Enquête sur la santé des personnes au chômage

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Modérateurs : superuser, Yves

gérard
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Message par gérard »

Je pondère souvent la notion de résilience par celle d'hystérésis :
En gros, quand on relache un ressort après l'avoir tendu, il ne reprend pas exactement sa longueur initiale et garde un peu d'allongement.
(Wikipédia décrit ça de façon plus compliquée)

A bien réfléchir, ça n'est pas si pessimiste qu'il y paraît...
Cioran

Message par Cioran »

Lisez "Les Vilains Peits Canards" de Cyrunlnic, formidable bouquin. J'ajoute que pour rencontrer un psychologue, j'ai eu trois semaines d'attente (mais presque deux ans d'hésitation) et pas eu besoin de l'autorisation de qui que ce soit (plutot de l'obstination de quelqu'un à m'y envoyer). Et les prestations gratuites marchent trés bien merci. Je repasse dans six mois, çà ira peut étre encore mieux.
Monolecte

Message par Monolecte »

Ma fille de presque 4 ans est suivi en CMP (Centre médico psychologique) depuis 3 mois pour tricotillomanie.
Ça ne me pose pas de problème et j'ai fait comprendre à ma fille que ce ne devais pas en être un. Quand j'en parle au détour d'une conversation, les gens me regarde avec les yeux ronds, genre "qu'est-ce qu'on a pu lui faire pour 'la rendre comme ça'" ou "faut que j'appelle la DASS". Je crois que le psy continue à faire peur, à faire foldingue, malade et crade...

Pour moi, c'est juste "le médecin de la tête", comme je l'explique à ma fille. Personne n'a honte d'aller au podologue, pourquoi je devrais me cacher quand j'envoie ma fille chez le psy? Nous sommes des êtres doués de conscience, de sentiments, de mémoire et il faudrait surtout, surtout ne jamais s'occuper de notre psychisme qui doit forcément aller comme sur des roulettes.
C'est ballo!

J'ai vécu de gros traumatismes étant gosse, mais j'ai une très bonne capacité de résilience qui fait que je n'ai pas eu besoin d'aide pour me construire. Ma fille a une angoisse existantielle précoce mais néanmoins normale, qu'elle n'arrive pas à surmonter seule et devant laquelle je ne suis pas qualifiée.

Le psy est très bien, il est spécialisé en nains et fait avancer ma fille vers une vie psychique plus équilibrée. Je crois qu'il lui apprend précisément à tricoter sa propre capacité d'adaptation.
C'est une bonne chose et je n'hésite pas à en parler autour de moi, que les gens cessent d'avoir peur ou de ressentir le psy comme un symptôme d'anormalité.

Et il est tout à fait d'accord avec moi : ma gosse est une petite personne très éveillée, très volontaire, très très affirmée (on se demande d'où ça vient :roll: ) et plutôt heureuse. Faut juste qu'elle apprenne à vivre avec ses peurs.

Je précise que le CMP est un service public (généralement financé par le département) et donc gratuit. La gratuité n'enlève rien à l'efficacité de la démarche. J'aimerais d'ailleurs qu'un privé m'explique en profondeur l'impact du paiement sur la thérapie de quelqu'un de 4 ans!!!
Le soucis, c'est qu'il y a des listes d'attente.
J'ai appelé, exposé mon problème. Nous avons été reçu en moins d'un mois par une psychologue chargée de nous évaluer et de décider de l'urgence et du rythme des visites.
Depuis, c'est à peu près tous les 10 jours.
tristesir

Message par tristesir »

Je voulais faire de l'humour entre trichotillomanie et le verbe tricoter mais j ai peur de ne pas faire rire tout le monde sur un tel sujet sensible.

J'ignorais ce que c'était avant aujourd'hui mais une petite recherche sur Wikipedia m'a donné:
La trichotillomanie est un trouble caractérisé par l’arrachage de poils entraînant une importante perte de cheveux ou de poils. La trichotillomanie apparaît plus fréquemment chez les femmes.

La trichotillomanie est parfois considérée comme un TOC mais ce comportement, même s'il est compulsif, procure du plaisir (ce qui augmente la difficulté à arrêter), donc n'est pas tout à fait un TOC.
Je suis bien d'accord avec toi Monolecte, l'orgueil mal placé fait que beaucoup de gens refusent de voir un psychologue/analyste/psychanalyse alors que ca pourrait sans doute les aider à se sentir mieux.

J'ai consulté un psychanalyste pendant un an jusqu'à que je n ai plus les moyens de le payer (300ff la séance à l'époque).

Beaucoup de gens ne connaissent même pas les differences de statut entre un psychothérapeute, un psychanalyste, un psychologue et un psychiatre.

Un psychiatre est un médecin, il est le seul, sur les quatres, ayant le droit de délivrer des médicaments.

Psychologue est un titre reconnu officiellement depuis quelques années et sauf erreur, il faut avoir une licence en psychologie (bac+3) pour pouvoir se prevaloir de ce titre.

Ce titre ne permet pas à celui qui le possède de délivrer des médicaments/psychotropes.

Tout le monde peut mettre une plaque de psychothérapeute, et ouvrir un cabinet pour recevoir des clients sauf erreur.

Pour les psychanalystes je ne suis pas tout à fait sûr, il faut peut etre un DESS (bac+5) de psychanalyse mais je ne suis pas 100% sûr.

Le "bon plan" c'est de trouver un psychiatre qui soit psychanalyste (psychothérapeute) car cela permet d'avoir une partie du traitement pris en charge par la securité sociale.
(un psychiatre est considere comme un medecin specialiste)

Car je ne crois pas qu'une consultation chez un psychologue soit prise en charge par la sécurité sociale, pas pour un adulte tout du moins.
Monolecte

Message par Monolecte »

Tu pouvais faire de l'humour, surtout que je me suis déjà fait la réflexion que les deux sont probablement liés : la tricotillomanie, d'après ce que j'ai pu en observer in vivo, est certes un comportement compulsif (le sujet ne peut s'empêcher de se tirer les cheveux) mais c'est aussi un rituel d'apaisement. En cas d'angoisse ou de stress, la gosse se met à tirer les cheveux et ça lui permet de surmonter l'épreuve. Le truc, c'est de dériver l'activité : on lui achète donc des peluches poilues!
Ceci dit, c'est un substitut qui agit sur le symptôme, pas sur la cause.

Pour la cause, il y a le psy... chologue! Qui est payé par le département. Et je suis ravie qu'il ne soit psy... chiatre. Car je déteste la solution de facilité qui consiste à noyer le symptôme dans la chimie.
Pour moi, la prescription d'un psychotrope ne doit être envisagée qu'en cas de crise psychique importante, pour maintenir le patient du bon côté de la ligne, mais ne doit en aucun cas se substituer à une thérapie au long court (ou pas forcément, les Ericksonniens parviennent à de bons résultats dans des délais très courts) qui s'attachera à débarrasser le patient de son trouble psychique (ou tout le moins, de lui permettre de vivre avec) sans se transformer en rente de situation pour le praticien!
tristesir

Message par tristesir »

Tu pouvais faire de l'humour, surtout que je me suis déjà fait la réflexion que les deux sont probablement liés
Tu avais écrit "tricotillomanie" cela m'a fait penser à tricoter, et mon imagination m'a fait voir plein de gosses de 4, 5 ans en train de tricoter comme dans un atelier clandestin de confection 8)

J'avais envie de te dire (avec humour grinçant) qu'au prix où on pouvait payer les gosses (un paquet de bonbons de temps en temps) c'était peut être une affaire rentable qu'ils tricotent toute la journée :lol: :lol: (ok je sors)
victorine83

Message par victorine83 »

Je découvre que l'un de mes fils, le plus jeune (pas celui qui est psychotique) était aussi atteint de tricotillomanie lorsqu'il avait 12 ans.

Il s'était fortement dégarni de chaque côté du front en s'arrachant les cheveux. J'avais crû comprendre qu'il vivait un stress qu'il évacuait ainsi. Je l'avais donc emmené chez le médecin qui lui a prescrit un anti-dépresseur très léger sur 3 semaines mais qui ne m'a pas parlé de tricotillomanie.

Dans le même temps, je me suis entretenue avec le directeur de son collège (collège privé) pour essayer de régler un problème d'acharnement de deux profs (2 copines) qui plombaient volontairement tout le travail scolaire de mon fils en dévalorisant son travail alors qu'il faisait un travail considérable à la maison pour ses cours. Il avait eu, entre autres, un "O" en classe comptant dans la moyenne parce qu'il avait regardé par la fenêtre. Ce "O" anéantissait tout son travail et l'avait fortement découragé dans tous les efforts dont il faisait preuve pour obtenir de bons résultats. Je voyais à quel point il était affecté car il voulait vraiment réussir à obtenir de bons résultats. Il me confiait qu'il y avait d'énormes injustices dans la classe par rapport aux notations et ses efforts ne serviraient jamais à rien.

Face au dédain du directeur de l'établissement qui considérait ouvertement que mon fils était un cancre (ce qui était totalement faux), je l'ai changé d'établissement et il ne s'est plus arraché les cheveux.
Monolecte

Message par Monolecte »

Ben, oui, mais je ne vais pas la changer de parents, tout de même :roll:
victorine83

Message par victorine83 »

Attends, Mono, je ne connaissais pas la tricotillomanie et mon post n'a de commun avec le tien que le fait que mon fils s'arrachait les cheveux.

En plus, il était plus âgé que ta fille et je pense que chaque cas est différent.

Le stress qu'il subissait a pu être identifié et éliminé ce qui a suffit pour qu'il ne s'arrache plus les cheveux mais il n'a pas dû changer de parents pour autant. L'école a suffit dans son cas. Si les symptomes avait perduré, je pense que le médecin aurait poussé les investigations plus loin et j'aurais alors fait comme tu fais pour ta fille.
Monolecte

Message par Monolecte »

Dans notre cas, il s'agit d'angoisse existantielle. Beaucoup d'enfants de cet âge ont des angoisses liées à la peur de l'abandon, de la disparition.

Les symptômes sont très variables : bégaiement, activité auto-centrée, hyper-activité, agressivité... et pour nous, c'est arrachage des cheveux.
Le psy pense que si elle avait eu un symptôme plus standard, nous n'aurion pas consulté.
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