Salut à tous !
La prestation "Cap vers l'entreprise" dans les régions expérimentales (j'y suis !), c'est hyper politiquement sensible à l'ANPE.
Vous savez tous que l'Unedic conventionne des organismes privés (type Ingeus) pour reclasser les chômeurs. Leurs résultats ont fait l'objet d'une polémique feutrée mais violente entre l'ANPE et le MEDEF assez récemment.
Donc l'ANPE a mis en place un système "concurrent" aux opérateurs privés de l'Unedic, et l'objectif est de démontrer que, dans les mêmes conditions de ressources, l'ANPE peut faire au moins aussi bien, voire mieux que ces fameux opérateurs privés. Dans ma région, il y a eu l'implantation d'une "super-ANPE", avec des conseillers qui ont un portefeuille de demandeurs d'emploi, mais qui ne font que ça : recevoir les chômeurs et les "booster" (hum !) en vue du placement. Contrairement à leurs autres collègues des ANPE normales, ils n'ont aucune autre tâche annexe (traitement de l'offre d'emploi, traitement des prestations, dossiers administratifs et j'en passe).
Les chômeurs envoyés vers Cap vers l'entreprise et vers les opérateurs Unedic sont "panelisés" (ici, on dit qu'ils passent dans la boîte à coucou !), de façon à ce que les deux "concurrents" aient le même type de public...
Je vous laisse imaginer la pression qui pèse sur les conseillers ANPE chargés d'envoyer les chômeurs sur cette prestation ! Il faut qu'il y ait du chiffre et du bon !
Mais gaffe à tous ! L'ANPE peut imposer cette prestation sous peine de radiation. Depuis les lois Villepin sur le contrôle de la recherche d'emploi, il y a un nouveau motif de radiation "refus d'action d'insertion", qui peut s'appliquer en la matière... Alors, ruse et circonspection sont à prévoir !