Les infirmières préfèrent la retraite
Les infirmières préfèrent la retraite
Plutôt partir tôt que gagner plus : la majorité des infirmières des hôpitaux publics préfèrent garder l'avantage d'une retraite avant 60 ans à la revalorisation salariale proposée par le gouvernement, ce qui va accroître encore plus la pénurie dont souffre cette profession.
Entre le 1er octobre et le 31 mars, ces 220.000 agents de la fonction publique hospitalière devaient choisir entre deux options. Conserver le droit à une retraite à 55 ans actuellement (57 ans en 2018 après la réforme des retraites), ou grimper de la catégorie B à A, avec un gain d'environ 300 euros en fin de carrière. Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), "une petite moitié [du personnel] a choisi de passer en A et une grosse moitié de rester en B".
http://www.europe1.fr/France/Les-infirm ... te-507521/
Entre le 1er octobre et le 31 mars, ces 220.000 agents de la fonction publique hospitalière devaient choisir entre deux options. Conserver le droit à une retraite à 55 ans actuellement (57 ans en 2018 après la réforme des retraites), ou grimper de la catégorie B à A, avec un gain d'environ 300 euros en fin de carrière. Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), "une petite moitié [du personnel] a choisi de passer en A et une grosse moitié de rester en B".
http://www.europe1.fr/France/Les-infirm ... te-507521/
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
J'ai une amie qui est une infirmière très dévouée, elle travaille théoriquement à 80% de temps par choix perso...dans la réalité, elle a un crédit de 600 heures supplémentaires qui ne lui seront jamais payées -y'a pas de budget-, quant à la récup'- y'a pas de budget non plus. Elle fait partie de celles qui préfèrent partir plus tôt, elle gagne environ 1800 euros net avec plus de 20 ans d'ancienneté et n'en peut plus d'être toujours fatiguée, usée avant l'heure.
Les cadres hospitaliers savent comment jouer de la conscience professionnelle de leur personnel. Et puis un jour, ils n'auront plus ni infirmière ni aide-soignante, ça va le faire comme chez les travailleurs sociaux, ils auront des commerciaux qui bosseront à la seule fin de rentabiliser les établissements de soins.
Les cadres hospitaliers savent comment jouer de la conscience professionnelle de leur personnel. Et puis un jour, ils n'auront plus ni infirmière ni aide-soignante, ça va le faire comme chez les travailleurs sociaux, ils auront des commerciaux qui bosseront à la seule fin de rentabiliser les établissements de soins.
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
Et oui !monique24 a écrit :dans la réalité, elle a un crédit de 600 heures supplémentaires qui ne lui seront jamais payées -y'a pas de budget-, quant à la récup'- y'a pas de budget non plus.

Quel employeur oserait obliger ses salariés à faire des millions d'heures supplémentaires sans jamais les payer ? Quel chef d'entreprise oserait leur faire accumuler des millions de journées de RTT sans qu'ils puissent jamais les récupérer ? Pourtant cette énormité existe et ce patron véreux, c'est l'Etat :
http://www.actuchomage.org/200801093340 ... ro-un.html
Fin 2007, l'Etat devait près de 25 millions d'heures supplémentaires et 3,5 millions de journées de RTT bloquées dans des "comptes épargne-temps" à son personnel hospitalier. Soit 32.000 emplois équivalent temps plein.
Dans la police, il devait quelque 5 millions d'heures supplémentaires ainsi qu'un stock de 12 millions de journées de RTT à ses forces de l'ordre.
On comprend qu'avec un patron pareil, on n'ait plus envie de faire du zèle !
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
L'Etat est un patron véreux, et un mauvais payeur. J'ai une amie qui a corrigé des copies de BTS au printemps 2010 ; elle n'a pas encore été payée pour ce travail.
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
mon épouse a pris sa retraite en décembre après 38 ans de service et elle ne le regrette pas car c'est vraiment la galère dans les hôpitaux 

Re: Les infirmières préfèrent la retraite
Elle l'a bien mérité Lucho, j'espère que tu la chouchoutes
Horaires à rallonges, décalés, mal payées, souvent méprisées par les médecins, situations souvent humainement difficiles à supporter...

Horaires à rallonges, décalés, mal payées, souvent méprisées par les médecins, situations souvent humainement difficiles à supporter...
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
Quand j'ai quitté la fonction publique hospitaliere en 1993, à la naissance de mon fils, c'etait dejà le sous effectif permanent et les jours de recuperation , impossible à recuperer ou alors dans des conditions kafkaienne!A l'epoque, au 4 ° echelon, je gagnais à peine 1100 € (7500 FR de l'epoque)et en surajoutant des primes de nuit , de week-end , des jours feriés etc....monique24 a écrit :J'ai une amie qui est une infirmière très dévouée, elle travaille théoriquement à 80% de temps par choix perso...dans la réalité, elle a un crédit de 600 heures supplémentaires qui ne lui seront jamais payées -y'a pas de budget-, quant à la récup'- y'a pas de budget non plus. Elle fait partie de celles qui préfèrent partir plus tôt, elle gagne environ 1800 euros net avec plus de 20 ans d'ancienneté et n'en peut plus d'être toujours fatiguée, usée avant l'heure.
Les cadres hospitaliers savent comment jouer de la conscience professionnelle de leur personnel. Et puis un jour, ils n'auront plus ni infirmière ni aide-soignante, ça va le faire comme chez les travailleurs sociaux, ils auront des commerciaux qui bosseront à la seule fin de rentabiliser les établissements de soins.
Si les infirmières qui ont des enfants, et une vie de famille finissent aussi par demissionner , c'est du bien sur aux horaires incompatibles avec la vie de famille , mais aussi pour les conditions salariales!
Calculez: vous enlevez les frais de nounous ( en province, tous les hopitaux n'ont pas une crèche pour le personnel!) et, à conditions d'avoir une nounou qui accepte que vous recuperiez votre marmot à 23 h le soir , ou que vous la derangiez en plein dimanche midi pour le poser avant d'aller à l'hopital! Sans comptez les jours, où vous etes rappellez sur vos congés , ou en pleine nuit ( vers 22H) parce qu'il y a personne à la relève!Sans comptez non plus qu'avec un salaire de misère, il est clair qu'en region parisienne et dans certaines metropoles , vous n'avez pas de logement et vous vous logez en foyer!
Resultats, le stress à l'hopital , les medecins toujours en train de "gueuler" sur les infirmières, la surveillante acariatre.......
Et les kilomètres en essence , c'est tarrifer aussi ( et à mon epoque l'essence n'etait pas à 2 € le litre)et avec le regroupement des hopitaux et la fermeture des hopitaux de proximité, les filles vont elles accepter de faire 150 km en pleine nuit, l'hiver sous la neige à 22H le soir.....pour quelques Kopecs sous payés.
Je n'ai jamais regrettéé ma demission, meme si les minimas sociaux , ce n'est pas le Perou!
J'etais là,, au moins quand mon fils rentrait de l'ecole, et le dimanche je pouvais l'accompagner aux matchs de Baskett....
La durée de vie de service d'une jeune diplomée est en moyenne de 10 ans! Ce qui explique surement le Turn Over et le recrutement permanent....
(Après, pas suffisamment masochiste, j'ai choisi le Social

Juste un rajout, pour signaler que quelque soit les gouvernements en place, cela leur plairait bien de revenir aux temps des "bonnes soeurs missionnaires" nouries et logées. Parce qu'entre un "Miterrand" socialiste qui envoie les CRS taper sur les infirmières revendiquant des effectifs et un meilleur salaire et NS prèts à "supprimer" personnel et malades qui coutent trop chers, bientot les gens reviendront au temps du rebouteux du village.....
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
Moi aussi j'ai du faire le "choix" à une époque de rester à la maison pour m'occuper de mon fiston, impossible de (mal) payer une nounou avec les salaires. Dire qu'en plus, j'avais repris mes études pour entre autres, trouver une meilleure situation
Pour en revenir au personnel de la santé, j'imagine qu'il en est de même que pour les travailleurs sociaux. Ils nous bradent pour obtenir des "agréments" et autres contrats juteux. C'est le directeur qui propose le personnel le plus docile, le plus mal payé qui emporte le bout de gras. Il est évident que ce sont les gens qui ont un minimum de vocation et de conscience pro. qui trinquent durement. Il me semble aussi que dans la santé et le social, les arrêts maladie prolifèrent de manière exponentielle, ce qui n'est guère étonnant, c'est le dernier rempart qui évite certainement la camisole à beaucoup.
Mais ... moi, ça me fait bouillir! Pour ma part, je trouve que tous ces métiers santé-social-éducation, des plus humbles au plus prestigieux, sont des métiers extraordinaires et réellement utiles. Je me désole de les voir si mal défendus, et que les rares qui osent dire stop au nom de l'amour de leur métier, soient ensuite lourdement stigmatisés.


Pour en revenir au personnel de la santé, j'imagine qu'il en est de même que pour les travailleurs sociaux. Ils nous bradent pour obtenir des "agréments" et autres contrats juteux. C'est le directeur qui propose le personnel le plus docile, le plus mal payé qui emporte le bout de gras. Il est évident que ce sont les gens qui ont un minimum de vocation et de conscience pro. qui trinquent durement. Il me semble aussi que dans la santé et le social, les arrêts maladie prolifèrent de manière exponentielle, ce qui n'est guère étonnant, c'est le dernier rempart qui évite certainement la camisole à beaucoup.
Mais ... moi, ça me fait bouillir! Pour ma part, je trouve que tous ces métiers santé-social-éducation, des plus humbles au plus prestigieux, sont des métiers extraordinaires et réellement utiles. Je me désole de les voir si mal défendus, et que les rares qui osent dire stop au nom de l'amour de leur métier, soient ensuite lourdement stigmatisés.
Re: Les infirmières préfèrent la retraite
Il semble que ce soit bien pire dans les structures privées qu'à l'hôpital public.
C'est en tous cas ce que me raconte une amie infirmière qui a fait toute sa carrière à l'hôpital, et au moment de la retraite, se sentant en forme, a continué dans le privé à temps partiel.
Elle a 67 ans maintenant, et ne travaille plus, cela date donc de 3 ou 4 ans et avant.
En particulier, elle a pu comparer les conditions de travail et sa conclusion c'est que le public, même si c'est mal géré, c'est moins stressant. Elle pointe aussi le fait que le personnel est souvent sous qualifié dans certaines cliniques: les aide soignantes font des actes qui ne relèvent pas de leur qualification - et elle m'a raconté des trucs qui font froid dans le dos !
Enfin, comme sa carrière l'a promené un peu partout, y compris à l'étranger, il est évident que les différences sont énormes d'un hôpital à l'autre, ou d'une clinique chic à une maison de retraite .... C'est pas pareil partout, et parfois l'hôpital c'est très bien: ça dépend énormément des responsables locaux!
C'est en tous cas ce que me raconte une amie infirmière qui a fait toute sa carrière à l'hôpital, et au moment de la retraite, se sentant en forme, a continué dans le privé à temps partiel.
Elle a 67 ans maintenant, et ne travaille plus, cela date donc de 3 ou 4 ans et avant.
En particulier, elle a pu comparer les conditions de travail et sa conclusion c'est que le public, même si c'est mal géré, c'est moins stressant. Elle pointe aussi le fait que le personnel est souvent sous qualifié dans certaines cliniques: les aide soignantes font des actes qui ne relèvent pas de leur qualification - et elle m'a raconté des trucs qui font froid dans le dos !
Enfin, comme sa carrière l'a promené un peu partout, y compris à l'étranger, il est évident que les différences sont énormes d'un hôpital à l'autre, ou d'une clinique chic à une maison de retraite .... C'est pas pareil partout, et parfois l'hôpital c'est très bien: ça dépend énormément des responsables locaux!