Les maisons de retraite n'échappent pas au monde de la finance : fusions, entrées en Bourse, les grandes manoeuvres se multiplient parmi les groupes privés du secteur, auxquels est promis un avenir radieux en raison du veillissement de la population dans les pays développés.
Les besoins d'hébergement vont donc inévitablement exploser: il faudra 25% de places en plus en 2010, soit entre 40 et 60.000 places à créer, selon un rapport du Commissariat au plan paru en juillet.
Le secteur privé de l'hébergement des personnes âgées, qui représente actuellement environ 20% des quelque 400.000 lits d'accueil en France, est en pleine croissance, à l'image d'Orpéa, numéro deux français, qui a doublé son chiffre d'affaires en trois ans (310 millions d'euros en 2005) et triplé son cours de Bourse.
Mais il reste aussi très "atomisé", constate Stephan Dubosq, analyste spécialisé chez Arkeon Finance. A l'exception de quelques rares groupes commerciaux importants (Orpéa, Medidep...), la plupart des résidences privées sont indépendantes, souvent détenues par des personnes physiques, des associations et des mutuelles.
Pour Stephan Dubosq, la montée en puissance des groupes privés lucratifs relève d'une "logique implacable" car "ce sont les seuls à avoir les moyens" suffisants pour répondre à la demande. L’"or gris" aiguise donc les appétits et le phénomène n'est pas spécifique à la France : les fonds d'investissement sont très intéressés parce que "l'activité dégage beaucoup de liquidités", explique M. Dubosq.
Et les fonds sont prêts à payer cher : l'européen BC Partners a ainsi déboursé 750 millions d'euros en juillet pour racheter le groupe français Medica à un autre fonds européen, Bridgepoint, qui l'avait acquis en 2003 pour 330 millions.
Surtout, l'éclatement du secteur entraîne sa concentration. En France, Medidep, entré en Bourse en 1998, vient de se faire absorber par un autre groupe, Suren, qui est lui-même le fruit de quatre rapprochements successifs en cinq ans. L'entité Medidep-Suren, désormais numéro un du secteur avec plus de 10.000 lits et 130 établissements environ, va faire son entrée à la Bourse prochainement.
"La concentration va continuer", prévoit un autre analyste du secteur, sous couvert d'anonymat.
Inspiré par le succès boursier de Medidep (le prix de l'action a quasiment décuplé entre 1998 et 2006), Orpéa a choisi la même voie en 2002. Introduit à 12,80 euros, le titre se négocie aujourd'hui aux alentours de 50 euros.
"La Bourse est un instrument idéal", pour "se donner des moyens de développement dans un secteur avec des besoins extrêmement importants", explique Jean-Claude Marian, président du groupe et propriétaire de 30% du capital. Il a acheté mi-juillet un groupe de 15 établissements en Espagne, un marché jugé particulièrement prometteur, comme l'Italie. Sa méthode : acheter des établissements existants et en faire des résidences relativement haut de gamme. C'est sur la partie hôtellerie, aux tarifs libres, que les groupes commerciaux font leurs bénéfices, le coût des soins étant réglementé par l'Etat.
Un mois d'hébergement dans une résidence Orpéa peut atteindre 2.000 euros.
Cette année, c'est Le Noble Age, petit groupe de 19 établissements, (chiffre d'affaires de 29,2 millions d'euros au premier semestre) qui se sent pousser des ailes. Il est entré en Bourse au mois de juin et son titre s'est déjà envolé de près de 20%. Le Noble Age dit vouloir "doubler de taille en trois ans", comme Orpéa...
SOURCE
"L'or gris"...
"L'or gris"...
Ca va jouer en grand "Prends l'oseille et tire-toi !" !
Comment imaginer, en effet, que cette prospérité puisse perdurer ? Evidemment, il ne faut pas être bien malin pour voir la poussée statistique de la "population-cible" ; ont-ils mesuré, par contre, la solvabilité future de ce marché ?
Qui financera à hauteur de 2000 €/mois ? La Caisse vieillesse : mal parti ! Les retraités ? Oui, sans doute ; mais quelle proportion d'entre eux (c'est à dire nous) le pourra ?
Ca promet !
Comment imaginer, en effet, que cette prospérité puisse perdurer ? Evidemment, il ne faut pas être bien malin pour voir la poussée statistique de la "population-cible" ; ont-ils mesuré, par contre, la solvabilité future de ce marché ?
Qui financera à hauteur de 2000 €/mois ? La Caisse vieillesse : mal parti ! Les retraités ? Oui, sans doute ; mais quelle proportion d'entre eux (c'est à dire nous) le pourra ?
Ca promet !
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Jake
"Le carré vert"
Une fiction assez effrayante que j'avais vue à sa sortie dans les années 70.
Aujourd'hui ces images me reviennent moins comme une fiction. Mais bon restons optimistes.
Aujourd'hui ces images me reviennent moins comme une fiction. Mais bon restons optimistes.
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tristesir
Non pas le carré vert, mais <<soleil vert>> 
On peut donner son corps à la science (personnellement je ne tiens pas à ce que de futurs médecins se fassent des blagues douteuses avec mes mains mortes
)...Sera t' il , un jour , une marchandise comme les autres?
make room=faites de la placeSoleil vert (Soylent Green) est un film de science-fiction de Richard Fleischer sorti en 1973, dépeignant un avenir sombre dans une société ayant épuisé toutes ses ressources naturelles et détruit la nature. Situation que les personnages du film n'ayant jamais connu autre chose ont l'air de considérer comme normale.
Edward G. Robinson y incarne une génération qui a connu autre chose, et exprime un regret discret de l'ancien ordre des choses. Ce regret prendra une tournure particulièrement poignante au moment de la fin qu'il se choisit.
La question de l'euthanasie y est également évoquée. Au-delà de l'anecdote littérale de l'intrigue, le film amène à se demander si nous-même ne « mangeons » pas aussi bien les morts (le travail des générations antérieures) que les vivants à venir - en ne veillant pas à laisser la planète en sortant comme nous l'avons trouvée en entrant.
Le film est inspiré de la nouvelle de Harry Harrison, « Make Room! Make Room! », parue en 1963.
Source
On peut donner son corps à la science (personnellement je ne tiens pas à ce que de futurs médecins se fassent des blagues douteuses avec mes mains mortes
)...Sera t' il , un jour , une marchandise comme les autres? -
Jake
En effet Tristesir, "le soleil vert", j'étais restée sur ces petits carrés verts que l'on distribuait en guise de nourriture et qui s'avéraient être faits de chair humaine.
En tous les cas merci pour toutes ces infos très intéressantes sur ce film qui fait froid dans le dos.
Make room : représente bien l'image de cette pelleteuse qui passait dans les rues et qui écrasait avec son bras mécanique tout ce qui était sur son chemin.
Et ce passage également sur l'euthanasie, c'est d'ailleurs cette image justement qui m'a fait penser au sombre avenir de la retraite.
Mais ce traitement était pour les mieux lotis il me semble. Une mort en douceur face à un grand écran où défilent le souvenir des jours heureux : des vaches broutant l'herbe verte.
L'avenir des retraites, le chômage et dernièrement les actions de Greenpeace malmenées nous rapprochent de cette fiction d'ici une vingtaine d'années si nous continuons ainsi.
Mais bon on en revient toujours au bon sens et au respect que tu évoques d'ailleurs toi-même tristesir :
"On peut donner son corps à la science (personnellement je ne tiens pas à ce que de futurs médecins se fassent des blagues douteuses avec mes mains mortes ) )...Sera t' il , un jour , une marchandise comme les autres?"
En tous les cas merci pour toutes ces infos très intéressantes sur ce film qui fait froid dans le dos.
Make room : représente bien l'image de cette pelleteuse qui passait dans les rues et qui écrasait avec son bras mécanique tout ce qui était sur son chemin.
Et ce passage également sur l'euthanasie, c'est d'ailleurs cette image justement qui m'a fait penser au sombre avenir de la retraite.
Mais ce traitement était pour les mieux lotis il me semble. Une mort en douceur face à un grand écran où défilent le souvenir des jours heureux : des vaches broutant l'herbe verte.
L'avenir des retraites, le chômage et dernièrement les actions de Greenpeace malmenées nous rapprochent de cette fiction d'ici une vingtaine d'années si nous continuons ainsi.
Mais bon on en revient toujours au bon sens et au respect que tu évoques d'ailleurs toi-même tristesir :
"On peut donner son corps à la science (personnellement je ne tiens pas à ce que de futurs médecins se fassent des blagues douteuses avec mes mains mortes ) )...Sera t' il , un jour , une marchandise comme les autres?"
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poussin006
dans ma petite ville de 6000 habitants (là où je vivais quand j'avais du boulot...), il y a eu un complexe de résidence pour retraités. petites villas 3 pièces, parc clôturé, gardien, fort knox en somme.
ca n'a pas pris et ils ont du :
- supprimer le critère d'âge pour les locataires
- réduire leurs prétentions sur les loyers un peu trop élevés
on verra bien avec l'arrivé à la retraite d'une population qui aura "bossé" 20 ans et passé 20 utres années à essayer de survivre entre minima sociaux et autres allos chômage...
ca n'a pas pris et ils ont du :
- supprimer le critère d'âge pour les locataires
- réduire leurs prétentions sur les loyers un peu trop élevés
on verra bien avec l'arrivé à la retraite d'une population qui aura "bossé" 20 ans et passé 20 utres années à essayer de survivre entre minima sociaux et autres allos chômage...
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Mallo
Et si seulement le prix élevé des "loyers" était synonyme de qualité de vie...
J'ai "traîné" dans 5 maisons de retraite pour y bosser la nuit ...
Entre les cafards que l'on retrouve jusque dans le lit des vieux, entre le manque d'ampoule dans le couloir, entre les chambres viellotes et l'entassement de personnes ...
Rien de bien paradisiaque ...
J'ai "traîné" dans 5 maisons de retraite pour y bosser la nuit ...
Entre les cafards que l'on retrouve jusque dans le lit des vieux, entre le manque d'ampoule dans le couloir, entre les chambres viellotes et l'entassement de personnes ...
Rien de bien paradisiaque ...-
tristesir
Une fois que tu as rempli la maison de retraite avec des loyers à prix élévé, pour faire plus de profits encore, sous la pression des actionnaires il y'a la bonne vieille recette de faire baisser la masse salariale: couche culotte pour tout le monde !Et si seulement le prix élevé des "loyers" était synonyme de qualité de vie...