Nestlé pris la main dans le sac !
La police colombienne découvre que Nestlé procède au re-étiquetage de 200 tonnes de lait périmé.
Nous reproduisons ci-après les déclarations de Angel Maria Caballero, président de l'Association Nationale pour la Sauvegarde de l'Agriculture qui dénonce les activités illicites de la multinationale Nestlé qui envoie du lait d'Uruguay et modifie l'étiquetage pour en cacher l'origine et la date de péremption.
Ces déclarations sont d'autant plus d'actualité que le journal El Tiempo du samedi 7 décembre, fait remarquer qu'aux 200 tonnes de lait saisies la semaine dernière, s'ajoutent 120 autres tonnes, saisies alors qu'elles étaient en processus de re-étiquetage pour simuler avoir été produites à l'intérieur du pays et pour cacher qu'il s'agissait de lait périmé non apte à la consommation humaine. Ces faits révèlent la corruption des multinationales qui jouent avec la santé humaine dans le seul but de réaliser de grands bénéfices.
Après avoir été informé de la saisie de lait en poudre sur la commune de la Tebaida dans le Quindío par le DAS (Département Administratif de Sécurité, ndlt), le mouvement pour la Sauvegarde de l'Agriculture de Colombie a vigoureusement questionné ces pratiques anti-commerciales qui affectent la santé des colombiens, tout en sacrifiant le secteur concerné et la production nationale.
Observations. Concernant ce cas, il faudra effectuer une analyse de la quantité, la qualité, l'origine et l'impact sur le marché national, puisque les méthodes d'importation des multinationales du lait comme Nestlé, sont semble-t-il d'acheter à bas prix dans d'autres pays des produits de qualité douteuse. Cependant au moment de les vendre dans le pays, les prix ne sont jamais réduits. "La quantité de lait que Nestlé a importé des marchés d'Uruguay et d'Argentine a été de 4 886 tonnes de lait en poudre, ce qui équivaut à 37 622 200 litres de lait frais. Or, la moyenne de la consommation nationale par personne est de 130 litres par an dans le pays, c'est à dire que si nous effectuons la division nous trouvons qu'avec cette quantité on pourrait alimenter au moins 284 615 personnes pendant un an, c'est à dire la population d'une ville moyenne du pays" a expliqué Angel Maria Caballero, qui a manifesté son indignation face à ces actions qui constituent l'abandon du soutien au secteur national laitier. D'autre part, le Syndicat National des Travailleurs de l'Industrie Alimentaire, Sinaltrainal, a dénoncé le fait que Nestlé ait renoncé à acheter près de 116 millions de litres de lait frais qui auraient pu en grande part, générer des revenus pour le secteur national. En revanche, cette compagnie, a importé ce produit en poudre, en provenance d'Europe. "Le seul fait de cesser de produire du lait dans le pays pour l'acheter à l'extérieur est un acte scandaleux, et plus encore si l'on considère que les 116 millions qui ont été écartés du marché auraient pu ravitailler 892 000 personnes en un an c'est à dire une population égale ou supérieure à deux fois Ibagué." "Cependant, le plus terrible est l'impact pour les producteurs, puisque ce chiffre divisé par les 450 000 producteurs de lait donne comme résultat que l'on a renoncé à acheter 257 litres aux producteurs nationaux" a indiqué Caballero.
Sans qualité. La dénonciation du cas de La Tebaida a des connotations particulières car outre qu'elle émane de la Présidence de la République, à travers un communiqué du DAS, elle indique que les multinationales ont pour objectif de se remplir les poches peu importe à quel prix. Dans ce cas, le lait provient de l'entreprise Conaprole et est d'origine uruguayenne, les étiquettes arrivaient à échéance le 31 Août 2001 et le 20 février 2002. L'affaire consistait à changer la date de péremption et à vendre le produit. Une nouvelle analyse de la question montre que les 8 904 paquets saisis sont l'équivalent de 200 tonnes de lait, on n'a pu pour le moment savoir où se trouvent le reste des 4 600 tonnes importées du sud du continent. "Ce qui est déplorable dans ce cas c'est que le lait est entré par Buenaventura , en théorie légalement et avec un permis, sans être contrôlé par l'Invima, et le pire c'est que ce produit qui est périmé, est consommé par le peuple colombien violant ainsi toutes les règles de salubrité et d'hygiène par des accords à caractère commercial". Ceci affecte la santé des colombiens et cela affecte également l'économie agraire, car à partir 1996, les entreprises colombiennes ont été peu à peu absorbées par le capital étranger, c'est ainsi que Neslé a acheté Cicolac, Parmalat Proleche et Danone Noel. Ma question porte sur l'efficacité des contrôles pendant tout ce temps. "Cette situation a également causé du tort à la production nationale car le pays produit 5 100 millions de litres de lait par an, ce qui équivaut à 4 milliards de pesos, c'est à dire deux fois les recettes de l'Etat pour la première période de la réforme fiscale. Cette quantité, divisée par la consommation par habitant, suffirait à alimenter 39 millions de personnes, c'est à dire que nous sommes autosuffisants en lait, et cependant, nous avons abandonné le marché à des multinationales qui empochent les bénéfices nets du pays", a soutenu le Président de Sauvegarde de l'Agriculture. A cette nouvelle situation, et au comportement anti-éthique des multinationales, s'ajoute la réalité du producteur de base qui, se détournant d'autres cultures en est venu à considérer la production laitière comme un moyen de subsistance. Il est clair que les agriculteurs qui ont cessé de semer du sorgho et du mais se sont réfugiés dans une autre production qui est aux mains des multinationales.
Scénario pour le futur. Cette situation accentue l'appauvrissement de la campagne colombienne et diminue la qualité de la vie puisque les produits importés n'offrent pas semble-t-il les bénéfices annoncés dans les programmes publicitaires, de plus on a pu voir qu'ils font l'objet de manœuvres troubles et inacceptables, dans lesquelles sont très probablement impliqués des ex-fonctionnaires des précédents gouvernements. "Si cela se produit maintenant que l'on parle de liberté des prix, je ne veux pas imaginer ce qui se passera lorsque l'ALCA entrera en fonctionnement."
Après avoir été informé de la saisie de lait en poudre sur la commune de la Tebaida du Quindio par le DAS, le mouvement pour la Sauvegarde de l'Agriculture de Colombie a sérieusement mis en question ces pratiques anti-commerciales qui affectent la santé des colombiens, tout en sacrifiant le secteur et la production nationale. D'autre part, Sauvegarde de l'Agriculture a exprimé son indignation face à l'augmentation des prix de l'ordre de 25 et 47 % que les multinationales pharmaceutiques telles que Aventis, Pasteur, et Biogen ont réalisé sur des vaccins de la rougeole et la rubéole. "Mais pire encore furent les sanctions de 230 millions de pesos infligées à ces entreprises, pour elles cela ne représente certainement pas une grande quantité d'argent. D'autre part, j'ai appris qu'au premier janvier le prix des facteurs de production pour les productions comme le riz, la pomme de terre et le coton, augmentera de 11%, sans compter le réajustement de 8% qui a été effectué dans le courant de cette année, tout ceci placera ces productions au bord de la faillite. Les effets de ces multinationales sur l'économie, pourraient être qualifiés de globalisation de la misère" a dit Caballero, qui a ajouté que l'entreprise Panamco de Colombie, qui gère la marque Coca Cola a importé 16 000 tonnes de sucre en provenance du Brésil, tournant ainsi encore une fois le dos à la production nationale.