Il était temps que la justice souligne ce problème de la violence policière qui n'engendre qu'une montée de la violence et aggrave la situation des banlieues.Violences policières à Saint-Denis: deux policiers condamnés à du sursis
La 11e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné mercredi à des peines de prison avec sursis deux policiers accusés d'avoir frappé des habitants de Saint-Denis en 2001, et relaxé le troisième agent.
Thierry Jean, 37 ans, formateur de la police contre lequel le procureur avait requis deux mois de prison ferme, a été reconnu coupable de violences sur deux personnes et écope de trois mois de prison avec sursis.
Il devra en outre payer un total de 8.000 euros au titre des dommages et intérêts et de l'article 475.1 à Lucas, mineur qui avait eu le nez cassé, et 6.000 euros à Juliette, l'autre victime, en sus du remboursement de frais médicaux.
Le deuxième policier, Lucien Tel, 50 ans, toujours en poste à Saint-Denis lors de l'audience en novembre, a été condamné à un mois de sursis et 5.000 euros de dommages pour une gifle assénée à une mère de famille.
En revanche, Sylvain Ghesquière, 33 ans, a été relaxé des "violences par personne dépositaire de la force publique", sur la personne de Sofiane, quatrième partie civile au procès, très "déçu" d'avoir été le seul à n'être pas reconnu comme victime.
Le 17 octobre 2001, ces policiers étaient venus aider des collègues dépassés par un contrôle d'identité dans le centre de Saint-Denis.
Pas moins de 33 policiers avaient ce jour-là pris part à une intervention menée sans objectif clair dans la plus grande confusion (un policier gazant par erreur ses propres collègues).
La réponse policière a été "disproportionnée" alors que la situation "n'était pas incontrôlable", avait estimé la procureure Camille Hennetier qui a reproché aux policiers d'avoir manqué de professionnalisme. "Au lieu de calmer les choses, on interpelle, on frappe et on met dans le panier à salade sans discernement. C'est ubuesque", avait-elle commenté.
Les policiers, qui niaient être les auteurs des coups, n'ont pas voulu préciser à l'AFP s'ils comptaient faire appel.
Juliette a confié sa "satisfaction" de voir "un juge condamner des policiers". "Nous sommes enfin reconnus victimes, six ans après, et eux coupables. On s'est battus depuis le début. On a eu gain de cause", ajoute la jeune femme, qui avait été mise à terre et frappée.
Cette histoire, qui a fait l'objet d'un documentaire diffusé à la télévision, a contribué à alimenter un climat de méfiance à Saint-Denis entre la police et une partie de la population.
Dans ce commissariat, dirigé par une nouvelle commissaire depuis septembre 2005, 24 policiers ont été mis en examen entre 2000 et 2005 dans diverses affaires et plusieurs ont été condamnés (notamment pour abus sexuels sur des prostituées).
20minutes.fr
Que la police fasse son travail... OUI, mais avec professionnalisme et discernement. Le respect est à ce prix et il ne peut pas en être autrement dans une république démocratique.
Maintenant, il est vrai qu'il ne faut pas généraliser mais le fait de banaliser et de tolérer des dérives graves ne doit pas non plus être de rigueur.