Villepin annonce un chômage autour de 8% ...

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carl

Villepin annonce un chômage autour de 8% ...

Message par carl »

Villepin annonce un chômage autour de 8% dans les prochains mois


RAMBOUILLET (AFP) - Le taux de chômage sera "autour de 8%" dans "les mois à venir", a déclaré mardi le Premier ministre Dominique de Villepin, assurant que le chômage devrait "continuer à baisser" dans les premiers mois de 2007.

"Dans les mois à venir, nous aurons un taux de chômage autour de 8% : cela veut dire que pour la première fois depuis un quart de siècle, nous aurons comblé une partie de notre retard par rapport à nos voisins les plus performants", a déclaré M. de Villepin au cours de sa conférence mensuelle à Rambouillet.

"Pour le début 2007, le chômage devrait continuer à baisser. Ces chiffres, je veux le réaffirmer aujourd'hui, ne sont pas contestables. Ce gouvernement s'en tient strictement aux instruments de mesure existants, les mêmes qu'il y a 5 ou 10 ans, les mêmes qui s'appliquent dans les autres pays européens", a-t-il déclaré.

Le premier ministre a dénoncé une "polémique aberrante sur les chiffres du chômage" lors de sa conférence de presse. "Les chiffres du chômage sont bâtis sur un outil qui ne peut changer. Prenons donc garde à ces polémiques stériles et systématiques : elles nous détournent des vrais débats, elles font le jeu des extrêmes, elles entretiennent un climat de doute et de méfiance qui nous affaiblit", a-t-il poursuivi, alors que les chiffres du chômage font l'objet d'une polémique.

Le taux de chômage atteignait 8,7% à la fin du mois de novembre et les chiffres pour 2006 devaient être publiés mardi soir.

Le contrat nouvelle embauche (CNE), objet de controverses dans la campagne présidentielle, va être "amélioré" dans les prochaines semaines avec l'ouverture du "droit à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat", a-t-il poursuivi à Rambouillet.

"Les instruments que nous avons mis en place donnent leur pleine mesure: près de 800 000 CNE notamment ont été signés. Nous pouvons bien sûr améliorer ce contrat: c'est d'ailleurs ce que va faire Gérard Larcher dans les semaines à venir, en ouvrant le droit pour les titulaires d'un CNE à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat", a dit le Premier ministre lors de sa conférence de presse mensuelle.

Le ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher avait déjà évoqué en mai l'amélioration du "volet sécurisation" du CNE. En revanche, M. de Villepin a défendu mercredi l'existence du CNE, jugeant que "le supprimer, comme le propose le Parti socialiste, c'est faire une nouvelle fois le choix du chômage de masse et de la précarité".

Le contrat de travail, notamment le CNE, a provoqué un affrontement gauche-droite après les déclarations du candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy qui a indiqué mercredi vouloir "s'inspirer" du CNE pour son idée de "contrat unique" de travail. Il a ensuite corrigé le tir par la voix de son porte-parole Xavier Bertrand en précisant qu'il n'avait pas l'intention de le généraliser.

Le CNE est réservé aux entreprises de moins de 20 salariés. Pendant les deux premières années, l'employeur peut se séparer d'un salarié en CNE sans avoir à justifier le motif.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, a par ailleurs souligné "l'esprit constructif" dans lequel l'interdiction de fumer dans les lieux publics va être mise en place le 1er février et confirmé qu'"une partie significative du coût des substituts au tabac sera prise en charge". Le gouvernement avait annoncé une prise en charge des substituts nicotiniques à hauteur de 50% pour accompagner l'interdiction de fumer dans les lieux publics.

Qualifiant l'interdiction de "changement important", il a estimé qu'il s'agissait "d'un modèle à suivre pour d'autres réformes de société". "On ne change pas les règles de vie en commun sans un minimum de consensus. On ne fait pas évoluer un pays sans le double souci du dialogue et de la défense de l'intérêt général".

Mesurant "les difficultés personnelles et professionnelles que cette décision peut entraîner", le chef du gouvernement a souhaité que "les pouvoirs publics accompagnent le mieux possible les entreprises et soient exemplaires dans l'application de ces nouvelles règles".

Source : yahoo.com
carl

Message par carl »

Villepin jubile !

Chômage: 2006 aura été "la meilleure année depuis 2000", selon Villepin

RAMBOUILLET (AP) - Dominique de Villepin a annoncé mardi que le chômage avait encore baissé en décembre, faisant de 2006 "la meilleure année depuis 2000" sur le front de l'emploi.

"L'année 2006 pour la baisse du chômage aura été la meilleure année depuis 2000. Les chiffres du dernier mois de l'année confirment la très bonne tendance qui est celle de la baisse du chômage", a déclaré le Premier ministre lors de sa conférence de presse mensuelle.

Il avait auparavant déclaré sans plus de précision que les chiffres de décembre "se situent dans la tendance des derniers mois".

Les chiffres du chômage du mois de décembre doivent être publiés mardi soir par le ministère de l'Emploi. Le nombre des demandeurs d'emplois représentait 8,7% de la population active fin novembre, soit une baisse de 10% sur un an.

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) avait reculé de 1,4 point en 2000 pour atteindre 9,2% de la population active, soit 419.000 chômeurs de moins cette année-là. AP

yahoo.com
carl

Message par carl »

Et satisfecit de Larcher !
Chiffres du chômage à la baisse en décembre, dans la tendance générale, annonce Larcher


PARIS (AFP) - Le ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher a déclaré mardi sur LCI que le chiffre du chômage de décembre s'inscrivait "dans la tendance générale" qui est à la baisse depuis février 2005.

M. Larcher n'a pas donné davantage de précisions, laissant au département études et recherches du ministère de l'Emploi, la Dares, la primeur d'en dire plus sur le sujet. "Laissons les chiffres être sortis par la Dares ce (mardi) soir", a souligné M. Larcher, qui doit tenir ensuite dans la matinée à Rambouillet (Yvelines) une conférence de presse avec le Premier ministre Dominique de Villepin.

"La tendance est à la baisse depuis février 2005, de manière régulière et dans toutes les catégories, aussi bien chez les jeunes que chez les chômeurs de longue durée, et c'est ce qui compte", a-t-il dit.

"Sur le chiffre de décembre, il s'inscrit dans cette tendance générale, je n'en doute pas, parce que j'ai de bons indices d'inscription en formations en alternance, en contrats de professionnalisation (140.000 en 2006) c'est le signe d'un investissement dans la formation donc dans l'emploi, car il y a de vrais emplois qui se créent dans les entreprises", a déclaré M. Larcher.

"Notre objectif fixé au 14 juillet dernier (par Jacques Chirac, ndlr) est de tendre à 8% pour juillet de cette année", a-t-il ajouté.

Le taux de chômage atteignait 8,7% à la fin du mois de novembre.

Revenant sur l'année écoulée, et notamment une remontée ponctuelle du chômage lors du mois de janvier 2006, M. Larcher l'a imputée aux "nombreuses inscriptions de jeunes" à l'ANPE après les émeutes de banlieue.

Interrogé sur le report de l'Enquête emploi 2006 de l'Insee, qui sert chaque année en mars à définir les taux de chômage de l'année écoulée dans leur version révisée, M. Larcher a répondu que "l'Insee était un organisme indépendant".

Il a aussi souligné que le "thermomètre" que "personne ne contestait quand les chiffres étaient à 10,2% au début 2005" n'avait pas changé depuis 1995.

M. Larcher s'est déclaré "prêt à rencontrer les parlementaires", en réponse aux critiques du député socialiste des Landes, Henri Emmanuelli qui a accusé le gouvernement de "mensonge" et suggéré une audition notamment de l'Insee sur ce qu'il a qualifié de "malversation intellectuelle". "Que le Parlement exerce ses pouvoirs", a-t-il dit.

Source : yahoo.com
victorine83

Message par victorine83 »

Aaaaaamen !

A la bonne heure, la croissance doit être excellente alors puisqu'il y a plus de gens pour consommer.

Au troisième trimestre 2006, elle était de "0". Nous serions un pays extraordinaire, capable de créer des emplois sans croissance. Depuis le temps que les patrons disent qu'il ne peut y avoir de création d'emplois sans croissance, je suis heureuse de découvrir qu'ils étaient de bien piètres analystes. J'ai vu qu'on tablait à 2 % pour 2006 contre 1.5 % en 2005.

M. Larcher nous dit que le chômage baisse depuis février 2005 donc 1,5 % de croissance suffit pour créer des emplois. C'est formidable.

Le taux de chômage était à 10.2 % début 2005 pour finir à 8.7 % fin 2006 soit 1.5 % de chômage en moins.

Faut-il en déduire qu'en 6 ans 1/2, nous aurons résorbé entièrement le chômage autour d'une faible croissance à 1.5 - 2 % ?
Dernière modification par victorine83 le 01 févr. 2007, modifié 1 fois.
marry13

Message par marry13 »

J'ai surtout apprécié dans le discours de Villepin, la façon qu'il a eu de sous-entendre que tous ceux qui contesteraient cette baisse seraient de mauvaise foi, d'autant plus que nous sommes en période électorale...
Je vous jure qu'au prochain entretien avec ma conseillère, je ne manquerais pas de vérifier que je suis toujours en catégorie 1 !!!!!
superuser
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Message par superuser »

Carl,
quand tu mets un lien trop long qui "casse" l'écran, procède comme suit :

titre de l'actu ou nom de la page

Merci !

Sinon, pour en revenir à Villepin :
Actuchomage : Que pensez-vous de l'objectif miracle de 6% de chômeurs sorti du chapeau de Dominique de Villepin, grâce la fusion ANPE-Unedic et la mise en place d'une "flexi-sécurité à la française" ?
Pierre Concialdi : Plus personne ne prend vraiment au sérieux les déclarations du Premier ministre, même pas les journalistes. Les effets d’annonce se multiplient mais personne n’est dupe à quelques mois de l’échéance électorale. Sa conférence sur l’emploi et les revenus en décembre dernier a été un flop magistral. En un peu plus de 100 jours, Dominique de Villepin a réussi à déconsidérer encore davantage dans l’opinion publique l’image du politique, pourtant déjà largement dégradée. C’est vraiment un mauvais coup pour la démocratie.

INTERVIEW
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,
Le contrat nouvelle embauche (CNE), objet de controverses dans la campagne présidentielle, va être "amélioré" dans les prochaines semaines avec l'ouverture du "droit à un reclassement personnalisé en cas de rupture du contrat", a-t-il poursuivi à Rambouillet.
L'amélioration consiste donc à ouvrir la CRP
aux signataires des CNE.
:evil: Trop Fun ! :evil:
GdB

Message par GdB »

Victorine 83,

ta remarque est très pertinente en fondant ton analyse sur les comparaisons entre emploi et croissance. D'autant que la croissance POTENTIELLE pour la France se situe autour de 2%...

MAis qu'est-ce donc la que la "croissance potentielle" au fait me diras-tu, souvent citée (si tu écoutes bien) par Thierry Breton (et de nombreux autres...) dans ses conférences de presse?

La croissance potentielle est définie par les économistes comme la croissance MAXIMALE compatible avec une inflation stable. En clair, et depuis de longues années, les gouvernements, et aujourd'hui la BCE notamment, partent du principe:

- qu'il faut de la croissance pour faire tourner le capitalisme (car sans croissance comment rembourser les intérêts d'emprunts permanents dont s'engraisse tout le système bancaire: voir à ce sujet cet article EXCELLENT: http://www.caracoleando.org/IMG/pdf/_Ma ... ncais_.pdf )

- MAIS que cette croissance ne doit en aucun cas entrainer une "inflation" trop forte (et dans les faits pour la BCE, elle doit être < à 2%). Pour mieux comprendre de quoi il retourne concernant cette "inflation", voir mon site: http://linflation.free.fr )

Il faut juste noter que cet objectif <2% a été défini par la BCE et par ELLE SEULE, et disons le de manière encore plus claire, par des personnes absolument NON ELUES et indépendamment du contrôle de TOUT ELU puisque la BCE est "indépendante" (et ça c'est quand même nous qui avons dit OUI au moment du référendum de Maastricht...).

Je reviens à cette fameuse croissance potentielle. Comme la BCE vise une inflation (enfin un Indice des Prix à la Consommation, c'est pas pareil!) contenue à 2%, elle vise aussi une certaine croissance ET PAS PLUS. Oui, PAS PLUS, et je répète encore, PAS PLUS. Pourquoi? Car alors en étant au-dessus de la croissance potentielle, de par la définition de celle-ci, on risquerait de faire croitre l'inflation!

Cette croissance potentielle est donc la croissance dite "soutenable" par les économistes, ce qui n'a cependant rien à voir avec le développement soutenable que d'aucuns appellent de leurs voeux pour la préservation des ressources naturelles et des conditions de vie sur cette planète dont la plupart des économistes se contrefichent. Non, pour un économiste standard, "soutenable" signifie "non inflationiste", sans risque de "surchauffe" inflationiste (et là encore rien à voir évidemment, et malheureusement, avec le réchauffement climatique).


Vous suivez? C'est un peu compliqué mais pas trop quand même!

La question subsidiaire, c'est comment est-elle calculée cette croissance potentielle (car c'est un objectif théorique à viser, elle se CALCULE donc avec des modèles, la croissance réelle elle se MESURE après coup et se compare à cet objectif)?

N'ayez pas peur, je vais vous mettre ici une équation qui va rappeler de mauvais souvenirs à certaines et certains, mais ce que je veux montrer ne necéssite aucune connaissance mathématique, vous allez voir...

Donc, la croissance potentielle, elle est calculée à partir d'une équation de ce type:

Yt=1.52e00,0034t.Kt puissance0,29[(1-NAIRU) LFNt puissance (1-0,29)]

Je l'ai pas prise au hasard car c'est celle utilisée par la BCE justement! Vous voyez dans cette équation le mot magique "NAIRU" , qui est comme vous le savez sans doute mon mot favori depuis quelques années...

Le NAIRU est le taux de chômage MINIMUM (oui, MINIMUM, je répète, MINIMUM) qu'il faut avoir pour justement ne pas avoir trop d'inflation ( en fait stabiliser cette inflation). Donc c'est logique de le retrouver dans cette équation de la croissance potentielle puisque l'un comme l'autre visent une inflation stable. C'est d'ailleurs essentiellement à ça que ça sert le NAIRU, si tant d'économistes phosporent dessus et tentent (péniblement) de le calculer, c'est pour pouvoir estimer par calcul la croissance potentielle que la BCE va s'attacher à atteindre, sans la dépasser bien sûr, en jouant sur sa politique monétaire, c'est-à-dire en gros sur la quantité d'argent qu'elle va utiliser pour arroser l'économie et la faire croître plus ou moins.

Ce que cela signifie, si vous avez bien suivi, c'est que la croissance potentielle visée est calibrée dès le départ, de par ce calcul, en faisant en sorte d'exclure un pourcentage de chômeurs égal au MINIMUM au NAIRU. Logique non? Monsieur Trichet et ses amis du SEBC (Système Européen de Banques Centrales) sont donc en quelque sorte des jardiniers, et les chômeurs sont en quelque sorte les malheureuses plantes survivant sur les friches délibérées pour cause d'arrosage limité décidé dès le départ... si je puis me permettre cette image!

Quand on vous dit dans les médias que l'on cherche la croissance la plus élevée possible pour favoriser l'emploi et réduire le chômage, ceci est un mensonge pur et simple. On cherche au mieux à atteindre la croissance potentielle, celle qui va en réalité optimiser (maximiser) les profits, et surtout leur conservation dans le temps, par l'hypothèse suprême de l'inflation la plus basse possible, avec pour corollaire... un chômage toujours supérieur au NAIRU! Et ceci par constrution!

La croissance de 1,5 ou 2% dont tu parles Victorine, est en fait inférieure à la croissance potentielle retenue pour la France (entre 2 et 2,5%), DONC, effectivement, par construction le chômage (officiel) ne peut descendre sous le NAIRU qui serait évalué par nos chers économistes à environ 8,5% pour la France actuellement. Sauf bien sûr à bidouiller les chiffres officiels...

Ben voilà, tu es arrivée plus vite que moi à la bonne conclusion, mais la connaissance de ces mécanismes au premier abord un peu compliqués me semble essentielle pour commencer à ne plus être dupes de certains discours d'experts.

Pour ceux qui n'ont toujours pas mal au crâne, jetez un oeil sur les courbes de ce document de l'OCDE:

http://www.oecd.org/dataoecd/44/49/2086128.pdf

Vous y verrez qu'en général, les taux de chômage réels (enfin officiels) se trouvent bien AU-DESSUS des NAIRU calculés pour les différents pays, comme par hasard, et cela depuis de nombreuses années!

N'hésitez pas à poser des questions si ça ne vous semble pas clair, je suis là pour ça!

Guillaume de Baskerville

http://lenairu.blogspot.com
http://lenairu.free.fr
http://linflation.free.fr

PS: allez donc voir cette vidéo que j'ai mise début Janvier sur DAILYMOTION et qui est sur mon blog, et vous comprendrez pourquoi la BCE serait "nerveuse" ces temps ci... MAis bon, elle va relever ses taux, et freiner la croissance, histoire de ne pas surchauffer...

http://www.dailymotion.com/video/x10ix3 ... mage-voulu

et faites la connaitre en votant avec les étoiles en haut à droite (5 étoiles bien sûr!!!). Bon faut être inscrit pour voter...
victorine83

Message par victorine83 »

Disons que je suis allée plus vite à la conclusion parce que je n'ai surtout pas les connaissances pour développer comme tu le fais mais j'en profite pour dire que c'est toi qui m'a mise sur la bonne voie avec le NAIRU.

Comme tu le disais si bien, au début lorsque tu es venu sur actu, il y a des choses que l'on sait, que l'on sent instinctivement mais sans pouvoir l'expliquer (je me suis ratrappée depuis :wink: ... à mon niveau, bien sûr).

Exactement comme ce passage extrait d'un des documents que tu nous a mis en ligne :
"Y'a quelqu'un que ça arrange là dedans..."

...Eh oui, cet ex-directeur général de Coca-Cola et désormais directeur de la SERALEP, à Saint Vallier, arrive à une conclusion bien similaire à laquelle je suis arrivé moi-même il y a quelques années. Comme il le dit en une phrase:

"Je pense que ces 10% de chômeurs qui existent depuis 20 ans, ils doivent intéresser quelqu’un… Y’a quelqu’un que ça arrange là-dedans !"
J'en étais arrivée à la même conclusion car les politiques qui nous gouvernent ne sont pas des incompétents et ils savent très bien ce qu'ils font.

La preuve avec l'instauration d'une politique sécuritaire qui n'a d'autre but que de contenir toute révolte face à la précarité programmée. Il faut savoir que des syndicalistes perdent encore la vie dans de nombreux pays et qu'en France, les poursuites arbitraires en justice commencent à fleurir.

La preuve avec le harcèlement judiciaire contre Denis Robert qui nous dévoile le monde de la finance.

Et tant d'autres choses...

Je vais me faire un plaisir de lire toute la doc que tu nous donnes afin de ne plus laisser dire n'importe quoi.

Le chômage est voulu, entretenu et planifié... c'est la triste réalité. Il suffit d'entendre les justifications de Trichet pour relever les taux directeurs de la BCE afin de freiner la croissance pour s'en convaincre. "INFLATION" est le maître-mot pour entretenir le chômage.

Par contre, pour compléter la théorie du NAIRU, je pense qu'il faudrait aussi parler maintenant du NAIRP (Non Accelarating Inflation Rate of Precarity). C'est un intervenant d'un autre forum au moment de la crise du CPE qui en avait parlé à propos du faible taux de chômage aux USA qui vient contredire la théorie du NAIRU.
Dernière modification par victorine83 le 01 févr. 2007, modifié 1 fois.
GdB

Message par GdB »

Ca m'amuse de retrouver le "NAIRP" ici car c'était un nom que j'avais inventé en septembre 2005 pour illustrer le fait que le principe actif du NAIRU était bien la pression par la peur, et que de ce point de vue, le chômage était UN outil mais que d'autres approches pouvaient faire l'affaire: la précarité bien sûr, ou encore la mondialisation présentée comme menace permanente de délocalisation (voir les "négociations chantages" chez Bosch, Otis et bien d'autres, où contre une pseudo promesse de conserver quelque temps -combien?- son emploi, les salariés devaient renoncer aux 35 heures et à d'autres choses: une belle illustration du microNAIRU (autre invention perso!) ou encore NAIRU au niveau d'une entreprise...

Tiens, tu verras, le NAIRP était né dans mon esprit dans une réponse à cet article du 27 Septembre 2005 sur mon blog et j'avais repris l'idée dans mes réponses sur le forum de "grenoble anticpe" ici...

Marrant de voir que certaines idées voyagent ainsi, ça prouve qu'au moins certains lisent et adhèrent au raisonnement :o)

Donc pour être clair, le NAIRP n'existe pas officiellement, à la différence du NAIRU bien sûr et aussi du NAWRU qui est lui une invention de l'OCDE basée sur le NAIRU et dans lequel le I d'inflation est remplacé par le W de "Wages", Wages= salaires. On retombe sur la courbe de Philips d'origine qui ne liait pas chômage et inflation mais chômage et hausses de salaires. Voilà quelques précisions utiles...

Mais bien sûr, il faut préciser que les NAIRUs sont eux exprimés pour chaque pays selon l'échelle du chômage OFFICIEL du pays en question, or on sait que les chiffres officiels sont sujets à tripatouillages et à variations importantes selon le système de comptage et d'indemnisation en place.Ceci explique en grande partie aussi le chiffre bas des US...

Mais il faut savoir que de fait, le NAIRU est un indicateur de libéralisme du marché du travail en question (les libéraux disent eux de flexibilité bien sûr!): le chômage ne "pourra" baisser (en fait on ne l'autorisera à baisser!) que si les NAIRU sont eux mêmes baissés et ceci ne se passera que si le marché du travail est "réformé": plus de salaire minimum, flexibilité du temps de travail et des salaires, mobilité des salariés, licenciements aisés, baisses des "charges", droit du travail light, réforme de l'assurance chômage, incitation forte à accepter n'importe quel travail, n'importe où et à peu près à n'importe quel prix, et j'en passe encore!

En gros, le deal forcé (qui est un chantage exercé au niveau des politiques élus cette fois, car tous ne sont pas au départ du moins acteurs de ce chantage, certains n'en sont peut-être même pas conscients, en revanche ils en deviennent vite les pédagogues voulus ou contraints...), c'est:

"si tu veux que le chômage (officiel) baisse dans ton pays, alors tu dois réformer". C'est fromage ou dessert, crotte ou bouse!

Il faut mettre ceci en perspective avec ce passage lumineusement cynique récemment révélé d'un récent rapport de l'OCDE sur les stratégies de l'emploi:
« Les réformes structurelles, qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés » .

Perspectives de l'emploi de l'OCDE (2006). Stimuler l'emploi et les revenus ; cité par Laurent Cordonnier dans un article récent du Monde Diplomatique (« Economistes en guerre contre les chômeurs ».

En clair, cibler d'abord une population bouc émissaire (les chômeurs, les immigrés, les "assistés sociaux") pour mieux ensuite étendre les réformes à tous (enfin presque tous)... ce qui est le but REEL non avoué car non avouable!

C'est bien sûr tout l'enjeu qui se cache derrière les statistiques du chômage: car si ces statistiques prenaient en compte l'accroissement du HALO autour du chômage officiel (en comptant d'une manière ou d'une autre ceux qui bossent sans bosser ou ceux qui chôment sans chômer pour le dire vite, sans donc rendre INVISIBLES les travailleurs pauvres par exemple) alors bien sûr le sens de l'astuce apparaîtrait clairement, et de fait elle disparaîtrait car les progrès dont se réclameraient les politiques sur "le front de l'emploi" (comme ils disent) seraient pris pour ce qu'ils sont: globalement inexistants depuis 25 ans!

Comme le disait Gobbels: "La propagande cesse d’être efficace à l’instant où sa présence devient visible"... Il est essentiel de comprendre leur stratégie pour ne pas se faire piéger. Certes ils disent "les thermomètres de mesure du chômage n'ont pas changé depuis 95" (qui il faut le rappeler a été une année de changement RADICAL des modes de calculs avec l'apparition des catégories 5,6,7,8 et le saucissonnage des statistiques qui en a résulté depuis), c'est en partie vrai (en partie seulement...) MAIS c'est le chômage, et plus précisément la ligne de partage, ou la "zone de mélange" chômage/non chômage qui a elle changé totalement! Du binaire, on passe au flou, du chaud/froid on passe au tiède généralisé, et de ce fait, les thermomètres mesurent, mais mesurent quoi?

A quoi bon baisser le chômage si c'est pour avoir comme aux US 35 millions de travailleurs pauvres qui galèrent et 2 millions de taulards hors stats? La définition des indicateurs et leur compréhension par toutes et tous (et en tout cas par suffisamment de citoyens pour ne pas se faire berner) est ESSENTIELLE!!!!

Juste pour finir (temporairement), une déclaration de Trichet qui illustre (parmi d'autres) le chantage exercé par le SEBC (Système Européen de Banques Centrales, avec les banques commerciales, les banques centrales nationales et la BCE au sommet) sur les gouvernements sur ces sujets:
"L'assainissement budgétaire peut donner des résultats optimaux s’il s’accompagne de vastes réformes structurelles. Ces dernières s’imposent de manière urgente afin d’atténuer les effets économiques défavorables des changements démographiques prévus dans la zone euro. La diminution de la population en âge de travailler renforcera les tensions s’exerçant sur les systèmes de retraite et de santé et pourra avoir des conséquences économiques majeures. Afin de soutenir la croissance économique potentielle (tiens tiens!) de la zone euro, de favoriser la flexibilité et le dynamisme macroéconomiques et de préserver le niveau de vie futur de nos concitoyens, il est urgent de mettre en œuvre des réformes sur les marchés du travail et des produits. Cela permettra d’augmenter les taux d’activité et l’emploi, et de stimuler l’innovation et les autres facteurs favorisant la croissance de la productivité et de l’activité. La BCE apportera sa contribution en continuant à maintenir la stabilité des prix à moyen terme."

http://www.ecb.int/press/pressconf/2006 ... 05.fr.html

En clair la BCE s'occupe de l'inflation, il n'y a plus qu'à vous occuper du reste (et des restes!), à savoir les réformes pour augmenter la "croissance potentielle" (voir mon message ci-dessus), par baisse des NAIRUs une fois que vous nous aurez garanti que même si le chômage baisse, cela n'aura que peu d'influence sur la Sacro- Sainte faible inflation nécessaire au capitalisme financier moderne pour continuer à se goinfrer, car la pression de la précarité (euh flexibilité...) servira de garde fou de remplacement pour exercer le contrôle social!

Il est clair qu'une telle stratégie qui utilise le chômage et la précarité pour exercer un pouvoir de contrôle social sur les peuples et restreindre ainsi les libertés économiques des individus en accroissement leur insécurité économique, est TOTALEMENT ANTICONSTITUTIONNEL DANS L'ESPRIT DE LA CONSTITUTION FRANCAISE (encore en vigueur!). Placer ainsi l'inflation avant le droit à l'obtention d'un emploi et la garantie de "moyens convenables d'existence" pour ceux qui en seraient privés pour cause de "conjoncture économique déprimée" est un SCANDALE CONSTITUTIONNEL (voir à ce sujet mes articles sur NAIRU et Constitutions, ici)

Car le coeur du scandale (et son astuce) réside dans l'usage d'une conjoncture déprimée "permanente" et à la demande!

Une crise de l'emploi qui dure depuis 30 ans peut-elle être encore appelée crise?

GdB
Dernière modification par GdB le 02 févr. 2007, modifié 1 fois.
GdB

Message par GdB »

Juste quelques précisions aux échanges ci-dessus, ayant suivi aujourd'hui le très libéral Club de l'Economie animé par l'inénarrable Jean Marc Sylvestre sur LCI.

Invités: Elie Cohen (comme souvent), Eric Izraelevitch des Echos, Christian de Saint Etienne (économiste) et... Laurence Parisot, qui bien qu'elle dise avoir Besoin d'Air (le dernier livre du Medef en période de campagne présidentielle) n'en manque pas en général...

Il semblerait que la polémique sur les chiffres du chômage crée des remous quand même dans leurs rangs. Bien sûr Laurence Parisot a commencé en disant qu'elle était OUTREE de voir qu'une telle polémique était agitée et qu'on devrait plutôt se féliciter que "le chômage baisse" (!), ce à quoi Cohen l'a un peu chahutée en disant en gros que ce que le MEDEF et certains milieux ne comprenaient pas, c'est qu'une méfiance généralisée naissait dans la population depuis quelque temps concernant les statistiques économiques (citant entre autres... l'inflation et le chômage!) et que ce fait devrait être pris en compte par ces milieux comme une défiance réelle au lieu d'être niée systématiquement...

Ce à quoi il a ajouté ensuite (ce qui a un peu embêté Christian Saint Etienne...) qu'une des raisons qui pouvaient expliquer cette tendance étaient que d'une part on avait dit et répété il y a peu de temps aux français qu'il fallait une croissance au moins égale à 2,5% pour commencer à résorber le chômage (tiens tiens: et pourquoi 2,5%? Parce que c'est la "croissance d'équilibre" inflation-chômage, soit comme je l'expliquais plus haut LA FAMEUSE CROISSANCE POTENTIELLE) et que donc, avec une croissance inférieure observée depuis, ces mêmes français avaient un peu de mal à comprendre comment le chômage pouvait durablement et véritablement baisser! Soit exactement ta remarque Victorine!!!! Un bel exemple de prise en flagrant délit de foutage de gueule donc!

Christian de Saint Etienne a été un peu agacé par cette remarque en disant qu'au fond elle ne faisait que brouiller le message (qu'ils voulaient faire passer dans l'émission!) à savoir: "NON IL N'Y A PAS DE POLEMIQUE POSSIBLE SUR LES CHIFFRES DU CHOMAGE, LE CHOMAGE BAISSE BIEN ET C'EST LE FRUIT DES REFORMES! CQFD"

Laurence Parisot a par ailleurs souhaité que le Directeur de l'INSEE face une déclaration publique pour lever les doutes et les spéculations...

Bref ça fait des vagues!

Sinon on a aussi appris que le MEDEF militait pour un renforcement du poids des syndicats (!) que sa première priorité était la lutte contre le chômage (!!) (ce qui me confirme dans l'hypothèse que je défends avec acharnement: le chômage est un OUTIL, que ne ferait-on pas contre- et surtout sans- le chômage?)

Laurence Parisot serait-elle devenue marxiste? Cette époque est fabuleuse puisque que pour y comprendre quelquechose,il faut désormais et systématiquement inverser les choses et les propos...

Le propre de l'idéologie est bien d'inverser les perceptions du réel, ne l'oublions pas.

GdB
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