ANPE OCCUPEE

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

victorine83

ANPE OCCUPEE

Message par victorine83 »

AUTO-RADIATIONS : NOUVELLE METHODE DE RADIATIONS

Aux radiations classiques inacceptables dans le parcours des DE, s'ajoutent à présent les AUTO-RADIATIONS provoquées par des conseillers professionnels de l'ANPE mais signifiées à la soi-disant demande des DE.

J'ai participé hier à une action "ANPE OCCUPEE" pour la réintégration d'un DE qui se serait "auto-radié" de l'ANPE et pour dénoncer les milliers de radiations opérées par les ANPE dans l'unique objectif de provoquer une baisse artificielle du taux de chômage.

Roger, 57 ans, demandeur d'emploi inscrit à l'ANPE depuis 2001, s'est adressé à la CGT – privés d'emploi et précaires pour soumettre son cas.

Roger, ouvrier dans le bâtiment, a été licencié de son entreprise, il y a quelques années, suite à un accident du travail (chute d'un échafaudage) ayant entraîné multiples opérations chirurgicales dont la pose d'une prothèse de hanche et n'avait pu reprendre son poste de travail sur décision de la médecine du travail. C'est donc après de longues années de bons et loyaux services qu'il a été remercié par son employeur.

Il a été reconnu "adulte handicapé" au taux de 60 % par la Cotorep et est demandeur d'emploi depuis 2001.

Roger a été récemment convoqué par son conseiller professionnel ANPE pour une réunion collective pendant laquelle il a expliqué qu'il ne pouvait pas répondre aux offres d'emploi correspondant à son profil en raison de son handicap et qu'il avait besoin de travailler sur un poste adapté. Son sympathique conseiller a donc décidé qu'il n'était pas en mesure de rechercher un emploi et a décidé de procéder à sa radiation à compter du 5 janvier, malgré les protestations de Roger.

C'est donc sans surprise mais avec une immense amertume que Roger reçoit sa radiation mais, ô surprise, il s'agit d'une radiation à sa propre demande dont le courrier précisait "Vous demandez votre radiation… " écrit à la main par un employé de l'ANPE.

Roger a décidé de réagir et s'est adressé au comité CGT – privés d'emploi et précaires de sa localité.

Il est allé à son ANPE, accompagné d'un délégué cgtiste, pour rencontrer son conseiller mais ce dernier était soi-disant absent. Un entretien a donc été demandé avec la directrice de l'agence mais cette dernière était également soi-disant absente.

Il a donc été programmé une ACTION COUP DE POING !!!



ANPE OCCUPEE


Nous sommes arrivés sur les lieux vers 10h30 et avons collé nos affiches ANPE OCCUPEE.

La presse informée de notre action est arrivée sur place, à savoir FR3, RTL, Var-Matin, La Marseillaise, France Bleue Provence et Vitamine.

La directrice de l'agence, accompagnée d'une chargée de la communication déléguée par la Direction déléguée de l'ANPE du Var, est venue à notre rencontre pour nous annoncer qu'elle acceptait de recevoir Roger ainsi qu'une personne de son choix afin de traiter cette affaire en toute confidentialité. Mais il a été exigé qu'elle se prononce auparavant sur son éventuel pouvoir de réintégrer Roger si elle le décidait. Malgré son refus de répondre mais sur notre insistance, elle a annoncé que cela était possible. La chargée de la communication s'est alors adressée aux journalistes pour leur dire qu'elle les informerait des suites de l'affaire.

Durant l'entretien, l' "auto-radié" a été réintégré en tant que demandeur d'emploi et le responsable de la CGT – privés d'emploi et précaires du Var a demandé un entretien avec le directeur délégué de l'ANPE du Var pour s'entretenir avec une délégation cgtiste du traitement de l'ANPE de toutes les radiations prononcées dans le Var. Cette demande était initialement programmée dans notre action, ce qui nous a valu la délégation d'une chargée de la communication.

Dans un premier temps, le directeur déléguée de l'ANPE du Var acceptait de nous recevoir à son agence mais nous avons exigé qu'il se déplace puisque notre action "ANPE OCCUPEE" était programmée jusqu'à l'obtention d'une entrevue.

Pendant ce temps, la chargée de la communication a remis un communiqué de presse aux journalistes encore présents :
COMMUNIQUE DE PRESSE


X-------, le 11 janvier 2007

ANPE XXXXX :
Précisions concernant la prétendue radiation d'un demandeur d'emploi


Suite à l'occupation des locaux de l'agence pour l'emploi de X------- par un collectif de chômeurs, la directrice d'agence a été saisie du cas d'un demandeur d'emploi prétendument radié.

Au cours du mois de décembre 2006, il a informé son conseiller ANPE du fait qu'il ne pouvait effectuer de recherches d'emploi pour des raisons de santé.

L'Agence a alors suivi la procédure légale et réglementaire indiquée en pareil cas.
Elle a adressé au demandeur d'emploi un courrier l'informant qu'il cesserait d'être inscrit sur la liste des demandeurs d'emploi. Cette lettre précise également que le demandeur peut contester cette décision, par écrit, dans un délai de quinze jours.
Le demandeur a contesté la décision oralement.
La directrice d'agence a donc levé sa décision et informé, par écrit, le demandeur d'emploi qu'il restait inscrit sur la liste des demandeurs d'emploi de l'ANPE.

Le demandeur d'emploi n'a donc jamais cessé d'être inscrit et a perçu la totalité de ses indemnités.


Contact presse :

X------ X-------
ANPE
Direction déléguée
Toulon Var

Nous avons vivement contesté ce communiqué de presse puisqu'il continuait à mettre en cause Roger et le journaliste de FR3 a fait remarquer à la chargée de la communication que la lettre de radiation spécifiait d'une manière non équivoque qu'il s'agissait d'une radiation. Cette dernière insistait sur le fait qu'il s'agissait seulement d'une cessation d'inscription comme notifié dans le titre du document et non d'une radiation comme notifié dans le corps du document.

Comprendra qui pourra les subtilités de l'ANPE !!!

L'entretien avec le directeur délégué de l'ANPE du Var s'est limité à la communication du discours officiel de notre ministre de l'INcohésion sociale et au refus de reconsidérer les milliers de radiations de l'ANPE dont le but est de provoquer la baisse artificielle du taux de chômage.

Voili, voilou, nous avons quitté les lieux en milieu d'après-midi avec Roger qui est reparti chez lui, toujours avec ses problèmes de santé et de chômage mais soulagé d'avoir récupéré ses droits.
tristesir

Message par tristesir »

Si j ai bien compris la situation, à la lumière du communiqué de presse, Roger aurait décidé de se désinscrire pour être sûr de ne plus percevoir son allocation chômage? 8)
victorine83

Message par victorine83 »

Il faut croire que c'est une nouvelle lubie de chômeurs se sentant coupable de percevoir des indemnités alors qu'ils sont sans emploi.

Dans le petit reportage de FR3 diffusé aux infos d'hier soir, la directrice a expliqué qu'il s'agissait certainement d'une mauvaise interprétation du conseiller ANPE et que cela était probable vu le nombre de DE que les conseillers ont à suivre (peut-être un petit message ?).

Sauf qu'il ne s'agissait nullement d'une mauvaise interprétation mais bien d'une volonté du conseiller de radier Roger (un Zoiseau !).

Quant à la directrice de l'agence, je suis partagée mais je ne pense pas que nous pouvons trop lui jeter la pierre. Elle a d'ailleurs, plus ou moins reconnu, une faute du conseiller qui aurait mal interprété.

Pour la petite histoire, ce conseiller aurait confié à Roger qu'il venait d'être muté, que lui aussi avait plein de problèmes, qu'avant il était gardien de prison dans une autre ville et que ça faisait à peine 3 mois qu'il était dans cette agence et qu'il avait le plus gros portefeuille de l'anpe avec plus de 200 DE à suivre. C'était un jour où Roger avait refusé une place pour faire des ménages car il ne pouvait pas rester trop longtemps en station debout à cause de sa hanche.

C'est bizarre que de gardien de prison, on puisse se retrouver conseiller professionnel anpe.

(ok, il y a des gardiens de prison qui exercent leur métier consciencieusement et en plus, c'est un métier difficile).

Mais bon, celui-ci continue à voir des coupables partout et on peut même être coupable d'avoir un handicap.
Rose

Bravo !

Message par Rose »

Bravissimo !

Vous imaginez 10, 20, 100 agences occupées ?

Non seulement la DALE peut réintégrer Roger, mais elle le DOIT. C'est ce qu'il faut faire entendre aux médias : on ne respecte pas les chômeurs dans leurs DROITS citoyens. Imposons une mise à plat des règles de gestion de la liste dans les agences.

J'ai sous le coude la copie d'un entretien saisi par un adjoint-DALE concernant une jeune femme musulmane, du style : Vous ne connaissez pas le français, vous portez le voile, circulez y'a rien à voir, nous convenons d'une cessation d'inscription, et hop.

Toute personne à la recherche d'un emploi doit requérir son inscription à l'ANPE, c'est dans la loi. L'ANPE doit assistance aux demandeurs d'emploi, c'est aussi dans la loi. Le conseiller maton ne sait rien de la loi, rien de rien. Radier un type qui a des allocs, ET QUI VA LES PERDRE, est un acte grave. Et tellement banal que personne ne pose la question de savoir s'il est légal.

Pour un moratoire sur les radiations...

On a du pain sur la planche.

Bises et courage
Rose
Monolecte

Message par Monolecte »

Si Sophie passe par ici, je serais ravie qu'elle transforme le témoignage de Victorine en joli article à diffuser partout!!!
Quenenni

Message par Quenenni »

Salut Victorine et bravo pour cette belle action !

Une précision "jargon ANPE" : Une radiation est une sanction, assortie d'une impossibilité de se réinscrire pendant 15 jours, 1 mois, 2 mois... jusqu'à 6 mois. Une cessation d'inscription n'est pas une sanction, mais une "fin" d'inscription, sans délai pour se réinscrire. Voilà pour la sémantique ANPE.

Ce que m'inspire cette affaire, c'est de la tristesse pour mes collègues et pour les chômeurs, pris dans la machine à broyer du "suivi mensuel personnalisé". Dans mon agence, la grande majorité des conseillers sont opposés à ce système, et ne veulent pas faire de "cessations d'inscription" pour alléger leur portefeuille. Cependant, ils me disaient en réunion la semaine dernière qu'ils n'en peuvent plus des rythmes infernaux, des rendez-vous de 20 mn, de l'empilement des tâches, des portefeuilles surgonflés... Alors, même les plus résistants d'entre eux craquent et se voient proposer des "cessations d'inscription" aux chômeurs pour lesquels ils ne savent pas quoi faire... Par contre, je ne les ai jamais vu le faire pour ceux qui sont indemnisés car même si on ne sait pas quoi leur proposer (y'a pas de boulot pour tout le monde !!!!), au moins qu'ils aient des sous pour vivre !
victorine83

Message par victorine83 »

Merci Quenneni pour tes encouragements mais je dois dire que tes révélations sur l'état d'esprit de certains agents me désolent et me mettent en colère.
Cependant, ils me disaient en réunion la semaine dernière qu'ils n'en peuvent plus des rythmes infernaux, des rendez-vous de 20 mn, de l'empilement des tâches, des portefeuilles surgonflés... Alors, même les plus résistants d'entre eux craquent et se voient proposer des "cessations d'inscription" aux chômeurs pour lesquels ils ne savent pas quoi faire...
Une aberration !!!

Lorsque ces chômeurs "auto-radiés" clameront haut et fort que l'ANPE ne sert à rien puisqu'il ne sert plus à rien d'y être inscrit lorsque l'on est à la recherche d'un emploi et que tout le monde en sera témoin, il ne restera plus qu'à supprimer ce service public devenu quasiment inutile.

Ces auto-radiations sont un aveu terrible de l'ANPE de son inutilité. Elle ne peut pas radier quand les DE répondent aux convocations alors elle leur demande de s'auto-radier.

J'hallucine... c'est de l'auto-destruction !

Les agents ANPE qui utilisent ce moyen pour se débarasser des DE font exactement le jeu du gouvernement et signent leur propre arrêt de mort.

Grâce à eux, le taux de chômage va encore baisser pour le plus grand bonheur des politiques qui clameront leur réussite sur le chômage et il ne restera plus qu'à confier au privé les DE "employables" après avoir fait disparaitre les "inemployables".

C'est vraiment malin !!!

De plus, là où je vois que nous faisons un énorme effort de communication pour faire comprendre à certains chômeurs révoltés par l'inefficacité de l'ANPE qu'il est inutile de s'en prendre aux conseillers qui n'en sont pas responsables, certains conseillers s'en prennent aux DE et notamment les plus fragilisés. Et ce, par simple lassitude alors que cela est lourd de conséquence tant pour les ANPE qui acceptent de répondre aux objectifs truqués du gouvernement que pour les DE qui se retrouvent complètement désociabilisés.

Je suis dégoûtée...
Rose

ANPE OCCUPEE

Message par Rose »

victorine83 a écrit : ... il a expliqué qu'il ne pouvait pas répondre aux offres d'emploi correspondant à son profil en raison de son handicap et qu'il avait besoin de travailler sur un poste adapté.
Ah, le "profilage" ! Je crois comprendre que le "profil" de Roger, tel qu'il est enregistré à l'ANPE, est "ouvrier du bêtiment" ou quelque chose comme ça, compte-tenu de son passé professionnel. Pour moi, conseillère à l'emploi, son handicap FAIT PARTIE DE SON PROFIL, et il est exclu de lui faire parvenir des offres d'emploi auxquelles on sait qu'il ne pourra pas répondre.

Roger n'a pas à s'excuser de ne pas répondre aux offres qui ne correspondent pas à son "profil" REEL, celui qui définit sa situation REELLE, sa recherche REELLE. Et s'il n'y a pas d'offre adaptée à la situation de Roger, il est un peu fort de café de le sanctionner LUI !
COMMUNIQUE DE PRESSE
ANPE XXXXX :
Précisions concernant la prétendue radiation d'un demandeur d'emploi
la directrice d'agence a été saisie du cas d'un demandeur d'emploi prétendument radié.

Au cours du mois de décembre 2006, il a informé son conseiller ANPE du fait qu'il ne pouvait effectuer de recherches d'emploi pour des raisons de santé.

L'Agence a alors suivi la procédure légale et réglementaire indiquée en pareil cas.
Ce n'est pas une "prétendue" radiation, c'est une VRAIE radiation, n'en déplaise à Quenenni, même si ce n'est pas une radiation-sanction pour refus de ceci ou de celà, même si la personne radiée peut se réinscrire sans délai.

Il serait intéressant de savoir ce qui figure vraiment dans le dossier de Roger. S'il est effectivement mentionné qu'il ne peut pas effectuer des recherches d'emploi, alors la DALE est dans son droit.

Roger peut demander la rectification des informations (loi informatique et liberté) en exigeant que soit précisé qu'il "recherche et accepte tout emploi compatible avec son handicap".

Le communiqué de presse a-t-il été diffusé tel quel ? Si oui, il faut absolument demander un droit de réponse !

Ah, il faudrait des dizaines, des centaines, des milliers de Victorines partout !

Bises à tous et courage
Rose
victorine83

Message par victorine83 »

Tri informatique obligatoire pour les demandeurs d'emploi
Dès le printemps 2006, les personnes à la recherche d'un emploi feront l'objet d'un profilage informatique. L'Assédic déterminera, via un logiciel, leur capacité à trouver rapidement ou non un emploi.


« Selon l'ordinateur, vous effectuerez le parcours de recherche d'emploi numéro un. » Voilà une phrase à laquelle devront peut-être bientôt s'habituer les personnes au chômage.

A partir du printemps prochain, un logiciel de profilage des demandeurs va, en effet, être utilisé par l'Assédic pour l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) afin de déterminer s'ils sont « employables » rapidement ou s'ils présentent un risque de chômage de longue durée. Cette fiche informatique indiquera leur parcours et l'aide qu'ils recevront dans leur recherche d'un travail.

Ce tri des personnes sonnera comme une petite révolution. De fait, c'est l'Assédic, jusqu'ici uniquement en charge de l'assurance chômage, qui effectuera ce profilage pour le compte de l'ANPE. A partir d'une liste très vaste de critères, comme les diplômes, les métiers exercés, le sexe, l'âge ou la nationalité, le logiciel dira si la personne devra suivre un parcours 1, 2 ou 3, selon qu'elle est en position de trouver très vite un emploi, qu'elle doit se former, ou qu'elle se trouve « loin du monde professionnel ».

L'ANPE prendra ensuite le relais et validera ou non ce diagnostic par un entretien personnalisé. Le parcours définitif sera alors fixé, dans le cadre du suivi désormais mensuel des demandeurs d'emploi. Les personnes en parcours 1 auront droit, par exemple, les trois premiers mois, à un entretien chaque semaine, à l'ANPE ou à l'Assédic. Les demandeurs en parcours 3, eux, seront reçus une fois par mois, puis pris en charge par des partenaires privés de l'ANPE au bout d'une certaine période.

Les syndicats méfiants

Pour Adecco, spécialiste du travail temporaire, cet outil de tri est logique. « Nous avons aussi des processus informatiques, pour rapprocher l'offre et la demande. Nous nous servons de nombreux critères comme l'aspiration du demandeur, l'expérience, la formation, les compétences..., indique Tristan d'Avezac, responsable des relations extérieures d'Adecco. Dans le cas de l'Assédic et de l'ANPE, l'ordinateur ne décide pas de tout. Il y a une intervention et un accompagnement humains, comme chez nous. Quand les sites d'emploi sur Internet sont apparus, certains y voyaient un danger pour les agences que nous sommes. Les choses ne sont pas si simples que ça pour être réglées de façon mécanique. »

Mais la mise en place d'un tel outil n'est pas sans provoquer des interrogations, notamment au sein des syndicats, qui redoutent un encadrement trop rigide. « Ce qui nous gêne, c'est le côté froid, mécanique de cette solution, considère Loïc Barboux, secrétaire général adjoint de Force ouvrière ANPE. De plus, l'ANPE est un service public, ouvert à tous. Cela nous choque qu'on utilise des critères personnels comme la nationalité, l'âge ou le sexe. Nous ne souhaitons pas les utiliser dans l'entretien individuel à l'ANPE et nous réagirons si c'est le cas. »

Selon Loïc Barboux, le logiciel, qui a déjà été testé dans plusieurs villes (Orléans et Saint-Cyr-sur-Loire, par exemple) pour les métiers du bâtiment, fait apparaître des erreurs de diagnostic. « Le taux d'erreur s'établit dans certains cas à 15 % », précise Loïc Barboux. Le Journal du dimanche, qui a révélé l'existence du logiciel, évoque jusqu'à 50 % de difficultés. « Pour les agents ANPE, il est délicat ensuite de dire à quelqu'un qui avait le profil 1, et qui s'attend donc à retrouver un emploi rapidement, qu'il a plutôt, après entretien, un profil 2, plus problématique. La déception peut alors être très forte », conclut Loïc Barboux.


http://www.01net.com/article/298125.html
Rose a écrit :
Pour moi, conseillère à l'emploi, son handicap FAIT PARTIE DE SON PROFIL, et il est exclu de lui faire parvenir des offres d'emploi auxquelles on sait qu'il ne pourra pas répondre.
A mon avis, le profilage informatique de l'assedic est anti-constitutionnel puisqu'il utilise 4 critères discriminatoires que la Constitution interdit, à savoir l'âge, la nationalité, le sexe et le handicap.

Ainsi, les offres seront prioritairement proposées à ceux qui ne présentent pas ces critères de discrimination.

Il n'y a plus aucune égalité des chances !

Pourtant, dans le cas de Roger, des solutions existent et notamment l'aménagement d'un poste de travail pris en charge par l'agephip, si je ne me trompe.
tristesir

Message par tristesir »

A mon avis, le profilage informatique de l'assedic est anti-constitutionnel puisqu'il utilise 4 critères discriminatoires que la Constitution interdit, à savoir l'âge, la nationalité, le sexe et le handicap.

Ainsi, les offres seront prioritairement proposées à ceux qui ne présentent pas ces critères de discrimination.

L'utilisation de ce logiciel risque de nourrir la discrimination sur critere d'age, de sexe et d'origine geographique.

Parce que finalement, ce tri des chomeurs sera effectivement fait en utilisant, en particulier, ces critere, et les employeurs, en bons clients de l'ANPE, exigeront bien sûr des candidats en parcours 1 s'ils ont besoin d'embaucher.
Quenenni

Message par Quenenni »

victorine83 a écrit : Lorsque ces chômeurs "auto-radiés" clameront haut et fort que l'ANPE ne sert à rien puisqu'il ne sert plus à rien d'y être inscrit lorsque l'on est à la recherche d'un emploi et que tout le monde en sera témoin, il ne restera plus qu'à supprimer ce service public devenu quasiment inutile.

J'hallucine... c'est de l'auto-destruction !

Les agents ANPE qui utilisent ce moyen pour se débarasser des DE font exactement le jeu du gouvernement et signent leur propre arrêt de mort.

Je suis dégoûtée...
Je sais bien, Victorine, et tu as tout à fait raison...
Les agents le savent aussi, c'est bien là le pire. Mais pour la plupart, ils réagissent en terme de sauvegarde individuelle et immédiate. C'est bien là tout le problème. Dans certaines agences, les pression sont telles de la part de la hiérarchie, que les agents n'arrivent même plus à se projeter en terme de combat collectif. Il ne se rendent plus compte qu'en disant "stop" tous ensemble, bref en se mettant en grève dure, ils auraient des moyens de pression.
C'est chacun pour soi, chacun avec son portefeuille délirant, chacun avec ses chômeurs plus ou moins "cassés" ou désabusés, chacun face au marché de l'emploi désespérant, et chacun face à sa sa hiérarchie, qui prend les gens individuellement pour leur fixer des "objectifs"...
Dans mon agence lors de la grève du 13 Juin (contre le suivi mensuel), 100% des agents étaient en grève (y compris moi). Mais ce n'est pas le cas partout, loin de là !
Alors devant cette situation qui leur semble sans issue, ils réagissent en essayant de sauver leurs meubles, parce que c'est vital.
Je ne crois pas que l'ANPE soit inutile, mais je crois que ce n'est pas l'ANPE qui crée les emplois. Les agents sont dans une situation schizoïde : "Je dois lui trouver une solution puisque je le convoque tous les mois ! Oui mais si je ne lui trouve pas une solution, pourquoi est-ce que je le convoque tous les mois ?"
Certains ne sont pas loin de la dépression, certains se barricadent, d'autres s'en foutent... Réactions humaines, trop humaines, dans un monde devenu inhumain...
diety

Message par diety »

Très instructives, vos informations et votre discussion, et super votre action!!!

Vous avez contribué à ce que les DE soient prévenus de cette pratique et peuvent se préparer mentalement à mieux résister à une pression d'auto-radiation.

Quant à Roger, c'est incroyable que son handicap n'ait pas été pris en compte dans son projet professionnel. Je dirais que c'est une faute professionnelle.

En plus, Roger à le droit de se faire suivre par un organisme spécialisé dans l'aide à la recherche d'un emploi pour demandeurs d'emploi handicapés, et ce sera avec cet organisme que Roger définira son projet professionnel compatible avec son handicap. C'est aussi cet organisme qui le suivera. L'ANPE ensuite doit valider son projet professionnel.

Moi même étant dans ce cas, je peux confirmer que j'ai été suivi presqu'uniquement par un tel organisme, et je ne voyais un conseiller de l'ANPE qu'une fois par an.

Malheureuselent le suivi des DE handicapés a changé début 2007. Le DE handicapé sera aussi obligé d'avoir un suivi mensuel, et il ne sera non seulement suivi dans cet organisme, mais en plus dans l'ANPE. Donc on est handicapé mais on peut faire le double des démarches, les handicapés peuvent "courir". Enfin rien ne m'étonne plus dans les temps qui courent...

Pour l'instant je n'ai pas encore eu de convocation de l'ANPE, je pense qu'elle va arriver fin janvier. Néanmoins, c'est l'ANPE qui a accepté mon mon projet professionnel qui j'ai établi avec cet autre organisme.

Quant au profil il faut se battre. Pendant longtemps mon profil a été hallucinant: il y était noté des compétences pour des logiciels que je n'ai jamais utilisé dans ma vie, des langages de programmation que je n'ai plus pratiqué depuis 15 ans etc., (j'avais un profil de mouton à 10 pattes) et malgré ma demande d'adapter mon profil à la réalité, la conseillière n'a pas suivi ma demande. Un jour j'avais eu marre et j'ai EXIGE que mon profil corresponde à mes compétences réelles et actuelles, et j'ai fermement insisté pour qu'il soit changé.

Sur la reconnaissance de travailleur handicapé de la COTOREP devrait être noté au moins un organisme à qui Roger peut s'adresser à ce sujet. Si ce n'est pas le cas, il peut contacter la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de son département, qui lui donnera des adresses.

Bon courage pour la suite!
victorine83

Message par victorine83 »

Merci Diety pour tous tes bons conseils mais Roger est aussi suivi par CAP-EMPLOI mais rien de constructif non plus de ce côté là.

J'ai beaucoup discuté avec la chargée de communication de la Direction de l'ANPE du Var, qui malgré son statut, est une femme de dialogue et elle m'a, entre autres, confirmé que cet organisme est un co-traitant de l'ANPE et non un sous-traitant.

Le seul tord qu'elle a eu, a été celui de vouloir couvrir la position de l'ANPE par rapport à l' "auto-radiation" que nous étions venus contester par notre action. Elle faisait son boulot, certes maladroitement, mais nous avons pu répondre à la mauvaise foi évidente de l'ANPE devant les journalistes et Roger a été entièrement réhabilité le lendemain par la directrice de l'agence sur FR3 (cette précision pour répondre à Rose sur notre droit de réponse au communiqué de presse).

Pour en revenir au profilage informatique car je pense qu'il est étroitement lié à ce que nous vivons actuellement, voici un autre article très intéressant :
Assedic et ANPE (tri informatique des chômeurs)

Pour avoir déployé un tri informatique des chômeurs afin de déterminer leur niveau d’"employabilité", alors que cette modélisation ne serait fiable qu’à 60% (selon l’UNEDIC), et qu’elle risque d’enfoncer les plus précaires tout en donnant les meilleurs chances aux autres.

Afin d’opérer un "meilleur suivi du demandeur d’emploi", l’Etat, l’ANPE et l’Unedic ont signé une convention, le 5 mai 2006, qui retient le principe de la mise en place d’un profilage statistique, appelé « calcul de risques statistiques », effectué par les Assedic, et couplé avec l’expertise des conseillers de l’ANPE lors d’un entretien complémentaire. Le profilage statistique permet le pré positionnement du chômeur sur un parcours en fonction de son risque de chômage de longue durée et de la « composante emploi » (si le chômeur vise ou non un métier en tension).

Le logiciel "diagnostic social" classe les chômeurs en 3 niveaux de "risque de chômage de longue durée" et détermine leur degré d’"employabilité". Il se base sur 19 critères : les métiers recherchés par le demandeur d’emploi, le salaire souhaité, le niveau de qualification mais aussi des données personnelles comme la situation matrimoniale, le sexe, l’âge ou la nationalité. En fonction des réponses à ces questions, les demandeurs d’emploi sont classés en trois catégories : risque faible, modéré ou fort. Les premières expérimentations ont révélé un risque d’erreur de 15%, le danger étant de classer le demandeur d’emploi dans un parcours qui ne lui correspond pas.

"C’est du simple profilage comme dans les boîtes privées", selon Jean-Pierre Guénanten, de l’association de chômeurs MNCP interrogé dans le Parisien. "C’est absolument scandaleux : on enfonce encore plus les plus précaires tout en donnant les meilleurs chances aux autres. Maintenant, il va y avoir un chômage à deux vitesses !" Auteure d’un voeu demandant au Conseil de Paris des précisions sur ce logiciel, Catherine Gégout note pour sa part qu’"alors que cette modélisation n’est fiable qu’à 60% selon l’UNEDIC, elle sera pourtant exportée dans chaque bassin d’emploi d’ici fin 2006" alors même que "ces classification, mal utilisées, pourraient avoir pour effet de rendre le demandeur d’emploi responsable de sa situation".

Dans son rapport de mars 2006 consacré à « L’évolution de l’assurance chômage : de l’indemnisation à l’aide au retour à l’emploi », la Cour des Comptes reconnaît elle-même que "l’outil de calcul statistique du risque de chômage de longue durée (« profilage »), actuellement en cours de développement ne saurait remplacer le diagnostic professionnel du demandeur d’emploi réalisé par le conseiller de l’ANPE lors du premier entretien professionnel. Comme le rappelle d’ailleurs la Cour, « partout, sauf aux Etats-Unis, la méthode allie utilisation de modèles statistiques et jugement personnel des conseillers ». (...) Il serait illusoire et probablement dangereux de penser que l’outil de calcul de risque statistique pourrait suffire pour permettre une orientation directe vers un co-traitant, un sous-traitant ou la prescription d’actions de formation ou d’évaluation, sauf à doter l’ASSEDIC de professionnels du placement".


Pour mémoire, en 2005, le ministre de la justice d’un Land allemand avait quant à lui proposé de faire porter un bracelet électronique aux chômeurs longue durée : "Beaucoup d’entre eux ont perdu l’habitude de vivre à des heures normales et compromettent ainsi leurs chances de travailler ou de se former. Leur surveillance peut constituer pour eux une aide importante".

http://bigbrotherawards.eu.org/Asedic-et-ANPE.html
Chez nous, c'est déjà pas joli-joli ce qu'il se passe contre les chômeurs mais alors en Allemagne, c'est carrément l'horreur.

J'ai vu un petit reportage hier soir qui disait qu'après de vives critiques au début du plan Hartz IV, la population accueillait, à présent, favorablement toutes les mesures contre les chômeurs. Un homme complètement isolé continue cependant sa lutte en faisant une grève de la faim et en refusant de travailler pour seulement 1 euro supplémentaire de l'heure. Il réclame un travail décent lui permettant de vivre.

J'espère qu'en France, nous nous battrons pour ne pas laisser l'inacceptable s'installer petit à petit et montrer à nos collègues européens qu'il faut se battre.
diety

Message par diety »

Bonsoir Victorine,
Merci Diety pour tous tes bons conseils mais Roger est aussi suivi par CAP-EMPLOI mais rien de constructif non plus de ce côté là.
C'est alors encore pire que je croyais.
J'ai beaucoup discuté avec la chargée de communication de la Direction de l'ANPE du Var, qui malgré son statut, est une femme de dialogue et elle m'a, entre autres, confirmé que cet organisme est un co-traitant de l'ANPE et non un sous-traitant.
Pourrais-tu m'expliquer comment se traduit concrètement cette différence entre "co" et "sous"? Pour moi, "sous" définit quelque chose "en-dessous" donc l'organisme sous-traitant exécute les exigences de l'ANPE, et le "co" (ensemble) serait un partenariat? Dans les deux cas, est-ce l'ANPE qui tranche sur la validation du parcours de recherche?
citation de l'article a écrit :"C’est du simple profilage comme dans les boîtes privées", selon Jean-Pierre Guénanten, de l’association de chômeurs MNCP interrogé dans le Parisien. "C’est absolument scandaleux : on enfonce encore plus les plus précaires tout en donnant les meilleurs chances aux autres.
Donc l'univers ASSEDIC/ANPE reproduit bien l'écart qui se creuse dans la société.
citation de Jean-Pierre Guénanten a écrit :...ces classification, mal utilisées, pourraient avoir pour effet de rendre le demandeur d’emploi responsable de sa situation".
Plus d'une fois nous nous doutons qu'il y ait une volonté politique pour culpabiliser les demandeurs d'emploi (pour justifier les durcissements sociaux à leur encontre)
Pour mémoire, en 2005, le ministre de la justice d’un Land allemand avait quant à lui proposé de faire porter un bracelet électronique aux chômeurs longue durée : "Beaucoup d’entre eux ont perdu l’habitude de vivre à des heures normales et compromettent ainsi leurs chances de travailler ou de se former. Leur surveillance peut constituer pour eux une aide importante"


Une des rares fois où l'opinion publique a condamné la proposition anti-humaine qui sont à l'ordre du jours en Allemagne. Après le cris médiatique que ces propos ont déclanchés, ces phrases ont été retiré sur le champs du site internet de la CDU ou du ministre en personne, et du coup il s'est "mal exprimé et ne voulait pas dire ce qu'il avait dit". Ce qui a contribué à la condamnation publique de ces propos était le fait que le cher ministre Monsieur Wagner a mis sur un même plan des chômeurs de longue durée et des toxicomanes en thérapie (et surtout des criminels - hop hop, tout le monde dans le même sac).

Concernant les "big brother awards", l'ANPE allemande l'a eu en 2004:

Bundesagentur für Arbeit reçoit l'anti-prix "big brother awards", entre autre pour ses formulaires violant la spère privée avec des questions d'une impertinence inouie. (sur le couple, l'entourage amical, la situation financière, les informations sur des tiers personnes qui n'ont rien avoir avec eux, la mise en doute systèmatique de co-location qui pourtant fait partie de la culture allemande, le DE doit donc prouver qu'il ne couche pas ou n'est pas entretenu avec son colocataire (de même sexe ou de sexe opposé), enfin des choses dont on ne peut qu'avoir honte. Si le DE ne répondait pas, c'était "interprété" comme un manque de volonté de "collaborer dans la recherche d'emploi", et l'allocation était refusée.)

J'ai l'impression qu'en Allemagne des vieux phantômes sont sortie de leurs tombes.
Un homme complètement isolé continue cependant sa lutte en faisant une grève de la faim et en refusant de travailler pour seulement 1 euro supplémentaire de l'heure. Il réclame un travail décent lui permettant de vivre.
Cela m'intéresse, je vais faire une recherche sur internet, si je peux trouver quelque chose. Merci pour l'info.
maguy

ANPE OCCUPEE

Message par maguy »

Salut Diety, je viens d'aller voir sur le lien que tu as mis.

C'est hallucinant ! Ils se donnent même le droit d'aller fouiller chez toi...

Suite à une protestation officielle, ils ont corrigé le formulaire avec les données (c'est la bonne nouvelle). La mauvaise, c'est que les nouveaux formulaires ne dont pas disponibles !!

J'ai bien fait de me barrer, quoique...

J'ai toujours trouvé qu'ils avaient des questions très indiscrètes. Ils ont le droit de demander si une femme est enceinte quand on se présente pour un boulot et de toutes façons c'est vérifié lors de la visite d'embauche par une analyse d'urine...

Et l'employeur connait votre confession puisqu'ils paient des impôts à l'église et qu'ils sont déduits du salaire.

Quand j'ai rempli mes premiers papiers, je ne le savais pas, mais j'étais soufflée par la question que j'ai tout rayé ! Na !
Répondre