Meme les avocats finissent au RSA
Meme les avocats finissent au RSA
Un avocat d'Aubusson ruiné par la fermeture du tribunal demande réparation
Pascal Le Bihan, 48 ans, avocat à Aubusson (Creuse) va demander au tribunal administratif de Limoges de reconnaître la responsabilité de l'Etat dans sa ruine consécutive à la fermeture fin 2008 du tribunal d'instance d'Aubusson, a-t-il indiqué à l'AFP.
M. Le Bihan, dont la mère est creusoise, était venu de Paris dans la Creuse en 1989 comme conseiller juridique. Puis il devient avocat en 1993 et s'installe à Aubusson en 1996, seul avocat dans cette juridiction qui abrite un tribunal d'instance, chargé des petits contentieux civils.
Mais la réforme de la carte judiciaire, menée par Rachida Dati, va transformer sa vie avec la fermeture du tribunal le 31 décembre 2008, alors que la plupart des autres tribunaux d'instance visés par la réforme ferment un an plus tard.
Comme "le service engendre le contentieux", soupire M. Le Bihan, beaucoup de justiciables du sud de la Creuse renoncent alors à faire les 80 ou 100 km qui les séparent de Guéret, où la réforme les oblige à aller désormais. De même, les clients institutionnels, comme les banques ou organismes de crédit voulant recouvrer une créance, se mettent alors à prendre des avocats à Guéret plutôt que de s'adresser à lui. La crise n'arrange pas les choses.
Résultat, l'avocat voit son chiffre d'affaires passer de 51.000 euros en 2008 à 36.000 en 2009 et 6.500 euros au premier trimestre 2010. Certaines charges étant intangibles, le bénéfice fond plus vite encore, passant de 23.000 euros en 2008 à 12.000 en 2009. Au premier trimestre 2010, l'avocat subit même une perte de 900 euros.
Il ferme alors son cabinet, renonce à s'installer à Guéret, où cohabitent déjà 16 confrères, envoie 25 CV pour trouver une place de juriste dans une entreprise, sans succès, et vit depuis un an du RSA, soit 380 euros par mois. Voulant quitter Aubusson "pour des raisons psychologiques", il vend sa maison et réside désormais dans le Berry, à une centaine de kilomètres de là.
"Ce n'est pas très facile à vivre", raconte-t-il, se disant "d'autant plus amer que sa lettre du 20 octobre au premier ministre, transmise au ministère de la Justice le 8 novembre, n'a selon lui jamais reçu de réponse, ce qu'il voit comme "du mépris".
Il évoquait dans ce courrier, "déprime, angoisse et anxiété" conjuguées à "la diminution de son train de vie", le tout engendrant "une fragilité morale et le développement récent d'une hypertension".
Il soulignait également "une discrimination" puisque la loi a prévu une indemnisation pour les avocats des juridictions de grande instance, et pas pour ceux d'instance, M. Le Bihan a demandé fin mars au tribunal administratif de trancher l'affaire, et de reconnaître "la responsabilité sans faute de l'Etat" dans ce qui lui arrive, et son préjudice financier et moral.
Il a calculé le premier à 28.744 euros jusqu'au 30 septembre 2010, et à 1.483 euros par mois entre cette date et celle où la justice tranchera, et le second à 50.000 euros.
M. Le Bihan, qui essaie actuellement de développer des projets dans l'événementiel, estime que la jurisprudence est en sa faveur. La justice administrative a déjà indemnisé un pharmacien privé de clientèle par la destruction des tours HLM du quartier, ou un restaurateur de montagne implanté près d'un télésiège fermé par les autorités locales.
http://limoges.ville.orange.fr/direct/i ... 1.mwl71o7g
Curieux retour des choses, en 1998, dans le premier mouvement des chômeurs, c'est avec lui que nous avions travaillé sur la revalorisation du RMI qui n'avait pas été augmenté depuis plusieurs années, alors que la loi de l'époque et les textes fondateurs prévoyaient deux revalorisations, une en janvier et une en juillet. Il avait soutenu, en tout cas, notre mouvement local!
En tout cas, même si les avocats s'y mettent, peut être que la lutte contre la stratégie du "choc économique" avancera un peu...
Pascal Le Bihan, 48 ans, avocat à Aubusson (Creuse) va demander au tribunal administratif de Limoges de reconnaître la responsabilité de l'Etat dans sa ruine consécutive à la fermeture fin 2008 du tribunal d'instance d'Aubusson, a-t-il indiqué à l'AFP.
M. Le Bihan, dont la mère est creusoise, était venu de Paris dans la Creuse en 1989 comme conseiller juridique. Puis il devient avocat en 1993 et s'installe à Aubusson en 1996, seul avocat dans cette juridiction qui abrite un tribunal d'instance, chargé des petits contentieux civils.
Mais la réforme de la carte judiciaire, menée par Rachida Dati, va transformer sa vie avec la fermeture du tribunal le 31 décembre 2008, alors que la plupart des autres tribunaux d'instance visés par la réforme ferment un an plus tard.
Comme "le service engendre le contentieux", soupire M. Le Bihan, beaucoup de justiciables du sud de la Creuse renoncent alors à faire les 80 ou 100 km qui les séparent de Guéret, où la réforme les oblige à aller désormais. De même, les clients institutionnels, comme les banques ou organismes de crédit voulant recouvrer une créance, se mettent alors à prendre des avocats à Guéret plutôt que de s'adresser à lui. La crise n'arrange pas les choses.
Résultat, l'avocat voit son chiffre d'affaires passer de 51.000 euros en 2008 à 36.000 en 2009 et 6.500 euros au premier trimestre 2010. Certaines charges étant intangibles, le bénéfice fond plus vite encore, passant de 23.000 euros en 2008 à 12.000 en 2009. Au premier trimestre 2010, l'avocat subit même une perte de 900 euros.
Il ferme alors son cabinet, renonce à s'installer à Guéret, où cohabitent déjà 16 confrères, envoie 25 CV pour trouver une place de juriste dans une entreprise, sans succès, et vit depuis un an du RSA, soit 380 euros par mois. Voulant quitter Aubusson "pour des raisons psychologiques", il vend sa maison et réside désormais dans le Berry, à une centaine de kilomètres de là.
"Ce n'est pas très facile à vivre", raconte-t-il, se disant "d'autant plus amer que sa lettre du 20 octobre au premier ministre, transmise au ministère de la Justice le 8 novembre, n'a selon lui jamais reçu de réponse, ce qu'il voit comme "du mépris".
Il évoquait dans ce courrier, "déprime, angoisse et anxiété" conjuguées à "la diminution de son train de vie", le tout engendrant "une fragilité morale et le développement récent d'une hypertension".
Il soulignait également "une discrimination" puisque la loi a prévu une indemnisation pour les avocats des juridictions de grande instance, et pas pour ceux d'instance, M. Le Bihan a demandé fin mars au tribunal administratif de trancher l'affaire, et de reconnaître "la responsabilité sans faute de l'Etat" dans ce qui lui arrive, et son préjudice financier et moral.
Il a calculé le premier à 28.744 euros jusqu'au 30 septembre 2010, et à 1.483 euros par mois entre cette date et celle où la justice tranchera, et le second à 50.000 euros.
M. Le Bihan, qui essaie actuellement de développer des projets dans l'événementiel, estime que la jurisprudence est en sa faveur. La justice administrative a déjà indemnisé un pharmacien privé de clientèle par la destruction des tours HLM du quartier, ou un restaurateur de montagne implanté près d'un télésiège fermé par les autorités locales.
http://limoges.ville.orange.fr/direct/i ... 1.mwl71o7g
Curieux retour des choses, en 1998, dans le premier mouvement des chômeurs, c'est avec lui que nous avions travaillé sur la revalorisation du RMI qui n'avait pas été augmenté depuis plusieurs années, alors que la loi de l'époque et les textes fondateurs prévoyaient deux revalorisations, une en janvier et une en juillet. Il avait soutenu, en tout cas, notre mouvement local!
En tout cas, même si les avocats s'y mettent, peut être que la lutte contre la stratégie du "choc économique" avancera un peu...
Re: Meme les avocats finissent au RSA
Eh ben... quelle histoire !
Il y a bien une transversalité de la précarité dans toute la société.
Plus les CSP+ seront touchées, plus on pourra caresser l'espoir que les choses se précipitent. Je délire peut-être, mais en général ce sont les classes moyennes qui jouent un rôle de catalyseur quand elles se soulèvent, entraînant avec elles les classes populaires.

Il y a bien une transversalité de la précarité dans toute la société.
Plus les CSP+ seront touchées, plus on pourra caresser l'espoir que les choses se précipitent. Je délire peut-être, mais en général ce sont les classes moyennes qui jouent un rôle de catalyseur quand elles se soulèvent, entraînant avec elles les classes populaires.
Re: Meme les avocats finissent au RSA
Je délire peut-être, mais en général ce sont les classes moyennes qui jouent un rôle de catalyseur quand elles se soulèvent, entraînant avec elles les classes populaires.
superuser
Ce que Marx appelle "L'avant garde du prolétariat". Le prolétariat ou plutot "Lumpen Proletariat" il est plutot apatique en ce moment, et son ideal revolutionnaire tourné vers la Marine.
Souhaitons effectivement que la classe moyenne puisse se reveler catalyseur!
(Et dire que je voulais me reinscrire en droit à la prochaine rentrée universitaire! Vu le nombre d'avocats vegetant en dessous du SMIC actuellement!)
Les seuls avocats actuellement nantis sont les avocats " d'Affaires" du gouvernement. Mais quelles affaires!
superuser
Ce que Marx appelle "L'avant garde du prolétariat". Le prolétariat ou plutot "Lumpen Proletariat" il est plutot apatique en ce moment, et son ideal revolutionnaire tourné vers la Marine.
Souhaitons effectivement que la classe moyenne puisse se reveler catalyseur!
(Et dire que je voulais me reinscrire en droit à la prochaine rentrée universitaire! Vu le nombre d'avocats vegetant en dessous du SMIC actuellement!)
Les seuls avocats actuellement nantis sont les avocats " d'Affaires" du gouvernement. Mais quelles affaires!

Re: Meme les avocats finissent au RSA
Petit aparté : quand je travaillais dans un cabinet d'avocats, une jeune avocate d'un cabinet voisin, m'avait -presque- traitée d'assistée comme tous les chômeurs, parce que "si moi je perds mon emploi je n'ai droit à rien", blabla...
Je lui ai rappelé qu'elle exerçait une profession libérale et que si elle trouvait la situation injuste, elle avait juste besoin de cotiser à des caisses privées. Je crois qu'elle n'y avait simplement pas pensé vu sa tête. Bien la peine d'être bac + xannées pour faire le perroquet des chaines de tv.
Je lui ai rappelé qu'elle exerçait une profession libérale et que si elle trouvait la situation injuste, elle avait juste besoin de cotiser à des caisses privées. Je crois qu'elle n'y avait simplement pas pensé vu sa tête. Bien la peine d'être bac + xannées pour faire le perroquet des chaines de tv.
Re: Meme les avocats finissent au RSA
es chômeurs, parce que "si moi je perds mon emploi je n'ai droit à rien", blabla...
(maguy)
Les commerçants et artisans et professions liberales peuvent prétendre au RSA (anciennement RMi) puisqu'il est versé à tout beneficiaire privé de ressources. C'est le principe fondateur, en attendant le revenu d'existence , quand viendra l'Age d'Or ( et que je ne serais plus de ce monde, ni mon fils et ses descendants) .
J'ai connu des commerçants ruinés, dans la Creuse justement qui percevait le RMi à l'epoque!
Pour le Chomage, c'est sur, tu as eu raison, Maguy, de leur rappeler de cotiser à des caisses privées.!
(maguy)
Les commerçants et artisans et professions liberales peuvent prétendre au RSA (anciennement RMi) puisqu'il est versé à tout beneficiaire privé de ressources. C'est le principe fondateur, en attendant le revenu d'existence , quand viendra l'Age d'Or ( et que je ne serais plus de ce monde, ni mon fils et ses descendants) .
J'ai connu des commerçants ruinés, dans la Creuse justement qui percevait le RMi à l'epoque!
Pour le Chomage, c'est sur, tu as eu raison, Maguy, de leur rappeler de cotiser à des caisses privées.!
Re: Meme les avocats finissent au RSA
quand viendra l'Age d'Or.

Oui c'est exactement celà : ... Quand on sera des veaux en Or.
Re: Meme les avocats finissent au RSA
C'est fondamental dans l'analyse des politiques et des évènements présents.Il y a bien une transversalité de la précarité dans toute la société.
Cela confirme aussi que ce ne sont pas les (des) individus, les (des) classes sociales, mais bien le système et ses procédures qui dégradent les relations humaines. et isolent les individus.
Bon. nous voilà avec un avocat au rSa maintenant ....
Tu crois qu'il va venir içi pour poser des questions ... ??? pas sûr, mais
Remarque bien, c'est franchement pas impossible ....
Entre la théorie et la pratique ... ... ....
.... .... Y'a des plans poubelles que tout le monde ne connait pas !

Re: Meme les avocats finissent au RSA
Excactement, quand les classes moyennes n'ont plus rien, alors on n'imagine même pas les classes populaires.ce sont les classes moyennes qui jouent un rôle de catalyseur quand elles se soulèvent, entraînant avec elles les classes populaires.