faut il conclure que le taux de chomage est de 30% ?

[stm_artin]

extrait du rapport Stiglitz :
http://www.insee.fr/fr/publications-et- ... ce_eco.htm
document pdf : La redistribution en 2009

En 2008, en France métropolitaine, 25 millions de personnes ont été salariées dans
l’année. Sur l’année, ces salariés ont occupé 26 millions d’emplois différents, d’après les
déclarations annuelles de données sociales (DADS, annexe). Certains de ces emplois n’ont
duré qu’une partie de l’année, certains sont à temps partiel. Finalement, ramenés à des
emplois à temps plein toute l’année, ces 26millions d’emplois en représentent 19millions en
équivalent temps plein (EQTP).

avec une population active de 27 millions , 19 millions d'équivalent temps plein ne fait il pas un taux de chomage à 30% ?

[Yves]

IL ne faut surtout rien en conclure !

Faut se méfier des chiffres globaux et ne pas en tirer de généralités, dans un sens comme dans l'autre.

Notamment parce qu'il y a encore pas mal de travailleurs (et plus encore de travailleuses) qui ont opté pour des temps partiels, en se libérant le mercredi par exemple pour s'occuper des enfants.

Beaucoup aussi - surtout - subissent ces temps partiels (qui sont dans ce cas imposés par l'employeur).

Cependant, ces chiffres globaux confortent le constat que tout le monde fait ici : La pénurie massive d'emplois qui se traduit par un chômage de masse, la multiplication des petits boulots, des temps partiels subis, des CDD de très courtes durées… En deux mots : la précarisation.

Le problème c'est que si 30% des gens éprouvent de grandes difficultés dans leur vie professionnelle, 70% disposent de statuts plus "établis", plus "stables", voire même "très stables" pour beaucoup encore. Heureusement pour eux d'ailleurs.

Cela veut dire aussi qu'une grande majorité n'a pas conscience des difficultés que rencontre une "minorité"… grandissante.

D'où le sentiment encore largement diffusé (et consciencieusement entretenu par nos dirigeants) : les chômeurs, précaires et compagnie sont "responsables" de leur situation.

Telle est la problématique à laquelle nous nous heurtons.

[Invité]

C'est clair, Yves.
En même temps l'idée de stm_artin de faire ce calcul global n'est pas mauvaise. Car cela permet par exemple de faire facilement des comparaisons d'une année à l'autre, d'un pays à l'autre :
tant de personnes salariées + tant de demandeurs d'emploi, et en face : tant d'heures travaillées en tout.

Cela ne me paraît pas plus flou que de parler de tant de salariés, et tant d'emplois. Puisque cette façon de faire ne donne pas idée de la précarité des emplois.

Au fait une remarque concernant le taux de chômage en Allemagne qu'on nous vante : beaucoup de mères de famille restent à la maison en Allemagne parce qu'il n'y a pas de structures pour accueillir les jeunes enfants. C'est toujours ça d'emplois libérés...
C'est peut-être pour obliger les mères à rester à la maison qu'on va supprimer l'accueil gratuit des petits enfants en maternelle.

[fred24]

Hum, il y a des tas de gens qui travaillent et qui ne sont pas salariés. Ca n'a rien à voir.

[Invité]

Oui c'est pour ça que je ne parle que des salariés, et de ceux qui voudraient l'être (les DE).
Pour les non-salariés, je suppose qu'il est difficile de savoir combien d'heures ils travaillent.

[stm_artin]

Hum, il y a des tas de gens qui travaillent et qui ne sont pas salariés. Ca n'a rien à voir.

salut fred,
en effet il y a des gens qui travaillent et qui ne sont pas salariés (les chefs d'entreprises non salariés par exemple). Cependant, je constate que 25 millions de personnes ont été salariés. Avec une population active de 27 millions de personnes, cela ne veut il pas dire que les non salariés sont au maximum 2 millions ? Il serait intéressant d'avoir des states sur ces 2 millions de personnes. Les chomeurs de longue durée de plus d'un an, les sans emploi découragés, ne font ils pas partie de ces 2 millions?
Si non, en supposant que ces 2 millions aient des revenu provenant d'une activité professionnel non salariée, on obtient néanmoins un taux de chomage à 23% (1-(27/(19+2))X100.

[stm_artin]

IL ne faut surtout rien en conclure !

Faut se méfier des chiffres globaux et ne pas en tirer de généralités, dans un sens comme dans l'autre.

Notamment parce qu'il y a encore pas mal de travailleurs (et plus encore de travailleuses) qui ont opté pour des temps partiels, en se libérant le mercredi par exemple pour s'occuper des enfants.

La question du temps partiel choisi est en effet un aspect à prendre en compte.
Il faudrait donc établir un principe ou les temps partiels choisis seraient ramenés à un temps plein dans le calcule du taux de chomage.

soient:
ESETP : nombre d'emploi salariés en équivalent temps plein obtenu sur 1 semaine (ou éventuellement sur 1 mois ou 1 année)
STRS : somme des heures travaillées salariées (sur 1 semaine)
TTPH : temps de travail plein hebdomadaire (40 ou 35 heures)
HTTPC : heures travaillées appartenant aux temps partiels choisis
NPCTTP : nombre de personne ayant choisit de travailler à temps partiel

ESETP brute = STRS/TTPH
ESETP ajusté = (STRS - HTTPC + NPCTTP * TTPH)/TTPH

d'ou:
taux de chomage brute = (1-(ESETP brute / population_active))*100
taux de chomage ajusté =(1-(ESETP ajusté / population_active))*100