Vente directe à la Bastille

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Vente directe à la Bastille

Message par superuser »

Le PCF et le Modef transforment La Bastille en marché primeurs géant

Les Parisiens se sont pressés jeudi place de la Bastille pour acheter des tonnes de fruits et légumes vendus directement par des producteurs, une initiative du PCF pour dénoncer la différence entre les prix versés aux agriculteurs et ceux payés par le consommateur, sous la pression de la grande distribution.

En dépit du crachin, une file d'attente de plus de 150 mètres s'est formée durant plusieurs heures pour acheter des melons à 5 euros les deux, des pommes à 3 euros les 2 kilos ou des tomates à 4 euros les 3 kg.

Des prix considérés comme "justes" par le Modef, mais néanmoins supérieurs, dans le cas du melon, aux prix de détail relevés par le ministère de l'Agriculture dans 150 magasins du 14 au 20 août.

Au total, la vente directe qui s'est déroulée jeudi dans une quarantaine de lieux en région parisienne a permis d'écouler 75 tonnes de marchandises contre 50 tonnes l'an dernier, lors de la première initiative de ce type, selon le Modef.

"Grâce à des actions de ce type, l'opinion se rend compte de l'écart qui existe entre le prix payé aux producteurs et celui payé par le consommateur", a expliqué Raymond Girardi, secrétaire général du Modef (Mouvement de défense des exploitations familiales), proche du PCF.

Il a pris l'exemple du kilo de tomates, payé 70 centimes d'euro le kilo par la centrale d'achat et vendu environ 2,50 euros au consommateur.

Les relevés de prix effectués par le ministère de l'agriculture font état d'une augmentation de 9% sur un an du prix moyen des abricots et de 46% des nectarines, mais aussi d'une baisse de 9% de celui des melons et de 5,5% des tomates.

"Je suis là pour soutenir les paysans français", clame Roland, tourangeau travaillant à Paris. "Les gens sont conscients que les distributeurs se sucrent sur le dos des producteurs", poursuit-il.

"Vous devriez faire ça plus souvent", répètent inlassablement les acheteurs. "Nous ne pouvons pas renouveler souvent ce genre d'opération, car le rôle d'un producteur n'est pas de vendre", tempère M. Girardi.

Le mouvement de sensibilisation doit permettre de "modifier les pratiques de la grande distribution", selon Sylvie Mayer, responsable du groupe de travail sur le commerce équitable au PCF. "Pour le moment, tout le monde est lésé, consommateurs, producteurs et mêmes les commerçants indépendants qui sont sous pression de la grande distribution", a-t-elle ajouté.

Le Modef et PCF demandent l'utilisation systématique du "coefficient multiplicateur", un mécanisme instauré par décret en juillet 2005 qui limite les marges des distributeurs en cas de crise avérée pour un produit.

"Il n'a pas été utilisé jusqu'à présent parce que les conditions de son application sont beaucoup trop draconiennes. Nous voulons qu'elles soient modifiées pour qu'il puisse s'appliquer en permanence", explique Mme Mayer.

Le Modef demande aussi des "mesures coercitives" pour limiter les importations.

"Les trois quarts des producteurs de fruits et légumes ont arrêté depuis vingt ans. La moitié de ceux qui restent sont aujourd'hui au bord de la faillite. Si on n'intervient pas, ils vont disparaître complètement", prévient M. Girardi.

"Si ça continue, il n'y aura plus de paysans et la campagne ressemblera à la brousse", se désole Roland en emportant deux sacs pleins de fruits.

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