accompagnement psychosocial quinquas

[Invité]

Merci pour votre merci, Jolicoeur. Cela m'a positivement touchée.

[romain23]

Je trouve singulièrement affligeant la condescendance et le mépris avec lesquels nous sommes reçus dans ces lieux sordides. Je suis plus qualifiée que les gens qui me reçoivent, et n'en tire pas de gloire particulière. Je n'aime pas être prise pour une imbécile et refuse de subir un pseudo discours moraliso-culpabilisant venant d'employés qui sont au service des usagers (et non l'inverse). Je me bats avec leurs armes. Comme je suis plutôt douée à ce jeu, quand je tire, je ne rate pas ma cible. Ces gens peuvent nous nuire, très clairement. Ils n'ont pas pouvoir de vie et de mort sur nous. Non. Il convient de mettre chacun a sa place, à sa juste place, et de ne point prêter un pouvoir gigantesque à des agents qui agitent un spectre de menaces qu'un simple courant d'air peut pulvériser.(plumette)

Pour avoir participé , en tant que travailleur social, puis en tant que delegué syndicale adjointe, (puis usager à la fin) dans les instances et comission paritaire,du RMI, RSA , et action sociale, je peux vous assurer plumette, que quelque soit la dignité du pauvre et que meme en remettant à leur place , ces gens des comissions, qui ont d'ailleurs des reseaux très organisés et l'appui de personnalités, quand ils ont envie de s'en prendre à quelqu'un , quelque soit la lettre digne ou le renversement de leurs armes, "ils" feront tomber la personne , si tel est leur choix, que la personne serve de cobaye pour remplir le cabinet d'un ami psy , ou alleger le budget de l'aide sociale de leur fief!Leur mot est en principe du style" on va la casser".....
Après si la personne pour se defendre utilise les reseaux adverses , ce n'est qu'une guerre larvée, mais face à leurs decisions, nous ne sommes qu'un mininuscule grain de sable dans leurs rouages....

[maguy]

e peux vous assurer plumette, que quelque soit la dignité du pauvre et que meme en remettant à leur place , ces gens des comissions, qui ont d'ailleurs des reseaux très organisés et l'appui de personnalités, quand ils ont envie de s'en prendre à quelqu'un , quelque soit la lettre digne ou le renversement de leurs armes, "ils" feront tomber la personne

Et, te connaissant un peu, je crois que tu as payé assez cher le fait de ne pas être le mouton-carpette qu'ils attendaient, tricarde sur tout ton département

A croire d'après ces gens que l'intelligence et la faculté de réflexion est proportionnelle au compte en banque

[Invité]

Bonjour Romain, et merci d'alimenter l'échange. Je ne parle qu'en mon nom, et de la stratégie qui est la mienne, pour me protéger. Elle peut vous sembler bien dérisoire. Elle marche pour moi, globalement, oui. Je ne suis la porte parole que de moi-même. Oui, le système est dangereux, broyant, effrayant. Aller à ces convocations est une épreuve humiliante. Vous dire que je parviens à m'en protéger totalement serait faux. Plumette pèse bien peu, et pas rien. Une plume dans le nez du dinosaure peut l'ébranler quelques secondes; ces quelques secondes sont parfois suffisantes pour que j'ai le temps de me mettre à l'abri. Une mouche qui volette est fort agaçante pour un mastodonte. Ça nuit à sa concentration. Il finit par dire n'importe quoi. Et à faire n'importe quoi. S'il perd son self-contrôle, c'est lui qui a tort. Ce qui me permet de repositionner l'entrevue. C'est épuisant, parfois blessant. C'est vrai. Je vous l'accorde. La mentalisation d'une image (l'autruche, la mouche, ou qui, ou quoi, bon vous semble) permet simplement, au moment du combat, de relativiser absolument le pouvoir de son adversaire. La vue d'une autruche en costard, emmêlée dans sa cravate, le postérieur aplati par son fauteuil, est assez réjouissante. Un grain de sable fait douloureusement mal (dans l’œil, surtout). Un rassemblement de grains de sable enlise le dinosaure qui ne peut plus avancer. Cet objectif n'est pas le mien. Je suis bien trop occupée à assurer ma survie. Tuer le dinosaure n'est pas mon propos. Je suis fondamentalement pacifiste. Toutefois, si le dinosaure aurait des velléités de porter atteinte à mon steack de dinde, je tue. C'est une question de survie. J'ai mangé du pissenlit et des orties, ramassés sur les bords des champs. C'est pas un dinosaure qui va m'arrêter. Je n'ai, dans la configuration où je me trouve, pas d'autre choix. Le pissenlit a eu, certains jours, un goût d'amertume qui ne m'a jamais quitté. Il est des potions au goût de fiel que l'on n'oublie pas. Merci d'accepter de me lire.

[Invité]

Comme Maguy j'étais un peu perplexe devant vos premiers posts, Plumette, je vous comprends mieux maintenant.
La stratégie pour se défendre du mépris, de la culpabilisation, de l'infantilisation, évidemment ce n'est pas transférable d'une personne à l'autre.
Ça dépend aussi si on est au minimum social ou en allocation chômage. Les mots comptent beaucoup. Social ça fait penser davantage à cas social qu'à socialiste. Il faut ramer pour conserver à l'esprit que quand on est au minimum social, on est victime de cette société pourrie de fric.
Ça dépend si notre enfance nous a rendu fort, si notre instruction nous permet de rabattre un peu le caquet de la pécore aux idées préconçues qui nous a convoqué.
Ça dépend de l'opinion que nous avons de nous, et malheureusement ça ne se décrète pas.

Ma stratégie ce n'est pas d'être irréprochable, je n'y arrive pas, j'aurais plutôt tendance à m'énerver. Et aussi j'aime bien foutre le bazar si je suis obligée d'aller quelque part. Vous avez raison, Plumette, par moments le monstre vacille facilement sur ses petites pattes.

J'ajoute que des pécores aux idées préconçues j'en ai rencontrées, mais j'ai aussi eu affaire avec des personnes très bien.

[Invité]

Bjr Serabeth. Merci pour votre post. J'ai aimé l'idée des pécores et des petites pattes. Les pécores me rappellent mon enfance et ces crottes de bique. La perspective de la vacillation du Dino, gros et gras, tanguant sur ses chétives petites pattes, est fort intéressante, de mon point de vue. Que l'on prenne l'image du grain de sable dans l’œil ou celle des petites pattes chancelantes, l'idée maîtresse est, me semble-t-il, d'introduire un élément de taille: le Dino a des points de faiblesse.
Concernant l'estime de soi, à laquelle vous faîtes judicieusement référence, je pense que, quelque soit les parcours de vie, y compris les plus défavorables en la matière, il est possible de faire remonter le curseur.
Une des stratégies du Dino est de vouloir déplacer, sur notre personne, le nuage de ses insuffisances et incompétences à agir. Il serait pourtant si simple, quelque soit le côté du guichet, de s'accorder sur le fait que la situation du marché de l'emploi est actuellement fort peu favorable et que usagers et agents d'insertion n'ont pas de prise sur ce marché.
La culpabilisation fait partie de la stratégie du pouvoir: "si vous n'avez pas de travail, c'est que vous avez un grain". Oui, plusieurs, même. Cela nous fait donc quelque chose à moudre.
Méchante farine qui, s'y nous n'y prenions garde, nous roulerait.
Il convient, et cela demande un effort parfois considérable, de s’appliquer une pommade antidote pour faire écran total aux tentatives de douches accusatrices.
Sortez couverts.
L'idée de cas social me plait, là, à vous lire. Je suis un cas. Social. Ils ont du paumé le manuel, alors.