Ce matin... prud'homme.
J'ai eu le privilège d'être accompagnée par le secrétaire général de l'ud-cgt du Var, Alain Bolla en personne, car personne n'était disponible pour m'accompagner.
Mon boss était là et Alain me fit remarquer : "C'est bon, tu vas avoir ton salaire, il a une enveloppe"
C'était vraiment mon jour de chance car le juge était un représentant des salariés avec à ses côtés, une représentante patronale et une greffière.
Notre tour arrive, Alain se place comme convenu entre mon boss et moi au pupitre, et le juge fait part de mes réclamations, à savoir le montant de mon salaire de juillet, mon bulletin de salaire de juillet, l'attestation patronale de sécurité sociale pour mes indemnités journalières, 250 € d'indemnités de retard, 50 € d'astreinte par jour de retard et 500 € au titre de l'article 700 du NCPC.
Le juge me demande : "C'est bien ça ?"... "Oui, tout y est"
Alain explique ma situation par rapport à l'employeur... que je suis en contrat aidé CI-RMA... que l'employeur perçoit des aides de l'Etat pour cet emploi... que je n'ai plus aucun revenu depuis le 1 juillet et que je ne peux percevoir mes indemnités de la sécurité sociale puisque l'employeur n'a pas rempli l'attestation à cet effet.
Mon boss présente donc au juge le chèque pour mon salaire et ce dernier lui demande : "Pourquoi votre employée n'a pas reçu son salaire avant aujourd'hui ?"... "Elle n'est pas venue le chercher"... "Vous savez, dans notre pays, nous avons une entreprise qui fonctionne, c'est la poste... pourquoi ne lui avez-vous pas envoyé par la poste ?"... "C'était la pleine saison... beaucoup de travail"... "Et l'attestation de la sécurité sociale, vous l'avez envoyée ?"... "Oui, oui, c'est fait, c'est le cabinet comptable qui s'en est occupé" Alors là, je fais "non, non" de la tête et de préciser "Ecoutez, ça tombe bien, je viens juste de recevoir un rappel de la sécurité sociale parce que l'attestation n'est toujours pas arrivée... j'ai ce courrier, si vous voulez".
Ensuite, le juge me demande de vérifier mon bulletin de salaire et là... ô surpriiiiise

... il m'a collé 3 demi-journées d'absence. J'explique au juge que je n'ai jamais été absente et j'en profite pour lui dire que j'ai fait 80 heures supplémentaires dans les 7 premières semaines de mon contrat. Je lui ai précisé que l'employeur refusait de me les payer et qu'il voulait que je les rattrape en saison creuse alors que c'était impossible avec un contrat de 6 mois d'autant plus qu'il voulait que je fasse encore plus d'heures supplémentaires.
Le juge m'a répondu que je pouvais les réclamer... qu'il fallait que j'en fasse la démonstration. Je lui réponds : "Le problème, c'est qu'il est impossible de le démontrer. Comment voulez-vous que je fasse ?".
Sur ce, Alain intervient en disant que cette affaire ne s'arrêtait pas ici puisque la DTTE, l'URSSAF, l'Inspection du travail, l'ANPE et le Conseil Général avait été saisis du fait que l'employeur percevait des aides de l'Etat pour mon contrat.
Bon, voilà en gros... ça c'est très bien passé... mon boss n'a pas moufté et il n'en menait pas large.
Je suis trop contente car, ce matin, en salle d'audience, mon boss devait trépigner en voyant que les salariés avaient des droits et qu'ils pouvaient les faire valoir car il a pu suivre quelques affaires étant au premier rang.
Mon affaire est en délibérée jusqu'au 2 octobre.