans plus aucun battement ni zones temporelles intermédiaires où pouvoir se ressourcer (rythme et pensée).
Comme si elles se colonisaient elles-mêmes de l’intérieur : expulsées de leur centre personnel décisionnaire (Autonomie/capacité de penser), puis ré-appropriées par l’esprit du Lean et de son extrême maigreur temporelle (découpe du temps en tranches ultra-fines, saucissonnage).
Le Lean est basé sur et autour de : division extrême des tâches, gestes répétitifs et chronométrés, perte d’autonomie. En plus de cela « tout est fait pour motiver les salariés, les impliquer, les inciter à participer à la réorganisation ». Grâce aux « Pat » (propositions d’amélioration du travail) ils sont invités à déposer leurs idées, et si l’une d’elles est retenue, l’auteur de l’idée perçoit une prime (technique de «vente à la commission » comme le VRP).
Notes en vrac
Forme extrême (mutante) du Taylorisme (USA), du Fordisme (USA) et du Toyotisme (Japon) Le « Lean » est né aux USA à la fin des années 80, au MIT (Massachussets Institute of Technology) Pour supprimer tout gaspillage dans la production : les temps morts, déplacements des salariés, etc. Dans les entreprises de services (et Service Public) on découpe et fragmente les dossiers. Le « lean » est au moins aussi nocif que le Taylorisme (Antoine Valeyre, chercheur au Centre d’Etude à l’Emploi). Et d’autant plus nocif précisément là où les salariés ont été impliqués dans la réorganisation. « Par l’effet d’engagement », « de ne pouvoir dénoncer un système qu’ils ont contribué à mettre en place » En France : Renault, Atos, PSA, Airbus et tant d’autres (il faut la liste) Les Services Publics dont Pôle-Emploi
Dans l’article d’eco89, il est dit que « Pôle Emploi s’en est inspiré pour s’organiser après la fusion entre l’ANPE et l’UNEDIC, notamment pour découper les entretiens avec les usagers ».
C’est d’ailleurs pour certaines prestations « offertes » dans le Service Public que les Consultants se font rémunérer 2500€ la journée.
Gardons en mémoire que les Consultants et autres Experts de ce nouveau Taylorisme… à la Japonaise (Toyotisme) vendent pour certains leurs « expertises » jusqu’à 2500€ la journée.
Pendant qu’ils mettent en place des Stratégies et procédures « Low Cost », ils sont payés jusqu’à 50.000€ pour seulement… 20 jours de « prestation ».
Cela ne rappelle-t-il pas certaine Ministre retraitée cumulant sa retraite et un salaire de 9000€ pour produire une expertise sur « Les Injustices Sociales et la Mondialisation ».
« Rien à voir » me direz-vous ! Si! dans la capacité qu’ont certains à savoir empocher les dividendes moins pour leurs propres qualités que pour celles qu’ils savent soustraire à l’environnement dans lequel ils sévissent.
Proprement, ils appellent ça dégraisser (enlever, soustraire…. Amaigrir/Lean) la « sur-qualité des services ». Du coup bien sûr, ces experts ont des sur-salaires, partout où ils ont su délester les entreprises et leurs salariés de…. leurs qualités.
Cette réflexion m'est venue à la lecture de l'article transmis en lien par Lobozo et paru sur eco89 sous le titre de "La méthode Lean, le retour du pire du travail à la chaîne".