Debray et l'éloge des frontières
Debray et l'éloge des frontières
Doit-on souhaiter un monde où les frontières auraient totalement disparu ? Laurent Pinsolle emboîte le pas de Régis Debray et son «Éloge des frontières» qui réhabilite une notion aujourd'hui très mal connotée en prenant notre époque à contretemps.
C’est peu de dire que les quarante dernières années semblent avoir eu pour unique objectif de supprimer les frontières qui caractérisaient nos États : liberté de circulation des capitaux, des biens, des personnes. La doxa néolibérale chercher à imposer une liberté de passage totale. Et le mot frontière est aujourd’hui connoté de manière très négative, à la fois chargé de passéisme et de nationalisme.
Régis Debray s’attache à démontrer l’apport fondamental des frontières à l’homme et aux civilisations. Le livre est truffé de citations et de formules toutes plus percutantes les unes que les autres qui expriment bien cela. Il commence ainsi en affirmant : « Une idée bête enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières », évoquant « un monde sans dehors ni dedans ».
Il souligne que les frontières, « une affaire intellectuelle et morale », sont un mode d’organisation profondément humain, qui nous différencie des autres animaux. Il moque cette « planète lisse, débarrassée de l’autre (…) une terre liftée, toutes cicatrices effacées, d’où le Mal aurait miraculeusement disparu ». Pour lui, « l’intelligentsia post nationale, dite à tort critique et radicale, nous offre des abris anti réalité, avec des théoriciens de grand savoir et de peu d’expérience ».
C’est à Régis Debray que l’on doit cette comparaison de la frontière à la peau, qui « fait d’un tas un tout ». Il convoque religion et histoire pour montrer à quel point la frontière est liée à la civilisation et à l’humanité. Il n’oublie pas sa dimension ambivalente : « Elle inhibe la violence et peut la justifier. Scelle une paix, déclenche une guerre. Brime et libère. Dissocie et réunit ». Mais c’est aussi « une forme intemporelle dans un temps volatil, du sans prix dans le tout marchandise ».
Pour lui, la frontière, c’est, comme la peau cette « couche isolante, dont le rôle n’est pas d’interdire mais de réguler l’échange entre un dedans et un dehors ». La frontière n’est pas un mur : elle régule et filtre le passage sans l’interdire. Il soutient qu’une « personne morale a un périmètre ou n’est pas. D’où vient que cette "communauté internationale" n’en est pas une ». La fin des frontières c’est faire de nous des « n’importe qui, autant dire personne ».
Pour l’auteur, la frontière nous permet de faire corps, elle transforme une population en peuple. Il cite le dermatologue Jean-Paul Escande : « La peau est non seulement l’enveloppe de l’organisme, elle en est aussi le miroir et le résumé ». Pour lui, « l’indécence de l’époque ne provient pas d’un excès, mais d’un déficit de frontières. Il n’y a plus de limites à parce qu’il n’y a plus de limites entre ».
Plus politique, il note que notre laïcité sépare et que les frontières font des Etats des contre-pouvoirs : pour lui, le fort est fluide et n’aime par les remparts, au contraire du faible. Il montre que c’est l’absence de frontières fixes qui mine le conflit israélo-palestinien et dénonce le « sans-frontiérisme », un absolutisme impérialiste et occidentaliste qui avalise « le moins d’Etat et le plus de mafia ».
Il s’interroge : « Quand on dénie la partition, n’est-ce pas au partage que l’on se refuse ? » Il convoque Aimé Césaire, pour qui on pouvait se perdre « par ségrégation murée dans le particulier et par dilution dans l’universel ». Pour lui, « la frontière nous rend l’envie de nous dépayser (…). De sa sauvegarde dépend la survie non pas de citoyens du monde (…) mais de citoyens de plusieurs mondes à la fois ».
Avec ce livre, Régis Debray signe un ouvrage indispensable à une époque où la mondialisation qui abat les frontières semble être un horizon indépassable. Avec son style élégant et recherché, il invite à une réflexion fondamentale sur la nature de l’humanité, et les nations dont les frontières sont la peau.
http://www.marianne2.fr/Debray-un-eloge ... 05768.html
C’est peu de dire que les quarante dernières années semblent avoir eu pour unique objectif de supprimer les frontières qui caractérisaient nos États : liberté de circulation des capitaux, des biens, des personnes. La doxa néolibérale chercher à imposer une liberté de passage totale. Et le mot frontière est aujourd’hui connoté de manière très négative, à la fois chargé de passéisme et de nationalisme.
Régis Debray s’attache à démontrer l’apport fondamental des frontières à l’homme et aux civilisations. Le livre est truffé de citations et de formules toutes plus percutantes les unes que les autres qui expriment bien cela. Il commence ainsi en affirmant : « Une idée bête enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières », évoquant « un monde sans dehors ni dedans ».
Il souligne que les frontières, « une affaire intellectuelle et morale », sont un mode d’organisation profondément humain, qui nous différencie des autres animaux. Il moque cette « planète lisse, débarrassée de l’autre (…) une terre liftée, toutes cicatrices effacées, d’où le Mal aurait miraculeusement disparu ». Pour lui, « l’intelligentsia post nationale, dite à tort critique et radicale, nous offre des abris anti réalité, avec des théoriciens de grand savoir et de peu d’expérience ».
C’est à Régis Debray que l’on doit cette comparaison de la frontière à la peau, qui « fait d’un tas un tout ». Il convoque religion et histoire pour montrer à quel point la frontière est liée à la civilisation et à l’humanité. Il n’oublie pas sa dimension ambivalente : « Elle inhibe la violence et peut la justifier. Scelle une paix, déclenche une guerre. Brime et libère. Dissocie et réunit ». Mais c’est aussi « une forme intemporelle dans un temps volatil, du sans prix dans le tout marchandise ».
Pour lui, la frontière, c’est, comme la peau cette « couche isolante, dont le rôle n’est pas d’interdire mais de réguler l’échange entre un dedans et un dehors ». La frontière n’est pas un mur : elle régule et filtre le passage sans l’interdire. Il soutient qu’une « personne morale a un périmètre ou n’est pas. D’où vient que cette "communauté internationale" n’en est pas une ». La fin des frontières c’est faire de nous des « n’importe qui, autant dire personne ».
Pour l’auteur, la frontière nous permet de faire corps, elle transforme une population en peuple. Il cite le dermatologue Jean-Paul Escande : « La peau est non seulement l’enveloppe de l’organisme, elle en est aussi le miroir et le résumé ». Pour lui, « l’indécence de l’époque ne provient pas d’un excès, mais d’un déficit de frontières. Il n’y a plus de limites à parce qu’il n’y a plus de limites entre ».
Plus politique, il note que notre laïcité sépare et que les frontières font des Etats des contre-pouvoirs : pour lui, le fort est fluide et n’aime par les remparts, au contraire du faible. Il montre que c’est l’absence de frontières fixes qui mine le conflit israélo-palestinien et dénonce le « sans-frontiérisme », un absolutisme impérialiste et occidentaliste qui avalise « le moins d’Etat et le plus de mafia ».
Il s’interroge : « Quand on dénie la partition, n’est-ce pas au partage que l’on se refuse ? » Il convoque Aimé Césaire, pour qui on pouvait se perdre « par ségrégation murée dans le particulier et par dilution dans l’universel ». Pour lui, « la frontière nous rend l’envie de nous dépayser (…). De sa sauvegarde dépend la survie non pas de citoyens du monde (…) mais de citoyens de plusieurs mondes à la fois ».
Avec ce livre, Régis Debray signe un ouvrage indispensable à une époque où la mondialisation qui abat les frontières semble être un horizon indépassable. Avec son style élégant et recherché, il invite à une réflexion fondamentale sur la nature de l’humanité, et les nations dont les frontières sont la peau.
http://www.marianne2.fr/Debray-un-eloge ... 05768.html
Re: Debray et l'éloge des frontières
Les délires d'un réactionnaire qui ont été vite récupérés par l'extrême-droite.
En ce moment, tout ce que compte de réactionnaire et nationaliste la France commet un livre pour venir nous raconter comment c'était bien avant...la chute du mur de Berlin.
La mondialisation n'est pas le problème en soi , le problème c'est la mondialisation à laquelle on nous soumet: la concurrence de tous contre tous. Cette mondialisation néolibérale n'est pas porteuse de paix ni de progrès social mais de guerre et de barbarie.
En ce moment, tout ce que compte de réactionnaire et nationaliste la France commet un livre pour venir nous raconter comment c'était bien avant...la chute du mur de Berlin.
Les frontières permettent de créer le nationalisme, notion sur laquelle s'appuie en dernier ressort la bourgeoisie pour sauver leur intérêts en poussant les gens à s'entretuer.Pour l’auteur, la frontière nous permet de faire corps, elle transforme une population en peuple.
La mondialisation n'est pas le problème en soi , le problème c'est la mondialisation à laquelle on nous soumet: la concurrence de tous contre tous. Cette mondialisation néolibérale n'est pas porteuse de paix ni de progrès social mais de guerre et de barbarie.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Un réactionnaire d'extrème gauche alors ?tristesir a écrit :Les délires d'un réactionnaire qui ont été vite récupérés par l'extrême-droite

Je dirais plutôt un intello franchouillard ( Normale sup, aggrégé de philo, fonctionnaire) typique qui adore les grandes théories et ne sert finalement à rien !
Pas tendre pour le monsieur, mais qualifier de réactionnaire le type qui a théorisé la révolution après avoir fait un stage à Cuba et participé à la guérilla du Che ....
C'est sémantiquement osé!
Re: Debray et l'éloge des frontières
Il y a des réactionnaires partout, certains pensent même que le stalinisme c'était la bonne époque.Un réactionnaire d'extrème gauche alors ?
Debray n'est pas un sympathisant d'extrême-gauche je me demande s'il ne se revendique pas du christianisme.
Le Debray dont tu parles n'est pas celui d'aujourd'hui. Les gens changent et ont leur propres contradictions.Pas tendre pour le monsieur, mais qualifier de réactionnaire le type qui a théorisé la révolution après avoir fait un stage à Cuba et participé à la guérilla du Che
Par ailleurs , on ne sait jamais ce qui motive les gens à faire certains trucs. Je soupçonne que dans bien des cas il y a un quiproquo entre ce que les gens perçoivent de l'action de quelqu'un et les motivations qui ont poussé à agir.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Apres les poncifs pleins de fausses bonnes idées qui ont présidé à l'"Europe " du fric et de la race : un seul ensemble de peuples (blanc
), riches , cultivés (2 guerres mondiales où on a embarqué les colonies
), les échanges sans limites (bonjour le pognon
) avec une seule monnaie (bonjour la hausse des prix
),
le retour sur soi et sur la (sale) gueule du voisin trop bronzé qui fait les (sales) boulots dont on ne veut plus
les réactions épidermiques et abjectes des démocraties européennes contredisent l'illusion des européens qui se croient "phares des droits de l'Homme" sur la planete.
Quant à Debray apres sa lamentable équipée derriere le Che,il est vite revenu vivre ses théories sur du papier (c'est moins dangereux
) et c'est plus facile à gérer en matiere de risques et d'incohérence 




le retour sur soi et sur la (sale) gueule du voisin trop bronzé qui fait les (sales) boulots dont on ne veut plus

les réactions épidermiques et abjectes des démocraties européennes contredisent l'illusion des européens qui se croient "phares des droits de l'Homme" sur la planete.

Quant à Debray apres sa lamentable équipée derriere le Che,il est vite revenu vivre ses théories sur du papier (c'est moins dangereux


Re: Debray et l'éloge des frontières
Personnellement, je suis pour le retour urgent d'une régulation ou d'un protectionnisme économiques.La frontière, c’est comme la peau, cette «couche isolante, dont le rôle n’est pas d’interdire mais de réguler l’échange entre un dedans et un dehors». La frontière n’est pas un mur : elle régule et filtre le passage sans l’interdire.
Il me semble que c'est de cet aspect que traite ce texte.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Bien sur qu'une régulation des échanges était cruciale et le devient d'autant plus que les décébrés ultra néo lib n'ont vu et continuent à ne voir que la progression des profits des plus forts au détriment des masses des plus faibles
.
comme le virus qui tue l'organisme sur lequel il vit
La construction européenne s'est fait sur ce schéma et les eurocrates ont tellement martelé cette obligation que les mentalités sont durablement imprégnées par le gimick : virer les barrieres contre tout échange, tout comme le tatcherisme qui a influencé même le Labour anglais, ils sont plus libéraux que notre ump c'est dire
tout ça est en train de voler en éclats, les économistes commencent à peine à remettre en question la plus grosse bourde : l'euro ou le boulet qui plombe l'Humain au profit de l'outil financier qui ne profite qu'aux gros trafiquants.

comme le virus qui tue l'organisme sur lequel il vit

La construction européenne s'est fait sur ce schéma et les eurocrates ont tellement martelé cette obligation que les mentalités sont durablement imprégnées par le gimick : virer les barrieres contre tout échange, tout comme le tatcherisme qui a influencé même le Labour anglais, ils sont plus libéraux que notre ump c'est dire

tout ça est en train de voler en éclats, les économistes commencent à peine à remettre en question la plus grosse bourde : l'euro ou le boulet qui plombe l'Humain au profit de l'outil financier qui ne profite qu'aux gros trafiquants.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Le FN aussi. Beaucoup de gens pensent régler les choses de cette façon-là mais c'est une illusion cela ne réglera rien et le grand capital ne laissera pas faire.Personnellement, je suis pour le retour urgent d'une régulation ou d'un protectionnisme économiques.
Pourquoi un projet politique aussi limité?
Je propose plutôt de faire en sorte que le dumping salarial et fiscal ne soit plus possible, c'est moins facile je vous l'accorde.
Re: Debray et l'éloge des frontières
ersonnellement, je suis pour le retour urgent d'une régulation ou d'un protectionnisme économiques.(quote)
Certes, la mondialisation a des effets desastreux sur la classe moyenne et les pauvres, qui resteront pauvres, encore plus, si nous fermons les frontières, parce que les importations seront fermées avec frais de douane inclus, mais nous aurons le problème des exportations qui seront coinçees par la grand marché mondial.Les pays emergents n'achèteront pas nos produits, d'ou notre économie en pleine régression. Certes, nous passerons pas la moitié du budget national à rembourser les interèts de la dette à la banque mondiale, mais nous serons obligés de vivre en autarcie.
La mondialisation fait que nous ne pouvons plus en sortir, nous n'avons plus RIEN dans notre pays, ni industrie, ni energie!
Certes, la mondialisation a des effets desastreux sur la classe moyenne et les pauvres, qui resteront pauvres, encore plus, si nous fermons les frontières, parce que les importations seront fermées avec frais de douane inclus, mais nous aurons le problème des exportations qui seront coinçees par la grand marché mondial.Les pays emergents n'achèteront pas nos produits, d'ou notre économie en pleine régression. Certes, nous passerons pas la moitié du budget national à rembourser les interèts de la dette à la banque mondiale, mais nous serons obligés de vivre en autarcie.
La mondialisation fait que nous ne pouvons plus en sortir, nous n'avons plus RIEN dans notre pays, ni industrie, ni energie!
Re: Debray et l'éloge des frontières
Nous avons de l'industrie en France, c'est l'agriculture industrielle (élevage et grandes cultures) et l'agro-alimentaire. J'ai travaillé pour une usine qui fournit les supermarchés, et exporte des produits carnés (boulettes de viande, saucisses etc.). Ce ne sont pas des bons produits français, c'est juste de la mauvaise bouffe, et on l'exporte, je suppose pour habituer les populations à l'étranger, puis leur fourguer ensuite notre "savoir-faire" en matière d'usines à bouffe. Lesquelles usines, employant des travailleurs moins chers qu'en France, exporteront vers la France, je suis prête à le parier.
On aura alors perdu toute crédibilité en matière de "bonne cuisine française" (c'est déjà souvent le cas, bien qu'on se gargarise avec notre fameuse gastronomie française), on aura perdu les usines qui fournissent du travail aux gens de la campagne, et les salaires vont dégringoler encore plus vite.
Quand je vois qu'on transporte d'un pays à l'autre des denrées que l'on peut produire dans le pays d'arrivée, je me dis que le fuel n'est pas assez cher pour les transporteurs, et que l'on pourrait taxer fortement aux frontières ces produits-là.
Bien sûr qu'il faut des frontières à un pays, de même que chacun a sa langue, son gouvernement et ses habitudes culturelles. Moi quand je change de pays, je veux être dépaysée, je veux voir autre chose que les enseignes de magasin que j'ai déjà ici ; je veux entendre une autre musique, manger autre chose et voir des gens différents.
Ces frontières doivent être ouvertes à la circulation des personnes, mais en l'absence de droit du travail identique et de salaire identique, l'ouverture totale des frontières n'est un avantage que pour le capitalisme.
On aura alors perdu toute crédibilité en matière de "bonne cuisine française" (c'est déjà souvent le cas, bien qu'on se gargarise avec notre fameuse gastronomie française), on aura perdu les usines qui fournissent du travail aux gens de la campagne, et les salaires vont dégringoler encore plus vite.
Quand je vois qu'on transporte d'un pays à l'autre des denrées que l'on peut produire dans le pays d'arrivée, je me dis que le fuel n'est pas assez cher pour les transporteurs, et que l'on pourrait taxer fortement aux frontières ces produits-là.
Bien sûr qu'il faut des frontières à un pays, de même que chacun a sa langue, son gouvernement et ses habitudes culturelles. Moi quand je change de pays, je veux être dépaysée, je veux voir autre chose que les enseignes de magasin que j'ai déjà ici ; je veux entendre une autre musique, manger autre chose et voir des gens différents.
Ces frontières doivent être ouvertes à la circulation des personnes, mais en l'absence de droit du travail identique et de salaire identique, l'ouverture totale des frontières n'est un avantage que pour le capitalisme.
Re: Debray et l'éloge des frontières
A mon avis frontières et culture ne sont pas liées aussi fortement que tu le crois.Bien sûr qu'il faut des frontières à un pays, de même que chacun a sa langue, son gouvernement et ses habitudes culturelles. Moi quand je change de pays, je veux être dépaysée, je veux voir autre chose que les enseignes de magasin que j'ai déjà ici ; je veux entendre une autre musique, manger autre chose et voir des gens différents.
On voit le retour de langues régionales et la culture qui va avec. Pourtant la Bretagne et la Provence n'ont pas encore fait sécession et n'ont pas installé de frontières.
C'était déjà le cas au XIXème siècle, la culture régionale prospérait dans un seul pays la France.
Dans le cas de la France, le nationalisme (un pays, une langue) a bien failli détruire à tout jamais cette richesse culturelle.
Les frontières peuvent être très bien le pire ennemi de la culture régionale.
Par ailleurs, les frontières n'empêchent pas la domination culturelle anglo-saxonne qui est de plus en plus pesante.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Je ne dis pas que frontière nationale et culture sont liées, je suis bien consciente de la variété des cultures régionales, et de plus certaines régions peuvent être à cheval sur une frontière nationale.A mon avis frontières et culture ne sont pas liées aussi fortement que tu le crois.
...
Les frontières peuvent être très bien le pire ennemi de la culture régionale.
Ce qui peut être l'ennemi d'une culture régionale c'est le type de gouvernement national, la Constitution. Rien à voir avec la frontière.
Je disais qu'un pays a sa langue, son histoire etc... et doit avoir une frontière qui ne soit pas ouverte à tout commerce de biens et de personnes. (Les travailleurs des pays plus pauvres font l'objet d'un commerce, c'est clair).
La Bretagne n'a pas fait sécession, mais quelques uns le voudraient bien.

Re: Debray et l'éloge des frontières
Avec un tel raisonnement l'Allemagne est en faillite immédiatement.Je disais qu'un pays a sa langue, son histoire etc... et doit avoir une frontière qui ne soit pas ouverte à tout commerce de biens et de personnes.
Si tu pratiques le protectionnisme économique, tout le monde va faire de même.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Quand on parle de protectionnisme économique, on pense tout de suite au repli sur soi, à la fermeture d'esprit, à l'arrêt d'échanges intéressants etc...Si tu pratiques le protectionnisme économique, tout le monde va faire de même.
Je pense plutôt à une taxation rédhibitoire des produits importés inutilement puisqu'on les produit déjà chez nous. Cette taxation aboutirait :
1/ à ce que le coût du carburant soit réellement le même pour le transporteur que pour les particuliers.
2/ à ce que le coût de la pollution engendrée par le transport, par les containers perdus en mer, le coût des infrastructures, soient couverts par ces transports inutiles et non pas par les Etats.
Si les produits importés inutilement deviennent très chers, on ne les importera plus. On continuera d'importer les autres, et d'exporter ce qu'on sait faire.
C'est tout de même fou de savoir qu'on importe d'Espagne vers la France, du porc, et qu'on exporte vers l'Espagne...du porc.
On importe des pâtons de pain d'Europe Centrale, que l'on cuit dans les supermarchés ici.
On importe des travailleurs roumains, qu'on paie au minimum, (je peux vous raconter un exemple précis). Moins que ce que touche un intérimaire dans la même usine pour un travail moins spécialisé.
Re: Debray et l'éloge des frontières
Si tout le monde fait de même que va-t-il se passer?Quand on parle de protectionnisme économique, on pense tout de suite au repli sur soi, à la fermeture d'esprit, à l'arrêt d'échanges intéressants etc...
Je pense plutôt à une taxation rédhibitoire des produits importés inutilement puisqu'on les produit déjà chez nous.
Et tu crois que réactiver le patriotisme économique va changer cela?C'est tout de même fou de savoir qu'on importe d'Espagne vers la France, du porc, et qu'on exporte vers l'Espagne...du porc.
On importe des pâtons de pain d'Europe Centrale, que l'on cuit dans les supermarchés ici.
On importe des travailleurs roumains, qu'on paie au minimum, (je peux vous raconter un exemple précis). Moins que ce que touche un intérimaire dans la même usine pour un travail moins spécialisé.
Les capitalistes se sont donnés tellement de mal pour que les choses en arrivent là j'ai un peu de mal à croire qu'ils laisseraient faire.