
La barrière ne s'est pas levée pour autant !

Voilà. J'ai moins de 50 ans mais je suis parfaitement découragée et écoeurée. Le seul "atelier de redynamisation", la seule "remobilisation" dont j'ai besoin, c'est un vrai boulot avec un vrai salaire. Mais on est bien dans le parking blindé dont parle Victorine (ça, c'est de la métaphore !!!) et quand on a perdu sa place, on n'en retrouve pas d'autre avant un moment.Sophie alias superuser a écrit :Votre webmestre en "ASI" (appui social individualisé)
Pour ceux/celles qui ne me connaissent pas, je suis co-fondatrice et animatrice de ce site, au chômage depuis 2001 (j'avais 39 ans, j'en ai bientôt 44) malgré mon Bac+2 et mes 20 ans d'expérience... Inutile de vous dire que je suis une chômeuse de très, très longue durée, "trop vieille" et au parcours "trop atypique" pour séduire un recruteur intelligent en cette période où l'offre d'emploi est largement inférieure à la demande, et surtout une aubaine pour cibler les plus jeunes et les plus soumis d'entre nous.
Entre 2003 et 2005, période où j'ai bombardé moult entreprises de mes belles candidatures spontanées (en couleur !), en moyenne 50 par mois - vous imaginez le budget et la pile de papier - personne n'a voulu de moi (ou je n'ai pas voulu d'eux car on me proposait le Smic). Eh oui : même si je survis à l'ASS soit 14,25 € par jour, je fais partie de ces minima sociaux qui seraient encore plus dans la merde s'ils acceptaient un emploi à 1.200 € nets, je vous l'assure. Et je refuse de me brader, préférant être pauvre mais digne que pauvre et exploitée.
Après 4 ans et demi de silence complet (sauf un questionnaire en guise de convocation l'été dernier), surprise : l'ANPE m'a convoquée en janvier ! En effet, depuis juillet 2001, jamais je n'avais eu droit à telle invitation.
J'ai déballé mon carton de réponses négatives - une pile de 10 cm -, et avoué que depuis décembre j'étais en panne d'inspiration => totalement découragée devant mes 1.800 candidatures envoyées POUR RIEN, bref, j'ai dit à la conseillère que j'étais dans un "creux de vague" et lui ai demandé un accompagnement psychologique pour retrouver un minimum le moral. Elle m'a donc proposé un "appui social individualisé" ou ASI. Un genre d'accompagnement pour le retour à l'emploi des personnes en difficulté, quoi...
Je me rends donc dans une association à côté de chez moi, où je rencontre une "psychologue". Elle est sympathique, elle ne me juge pas, et je m'exprime franchement. Au bout de la troisième séance, je réalise qu'elle ne prend aucune note et que je suis obligée de répondre aux mêmes questions.
Et hop ! on refile la patate chaude : elle estime que je suis suffisamment "dynamique" pour rencontrer son collègue qui, lui, va me rapprocher de l'emploi.
Son collègue est également charmant. Il m'écoute, puis on se revoit pour refaire mon CV. On en "révise" ensemble une partie, puis il m'oriente vers une autre association (Force Femmes) pour torcher le reste !!! (encore le coup de la patate chaude, j'hallucine…)
Ensuite, nous recherchons sur internet s'il y a des modules de formations disponibles pour me "remettre en selle" sur les logiciels bureautiques de base, et surtout la PAO (je suis restée sur XPress 4.1 et Photoshop 4, j'ai un vieux Mac et pas les moyens) : rien en PAO pour 2006 !!! A part ça, il ne se décourage pas et me conseille de prendre rendez-vous… avec l'ANPE : retour à l'envoyeur !
Ensuite, il me propose un CDDI (contrat à durée déterminée "insertion") à côté de chez moi, dans une imprimerie qui recherche une assistante PAO au Smic. Il appelle le recruteur, qui rentre à 17H. Je rappelle de chez moi après 17H : toujours pas là. Je rappelle deux fois jusqu'à 18H, toujours pas là, "rappelez vendredi !"... Je rappelle vendredi : pas là. Personne ne m'a jamais rappelée ensuite. Et j'ai même appris que ce gars a l'habitude de prendre ce type de salariés en "contrat d'insertion" : le sortant forme le nouvel entrant, pas de pérennisation, que du jetable.
Tout ça m'a foutu un coup. J'avais déjà le moral en berne, et ça n'a rien arrangé.
Je ne suis pas retournée à mes "séances" d'ASI. Comme pour le psy, j'ai posé des lapins. Et le charmant collègue m'a envoyé un mois plus tard une lettre-type pour m'annoncer qu'il quittait l'association en question pour de nouveaux horizons (tant mieux pour lui !)... Fin de l'épisode.
Alors, que peuvent-ils faire s'il n'y a pas à la clé d'emplois véritables et dignes de ce nom ? RIEN. On reste dans l'occupationnel, l'accompagnement approximatif puisqu'au final il n'y a RIEN, zéro formation, emplois bidon. Comment voulez-vous qu'on s'en sorte ???
... voire jamais... et c'est une éventualité à laquelle nous sommes réellement confrontés.quand on a perdu sa place, on n'en retrouve pas d'autre avant un moment.
graeme allwright, toute mon enfance !!si c'est le cas ,c'est un ..exploit ,cohen a ete peu traduit et pour cause ,graeme allwright en france un peu !
Non, je ne connais pas non plus Jules Renard (juste le nom)... je suis complètement inculte.qui ne connait pas ..leonard cohen mais jules renard
Pour votre hypothèse de départ, je me permets de suggérer aussi un autre questionnaire, que vous pourriez adresser aux services de recrutement dans des entreprises pour savoir comment des responsables de recrutement voient des personnes d'un age supérieur à 50 ans.Mon hypothèse exacte est la redynamisation est une condition de leur insertion sociale et professionnelle.