Borloo, l'homme du virage à 180° de la politique de l'emploi
En lançant en 2005 son plan de cohésion sociale, le ministre a symbolisé le retour des gouvernements Raffarin et Villepin à des mesures contracycliques abandonnées en mai 2002.
Le taux de chômage
En présentant ce matin, pour la dernière fois, ses voeux à la presse, Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement pourra afficher sa satisfaction. Les statistiques du chômage plaident en sa faveur. Quand le gouvernement Jospin laisse les commandes à celui de Jean-Pierre Raffarin, le taux de chômage s'établit à 9,1 %. Trois ans plus tard, quand Jean-Louis Borloo - qui a succédé en 2004 à François Fillon - s'apprête à lancer son fameux plan de cohésion sociale, le taux de chômage grimpe à 10,1 %... Fin novembre 2006, il est redescendu à 8,7 %, soit le taux le plus bas depuis juillet 2001... Avec, pourtant, une croissance qui a du mal à dépasser les 2 %. Niant toute influence de la démographie, le ministre estime que ce résultat tient essentiellement à la mise en route au printemps 2005 du plan de cohésion sociale.
107 MESURES
Doté de 12,8 milliards d'euros sur cinq ans, il comporte 107 mesures portant sur trois leviers : l'emploi, le logement et l'égalité des chances. Pour l'emploi, l'ambition de Jean-Louis Borloo est de favoriser l'accès à la formation en alternance pour 350.000 jeunes dans le privé et 100.000 jeunes dans le public. Pour ce faire, le ministre de l'Emploi amplifie toute la panoplie existante des emplois aidés. C'est le grand tournant de la politique gouvernementale pour l'emploi menée depuis mai 2002.
À cette époque, le gouvernement Raffarin faisait le pari que la reprise est au coin de la rue et concentre les efforts sur l'offre de travail au détriment de politiques plus classiques visant à enrichir la croissance en créations d'emplois. D'où la généralisation des allégements de cotisations sociales. D'où aussi les assouplissements apportés aux 35 heures. D'où, surtout, la remise en cause des mesures contracycliques prises par le gouvernement Jospin : fin des emplois jeunes, diminution des emplois aidés type " contrat emploi-solidarité ". Mais la France perd 50.000 emplois en 2003, une première depuis 1993... Et la majorité de droite prend une claque magistrale aux élections régionales du printemps 2004. D'où un virage à 180 degrés. Résultat, en 2006, le nombre des contrats aidés atteint 360.000.
Jean-Louis Borloo n'a jamais été un farouche défenseur de mesures comme le CNE ou le CPE. Il n'a pas soutenu Dominique de Villepin pendant la crise sociale du printemps. À ces mesures de libéralisation, il préfère mettre du " liant " entre offre et demande de travail pour résorber le chômage et apparaître comme la caution sociale de l'UMP. Le ministre de l'Emploi n'a toutefois pas encore apporté son soutien officiel à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle.
JEAN-CHRISTOPHE CHANUT
Source : La tribune. fr Accès aux archives payant.
Excusez ce hors sujet mais il y a une question qui m'interpelle ! La licence de l'abonnement vous autorise-t-elle ce "copier/coller". ?
Il ne faudrait pas nuire au site par maladresse !