La convention Unedic 2011

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superuser
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Le compte-rendu de la CGT-Chômeurs

Message par superuser »

Une délégation de privés d’emploi d’Ile de France a déposé au siège du MEDEF, lieu des négociations, une pétition de plus de 8.000 signatures sur les fins de droits et ont demandé à être reçus par une délégation patronale. La délégation chômeurs n’a pas été reçue, mais les pétitions ont bien été déposées.

Chantage et mépris

La journée de négociation a débuté à 16h40.

BERNASCONI, le responsable de la délégation patronale, nous annonce que le patronat est prêt à discuter sur certains points lors de ces négociations et sur d’autres points dans un groupe de travail politique qui serait mis en place après les négociations, à condition que les organisations syndicales acceptent le principe d’une baisse des cotisations patronales. Il nous explique que ce sera du «donnant-donnant»...

Deux documents nous ont été remis :

• Un, sur une baisse des cotisations à effet au 1er janvier ou au 1er juillet de chaque année si, au cours des deux semestres qui précèdent le résultat d’exploitation de chacun de ces semestres, le régime est excédentaire d’au moins 500 millions d’euros.
• Un second : un tableau sur ce que le patronat veut bien discuter pendant cette négociation ou lors d’un groupe de travail après la négociation.

Ce que veut aborder le patronat pendant la négociation :

1) Activités réduites : suppression de la limitation de 15 mois de la durée de prise en charge.
2) Cumul d’une allocation chômage et d’une pension d’invalidité de 2° et 3° catégorie.
3) Suppression du délai de carence de 91 jours en cas de démission.
4) Report des bornes d’âge de 50 à 52 ans et 61 à 62 ans pour les seniors.

Après un tour de table, des organisations syndicales qui, à l’unanimité, s’opposent à une baisse des cotisations et demandent une nouvelle fois que soient abordés les points qu’elles ont présentés dès la première journée de négociation. Réponse du patronat : suspensions de séance !

La suspension a débuté à 17h30 et s’est terminée à 18h50 ;

A son retour, le patronat nous a ré-expliqué que les discussions étaient soumises à l’approbation du principe d’une baisse des cotisations.

Après un nouveau tour de table des organisations syndicales qui s’indignent de la façon dont le patronat traite les demandeurs d’emploi, Monsieur BERNASCONI clôt la séance à 19h10.

Prochaine réunion le 10 mars prochain....

Au bout de cette troisième réunion de négociations, pas une seule minute n’a été consacrée aux demandeurs d’emploi. Le patronat joue la montre et agite le chiffon rouge de la baisse des cotisations en préalable à toutes discussions. C’est scandaleux !

Circulez, il n’y a rien à voir !
Fraternellement,
Jean François KIEFER
Secrétaire général du Comité national des privés d'emploi, membre de la délégation CGT aux négociations sur l’assurance chômage

:twisted:
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Unedic : le pari perdu du Medef

Message par superuser »

Par Marc Landré le 5 mars 2011 | 17h11

La renégociation de la convention d'assurance chômage a tourné au vinaigre jeudi soir. Alors que tout le monde pensait qu'on allait droit vers une reconduction quasi à l'identique des règles d'indemnisation actuelles (filière unique, ouverture de droits dès 4 mois d'affiliation...), les débats se sont crispés autour d'un point non négligeable : la réécriture de l'article prévoyant une baisse automatique des cotisations salariales et patronales dès que l'Unedic atteint un résultat d'exploitation semestriel de 500 millions d'euros. Compte tenu de la situation financière du régime d'assurance chômage (11 milliards de déficit cumulé à fin 2011 et 7 milliards à fin 2014), les syndicats veulent conditionner la baisse des cotisations à un second critère lié à l'apurement de la dette. Le patronat avait donné son accord de principe il y a quatre semaines, mais a fait volte face jeudi en proposant que la baisse des cotisations survienne après deux semestres de bons résultats au lieu d'un seul, au prétexte que tout critère lié à la dette la repousserait "aux calendes grecques". D'où le blocage...

Voilà pour le rappel des faits, place à l'analyse. Toute la question est de savoir pourquoi le patronat a changé de position, quitte à braquer les syndicats qui avaient accepté de repousser à plus tard les sujets qui fâchent (droits rechargeables, dégressivité des allocations, sur-cotisation des contrats précaires...). Il y a deux réponses. La première dit que toute négociation, notamment d'assurance chômage, doit se tendre et c'est ce qu'il s'est passé lors de la dernière séance de discussion. Ça fait partie du folklore, du jeu de rôle inhérent au dialogue social. Donc rien de grave, tout rentrera dans l'ordre lors de la réunion du 10 mars ou celle d'après, car il y en aura peut-être après vu que les négociateurs (à l'exception de la CGT) ont dans le secret prorogé de deux mois supplémentaires, jusqu'à fin mai, l'actuelle convention. Ils disposent donc de 15 jours ou trois semaines de plus — en tenant compte des délais techniques de validation d'un accord national interprofessionnel — pour se mettre d'accord.

La seconde est beaucoup plus subtile. Le Medef, qui subit depuis quelques temps de fortes pressions de sa base pour obtenir une baisse des cotisations et revenir sur les modalités de cette convention qui a coûté très cher pendant la crise et creusé un peu plus les déficits de l'Unedic, est persuadé que la CFDT, qui avait été la seule centrale syndicale à parapher le dernier accord, ne prendra pas le risque de créer le chaos à l'assurance chômage en ne signant pas ce texte. Car s'il n'y a pas d'accord, c'est l'État qui reprendra la main et la gestion de l'indemnisation des chômeurs, et ce serait la fin du paritarisme dans le régime d'assurance chômage. Ce dont personne ne veut, et surtout pas la CFDT qui préside actuellement l'Unedic et s'est tant exposée en signant seule — contre tous — la dernière convention. D'où la tentation du Medef de passer en force en supposant que la CFDT finira, malgré ses cris d'orfraies, par rentrer dans le rang afin d'éviter que l'Unedic ne tombe dans l'escarcelle de l'État.

Bien que séduisante, cette stratégie du quitte ou double est vouée à l'échec. Pour au moins trois raisons.

Primo, elle n'est pas partagée par l'ensemble du patronat. Cette proposition de 2 semestres consécutifs n'a pas été débattue au sein de la délégation patronale avant d'être présentée aux syndicats. Certains membres l'ont même découverte lors de la réunion ! D'après mes informations, elle émanerait de la technostructure du Medef — à qui on a fixé l'objectif de parvenir à une baisse des cotisations lors de la prochaine convention — et ne serait pas partagée par le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi, qui ne peut évidemment pas le reconnaitre publiquement.

Secundo, il n'est pas certain que la CFDT accepte de se sacrifier pour sauver l'Unedic. Laurent Berger, son "Monsieur Emploi" et le chef de file de cette négociation, a été on ne peut plus clair jeudi devant les journalistes, et il l'a été encore plus lors des entretiens que j'ai eus avec lui depuis. Jamais la CFDT ne cédera à ce chantage même si elle tient au paritarisme. C'est une question de principe, voire d'honneur. Comme me le faisait remarquer vendredi soir un observateur avisé, "il ne faut pas surestimer la capacité de signer de la CFDT". Pour Laurent Berger, le patronat a tenté un coup de bluff, s'est planté et doit revenir à la raison.

Tertio, une signature de la CFDT ne suffirait pas. Pour être valable, un accord doit non seulement recueillir la signature d'au moins une centrale mais également ne pas voir une majorité d'autres s'y opposer. Or, il y a une forte probabilité que cette majorité — qui avait failli être réunie en 2009 lors de la dernière négociation, la CFE-CGC ayant sous la pression décidé au dernier moment de ne pas s'y opposer — se constitue. La CGT et FO, pour des raisons différentes, feront à coup sur valoir leur droit d'opposition. Tout comme la CFTC qui a fortement durci ses positions et sa ligne en trois ans. On aurait alors au moins 3 syndicats pour s'opposer à cette convention. On se demande dans ce cas ce qui pourrait pousser la CFDT, à supposer d'ailleurs qu'elle en ait envie, de signer... Le coût politique de se faire taper par les autres serait trop important.

Conclusion, le Medef a joué, perdu et va devoir revoir sa copie. Tant les syndicats, que l'État et même certains de ses mandants le souhaitent et le lui demandent. De nouvelles formulations sont à l'étude. Mais aucun arbitrage, par Laurence Parisot, n'a été rendu. Si le Medef a gagné une chose, c'est d'avoir réussi à renforcer l'unité syndicale, pourtant fragile. Rendez-vous jeudi 10 pour ce qui est toujours aujourd'hui la dernière séance de renégociation de la convention d'assurance chômage...

Nota Bene : derrière le mot "assurance chômage", il y a 2,7 millions de chômeurs indemnisés et 27 milliards d'euros d'allocation distribuées tous les ans.

http://blog.lefigaro.fr/social/2011/03/ ... medef.html
superuser
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Re: La convention Unedic 2011

Message par superuser »

Marc Landré a certainement vu juste : le Medef a annulé la réunion d'aujourd'hui.
patrice-merignac

Re: La convention Unedic 2011

Message par patrice-merignac »

se poser la question sur le report nullement étonnant lorsque approche les élections cantonales mais il est certain qu'après celle ci cela s'accélérer bien entendu au détriment des exclus du monde du travail.

enfin mme parissot devrait peut être réfléchir a deux fois au vu des 80 milliards d'€ de bénéfices fait par les entreprises du cac 40 en 2010 etqu'elle représente.

la misère se partage pour cette chère dame pas la richesse et de moins en moins l'emploi.
superuser
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Re: La convention Unedic 2011

Message par superuser »

La prochaine séance de négociations aura lieu le vendredi 25 mars à 9h30 au siège du Medef.
superuser
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Parisot persiste et signe

Message par superuser »

Assurance chômage : Parisot s'affiche inflexible sur la baisse des cotisations

Le patronat ne reculera pas, dans les négociations en cours avec les syndicats, sur son exigence de voir les cotisations à l'assurance chômage baisser si les comptes du régime d'indemnisation continuent de s'améliorer, a déclaré mardi la présidente du Medef Laurence Parisot. Au cours de sa conférence de presse mensuelle, Mme Parisot a aussi exclu toute augmentation des cotisations pour les retraites complémentaires (régimes Arrco et Agirc). "Nous n'accepterons pas d'augmentation des cotisations des employeurs et des cotisations des salariés", a-t-elle dit.

La dirigeante patronale a justifié ces positions par "la dégradation de la compétitivité par le coût du travail", l'écart s'étant accru de "10%" au détriment de la France par rapport à l'Allemagne de 2000 à 2010, a-t-elle souligné en citant des statistiques de l'Insee. [CE QUI EST TOTALEMENT FAUX !] Selon elle, "nous sommes dans un modèle perdant-perdant" qui "contribue à aggraver nos déficits publics et sociaux".

Concernant l'assurance chômage (Unedic), "il est essentiel d'acter d'une manière claire, non ambiguë, que dès qu'il y a deux semestres consécutifs d'excédents, nous devons déclencher une baisse des cotisations pour les employeurs et les salariés". Le niveau d'excédent semestriel pour déclencher une telle baisse doit être de 500 millions d'euros au moins, a-t-elle confirmé.

Selon elle, réduire les cotisations est "un objectif possible d'ici deux, trois ans au maximum". "C'est une course. Nous ne pouvons pas aller au pas de sénateur (...), il y a urgence", a-t-elle insisté.

La présidente du Medef a mis en avant la forte réactivité des comptes de l'Unedic à l'amélioration de l'emploi, le déficit étant revenu de 13 milliards (décembre 2005) à 5 (décembre 2008), avant la crise des subprimes. Or, aujourd'hui, "nous voyons des signes tout à fait encourageants sur le front de l'emploi", a-t-elle argué. Pour Mme Parisot, si l'excédent est continu sur un an, "cela signifie que le comblement du déficit cumulé (11 milliards d'euros prévus fin 2011, NDLR) est à portée de main".

Elle a insisté sur le fait qu'une réduction des cotisations n'entamerait pas les droits des chômeurs. "Nous gardons le niveau de protection" prévu par l'accord de 2009, a-t-elle dit.

Pour diminuer les déficits des régimes de retraite complémentaire, sur lesquels les acteurs sociaux négocient aussi actuellement, il faut "déplacer les deux bornes d'âge à 62 et 67 ans", au lieu de 60 et 65 ans actuellement, a d'autre part affirmé Mme Parisot. Ces retraites seraient donc versées à partir de 62 ans, pour les bénéficiaires de la retraite à taux plein à l'âge légal, et à 67 ans pour les autres.

Mme Parisot s'est félicité de ce que, dans le "pacte pour l'euro" dont les principes ont été adoptés au sommet de la zone euro le week-end dernier à Bruxelles, il soit "écrit noir sur blanc que les régimes de retraite doivent évoluer en fonction de l'évolution démographique et de l'espérance de vie".

Par ailleurs, la présidente du Medef a estimé qu'on pouvait "faire plus pour les salariés" dans le domaine du partage des profits des entreprises et qu'il fallait pour cela "revenir sur le forfait social" taxant les employeurs sur la participation et l'intéressement versés et dont le taux, a-t-elle rappelé, est passé de 2% à 6% de 2009 à 2011.

Elle s'est insurgée contre "les injonctions contradictoires sans cesse adressées aux entreprises et aux salariés", allusion indirecte aux exhortations du président Nicolas Sarkozy pour un partage plus équitable de la valeur ajoutée.

http://www.lepoint.fr/bourse/assurance- ... 598_81.php
superuser
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Re: La convention Unedic 2011

Message par superuser »

Assurance chômage : la dernière séance de négociation en direct

http://blog.lefigaro.fr/social/2011/03/ ... niere.html

(Il faut lire à l'envers, du bas en haut de l'article, pour garder l'ordre chronologique.)
tristesir

Re: La convention Unedic 2011

Message par tristesir »

Extrait:
Au final, le projet d'accord entérine qu'une baisse des cotisations salariales et patronales interviendra dès lors que le régime d'assurance chômage connaitra deux semestres consécutifs d'excédents supérieurs à 500 millions (contre un dans l'actuelle convention) et que son niveau de déficit cumulé sera « égal ou inférieur à l'équivalent de 1,5 mois de contributions ». Soit un niveau de dette de 4 milliards, ce qui renvoie une baisse des cotisations - qui ne pourra pas être supérieure à 0,4 point par an - au plus tôt à fin 2015. « Cela fera deux milliards d'euros en moins pour les chômeurs », déplore Maurad Rahbi qui voit ainsi « actée » la principale revendication patronale dans cette négociation. Cet article de la convention « restera vigueur jusqu'au 31 décembre 2016 », contrairement aux autres qui pourront être rediscutés lors de la prochaine renégociation, trois ans plus tôt."
maguy

Re: La convention Unedic 2011

Message par maguy »

Quelques modifications, mais des attentes d'indemnisations record
Quelques modifications concernant :

* les saisonniers - le coefficient réducteur servant au calcul des allocations chômage est supprimé
* le montant de la pension d'invalidité 2e et 3e catégorie se cumule avec les allocations de chômage dans les mêmes conditions que celles prévues pour le cumul d'une pension d'invalidité avec le salaire.
* baisse des taux de cotisations employeurs et salariés si les résultats d'exploitation des 2 semestres précédant la décision sont excédentaires d'au moins 500 millions d'euros et que le niveau d'endettement du régime est, au plus, égal à 1,5 mois de contributions. La réduction de taux des contributions ne pourra pas, sur une année donnée, minorer de plus de 0,4 point le taux global. ( disposition applicable jusqu'au 31 décembre 2016.)
article complet et source
conundrum

Re: La convention Unedic 2011

Message par conundrum »

Patronat et syndicats veulent un service aux chômeurs mieux profilé
C'est aujourd'hui que va se sceller symboliquement le retour de Force ouvrière dans la majorité de gestion de l'Unedic. Les partenaires sociaux se retrouvent en effet cet après-midi pour parapher la nouvelle convention d'assurancechômage. Ils en profiteront pour travailler à une lettre conjointe à destination du ministre du Travail, Xavier Bertrand. Objet de ce courrier : poser leurs exigences sur le fonctionnement du service public de l'emploi en amont de l'ouverture, dans les prochaines semaines, de la négociation de la nouvelle convention tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi, celle en cours arrivant à son terme le 31 décembre. Leur idée : demander à ce que l'offre de service soit diversifiée selon le profil des chômeurs ; aller en quelque sorte du prêt-à-porter vers le sur-mesure. La discussion était prévue depuis plus d'une semaine mais Xavier Bertrand a pris de vitesse les partenaires sociaux ce week-end en annonçant ses propres priorités.
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... rofile.htm
maguy

Portage salarial : IGAS retoque l'accord de juin 2010

Message par maguy »

Extrait :
Chargée de rédiger un rapport pour le Ministère du Travail, l’Inspection générale des affaires sociales a émis, le 4 octobre, un avis négatif à l’extension de cet accord. Stéphane Lardy, secrétaire confédéral chargé du secteur emploi-chômage, s’est déclaré « très satisfait et très peu étonné » d’une décision qui abonde dans le sens de ce que FO n’a eu de cesse de dénoncer durant de longs mois de négociations : « le manque de clarté d’un texte censé pourtant organiser une activité déjà bien opaque et évoluant dans un vide juridique et conventionnel ». L’IGAS rejette en outre la « restriction » consistant à limiter le portage salarial aux seuls cadres. Elle y voit une contradiction avec la jurisprudence de la Cour de Cassation, stipulée par deux arrêts du 8 juin 2011, pour laquelle « la seule catégorie professionnelle ne peut justifier une différence de traitement entre salariés ». Ce dont se félicite également FO Cadres.
article complet sur Miroir Social
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