Aujourd'hui j'ai été convoquée à l'ONEM (Office National de l'Emploi), sorte de gendarme en matière de chômage. J'avais reçu un courrier me prévenant d'un entretien avec un "facilitateur" dans le cadre - je cite - de "l'activation du comportement de recherche d'emploi".
Ce qui veut dire en clair que les chômeurs qui sont depuis un certain temps au chômage doivent prouver qu'ils ne glandent pas toute la sainte journée. Donc, j'allais, d'un pas peu léger, me faire évaluer, avec toute la part de subjectivité que cela comporte.
Dans mon sac à dos, une pile de plus de 15 centimètres de haut avec, au choix, des candidatures spontanées, des "regrets" d'employeurs, des réponses à des annonces.
Inutile de préciser que l'ONEM inspire la crainte. Les sanctions, en cas de non satisfaction du comportement de recherche d'emploi, vont de la diminution des allocs au niveau du minimum d'insertion sociale à la suppression pure et simple des allocs. Bref, du statut de chômeur - aux revenus déjà peu enviables - à celui de SDF.
Le "facilitateur" qui se présente à moi est un Nord-Africain décontracté. Il me serre la main et m'invite très poliment à le suivre à l'étage de l'immeuble ingrat.
Arrivé à un bureau séparé par de petites cloisons, il m'énonce les tenants et les aboutissants de l'entretien. Je suis partie pour 40 minutes: méthodes de recherche d'emploi, résultats, démarches. Mon interlocuteur se montre compréhensif et un véritable dialogue s'installe. Je parle de mon licenciement abusif et de mon combat devant les tribunaux. Je parle de ma détresse, des mes espoirs, désespoirs.
Il y a des échanges de sourires.
Au fait, l'ONEM engage-t-il demandais-je ? Affaire à suivre.
Je suis ressortie de là certes un peu fatiguée mais l'esprit léger. Mes craintes estompées. Peut-être ais-je eu de la chance mais aujourd'hui, je suis tombée sur quelqu'un de bien.
Comme dirait Coluche, un bâteau qui s'en va, c'est une chose qui arrive ...