Je pense qu'effectivement ce sont des termes qu'il a repris sans même se poser de question : mais
le problème réside bien là, que ce genre de phrase soit banalisée au point que plus personne ne s'en émeuve.
Ainsi, d'une façon très insidieuse, on finit par assimiler des humains à des marchandises, dans les termes, puis dans les actes
Merci pour l'info concernant la suite donnée aux plaintes des centres de formation. Cela ne m'étonne pas ! Maintenant, il y a trop de tunes à la clé pour partager le gâteau avec l'associatif : On a laissé faire tout le boulot de l'insertion depuis des années aux associations sans les rémunérer à leur juste valeur. Maintenant que ce travail de suivi et de reclassement est valorisé et payé correctement, les cabinets privés déboulent pour réclamer la part, la plus grosse si possible !
Et comme ce gouvernement méprise de près ou de loin tout ce qui est public et associatif, on leur déroule le tapis rouge...
Je sais de quoi je parle, j'ai tâté des deux, associatif et privé, lorsque j'ai bossé dans l'insertion : j'ai oeuvré des années en milieu associatif, dans différentes structures qui avaient toutes en commun de bosser avec des budgets de misère et donc de payer leurs salariés au lance-pierre.
Je ne regrette pas, j'y ai appris mon métier et rencontré des collègues formidables, animés des mêmes idéaux de justice sociale et qui sont restés des amis.
Au bout de quelques années, bloquée à un salaire de débutant, j'ai décidé d'aller vers de meilleurs perspectives : Coup de chance, le privé n'avait plus de recrutements à se mettre sous la dent et commencait à se tourner vers l'outplacement. Je croyais avoir un niveau professionnel inférieur à ce qui se pratiquait dans ces boites "qui en jetaient" en apparence, j'ai donc accepté une première mission à un salaire de consultant débutant pour vite me rendre compte que je m'étais fait entuber ! Ces mecs là bossaient 10 fois moins bien qu'une association !! C'était pas sérieux à tous les niveaux, une catastrophe...j'avais honte de bosser pour ce genre d'escrocs, face au salariés licenciés que je devais aider avec des bouts de ficelle.
A la fin du CDD, on m'a proposé un autre contrat, et de monter en grade avec le même salaire...Je me suis tirée, je n'aurais pas pu continuer à regarder en face toutes ces personnes licenciées et trompées sur toute la ligne.
Lors de ce contrat, j'ai rencontré d'autres consultants qui bossaient pour des boites concurrentes ayant pignon sur rue que j'ai vu galérer de la même manière dans leurs antennes de reclassement.
Il faut savoir qu'un cabinet ne fait pas un boulot différent d'une association.
La grosse différence, c'est qu'une association est inscrite dans un territoire depuis des années, elle y connait les autres acteurs (sociaux, poilitiques, économiques) et accompagne les gens sur du long terme.
Le cabinet, lui, il apprend qu'une boite met la clé sous la porte, il se positionne, il remporte l'appel d'offre à coup de promesses mirifiques et, depuis son siège, il envoie un ou des consultants sur place pour 6 à 12 mois (le nombre de consultants mis à dispo est proportionnel au pognon à se faire). Dans l'appel d'offre figure clairement les moyens techniques et humains mis à dispo durant le reclassement : en réalité, ils louvoient, le secrétariat des consultants se transforme en secrétariat du cabinet situé au siège et qui a autre chose à foutre que de s'occuper des demandes d'un consultant situé à 500 bornes et qu'il ne connait que de nom !
Les consultants se transforment en un consultant sur place à temps plein, et au autre qui passe de temps en temps.
La prospection entreprise, qui devrait logiquement être faite sur place, est confiée à une stagiaire du cabinet qui fait des mailing et passe des coups de fil dans les entreprises avec l'efficacité que l'on sait (% retour positif dérisoire).
En réalité, ainsi entouré, le consultant fait comme dans les associations -voire même moins bien puisque certaines assoc paient des chargés de relation entreprise- il utilise les offres de l'ANPE et met en rapport ses candidats !!!!
Ni plus ni moins !
Et c'est ce genre de boites à qui on va confier ces marchés en les rémunérant à prix d'or pour un boulot tout juste médiocre alors que des centaines d'associations disséminées sur le territoire ont fait bien mieux avec 1/10 ème des budgets aujourd'hui alloués pendant ces 15 dernières années.
C'est lamentable
