Zoiseau,
Pour vivre ou survivre dans nos sociétés modernes où l'on ne chasse ni ne fait pousser nos carottes & patates car maintenant il y a les supermarchés, il n'y a pas d'autre moyen que de travailler (enfin,
avoir un emploi stable et pas trop mal payé, si possible).
Mais, comme tu le sais, il manque au bas mot 2,2 millions d'emplois en France pour satisfaire à cette exigence. Ce bel équilibre, ce
contrat de société imaginé par ceux qui croient au plein emploi est totalement, définitivement rompu.
Donc, on se retrouve avec autant d'individus "en trop" que l'on va accuser de profiter du système faute de les accuser d'être nés, tout simplement.
Je te ramène à une considération très simple :
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Article 5, préambule de 1946 de notre Constitution Française actuelle :
Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi.
Comment peut-on avoir le devoir de "travailler" s'il manque autant d'emplois ?
Je me passerais volontiers du "monde du travail" et de "l'assistance" si je pouvais être 100% autonome, en dehors de ces paramètres incontournables (être propriétaire de ma maison et cultiver mon jardin, ce qui n'est hélas pas le cas pour bcp d'entre nous).
Vu sous un autre angle, le "devoir de travailler" peut être aisément rempli puisque, faute d'emplois dignes de ce nom, beaucoup d'entre nous travaillent tout de même sans être payés (bénévoles comme moi, femmes au foyer, etc… Le
travail est une activité humaine naturelle, pas toujours quantifiable, rémunérée ou reconnue) mais plus ça va plus il faudrait travailler pour rien. On est un admirable bénévole, mais pour un
emploi un candidat trop atypique ou trop cher : alors ???
A quoi sert le travail s'il ne permet pas de s'épanouir ?
A quoi sert un emploi s'il ne permet pas de vivre ?
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Article 11 du même préambule : […]
Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence.
Puisque la société n'offre pas d'autre alternative à l'emploi - ou au travail rémunéré - et si elle ne peut pas en fournir suffisamment, ou elle est
responsable, ou elle doit changer de raisonnement (ce qui n'est hélas pas le cas).
Alors, l'Etat et l'Unedic sont en faute. L'Unedic, parce que son bureau refuse de taxer davantage les entreprises qui usent et abusent des contrats précaires, par exemple. L'Unedic aurait les moyens de renflouer ses caisses, et elle ne les tente pas. Idem pour L'Etat, parce qu'il refuse de taxer les entreprises qui licencient et ruinent des régions entières alors qu'elles font des bénéfices. Ainsi, l'Etat et l'Unedic laissent faire et supportent sans broncher les frais de ces comportements anticonstitutionnels mais, étrangement, oublient qui sont les responsables… et fustigent les victimes.
Cela suffit !!!
