Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

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Yves
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Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par Yves »

Voilà une affaire dont nous vous reparlerons :

http://www.actuchomage.org/201101181388 ... hacun.html
Pili

Témoignage sur France info

Message par Pili »

Salut

J'apprend à l'instant que Jean-claude est passé hier matti sur France Info

Si parmi vous, certains ont écouté, est-ce que vous pourriez éventuellement retrouver le lien pour que nous l'entendions

Merci beaucoup par avance

Pili
tristesir

Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par tristesir »

Oui c'est exact. Je me souviens l'avoir entendu. Je cherche mais pour le moment sans succès.
Pili

Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par Pili »

Bonjour

Jean Claude propose comme action à chacune des personnes intéressée par ce combat, l'idée de se porter partie civile

ici vous trouverez la procédure pour se constituer "partie civile"

http://jcbouthemy.blogspot.com/2011/01/ ... -leur.html
superuser
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Le droit à l'emploi est une revendication d'arrière garde

Message par superuser »

Ce n'est pas moi qui le dit, mais Leila Chaibi du NPA... (Et je partage totalement cet avis.)


Au NPA, comme souvent dans la gauche radicale, le droit au revenu est une revendication taboue, parfois même considérée comme «déviante». «Déviante» par rapport à une certaine théorie marxiste qui voudrait que les chômeurs soient des «privés d’emplois» ne pouvant jouer leur rôle dans la lutte des classes qu’en obtenant une place dans le processus de production, c’est-à-dire, en obtenant un emploi. Dans cette optique, les chômeurs devraient exiger un emploi avant de réclamer un revenu.

Cette façon de voir les choses ignore royalement la réalité actuelle des 6 millions de chômeurs que compte la France.

Aujourd’hui, Pôle Emploi n’ayant plus beaucoup de postes, même précaires, à proposer aux chômeurs, il s’est découvert une nouvelle vocation : radier les demandeurs d’emploi et leur couper les allocations, pour diminuer les chiffres officiels du chômage. En 2010, Christian Charpy, directeur de Pôle Emploi annonçait fièrement entre 35 000 et 45 000 radiations par mois, soit environ 500 000 par an ! Si la question du droit au revenu est fondamentale, c’est donc d’abord parce qu’elle est en phase avec cette situation d’urgence sociale partagée par une part de plus en plus importante de la population. La priorité pour un chômeur, en temps de crise et de flicage à « police emploi », n’est plus tant d’obtenir un travail que de conserver ses allocations chômage.

En outre, il est absurde de se contenter de revendiquer un droit à l’emploi lorsque les salaires ne sont plus la garantie d’une vie décente, dans le cadre d’un système ayant la bénédiction des pouvoirs publics. Ainsi, avec le RSA, qui offre un complément de revenu lorsqu’un salarié gagne moins de 880 euros par mois, l’État subventionne les petits boulots à temps partiel. Ces jobs hyper précaires ne permettent pas de payer un loyer et de remplir son frigo, mais ils sont néanmoins la seule possibilité d’emploi en période de chômage de masse. Devrait-on exiger des chômeurs qu’ils se battent pour ce type d’emplois ?

Plus globalement, la précarisation de la société s’est étendue à des sphères jusque-là protégées, au point que la grande majorité des salariéEs de ce pays souffre de ses conditions de travail. Faut-il rappeler la funeste série de suicides à France Télécom pour se faire une idée de la situation ? Dans une moindre mesure, combien sont-ils, ceux qui le vendredi après-midi, après une semaine de labeur, vous chantent « vivement lundi et le retour au bureau » ? Hormis chez quelques couches privilégiées de la population, l’idée du travail émancipateur a fait son temps : le travail aliène, et c’est une réalité.

Dès lors, comment peut-on raisonnablement imaginer aujourd’hui que le droit à l’emploi puisse signifier autre chose que le droit de se faire exploiter ? Dans un contexte d’injonction à l’« employabilité » coûte que coûte et de pression du sacro-saint marché des capitaux sur les forces de travail, le droit à l’emploi ne peut être que le devoir d’accepter les conditions de travail au rabais imposées par la société capitaliste.

Pour cela, revendiquer un droit au revenu déconnecté de l’emploi, c’est au contraire s’opposer à la centralité de l’esclavage salarial dans nos vies, et c’est revendiquer le droit d’exister via « autre chose » que cette aliénation subie qu’est le travail. Cette « autre chose », comme l’avait déjà démontré André Gorz (Adieu au Prolétariat), est à chercher du côté du temps libre, véritable vecteur d’émancipation et producteur de richesse sociale. S’il existe des activités productives essentielles, nécessaires au fonctionnement de la société (par exemple, fabrication des produits de consommation courante, entretien du mobilier urbain, fonctionnement des équipements publics), celles-ci doivent être réparties entre tous ou rendues attractives grâce à une forte revalorisation des salaires associés, mais quoi qu’il en soit, on doit admettre que ce n’est pas à travers elles que l’être humain s’épanouira. Même s’il a lieu dans le cadre d’une coopérative autogérée, un travail rébarbatif reste un travail rébarbatif. L’émancipation se situe à côté, dans la sphère du temps librement choisi. Cet espace libéré en dehors de l’emploi est porteur d’utilité et donc de richesse sociale, au-delà des activités économiquement reconnues et valorisées par le « marché ».

D’ailleurs, en permettant l’épanouissement dans la sphère du temps libre, la mise en place d’un droit au revenu pour tous permettrait en même temps une amélioration globale de la nature des emplois. Si chaque personne disposait d’un revenu garanti lui permettant de vive correctement, les emplois au rabais proposés par les entreprises ne trouveraient pas preneurs, et les conditions de travail de l’ensemble des salariés seraient ainsi revalorisées. Sans l’armée de réserve des chômeurs et précaires prêts à accepter n’importe quel emploi, c’est toute la logique capitaliste du système qui s’effondre !

Certes, en période de régression sociale organisée par les gouvernements socio-libéraux du monde entier, le droit au revenu pour tous peut sembler bien lointain. Mais au-delà de son applicabilité concrète, la dimension majeure du droit au revenu réside dans les effets que produisent la formulation et le combat pour cette revendication sur les rapports de forces actuels de la société capitaliste. Au fond, peu importe que le droit au revenu soit concrètement mis en œuvre dans un an ou dans cinquante.

En effet, quelle que soit l’issue de la lutte pour le droit à un revenu garanti pour tous, il existe un intérêt stratégique essentiel à porter cette revendication ici et maintenant. Le simple fait de poser l’exigence pour chacune et chacun d’avoir les moyens de vivre sans se soumettre à la dictature de la production capitaliste permet un renversement immédiat du rapport de forces dans la société. Exiger le droit au revenu, cela revient à dire à son patron : « Je ne devrais pas dépendre de toi, même si, aujourd’hui, les choses sont ainsi ».

De la même manière, il s’agit pour les chômeurs de relever la tête face aux culpabilisations de Pôle Emploi : « Je ne ramperai plus pour des temps partiels en intérim payés des miettes sous prétexte de chômage, ce que je veux, c’est un revenu ». Par conséquent, en retirant du pouvoir symbolique aux détenteurs du capital et à ses serviteurs que sont l’État et Pôle Emploi, la revendication du droit au revenu fournit de la puissance et des armes contre l’oppression capitaliste. Et surtout, elle permet d’intégrer pleinement les chômeurs et précaires, de plus en plus nombreux en temps de crise, dans une perspective de transformation sociale.

http://www.npa2009.org/content/revendiq ... A0-lemploi
patrice-merignac

Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par patrice-merignac »

petit rappel pour les chercheurs d'emploi qui souhaiterait se rebeller contre nos politiciens avec aujourd'hui un beau flou artistique empechant tout un chacun de pretendre de vire de maniere decente par son travail et voir aussi en echange ne pas et voir de moins en moins le faire par la solidarite


Le droit au travail participe à la dignité de l’être humain. Il a été affirmé pour la première fois, en 1848, par la IIe République qui créa, dans cette perspective, des Ateliers nationaux permettant de fournir un travail aux chômeurs. Ce droit au travail a été repris dans le préambule de la constitution de1946 , qui affirme : " Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ", et par notre constitution actuelle.

Le droit d’obtenir un emploi ne s’entend pas comme une obligation de résultat, c’est-à-dire comme une obligation absolue de donner à tout chômeur un emploi, mais bien comme une obligation de moyens. Il s’agit, pour les pouvoirs publics, de mettre en oeuvre une politique permettant à chacun d’obtenir un emploi. C’est d’ailleurs ainsi que l’a interprété le Conseil constitutionnel. Dans une décision de 1983, il a affirmé qu’il appartient au législateur "de poser les règles propres à assurer au mieux le droit pour chacun d’obtenir un emploi en vue de permettre l’exercice de ce droit au plus grand nombre d’intéressés". C’est dans cette optique que s’inscrit l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) créé en 1967.

Ce droit au travail existe donc bien, mais sa portée juridique est très limitée. Par ailleurs, les difficultés économiques qui ont pesé sur l’emploi en France depuis les années 1970 ont rendu ce droit encore moins effectif. Quoiqu’il en soit, un chômeur ne pourrait espérer trouver un emploi en saisissant un juge sur le fondement de ce droit au travail.
superuser
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Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par superuser »

En 1946, il y avait des emplois en quantité suffisante, puisqu'on sortait de la guerre et qu'il fallait reconstruire.

Aujourd'hui, défendre l'alinéa 5 est dépassé.
C'est l'alinéa 11 — «Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler, a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence» — qu'il faut revendiquer
et, plus loin encore, la notion de Revenu d'existence ou Salaire de vie portée par quelques avant-gardistes.
patrice-merignac

Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par patrice-merignac »

200 % pour mais qui aujourd'hui veut payer pour ca voir deja pour les retraites avec l'age repouser qui va faire d'enorme degats car qui dit 62 ans sera plutot pour beaucoup 67 ans donc 7 tranches d'age a devoir traine encore plus longtemps a pole emploi voir meme y etre tout au long de la vie, qui est les assistes dans notre société de plus en plus les patrons pas tous et de moins en moins le monde des salaries et presque tous
superuser
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Re: Un Chômeur poursuivi pour avoir revendiqué un Emploi

Message par superuser »

Il existe plusieurs fils de discussion sur le revenu universel ou salaire de vie, si cela vous intéresse :

http://www.actuchomage.org/forum/index. ... =viewtopic

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