L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Vos témoignages & réflexions sur Pôle Emploi, les formations proposées aux demandeurs d'emploi, les cabinets de recrutement ou les sites-emploi sont les bienvenus !

Modérateurs : superuser, Yves

Répondre
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par superuser »

Les cadres au chômage, objets de convoitise

La fin d'un monopole. C'est vendredi, à 16h30 précises, que l'appel d'offres lancé le 24 mars par Pôle emploi pour le reclassement de plusieurs dizaines de milliers de cadres chômeurs (entre 27.000 et 75.000 précisément) sera clos. Une vraie révolution puisque ce marché, qui coûte en «cotraitance» 20 millions d'euros par an au service public de l'emploi, était jusqu'alors attribué de gré à gré à la seule Association pour l'emploi des cadres (Apec).

Tous les cabinets privés du marché de «reclassement des demandeurs d'emploi» (licenciés économiques, chômeurs éloignés du marché du travail…), à commencer par les groupes Adecco et Sodie, devraient déposer une offre avec l'espoir de remporter tout ou partie des 16 lots attribués début juillet pour deux ans. «Ce n'est pas un basculement, nuance Éric Verhaeghe, le président de l'Apec. On est serein car on s'y est préparé et on dispose d'une notoriété et d'une qualité de service reconnues qui devraient plaider en notre faveur.»

Il n'empêche, cette «échéance» marque un tournant dans la vie de l'Apec, créée en 1966 et gérée par les partenaires sociaux, qui doit dorénavant faire face à la concurrence et se réinventer un modèle. L'organisme qui emploie près de 900 personnes a été ­sommé par la Commission européenne de distinguer ses missions d'intérêt général de ses activités concurrentielles. Avec une contrainte : l'interdiction d'utiliser les 92 millions d'euros de cotisations obligatoires qu'elle perçoit chaque année auprès des cadres - et que Bruxelles assimile à une aide d'État - pour financer ses activités concurrentielles. «On se pose tous la question de l'utilité de l'Apec et on se demande comment elle va pouvoir bien séparer budgétairement ses activités publiques», critique l'un de ses concurrents.

Problème de concurrence

Outre une nouvelle comptabilité analytique stricte, un «mandat de service public» a donc été défini en novembre 2008 pour couvrir les activités d'intérêt général - essentiellement l'information de tous les cadres sur la situation du marché de l'emploi - mais il n'a pas encore été validé par la Commission européenne. «Ce mandat nécessite d'être étoffé car il est loin de correspondre aux 92 millions que perçoit l'Apec au titre de ses missions d'intérêt général», constate une source gouvernementale, jugeant même une «restructuration nécessaire» de l'association. «Le mandat a vocation à être général car nos missions, dans un monde fluctuant et évolutif, nécessitent d'être adaptées tous les jours», rétorque Éric Verhaeghe.

Une piste - validée en février dernier dans un plan d'objectifs et de moyens - consiste notamment à utiliser une partie de la «cotisation Apec» pour financer les bilans d'étape professionnels à mi-carrière rendus obligatoires par la réforme de la formation professionnelle. Mais certains concurrents de l'Apec contestent que ce soit une mission de service public. Au motif que ces entretiens sont des prestations que des groupes comme Altedia ou Groupe Alpha proposent aussi, moyennant rétribution, à leurs clients. L'Apec prévoit encore de développer des «points carrière» en sous-traitance auprès de cabinets privés. «L'Apec est aux abois et Pôle emploi n'attend plus qu'elle s'effondre pour la croquer», ironise un patron reprenant une rumeur pour l'heure démentie par le gouvernement. «C'est du fantasme», répond Éric Verhaeghe qui concède toutefois que 2010 est «une année cruciale» pour l'Apec.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010 ... itise-.php
Maxerem

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par Maxerem »

L'APEC n'a rien fait pour lutter contre la discrimination des cadres seniors.
Au contraire, elle s'est comportée de façon ultra clientéliste vis à vis des entreprises en ne prenant aucun risque de déplaire en ne proposant que les clones que celle-ci demandent.
Elle a fait tourner le système d'exclusion au lieu de justement se distinguer par une éthique qui pouvait justifier d' une "mission de service public".

L'APEC s'est mise au niveau des pires officines de recrutement commercial , en moins bien, moins spécialisée, plus bureaucratique.

J'ai écris à son Président, il y a plusieurs années : "L'APEC ne sert à rien. Elle n'a aucune raison de percevoir des cotisations obligatoires. Elle est incapable de mener une mission de service public en s'engageant contre les discriminations absurdes qui touchent les quinquas ...."

Pire, en se posant en référence : le Baromètre de l'emploi des cadres de l'APEC a contribué à diffuser une image fausse de la situation de l'emploi des cadres, fabriquée sur mesure pour conforter les messages gouvernementaux quand ce ne sont pas ceux du MEDEF.

Je ne verserai pas une larme sur l'APEC, elle a cessé d'être utile depuis longtemps pour devenir nuisible.

:mrgreen:
maguy

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par maguy »

L'APEC n'a rien fait pour lutter contre la discrimination des cadres seniors.
Entièrement d'accord !

J'ai cotisé des années durant comme toi sans doute, en plus des cotisations chômage "normales" pour cette officine qui ne sert pas à grand-chose, sauf à percevoir de l'argent que nous cotisons et entretenir un tas d'agents (voir la taille de l'immeuble dans le 14è).

J'y étais allée au début de mon chômage et avais été reçue par un jeunot en costard qui se la jouait, un peu comme ces jeunes loups de M. P..e, incroyable de fatuité, de vacuité et d'idioties-prêtes-à-l'emploi.

Devant ce genre de mec, j'ai choisi d'être suivie par l'anpe près de chez moi, afin de m'éviter en plus une heure de transport. A l'époque de mon licenciement, j'avais tout de même 8 personnes à encadrer, dont des techniciens autrement pointus que ce blanc-bec.

Je ne pleurerai pas non plus, j'ai cotisé des années pour rien, nibe, que dalle de services :evil:
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par superuser »

Certes. Mais je doute que les autres cabinets privés fassent mieux... :cry:
maguy

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par maguy »

D'accord, Sophie mais au moins ils ne ponctionnent pas les salaires comme la secu ! Même popaul ne se conduit pas aussi mal quand tu te trouves en situation d'"assurance" soit en ARE. Eux sont puants, méprisants et ne te servent à rien. Au moins on touche ses assedics avec l'anpe, avec un semblant de ce qu'on sait, mais eux, rien, même pas semblant :evil:
math77

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par math77 »

Certes. Mais je doute que les autres cabinets privés fassent mieux...
C'est clair.

Par contre est qu'il y aura toujours des offres d'emplois sur leur site???
Car pas mal de leurs offres permettent de passer directement vers l'employeur et non pas vers les Pt......de cabinets.

(je fais gaffe au fôtes, des fois que Serabeth trainerais dans la coin :mrgreen: )
maguy

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par maguy »

Leur moteur de recherches est NUL, tu ne peux choisir que "région parisienne" sans distinction de départements nord/sud ou autre plus loin.
Quand je demande par le moteur de recherches mon mot clé, on me répond aussi bien mon métier que "juriste" ou "avocat" n'importe quoi. Ils ont perdu leur monopole de nullité, rien d'autre, à force de mépriser les leurs, ils les ont rejoints, bien fait et toc !!!!

Et on est pas encore obligés de cotiser dans les cabinets privés.
math77

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par math77 »

perso, j'ai jamais eu de problèmes avec leur moteur de recherche.
Denis21

Re: L'APEC perd son monopole d'accompagnement

Message par Denis21 »

Je trouve que vous êtes un peu dur avec l'APEC. Je concède que le traitement des discriminations n'est pas la hauteur de ce qu'il devait être. Toutefois certains centres APEC refusaient le flicage des chômeurs,tel qu'il est pratiqué par pôle emploi et la plupart de ses sous-traitants. Le prélèvement sur les salaires était faible (0.03% salarial et 0.024% patronal) et cela permettait une indépendance vis à vis du pouvoir politique. L'APEC ne fait pas de bénéfice pour rémunérer ses actionnaires, comme les sous-traitants privés de Pôle-emploi. J'aurai préférer qu'on décline le modèle de l'APEC à l'ANPE, au lieu de créer un pôle-emploi, mélange de tout et de n'importe quoi.
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

L'APEC en grève

Message par superuser »

Un front syndical aussi large ne s'était pas vu depuis "vingt ou vingt-cinq ans", aux dires d'un ancien. D'autres rétorquent qu'il faut remonter à octobre 2001.

Une chose est sûre : en appelant les 900 salariés de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) à faire grève, vendredi 17 septembre, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO ont pris une initiative rare qui manifeste la profondeur de leur inquiétude. "Nous sommes dans une période critique", souligne un tract portant les logos des cinq confédérations. Si la direction ne change pas de stratégie, "l'APEC n'aura plus de raison d'être".

Depuis sa création en 1966, l'organisation paritaire, co-administrée par le patronat et par les syndicats, a développé de nombreuses missions : accompagnement des entreprises dans leurs recrutements de cadres, conseils auprès de ces deniers "dans la gestion de leur évolution professionnelle", réalisation d'études sur l'emploi et les salaires, etc.

DES OPÉRATEURS PRIVÉS ARRIVENT SUR LE MARCHÉ

Durant des années, l'APEC a entretenu une relation de "cotraitance" avec l'ANPE : les cadres à la recherche d'un emploi pouvaient alors être aiguillés vers l'APEC. A l'heure actuelle, l'association dispose d'un budget substantiel (130 millions d'euros en 2010) qui provient pour près des trois quarts d'une cotisation obligatoire réglée par les cadres et par leur employeur.

Cet ordonnancement vient de voler en éclat du fait des règles européennes sur la concurrence. Désormais, l'APEC est confrontée à des opérateurs privés sur le marché du reclassement des cadres. Fin avril, Pôle Emploi a clos un appel d'offres afin d'attribuer des "marchés de services d'insertion professionnelle" au profit des chômeurs cadres. L'APEC n'a remporté que 22% des lots, le solde tombant dans l'escarcelle de plusieurs sociétés telles que Ingeus, Adecco, Randstad, etc.

Ce résultat, inférieur aux objectifs de l'APEC, a provoqué un "choc", d'après une salariée, et engendré des tensions en interne, car le manque-à-gagner pour l'association est important (entre 5 et 14 millions d'euros suivant les estimations, très divergentes, qui ont circulé). Une partie du personnel est aujourd'hui menacée de perdre son poste, souligne l'intersyndicale.

Autre sujet brûlant : la cotisation encaissée par l'APEC devra être consacrée à des activités d'intérêt général mais pas à des activités concurrentielles, car la réglementation européenne l'assimile à une aide d'Etat. L'association sera tenue de "justifier a priori" chaque euro dépensé dans le cadre de son "mandat de service public", indique un délégué syndical qui souhaite conserver l'anonymat. Si elle n'y parvient pas, la cotisation risque d'être remise en cause, ajoute-t-il.

"SERVICES DÉVALORISÉS, MÉTIERS DISQUALIFIÉS"

Dans ce contexte, l'APEC cherche à redéployer son activité en suivant deux axes jugés "dangereux" par les syndicats. Selon eux, la direction veut doubler le chiffre d'affaires qu'elle tire de ses activités commerciales (salons, assistance aux managers…). "Irréaliste", commente un élu du comité d'entreprise.

En outre, l'APEC envisage d'accentuer le "conseil à distance" (par téléphone ou via Internet). L'intersyndicale dénonce ces "produits light" qui seront ouverts "à tout le monde". Au bout du compte, "l'APEC va y perdre en crédibilité, car nos services seront dévalorisés et nos métiers disqualifiés", résume un délégué syndical.

Le président (Medef) de l'APEC, Eric Verhaeghe, comprend "l'émotion" du personnel. Il remet toutefois en perspective les conséquences du manque-à-gagner subi par l'organisation paritaire suite à l'appel d'offres sur le reclassement des cadres : "La relation avec Pôle Emploi était minoritaire dans l'activité générale de l'APEC", dit-il. Quant au "conseil à distance", M.Verhaeghe pense que son développement ne nuira pas aux missions assurées "en face-à-face" — c'est-à-dire au sein même des agences, grâce à un échange direct entre un salarié de l'APEC et un cadre.

Membre du conseil d'administration de l'association, Eric Pérès, de FO, constate qu’"on est dans le flou plus que total" aujourd'hui. Pour lui, il est impératif "de se réunir autour d'une table" afin de répondre à une question essentielle : "Que veut-on faire de l'APEC ?"

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

L'APEC en grève (suite)

Message par superuser »

L'Apec ne sait plus trop quoi faire de son magot de 92 millions

Etre spécialisé depuis près de quarante-cinq ans dans le reclassement des cadres, et ne pas pouvoir utiliser à cette fin les quelque 92 millions d'euros perçus chaque année : voilà la situation aberrante dans laquelle se retrouve aujourd'hui l'Apec (Association pour l'emploi des cadres). Une conséquence directe de l'ouverture à la concurrence cet été, par Pôle emploi, du marché de l'accompagnement des cadres chômeurs, dont l'association avait jusque-là le monopole.

Pour la première fois dans l'histoire de cet organisme paritaire (cogéré par les organisations syndicales et patronales), l'ensemble des syndicats appelle les 900 salariés à un mouvement de grève ce vendredi.

Adieu mon beau monopole

Tout a changé pour l'Apec en juillet dernier. Détentrice du monopole du reclassement des cadres depuis sa création en 1966, l'association n'a remporté alors que 22% de ce marché, suite à l'appel d'offres de Pôle emploi. La société Ingeus, cabinet spécialisé dans l'insertion professionnelle, est sortie gagnante du partage avec 39% du gâteau. Adecco arrivant derrière l'Apec avec 21%. Une manne financière quand on sait que le prix payé par Pôle emploi est de 2.500 euros par demandeur d'emploi, selon un administrateur de l'Apec.

Au-delà du manque à gagner (10 millions d'euros au lieu de 18 millions) qu'elle occasionne pour l'Apec, l'ouverture à la concurrence met celle-ci dans l'obligation de rendre des comptes sur l'utilisation de son budget. Et de démontrer à Bruxelles qu'il n'y a pas distorsion de concurrence, ce qui n'est pas une mince affaire. Explication.

A côté de l'argent versé par Pôle emploi et des bénéfices sur la vente de prestations commerciales (organisation de salons, etc), l'Apec est financée par une cotisation obligatoire prélevée chaque mois sur le salaire des cadres, et complétée par une participation des employeurs. Une trentaine d'euros par an et par cadre, pour un total de 92 millions d'euros en 2008. Or, jusqu'ici, l'argent de la cotisation était utilisé «librement» par l'Apec pour l'ensemble de ses activités, du reclassement des cadres à l'accompagnement professionnel des cadres en activité, en passant par des actions ciblées en direction des jeunes diplômés par exemple.

Assimilée à une «aide d'Etat» par Bruxelles dès 2006, la cotisation ne doit logiquement plus servir au reclassement des cadres, désormais soumis à la concurrence.

«Nous n'avons aucune nouvelle de Bruxelles»

Que va-t-il donc advenir des 92 millions d'euros ? En 2008, l'Etat a dû promettre à Bruxelles de signer avec l'Apec un mandat d'intérêt général, afin de justifier l'utilisation de la cotisation. Reste à savoir quelles missions de l'Apec relèvent de l'intérêt général… et sur ce point, le flou prédomine.

Eric Peres (FO) siège au conseil d'administration : « La situation est un peu délicate entre ce qui relève de la cotisation et ce qui relève du concurrentiel. Nous ne pouvons plus par exemple financer notre site internet avec la cotisation. Nous devons donc définir des lignes claires, en faisant l'analyse de ce dont les cadres ont besoin. Nous avons pour cela rédigé un mandat que nous avons adressé à l'Etat, c'est-à-dire au secrétariat d'Etat à l'Emploi ainsi qu'à la DGEFP [Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle]. Normalement, il a dû être transmis à Bruxelles. Mais nous n'avons aucune nouvelle, nous ne savons pas si l'Etat l'a signé, ni quelle a été l'appréciation de la commission. »

Du côté des salariés, l'inquiétude sur l'avenir des emplois prévaut. En juin dernier, l'association s'était déjà séparée de son journal, Courrier Cadres, en vendant le titre au groupe Gérard Touati. Une décision justifiée par la menace d'un plan social.

«Un changement profond de notre métier»

Présente sur tout le territoire français, l'Apec tente aujourd'hui de trouver de nouvelles missions à ses consultants dans les régions où elle n'a pas remporté l'appel d'offres de Pôle emploi. 130 personnes sont directement concernées. D'après la déléguée syndicale centrale CFDT, la direction sous-estime le problème : « La nouvelle offre de services en projet se concentre sur les prestations à distance, via le Web, le téléphone et le mail. On se demande comment cela pérennisera les emplois. Cela constitue par ailleurs un changement profond de notre métier, dont une part importante se déroule souvent en face-à-face. »

A l'issue d'un conseil d'administration tendu mercredi dernier, rendez-vous a été pris entre administrateurs et direction pour un séminaire de clarification dans un mois. L'enjeu, selon Eric Peres (FO), se situe bien au-delà de la seule Apec : « La vraie question est de savoir ce que l'on veut faire des organismes paritaires aujourd'hui, l'Apec mais aussi l'Afpa et l'Agirc. Des révolutions de palais sont en cours. »

En attendant, la situation flottante de l'Apec pourrait se retourner contre elle, surtout en ces temps de disette budgétaire publique.

http://eco.rue89.com/2010/09/17/lapec-n ... ons-166871
Répondre