Unedic : le directeur général Jean-Pierre Revoil sur le départ
[ 07/02/07 - 15H48 ]
Jean-Pierre Revoil avait récemment jugé "regrettable" le report de la publication de l'enquête annuelle de l'Insee sur l'emploi
Le directeur général de l'Unedic, Jean-Pierre Revoil, va quitter ses fonctions à la tête du régime d'assurance chômage et sera remplacé "dans les six mois", a indiqué anonymement un membre du bureau de l'Unedic à l'AFP. Agé de soixante-trois ans, Jean-Pierre Revoil était entré à l'Unedic en 1981 où il occupait la fonction de directeur général depuis février 2003.
Les raisons de ce départ n'ont pas été précisées. Néanmoins, ses déclarations sur la difficulté d'une fusion ANPE-Unedic et sur le report de l'Enquête Emploi de l'Insee "n'ont pas forcément plu au Medef", a souligné la source à l'AFP. A l'Unedic, on se refuse à faire un commentaire.
Le 30 janvier dernier, Jean-Pierre Revoil avait estimé qu'on avait le "droit de s'étonner" de la décision de l'Insee de reporter, de mars à septembre, la publication de son enquête annuelle sur l'emploi, laquelle permet de réviser le taux de chômage. "La non-production des chiffres de l'enquête Emploi est un accident très regrettable car c'est l'instrument qui permet de déterminer le chômage au sens du Bureau international du travail", avait-il déclaré devant les journalistes de l'information sociale (Ajis), en ajoutant que la situation était "bizarre" et "sans précédent".
L'Unedic est un organisme paritaire chargé de l'indemnisation des demandeurs d'emploi dont la présidence est assurée actuellement par Annie Thomas (CFDT) et la vice-présidence par Denis Gautier-Sauvagnac (Medef).
Yves a écrit :J'ai eu l'occasion de côtoyer assez souvent Jean-Pierre Revoil. Le Directeur général de l'UNEDIC est un homme plein de bon sens et d'une grande probité intellectuelle (un défaut dans notre société, certainement).
Comme l'indique l'article principal, Revoil n'avait pas la langue dans sa poche ; il donnait même parfois dans le "politiquement incorrect". L'année dernière, c’est lui qui affirmait que le chômage est à 12% (et non à 10%, comme annoncé à l'époque) lorsqu’on tient compte des DRE (chômeurs dispensés de recherche d'emploi qui n'apparaissent pas dans la catégorie 1, la référence officielle).
Le même, effectivement, ironisait souvent sur le thème : "Vous en voulez combien des chômeurs ?", laissant entendre que ce taux (nombre officiel de chômeurs) ne repose que sur un parti pris statistique.
Avant de prendre la direction de l’UNEDIC, Jean-Pierre Revoil a été un des dirigeants de l'INSEE. À ce titre, il a trouvé "regrettable", en effet, la non publication des résultats de la dernière "enquête emploi" qui, selon "Le Canard enchaîné", témoigne d'une baisse très relative (pour ne pas dire insignifiante) du chômage en France depuis un an, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement… en cette période électorale.
Bref, Jean-Pierre Revoil n'était pas l'ennemi des chômeurs, lui qui déplorait qu'ils ne soient pas représentés à l'UNEDIC. Ce que nous revendiquons de notre côté : une équitable représentation des chômeurs là où se joue leur sort (notamment à l'UNEDIC qui gère l'assurance-chômage).
Le départ de J.-P. Revoil aurait-il un arrière-goût politique ?