L'ARME DE RADIATION MASSIVE
L'ARME DE RADIATION MASSIVE
J’ai enfin eu cette réunion sur le nouveau dispositif de « profilage « des demandeurs d’emploi, nommé pudiquement parcours, et comme promis je vous en fait part
Je vais essayer d’être clair et succin. Je n’ai pas pu avoir encore tous les éléments, mais déjà ça fait peur.
Déjà le principe est clairement énoncé : « ACCELERER LE RETOUR A L’EMPLOI »
Dans un premier temps, toutes personnes s’inscrivant à l’Assedic (primo demandeurs et demandeurs ayant eut une interruption d’inscription supérieure à 6mois), passeront dans une « moulinette électronique » qui déterminera le risque de chômage de longue durée, au travers de 18 variables (Nationales et locales)
5 variables individuelles :
-Age
-Sexe
-Nationalité
-Situation de famille
4 variables d’inscription
-Catégorie d’inscription
-Motif
-Type de contrat recherché
-Métier recherché
9 variables de droit
Je n’ai pas pu tout noter, mais ça tourne autour de l’indemnisation (J’aurais bientôt les éléments)
Le tout, mixé de la composante emploi (métier porteur, métier en tension) déterminera un type de parcours
PARCOURS ACCELERE
J1 inscription ASSEDIC
J+5 inscription ANPE
J+15 Entretien téléphonique ASSEDIC
M+1, M+2 et M+3 Convocation de l’ASSEDIC pour contrôle de recherche d’emploi
Pendant ces trois mois, 4 à 5 contacts obligatoires avec l’ANPE (Offres, ateliers…)
Si pas d’emploi à M+4, intégrations directes au suivi mensuel personnalisé.
* A noter que seul les DE indemnisés ont la faveur de ce traitement
PARCOURS RECHERCHE ACTIVE
J1 Inscription ASSEDIC
J+8 Inscription ANPE
M+3 intégration au suivi mensuel personnalisé
M+8 et M+14 Contrôle de recherche d’emploi par l’ASSEDIC (Effectués sur un panel donc les critères sont restés mystérieux)
PARCOURS ACCOMPAGNE
J1 Inscription ASSEDIC
J+8 Inscription ANPE
Accompagnement interne, co-traité ou sous-traité quasi imposé
M+3 intégration au suivi mensuel personnalisé
PARCOURS ACCOMPAGNEMENT LONGUE DUREE (Personnes en difficulté sociale)
Sous traité par l’UNEDIC à des Boites privées, l’appel d’offre a déjà eu lieu.
Plus un dernier PARCOURS réservé aux créateurs d’entreprise. (Je n’ai eu aucune info sur ce dernier parcours)
Si je n'ai pas été clair (c'est tout frais) n'hésitez pas à me demander des éclairssissements
Je vais essayer d’être clair et succin. Je n’ai pas pu avoir encore tous les éléments, mais déjà ça fait peur.
Déjà le principe est clairement énoncé : « ACCELERER LE RETOUR A L’EMPLOI »
Dans un premier temps, toutes personnes s’inscrivant à l’Assedic (primo demandeurs et demandeurs ayant eut une interruption d’inscription supérieure à 6mois), passeront dans une « moulinette électronique » qui déterminera le risque de chômage de longue durée, au travers de 18 variables (Nationales et locales)
5 variables individuelles :
-Age
-Sexe
-Nationalité
-Situation de famille
4 variables d’inscription
-Catégorie d’inscription
-Motif
-Type de contrat recherché
-Métier recherché
9 variables de droit
Je n’ai pas pu tout noter, mais ça tourne autour de l’indemnisation (J’aurais bientôt les éléments)
Le tout, mixé de la composante emploi (métier porteur, métier en tension) déterminera un type de parcours
PARCOURS ACCELERE
J1 inscription ASSEDIC
J+5 inscription ANPE
J+15 Entretien téléphonique ASSEDIC
M+1, M+2 et M+3 Convocation de l’ASSEDIC pour contrôle de recherche d’emploi
Pendant ces trois mois, 4 à 5 contacts obligatoires avec l’ANPE (Offres, ateliers…)
Si pas d’emploi à M+4, intégrations directes au suivi mensuel personnalisé.
* A noter que seul les DE indemnisés ont la faveur de ce traitement
PARCOURS RECHERCHE ACTIVE
J1 Inscription ASSEDIC
J+8 Inscription ANPE
M+3 intégration au suivi mensuel personnalisé
M+8 et M+14 Contrôle de recherche d’emploi par l’ASSEDIC (Effectués sur un panel donc les critères sont restés mystérieux)
PARCOURS ACCOMPAGNE
J1 Inscription ASSEDIC
J+8 Inscription ANPE
Accompagnement interne, co-traité ou sous-traité quasi imposé
M+3 intégration au suivi mensuel personnalisé
PARCOURS ACCOMPAGNEMENT LONGUE DUREE (Personnes en difficulté sociale)
Sous traité par l’UNEDIC à des Boites privées, l’appel d’offre a déjà eu lieu.
Plus un dernier PARCOURS réservé aux créateurs d’entreprise. (Je n’ai eu aucune info sur ce dernier parcours)
Si je n'ai pas été clair (c'est tout frais) n'hésitez pas à me demander des éclairssissements
Bonsoir,
En effet, cela ressemble de plus en plus à un parcours du combattant pour réussir à travailler.
Je voulais juste souligner qu'ayant eu comme projet de créer mon entreprise il y a quelques temps, je me suis heurté comme beaucoup à un manque d'information à tous les niveaux.
A tel point qu'à un moment, j'ai voulu baisser les bras avant même d'avoir étudié la chose.
Sur les conseils d'un conseiller ANPE, je suis allé voir une association en relation avec l'ANPE qui se nomme ALACA. J'ai trouvé chez eux tout le soutien qu'un jeune créateur peut avoir besoin quand il ne sait pas par ou il faut commencer.
Grâce à eux, j'ai pu aller jusqu'au bout de l'étude de projet, j'ai réalisé un prévisionnel.
Ce n'est qu'ensuite que j'ai baissé les bras...
Ce que je veux dire, c'est que si c'est ce genre de suivi que votre ANPE propose, alors il ne faut pas refuser si vous êtes créateur.
De tous les organismes que j'ai vu ou contacter, aucun n'a été aussi clair, précis et à jour.
David
En effet, cela ressemble de plus en plus à un parcours du combattant pour réussir à travailler.
Je voulais juste souligner qu'ayant eu comme projet de créer mon entreprise il y a quelques temps, je me suis heurté comme beaucoup à un manque d'information à tous les niveaux.
A tel point qu'à un moment, j'ai voulu baisser les bras avant même d'avoir étudié la chose.
Sur les conseils d'un conseiller ANPE, je suis allé voir une association en relation avec l'ANPE qui se nomme ALACA. J'ai trouvé chez eux tout le soutien qu'un jeune créateur peut avoir besoin quand il ne sait pas par ou il faut commencer.
Grâce à eux, j'ai pu aller jusqu'au bout de l'étude de projet, j'ai réalisé un prévisionnel.
Ce n'est qu'ensuite que j'ai baissé les bras...
Ce que je veux dire, c'est que si c'est ce genre de suivi que votre ANPE propose, alors il ne faut pas refuser si vous êtes créateur.
De tous les organismes que j'ai vu ou contacter, aucun n'a été aussi clair, précis et à jour.
David
Bonjour,
Je suppose qu'il faut reclasser d'abord ceux qui coûtent cher à l'anpe ..... ?
donc les smicards ! ... vont encore passer à la trappe ! ....
Remplacés par les "accompagnés-suivis-mensuellement" qui vont raffler les contrats aidés .... au smic ....
Le plan pour l'emploi ?
c'est une planche de salut qui ressemble fort
à un tobogan.
dblosse, moi aussi j'ai fait une formation création d'entreprise ... qui a été très enrichissante et m'a permis de rebondir.
Aprés avoir bien observé et analysé la situation ...
j'ai choisi ...formateur ...
J'attends avec impatience car je renifle déjà un sale truc ...9 variables de droit
Je n’ai pas pu tout noter, mais ça tourne autour de l’indemnisation (J’aurais bientôt les éléments)
Je suppose qu'il faut reclasser d'abord ceux qui coûtent cher à l'anpe ..... ?
donc les smicards ! ... vont encore passer à la trappe ! ....
Remplacés par les "accompagnés-suivis-mensuellement" qui vont raffler les contrats aidés .... au smic ....
Le plan pour l'emploi ?
c'est une planche de salut qui ressemble fort
à un tobogan.
dblosse, moi aussi j'ai fait une formation création d'entreprise ... qui a été très enrichissante et m'a permis de rebondir.
Aprés avoir bien observé et analysé la situation ...
j'ai choisi ...formateur ...
En complémént de mon info un article paru ce week end dans Libé:
Près de 100 000 chômeurs passent au privé. Hier, l'Unedic a désigné les 17 cabinets privés de reclassement qui accompagneront 92 000 demandeurs d'emploi ces deux prochaines années. En février 2005, des expérimentations ont été lancées par l'Unedic, qui gère les comptes de l'assurance chômage : le suivi de 7 000 chômeurs a été confié, non plus à l'ANPE, mais à des organismes privés. En mai dernier, l'Unedic en a dressé un bilan selon elle très satisfaisant (lire ci-dessous). Et décidé d'élargir l'expérience. Un second appel d'offre devrait être lancé pour confier au privé le suivi des bénéficiaires d'une convention de reclassement personnalisé (CRP) (1). Ces cabinets privés (tels que Ingeus, Adecco...) offrent un accompagnement renforcé : un conseiller pour 40 demandeurs d'emploi (contre 1 agent ANPE pour 130 demandeurs). Et ils sont payés au résultat, par chômeur reclassé : un tiers de la somme leur est versé au départ, et le reste en fonction de la durabilité de l'emploi trouvé
Carole Tuchszirer, économiste à l'Ires (Institut de recherche économique et sociale), nuance l'efficacité du recours au privé.
Pourquoi l'Unedic tient-elle tant à recourir au privé pour le placement des chômeurs ?
Ce sont les pouvoirs publics qui ont pris l'initiative d'ouvrir le marché de l'emploi au privé. L'Unedic s'est engouffré dans la possibilité que lui a offerte la loi de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo. La raison qu'elle met en avant est financière : le privé serait plus efficace et lui épargnerait donc de verser des indemnités aux chômeurs. Ce n'est pas la seule raison : on est bien dans une logique en partie idéologique d'ouverture du marché du travail à la concurrence. Celle-ci n'est pas nouvelle : en 2000, l'Unedic avait déjà tenté de confier la mise en place du Pare (2) au privé. L'initiative n'avait pas eu de suite. D'autre part, l'ANPE travaille elle-même depuis longtemps avec le privé : 70 % de ses prestations (évaluation, bilan de compétence, formation...) sont assurées par lui bien plus que la moyenne européenne. Enfin depuis les années 90, le reclassement des salariés licenciés dans des plans de restructurations économiques est assumé par des cabinets privés. On sait donc depuis longtemps que le privé a un taux de reclassement d'un peu moins de 50 %. Une performance légèrement supérieure à celle de l'ANPE.
Comment expliquer alors les polémiques autour de l'arrivée du privé sur le marché du travail si elle n'est pas nouvelle ?
Depuis les années 90, la mise en cause des organismes privés chargés de placer les chômeurs est souvent excessive dans les médias, comme auprès des organisations syndicales. Et les demandeurs d'emploi, eux-mêmes, préfèrent le service public de l'emploi, qui les rassure. C'est d'ailleurs pourquoi les cabinets privés choisis pour l'expérimentation menée par l'Unedic ont eu du mal à trouver des volontaires. En fait, on n'arrive pas à mener un débat serein sur la question. Or, l'opposition public-privé est stérile. La question n'est pas vraiment de savoir qui fait mieux le travail, mais plutôt de savoir comment les deux pourront collaborer. L'Unedic va confier 46 000 chômeurs par an de plus au privé. Et 50 000 bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP). A terme, que va-t-il rester à l'ANPE ? Comment redéfinir sa mission de service public ? Va-t-elle assumer un «service minimum» chargé de s'occuper des demandeurs d'emploi qui n'auront pas été réorientés vers les cabinets privés ? Ceux-ci, payés aux résultats, seront-ils tentés de «filtrer» les chômeurs et de n'accompagner que les plus «employables» ? Il n'y a toujours pas d'évaluation fiable qui nous permette de prévoir les impacts de la réforme à l'avenir.
Justement, vous estimez que le bilan du privé dressé par l'Unedic est «plus que mitigé». Pourquoi ?
Le coût du reclassement est exorbitant : entre 3 000 et 6 000 euros par chômeur (quand on estime à 650 euros le budget alloué à l'ANPE par chômeur). Avec davantage de moyens financiers et humains il n'est pas étonnant que le reclassement soit légèrement meilleur via les cabinets privés. De plus, les demandeurs d'emploi qui ont bénéficié de l'expérimentation étaient volontaires, ce qui introduit un biais. On peut imaginer qu'ils étaient plus motivés que la moyenne pour retrouver du travail. Quand vous parlez aux agents de l'ANPE, ils vous expliquent comme il est au contraire difficile de remettre dans l'emploi une personne déconnectée de tout réseau social. Enfin, l'Unedic explique que les demandeurs d'emploi dirigés vers les cabinets privés ont été choisis parce qu'ils présentaient des risques important de devenir des chômeurs de longue durée [parce qu'ils ont plus de 50 ans, ou sont titulaires d'un diplôme peu recherché par les entreprises, etc., ndlr]. Certes, mais contrairement à beaucoup d'inscrits de l'ANPE, ils ne sont pas au chômage depuis longtemps, puisqu'ils sont encore indemnisés ! Ce qui biaise également les chiffres.
Et le montant de 24 millions d'économies que l'Unedic affirme avoir retiré de l'expérimentation ?
Il est surestimé. Ce calcul repose sur une hypothèse fausse : comme si les chômeurs utilisaient la totalité de leurs indemnités. Or, en moyenne, les demandeurs d'emploi n'épuisent pas leur droit. Ils retrouvent un emploi avant. Finalement, on peut imaginer que l'Unedic finisse par se dire que le recours au privé n'est pas une si bonne opération, quitte à revenir au service public de l'emploi.
(1) Dispositif destiné aux licenciés économiques dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.
(2) Plan d'aide au retour à l'emploi.
Près de 100 000 chômeurs passent au privé. Hier, l'Unedic a désigné les 17 cabinets privés de reclassement qui accompagneront 92 000 demandeurs d'emploi ces deux prochaines années. En février 2005, des expérimentations ont été lancées par l'Unedic, qui gère les comptes de l'assurance chômage : le suivi de 7 000 chômeurs a été confié, non plus à l'ANPE, mais à des organismes privés. En mai dernier, l'Unedic en a dressé un bilan selon elle très satisfaisant (lire ci-dessous). Et décidé d'élargir l'expérience. Un second appel d'offre devrait être lancé pour confier au privé le suivi des bénéficiaires d'une convention de reclassement personnalisé (CRP) (1). Ces cabinets privés (tels que Ingeus, Adecco...) offrent un accompagnement renforcé : un conseiller pour 40 demandeurs d'emploi (contre 1 agent ANPE pour 130 demandeurs). Et ils sont payés au résultat, par chômeur reclassé : un tiers de la somme leur est versé au départ, et le reste en fonction de la durabilité de l'emploi trouvé
Carole Tuchszirer, économiste à l'Ires (Institut de recherche économique et sociale), nuance l'efficacité du recours au privé.
Pourquoi l'Unedic tient-elle tant à recourir au privé pour le placement des chômeurs ?
Ce sont les pouvoirs publics qui ont pris l'initiative d'ouvrir le marché de l'emploi au privé. L'Unedic s'est engouffré dans la possibilité que lui a offerte la loi de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo. La raison qu'elle met en avant est financière : le privé serait plus efficace et lui épargnerait donc de verser des indemnités aux chômeurs. Ce n'est pas la seule raison : on est bien dans une logique en partie idéologique d'ouverture du marché du travail à la concurrence. Celle-ci n'est pas nouvelle : en 2000, l'Unedic avait déjà tenté de confier la mise en place du Pare (2) au privé. L'initiative n'avait pas eu de suite. D'autre part, l'ANPE travaille elle-même depuis longtemps avec le privé : 70 % de ses prestations (évaluation, bilan de compétence, formation...) sont assurées par lui bien plus que la moyenne européenne. Enfin depuis les années 90, le reclassement des salariés licenciés dans des plans de restructurations économiques est assumé par des cabinets privés. On sait donc depuis longtemps que le privé a un taux de reclassement d'un peu moins de 50 %. Une performance légèrement supérieure à celle de l'ANPE.
Comment expliquer alors les polémiques autour de l'arrivée du privé sur le marché du travail si elle n'est pas nouvelle ?
Depuis les années 90, la mise en cause des organismes privés chargés de placer les chômeurs est souvent excessive dans les médias, comme auprès des organisations syndicales. Et les demandeurs d'emploi, eux-mêmes, préfèrent le service public de l'emploi, qui les rassure. C'est d'ailleurs pourquoi les cabinets privés choisis pour l'expérimentation menée par l'Unedic ont eu du mal à trouver des volontaires. En fait, on n'arrive pas à mener un débat serein sur la question. Or, l'opposition public-privé est stérile. La question n'est pas vraiment de savoir qui fait mieux le travail, mais plutôt de savoir comment les deux pourront collaborer. L'Unedic va confier 46 000 chômeurs par an de plus au privé. Et 50 000 bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP). A terme, que va-t-il rester à l'ANPE ? Comment redéfinir sa mission de service public ? Va-t-elle assumer un «service minimum» chargé de s'occuper des demandeurs d'emploi qui n'auront pas été réorientés vers les cabinets privés ? Ceux-ci, payés aux résultats, seront-ils tentés de «filtrer» les chômeurs et de n'accompagner que les plus «employables» ? Il n'y a toujours pas d'évaluation fiable qui nous permette de prévoir les impacts de la réforme à l'avenir.
Justement, vous estimez que le bilan du privé dressé par l'Unedic est «plus que mitigé». Pourquoi ?
Le coût du reclassement est exorbitant : entre 3 000 et 6 000 euros par chômeur (quand on estime à 650 euros le budget alloué à l'ANPE par chômeur). Avec davantage de moyens financiers et humains il n'est pas étonnant que le reclassement soit légèrement meilleur via les cabinets privés. De plus, les demandeurs d'emploi qui ont bénéficié de l'expérimentation étaient volontaires, ce qui introduit un biais. On peut imaginer qu'ils étaient plus motivés que la moyenne pour retrouver du travail. Quand vous parlez aux agents de l'ANPE, ils vous expliquent comme il est au contraire difficile de remettre dans l'emploi une personne déconnectée de tout réseau social. Enfin, l'Unedic explique que les demandeurs d'emploi dirigés vers les cabinets privés ont été choisis parce qu'ils présentaient des risques important de devenir des chômeurs de longue durée [parce qu'ils ont plus de 50 ans, ou sont titulaires d'un diplôme peu recherché par les entreprises, etc., ndlr]. Certes, mais contrairement à beaucoup d'inscrits de l'ANPE, ils ne sont pas au chômage depuis longtemps, puisqu'ils sont encore indemnisés ! Ce qui biaise également les chiffres.
Et le montant de 24 millions d'économies que l'Unedic affirme avoir retiré de l'expérimentation ?
Il est surestimé. Ce calcul repose sur une hypothèse fausse : comme si les chômeurs utilisaient la totalité de leurs indemnités. Or, en moyenne, les demandeurs d'emploi n'épuisent pas leur droit. Ils retrouvent un emploi avant. Finalement, on peut imaginer que l'Unedic finisse par se dire que le recours au privé n'est pas une si bonne opération, quitte à revenir au service public de l'emploi.
(1) Dispositif destiné aux licenciés économiques dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.
(2) Plan d'aide au retour à l'emploi.
L'ARME DE RADIATION MASSIVE
M. Larcher s'est réjoui trop tôt ! Voilà que les organismes publics de formation contestent cette décision au motif qu'ils auraient été écartés de la consultation (c'est sur la page d'accueil).NYVES a écrit :En complémént de mon info un article paru ce week end dans Libé:
Près de 100 000 chômeurs passent au privé. Hier, l'Unedic a désigné les 17 cabinets privés de reclassement qui accompagneront 92 000 demandeurs d'emploi ces deux prochaines années.
Ca s'appelle de l'obstruction ou de la construction ? En tout cas, le gâteau semble bien appétissant...
Complément d'information.
Carole Tuchszirer, économiste, analyse l'efficacité des cabinets privés, qui vont gérer les dossiers de 92 000 chômeurs ces deux prochaines années.
ANPE : «L'opposition public-privé est stérile»
Par Sonya FAURE
QUOTIDIEN : Samedi 9 septembre 2006 - 06:00
Près de 100 000 chômeurs passent au privé. Hier, l'Unedic a désigné les 17 cabinets privés de reclassement qui accompagneront 92 000 demandeurs d'emploi ces deux prochaines années. En février 2005, des expérimentations ont été lancées par l'Unedic, qui gère les comptes de l'assurance chômage : le suivi de 7 000 chômeurs a été confié, non plus à l'ANPE, mais à des organismes privés. En mai dernier, l'Unedic en a dressé un bilan selon elle très satisfaisant (lire ci-dessous). Et décidé d'élargir l'expérience. Un second appel d'offre devrait être lancé pour confier au privé le suivi des bénéficiaires d'une convention de reclassement personnalisé (CRP) (1). Ces cabinets privés (tels que Ingeus, Adecco...) offrent un accompagnement renforcé : un conseiller pour 40 demandeurs d'emploi (contre 1 agent ANPE pour 130 demandeurs). Et ils sont payés au résultat, par chômeur reclassé : un tiers de la somme leur est versé au départ, et le reste en fonction de la durabilité de l'emploi trouvé.
Carole Tuchszirer, économiste à l'Ires (Institut de recherche économique et sociale), nuance l'efficacité du recours au privé.
Pourquoi l'Unedic tient-elle tant à recourir au privé pour le placement des chômeurs ?
Ce sont les pouvoirs publics qui ont pris l'initiative d'ouvrir le marché de l'emploi au privé. L'Unedic s'est engouffré dans la possibilité que lui a offerte la loi de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo. La raison qu'elle met en avant est financière : le privé serait plus efficace et lui épargnerait donc de verser des indemnités aux chômeurs. Ce n'est pas la seule raison : on est bien dans une logique en partie idéologique d'ouverture du marché du travail à la concurrence. Celle-ci n'est pas nouvelle : en 2000, l'Unedic avait déjà tenté de confier la mise en place du Pare (2) au privé. L'initiative n'avait pas eu de suite. D'autre part, l'ANPE travaille elle-même depuis longtemps avec le privé : 70 % de ses prestations (évaluation, bilan de compétence, formation...) sont assurées par lui bien plus que la moyenne européenne. Enfin depuis les années 90, le reclassement des salariés licenciés dans des plans de restructurations économiques est assumé par des cabinets privés. On sait donc depuis longtemps que le privé a un taux de reclassement d'un peu moins de 50 %. Une performance légèrement supérieure à celle de l'ANPE.
Comment expliquer alors les polémiques autour de l'arrivée du privé sur le marché du travail si elle n'est pas nouvelle ?
Depuis les années 90, la mise en cause des organismes privés chargés de placer les chômeurs est souvent excessive dans les médias, comme auprès des organisations syndicales. Et les demandeurs d'emploi, eux-mêmes, préfèrent le service public de l'emploi, qui les rassure. C'est d'ailleurs pourquoi les cabinets privés choisis pour l'expérimentation menée par l'Unedic ont eu du mal à trouver des volontaires. En fait, on n'arrive pas à mener un débat serein sur la question. Or, l'opposition public-privé est stérile. La question n'est pas vraiment de savoir qui fait mieux le travail, mais plutôt de savoir comment les deux pourront collaborer. L'Unedic va confier 46 000 chômeurs par an de plus au privé. Et 50 000 bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP). A terme, que va-t-il rester à l'ANPE ? Comment redéfinir sa mission de service public ? Va-t-elle assumer un «service minimum» chargé de s'occuper des demandeurs d'emploi qui n'auront pas été réorientés vers les cabinets privés ? Ceux-ci, payés aux résultats, seront-ils tentés de «filtrer» les chômeurs et de n'accompagner que les plus «employables» ? Il n'y a toujours pas d'évaluation fiable qui nous permette de prévoir les impacts de la réforme à l'avenir.
Justement, vous estimez que le bilan du privé dressé par l'Unedic est «plus que mitigé». Pourquoi ?
Le coût du reclassement est exorbitant : entre 3 000 et 6 000 euros par chômeur (quand on estime à 650 euros le budget alloué à l'ANPE par chômeur). Avec davantage de moyens financiers et humains il n'est pas étonnant que le reclassement soit légèrement meilleur via les cabinets privés. De plus, les demandeurs d'emploi qui ont bénéficié de l'expérimentation étaient volontaires, ce qui introduit un biais. On peut imaginer qu'ils étaient plus motivés que la moyenne pour retrouver du travail. Quand vous parlez aux agents de l'ANPE, ils vous expliquent comme il est au contraire difficile de remettre dans l'emploi une personne déconnectée de tout réseau social. Enfin, l'Unedic explique que les demandeurs d'emploi dirigés vers les cabinets privés ont été choisis parce qu'ils présentaient des risques important de devenir des chômeurs de longue durée [parce qu'ils ont plus de 50 ans, ou sont titulaires d'un diplôme peu recherché par les entreprises, etc., ndlr]. Certes, mais contrairement à beaucoup d'inscrits de l'ANPE, ils ne sont pas au chômage depuis longtemps, puisqu'ils sont encore indemnisés ! Ce qui biaise également les chiffres.
Et le montant de 24 millions d'économies que l'Unedic affirme avoir retiré de l'expérimentation ?
Il est surestimé. Ce calcul repose sur une hypothèse fausse : comme si les chômeurs utilisaient la totalité de leurs indemnités. Or, en moyenne, les demandeurs d'emploi n'épuisent pas leur droit. Ils retrouvent un emploi avant. Finalement, on peut imaginer que l'Unedic finisse par se dire que le recours au privé n'est pas une si bonne opération, quitte à revenir au service public de l'emploi.
(1) Dispositif destiné aux licenciés économiques dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.
(2) Plan d'aide au retour à l'emploi.
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 413.FR.php
© Libération
Carole Tuchszirer, économiste, analyse l'efficacité des cabinets privés, qui vont gérer les dossiers de 92 000 chômeurs ces deux prochaines années.
ANPE : «L'opposition public-privé est stérile»
Par Sonya FAURE
QUOTIDIEN : Samedi 9 septembre 2006 - 06:00
Près de 100 000 chômeurs passent au privé. Hier, l'Unedic a désigné les 17 cabinets privés de reclassement qui accompagneront 92 000 demandeurs d'emploi ces deux prochaines années. En février 2005, des expérimentations ont été lancées par l'Unedic, qui gère les comptes de l'assurance chômage : le suivi de 7 000 chômeurs a été confié, non plus à l'ANPE, mais à des organismes privés. En mai dernier, l'Unedic en a dressé un bilan selon elle très satisfaisant (lire ci-dessous). Et décidé d'élargir l'expérience. Un second appel d'offre devrait être lancé pour confier au privé le suivi des bénéficiaires d'une convention de reclassement personnalisé (CRP) (1). Ces cabinets privés (tels que Ingeus, Adecco...) offrent un accompagnement renforcé : un conseiller pour 40 demandeurs d'emploi (contre 1 agent ANPE pour 130 demandeurs). Et ils sont payés au résultat, par chômeur reclassé : un tiers de la somme leur est versé au départ, et le reste en fonction de la durabilité de l'emploi trouvé.
Carole Tuchszirer, économiste à l'Ires (Institut de recherche économique et sociale), nuance l'efficacité du recours au privé.
Pourquoi l'Unedic tient-elle tant à recourir au privé pour le placement des chômeurs ?
Ce sont les pouvoirs publics qui ont pris l'initiative d'ouvrir le marché de l'emploi au privé. L'Unedic s'est engouffré dans la possibilité que lui a offerte la loi de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo. La raison qu'elle met en avant est financière : le privé serait plus efficace et lui épargnerait donc de verser des indemnités aux chômeurs. Ce n'est pas la seule raison : on est bien dans une logique en partie idéologique d'ouverture du marché du travail à la concurrence. Celle-ci n'est pas nouvelle : en 2000, l'Unedic avait déjà tenté de confier la mise en place du Pare (2) au privé. L'initiative n'avait pas eu de suite. D'autre part, l'ANPE travaille elle-même depuis longtemps avec le privé : 70 % de ses prestations (évaluation, bilan de compétence, formation...) sont assurées par lui bien plus que la moyenne européenne. Enfin depuis les années 90, le reclassement des salariés licenciés dans des plans de restructurations économiques est assumé par des cabinets privés. On sait donc depuis longtemps que le privé a un taux de reclassement d'un peu moins de 50 %. Une performance légèrement supérieure à celle de l'ANPE.
Comment expliquer alors les polémiques autour de l'arrivée du privé sur le marché du travail si elle n'est pas nouvelle ?
Depuis les années 90, la mise en cause des organismes privés chargés de placer les chômeurs est souvent excessive dans les médias, comme auprès des organisations syndicales. Et les demandeurs d'emploi, eux-mêmes, préfèrent le service public de l'emploi, qui les rassure. C'est d'ailleurs pourquoi les cabinets privés choisis pour l'expérimentation menée par l'Unedic ont eu du mal à trouver des volontaires. En fait, on n'arrive pas à mener un débat serein sur la question. Or, l'opposition public-privé est stérile. La question n'est pas vraiment de savoir qui fait mieux le travail, mais plutôt de savoir comment les deux pourront collaborer. L'Unedic va confier 46 000 chômeurs par an de plus au privé. Et 50 000 bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP). A terme, que va-t-il rester à l'ANPE ? Comment redéfinir sa mission de service public ? Va-t-elle assumer un «service minimum» chargé de s'occuper des demandeurs d'emploi qui n'auront pas été réorientés vers les cabinets privés ? Ceux-ci, payés aux résultats, seront-ils tentés de «filtrer» les chômeurs et de n'accompagner que les plus «employables» ? Il n'y a toujours pas d'évaluation fiable qui nous permette de prévoir les impacts de la réforme à l'avenir.
Justement, vous estimez que le bilan du privé dressé par l'Unedic est «plus que mitigé». Pourquoi ?
Le coût du reclassement est exorbitant : entre 3 000 et 6 000 euros par chômeur (quand on estime à 650 euros le budget alloué à l'ANPE par chômeur). Avec davantage de moyens financiers et humains il n'est pas étonnant que le reclassement soit légèrement meilleur via les cabinets privés. De plus, les demandeurs d'emploi qui ont bénéficié de l'expérimentation étaient volontaires, ce qui introduit un biais. On peut imaginer qu'ils étaient plus motivés que la moyenne pour retrouver du travail. Quand vous parlez aux agents de l'ANPE, ils vous expliquent comme il est au contraire difficile de remettre dans l'emploi une personne déconnectée de tout réseau social. Enfin, l'Unedic explique que les demandeurs d'emploi dirigés vers les cabinets privés ont été choisis parce qu'ils présentaient des risques important de devenir des chômeurs de longue durée [parce qu'ils ont plus de 50 ans, ou sont titulaires d'un diplôme peu recherché par les entreprises, etc., ndlr]. Certes, mais contrairement à beaucoup d'inscrits de l'ANPE, ils ne sont pas au chômage depuis longtemps, puisqu'ils sont encore indemnisés ! Ce qui biaise également les chiffres.
Et le montant de 24 millions d'économies que l'Unedic affirme avoir retiré de l'expérimentation ?
Il est surestimé. Ce calcul repose sur une hypothèse fausse : comme si les chômeurs utilisaient la totalité de leurs indemnités. Or, en moyenne, les demandeurs d'emploi n'épuisent pas leur droit. Ils retrouvent un emploi avant. Finalement, on peut imaginer que l'Unedic finisse par se dire que le recours au privé n'est pas une si bonne opération, quitte à revenir au service public de l'emploi.
(1) Dispositif destiné aux licenciés économiques dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.
(2) Plan d'aide au retour à l'emploi.
http://www.liberation.fr/actualite/econ ... 413.FR.php
© Libération
Radiation massive = coercition ?
Coercition, prise de tête ou simplement "besoin d'occuper" ces drôles de bêtes que sont les chômeurs.
Un entretien d'actualisation PPAE demain, une convocation à l'antenne locale de la CCI vendredi... Ca fait beaucoup dans une seule semaine.
Il est vrai que depuis 2004, les 2 ou 3 conseillers qui m'ont suivi se sont montrés d'une efficacité... limitée.
Maintenant que j'arrive en ASS, vite, vite faisons quelque chose !
Ca me rassure de constater que les chômeurs intéressent les organismes chargés de leur suivi, surtout en début de grosse précarité... Heureusement que les élections approchent, sans quoi on peut continuer à pourrir !
Vache de mentalité, va !
Un entretien d'actualisation PPAE demain, une convocation à l'antenne locale de la CCI vendredi... Ca fait beaucoup dans une seule semaine.
Il est vrai que depuis 2004, les 2 ou 3 conseillers qui m'ont suivi se sont montrés d'une efficacité... limitée.
Maintenant que j'arrive en ASS, vite, vite faisons quelque chose !
Ca me rassure de constater que les chômeurs intéressent les organismes chargés de leur suivi, surtout en début de grosse précarité... Heureusement que les élections approchent, sans quoi on peut continuer à pourrir !
Vache de mentalité, va !