7 millions de travailleurs pauvres - La face cachée des temp

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Eschyle

7 millions de travailleurs pauvres - La face cachée des temp

Message par Eschyle »

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7 millions de travailleurs pauvres
La face cachée des temps modernes

par Jacques COTTA

Librairie Arthème Fayard - VIII-2006. 302 pages - 19 euros ISBN : 35-2759-5

Plus de 7 millions de salariés perçoivent un salaire inférieur à 722 euros par mois et se trouvent dans l’incapacité de se nourrir, de se loger ou de s’habiller décemment de même que leur famille. Plus de 12 millions ont moins de 843 euros de revenu mensuel. Plus de 3 sans domicile fixe sur 10 ont un boulot à temps complet, partiel ou précaire, gagnent souvent entre 900 et 1300 euros, et cherchent pourtant soir après soir où dormir... Entre la moitié et les deux tiers des femmes qui travaillent ont un contrat au sigle étrange - CES, CIE, CEC... -, touchent moins de 750 euros par mois, ont un enfant, vivent seules ou avec un conjoint au chômage et forment 90 % des familles monoparentales...
Nous voilà dans le monde des travailleurs pauvres !

Alors que jamais le pays n’a été aussi riche - le PIB est en progression constante depuis les années 1990 -‘ la précarité s’est développée sur un mode exponentiel. En dix ans, l’intérim a augmenté de 130%, le nombre de CDO de 60 %, les CDI de seulement 2 %. Plus d’un million de personnes bénéficient du RMI, plus de 500 000 de l’allocation solidarité. Cela n’arrive qu’aux autres ? Erreur I Tout le monde peut ètre concerné du jour au lendemain après un drame personnel, un événement familial, un licenciement...

Au cours de cette enquête, dans la lignée du Peuple d’en bas de Jack London ou de Dans la dèche à Paris et à Londres de George Orwell, Jacques Cotta a rencontré des personnes qui le savent bien : André, ancien prof surdiplômé, Éric, assureur autodidacte, Jean-François, boucher charcutier, Yves, coiffeur dans la marine reconverti sur la terre ferme, Étienne, informaticien recyclé dans le gardiennage, Roland, manutentionnaire, Jean, jardinier... Autant de travailleurs dont on n’aurait jamais soupçonné, au premier abord, qu’ils pouvaient être touchés par cette nouvelle pauvreté, Ils avaient une famille, une maison, pignon sur rue, et ils ont tout perdu.

Le sujet dérange. Hommes politiques et médias n’en parlent que rarement Tout au plus comptabilise-t-on, en hiver, les morts de froid, en les présentant comme des « SDF », sans autre précision. Puis l’information est reléguée au second plan.

Le thème sera sans doute au coeur des débats dans la perspective des élections de 2007. L’occasion, donc, de poser quelques questions à ceux quinous gouvernent ou qui en ont l’ambition ...

Journaliste, Jacques Colla a collaboré à Radio France, à divers supports de presse écrite ainsi qu’à plusieurs émissions de télévision (Droit de réponse, Envoyé spécial...). Réalisateur de nombreux films d’investigation, dont Front national : la nébuleuse, récompensé par un 7 d’Or, il est actuellement en charge de la série de documentaires Dans le secret de... sur France 2.
Un livre à lire et à faire acheter par votre bibliothèque municipale (et par vos amis s'ils en ont les moyens).
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http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm
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superuser
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Message par superuser »

Jacques COTTA vient de nous en offrir un exemplaire : je vais le lire et le chroniquer. Une interview de l'auteur suivra sûrement...
victorine83

Message par victorine83 »

De : Hervé, militant socialiste
2 millions de Français vivent avec moins de 843 euros nets par mois. 700 000 autres vivent avec moins de 722 euros par mois. 3 SDF sur 10 ont un boulot à temps complet. Depuis 1990, l’intérim a progressé de 130 % , les CDD de 60% , les CDI de 2%, alors que le PIB progresse constamment depuis 1990. Il y a donc une insécurité croissante, une France précaire. Depuis 1980, le politique ne peut rien, il gère la pauvreté ou lieu de la combattre, et de réduire les inégalités. Plus le PIB augmente plus les inégalités augmentent. ( extrait d’une émission sur France Inter Là-bas si j’y suis ; du 27 novembre 2006)
Que faire pour que le politique réduise enfin la fracture sociale ?

Martine AUBRY : L’augmentation de la pauvreté et de la grande pauvreté ces dernières années est un phénomène très grave auquel nous devons impérativement répondre, et répondre vite. En favorisant une politique de privilèges, notamment sur le plan fiscal, et en remettant en cause de nombreux mécanismes de solidarité que nous avions mis en place, la droite a considérablement accru cette tendance.
Même si beaucoup restait à faire, la gauche, entre 1997 et 2002, avait mis en place un certain nombre de mécanismes de lutte contre la grande pauvreté, qui ont nettement contribué à réduire ; ou limiter la précarisation de la société. L’institution de la couverture maladie universelle (CMU) a donné une protection sociale à cinq millions de Français, qui en étaient jusqu’à présent exclus. La loi de lutte contre les exclusions, votée en 2000, a mis en place des mécanismes d’accès à l’emploi pour les gens qui en étaient le plus éloignés (programme TRACE, CES-CEC etc.). Ils ont d’ailleurs été profondément remis en cause depuis 2002, avec les effets que l’on sait. Enfin, la loi de modernisation sociale a contribué à sortir de la précarité nombre de Français pauvres.
Si la gauche gagne en 2007, elle devra reprendre ces outils, en les modernisant, et apporter de nouvelles réponses pour lutter contre la grande pauvreté, qui ne touche pas aujourd’hui que les chômeurs, mais aussi nombre de salariés, dont le revenu ne suffit même plus à vivre dignement.
Un effort particulier devra être fait pour lutter contre la pauvreté des enfants, en leur offrant un accès gratuit aux soins, aux besoins de première nécessité et en veillant au respect de l’obligation scolaire.
Nous devrons également améliorer la complémentarité temporaire des revenus du travail et des prestations sociales, pour que la reprise d’emploi permette réellement de sortir de la misère, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas aujourd’hui. Il faudra simplifier les aides en intégrant les minima sociaux, comme le RMI et les diverses allocations au sein d’un Revenu de Solidarité Active. L’objectif est, qu’en dix ans, plus une famille ne vive sous le seuil de pauvreté.
Un grand plan pour le logement d’urgence devra être mis en œuvre rapidement, pour qu’une solution de logement puisse être apportée à toutes les familles dans des délais raisonnables.
Enfin, l’instauration d’un service bancaire de base, accessible à tous les citoyens sans aucune distinction, est une demande sociale à laquelle nous devrons répondre.
2 millions de Français vivent avec moins de 843 euros nets par mois et 12 millions pour J. Cotta.

700 000 autres vivent avec moins de 722 euros par mois et 7 millions pour J. Cotta.

Cherchez l'erreur car la différence est énorme !!! :shock:

Martine Aubry n'a rien trouvé à redire sur les chiffres du militant socialiste... elle a l'air vachement au courant... au secours ! :(

J'aimerais aussi que Martine Aubry réalise que les anciens CES et CEC et les nouveaux CA et CAE, c'est du pareil au même et qu'il n'y avait pas plus de débouchés avant que maintenant.

Les CES et les CEC de l'époque, c'était déjà l'institutionnalisation des emplois précaires dans la fonction publique.

Lorsque je faisais mon CES, c'était travail le matin et démarches sociales l'après-midi pour m'en sortir avec notamment une aide du secours catholique pour m'aider à payer mon assurance voiture pour pouvoir continuer à faire mon CES.

Martine Aubry n'a toujours pas compris que les mesurettes ne se vendent plus et que le bla-bla n'est plus porteur.

Et surtout qu'elle s'informe correctement pour traiter correctement les affaires sociales parce qu'elle a tout faux avant même de commencer.

Pour moi, elle est virée !!! :roll:
superuser
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Message par superuser »

victorine83

Message par victorine83 »

Génial l'interview de Jacques Cotta !!!

Jacques Cotta a dit :
...

Cette tension est bien compréhensible et d'autant plus exacerbée que s'opposent des travailleurs pauvres encore impliqués dans des relations sociales et liés à la notion de travail à des pauvres en perdition totale, plus clochardisés et souvent alcoolisés. Mais lorsque des travailleurs pauvres sont confrontés les uns aux autres de façon durable, par exemple dans quelques logements de fortune ou encore dans les tentes fournies par MDM, c'est la solidarité qui joue à plein. Ils ne font ni la différence d'origine, ni de langue, ni de nationalité. Ils sont dans la même galère et ensemble veulent en sortir.

...
Je suis du même avis que lui et ça m'agace beaucoup la thèse du pauvre qui est le pire ennemi du pauvre.

Perso, je n'ai jamais vu autant de solidarité que dans les milieux précaires.
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