Born in the USA
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
L'évolution du chômage aux USA, via une animation. Ça fait peur :
http://abcnews.go.com/Business/fullpage?id=9549471
La nôtre ferait sans doute tout aussi peur...
http://abcnews.go.com/Business/fullpage?id=9549471
La nôtre ferait sans doute tout aussi peur...
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
La nôtre ferait sans doute tout aussi peur...
(conodrum)
La notre, la voici!
http://www.statistiques-locales.insee.f ... nivgeo=DEP
Cliquez à droite , structures de la population, puis emploi, puis chomage!(navigation en flash player)
(conodrum)
La notre, la voici!
http://www.statistiques-locales.insee.f ... nivgeo=DEP
Cliquez à droite , structures de la population, puis emploi, puis chomage!(navigation en flash player)
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Le choix des couleurs y est pour beaucoup : l'avenir est sombre, on broie du noir, etc...L'évolution du chômage aux USA, via une animation. Ça fait peur :
Déjà si les couleurs avaient été violettes au début, puis de plus en plus claires et lumineuses, on ne verrait pas les choses du même œil. Par exemple on pourrait se dire : l'avenir s'éclaire : il y a de plus en plus de gens qui vont se rebeller contre ce système économique qui les rejette. Il y a de plus en plus de gens qui vont avoir le temps de réfléchir et de penser un autre mode de vie.
On peut rêver, non ?

Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Il y a de plus en plus de gens qui vont avoir le temps de réfléchir et de penser un autre mode de vie.
(quote serabeth)
N'empèche que le centre des Etats unis qui est rural a moins de problèmes de chomage, et l'on peut aussi constater que le Sud de la pensylvanie qui vit presque encore comme au XIX° ( cause phénomène amish) a aussi moins de taux elevé. Ce sont surtout toutes les regions hyper developpées qui s'enrayent ( californie, new york), comme quoi le capitalisme s'effondre bien......
(quote serabeth)
N'empèche que le centre des Etats unis qui est rural a moins de problèmes de chomage, et l'on peut aussi constater que le Sud de la pensylvanie qui vit presque encore comme au XIX° ( cause phénomène amish) a aussi moins de taux elevé. Ce sont surtout toutes les regions hyper developpées qui s'enrayent ( californie, new york), comme quoi le capitalisme s'effondre bien......
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Entendu sur une radio:
http://www.france-info.com/chroniques-l ... 1-210.htmlUne étude américaine montre que les patrons qui ont les salaires le plus élevés sont ceux qui ont le plus licencié
Cette étude a été menée par l’Institut d’études politiques de Washington à partir des 50 sociétés américaines qui ont le plus supprimé d’emplois entre novembre 2008 et avril 2010. En moyenne leurs patrons ont touché un selaire de 12 millions de dollars en 2009. Soit 42 % de plus que la moyenne des dirigeants des entreprises qui composent l’indice Standard and Poors 500. On y trouve des groupes comme General Motors la banque Citigroup, Verizon, Hewlett Packard et Caterpillar. L’étude montre que les trois quarts de ces entreprises ont supprimés des postes alors que leurs bénéfices nets augmentaient. L’objectif des licenciements n’était donc pas de redresser des comptes au mauvais état mais d’accroitre les profits et les rémunérations des dirigeants à court terme. Ces patrons-là ont vu leurs salaires augmenter de 7 % l’an dernier. L’étude relève que dans les années 70 le patron d’un groupe américain gagnait 30 fois plus que ses ouvriers. Aujourd’hui c’est 263 fois plus.
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Ça, ça déchire. Merci pour cette trouvaille que je vais foutre en revue de presse ! 

Taux de pauvreté US : 14,3% en 2009
Selon les chiffres publiés jeudi par le Bureau américain du recensement, 44 millions de personnes aux Etats-Unis, soit un habitant sur sept, vivaient dans la pauvreté en 2009, sur fond de récession économique.
Ce taux de 14,3% est le plus élevé depuis 1994.
De surcroît, le nombre de personnes dépourvues d'assurance santé est passé de 46,3 millions en 2008 à 50,7 millions en 2009, soit un taux de 15,4% à 16,7%, principalement en raison de la récession et de la perte de la couverture santé fournie par les employeurs ayant licencié.
Pour comparer, le taux de pauvreté moyen de l'UE27 était de 17% en 2008.
Eurostat a noté que 10% de la population des Vingt-sept n’avait pas les moyens de chauffer convenablement son domicile, 9% n’avait pas les moyens de s’offrir tous les deux jours un repas composé de viande, de poulet ou de poisson, 9% n’avait pas les moyens de s’offrir une voiture personnelle, et 37% n’avait pas les moyens de partir une semaine en vacances.
En France, on en était à 13,4% soit un peu plus de 8 millions de pauvres… en 2007. Depuis, motus sur les chiffres.
Deux ans après, ça doit pas être glorieux non plus !
Ce taux de 14,3% est le plus élevé depuis 1994.
De surcroît, le nombre de personnes dépourvues d'assurance santé est passé de 46,3 millions en 2008 à 50,7 millions en 2009, soit un taux de 15,4% à 16,7%, principalement en raison de la récession et de la perte de la couverture santé fournie par les employeurs ayant licencié.
Pour comparer, le taux de pauvreté moyen de l'UE27 était de 17% en 2008.
Eurostat a noté que 10% de la population des Vingt-sept n’avait pas les moyens de chauffer convenablement son domicile, 9% n’avait pas les moyens de s’offrir tous les deux jours un repas composé de viande, de poulet ou de poisson, 9% n’avait pas les moyens de s’offrir une voiture personnelle, et 37% n’avait pas les moyens de partir une semaine en vacances.
En France, on en était à 13,4% soit un peu plus de 8 millions de pauvres… en 2007. Depuis, motus sur les chiffres.
Deux ans après, ça doit pas être glorieux non plus !
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Ils ne ratent jamais une occasion de faire l'éloge du productivisme.9% n’avait pas les moyens de s’offrir tous les deux jours un repas composé de viande, de poulet ou de poisson
Elevons des centaines de millions d'animaux pour les massacrer et les nourrir de soja qu'on fait pousser en dévastant des forêts !

Combien n'ont pas les moyens de se goinfrer chez Macdo et de s'envoyer des litres de soda?

(pardon si je vous ai choqué par mon propos un peu décalé)
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
D'accord avec toi Tristesir, si on n'a pas de voiture ou ne mange pas de viande tous les jours, on est pauvre.
Beaucoup plus important est le fait de ne pouvoir se chauffer correctement l'hiver, d'avoir un toit et pouvoir se soigner ou acheter des lunettes aux enfants, dont la vue varie rapidement, ça c'est autrement primordial.
Beaucoup plus important est le fait de ne pouvoir se chauffer correctement l'hiver, d'avoir un toit et pouvoir se soigner ou acheter des lunettes aux enfants, dont la vue varie rapidement, ça c'est autrement primordial.
Beurkkkkkkkk !Combien n'ont pas les moyens de se goinfrer chez Macdo et de s'envoyer des litres de soda?
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
On exploite les sols agricoles d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud pour cultiver le soja et autres plantes industrielles, pour nourrir les bovins, porcs et volailles des Pays riches. Ainsi on réduit à la misère, à la famine et à l'exode vers les bidonvilles les populations qui y auraient vécu et produit leurs cultures vivrières.Elevons des centaines de millions d'animaux pour les massacrer et les nourrir de soja qu'on fait pousser en dévastant des forêts !
Les forêts on les massacre pour le minerai qui est dans le sous-sol, et pour fabriquer nos tables de jardin et nos fenêtres à double vitrage, et aussi pour faire de la culture industrielle, en effet.
J'ai vu un reportage intéressant sur des habitants de Detroit, sinistrés par la fermeture de l'industrie automobile, et qui font du maraîchage sur les terrains récupérés. Ils reviennent à des choses fondamentales, respecter le sol, manger de bons légumes sans pesticides. (cela dit je ne mangerais pas volontiers des légumes poussés sur une friche industrielle, faut quand même bien choisir le terrain).
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
C'est le contraire, on sait bien que cette bouffe de merde est mangée par les gens les plus pauvres. Regarde une vidéo tournée dans les rues des beaux quartiers de New-York, tu n'y verras pas d'obèses.Combien n'ont pas les moyens de se goinfrer chez Macdo et de s'envoyer des litres de soda?
Dernière modification par Invité le 17 sept. 2010, modifié 1 fois.
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Ce n'est pas nécessaire de manger chez Macdo pour devenir obèse.Regarde une vidéo tourné dans les rues des beaux quartiers de New-York, tu n'y verras pas d'obèses.
Manger chez Macdo tous les jours n'est pas gratuit. Pour la même somme tu peux manger bien mieux.
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
Je crois que le problème aux Etats-Unis, c'est que la bouffe industrielle du genre MacDo s'achète au supermarché, beaucoup moins cher que les produits de base que l'on cuisine soi-même.
Et puis leur ignorance crasse en matière de diététique.
Et puis leur ignorance crasse en matière de diététique.
Re: Des centaines de milliers de licenciements prévus aux US
C'est vrai qu'à part un barbecue de temps en temps, la cuisine ils ne connaissent pas, ni apparemment les repas pris en famille à heure fixe. Chacun va prendre son soda-caca et son paquet de chips et retourne vers la tv ou son pc et reste seul.
J'avais vu un docu sur Dallas, 64% d'obèses, waouf ! Les Américains qui ne perdent jamais une occasion de développer un marché et de faire du fric ont développé une industrie spéciale gros : au lieu du caddy que l'on pousse, ce sont des fauteuils roulants électriques où l'on monte en descendant de voiture, sièges bébés obèses et même cercueils XXL !
Et l'eau nécessaire à tous ces élevages et aux cultures ! Contente de ne plus manger ces viandes.
J'avais vu un docu sur Dallas, 64% d'obèses, waouf ! Les Américains qui ne perdent jamais une occasion de développer un marché et de faire du fric ont développé une industrie spéciale gros : au lieu du caddy que l'on pousse, ce sont des fauteuils roulants électriques où l'on monte en descendant de voiture, sièges bébés obèses et même cercueils XXL !
Ou bien quand l'Europe exporte à très bas prix ses volailles congelées en surplus à prix bradé et vendu moins cher que le petit producteur du coin, alors qu'elles sont vivantes et forcément plus fraiches que ces trucs qui ont peut-être subi la rupture de la chaîne du froid.On exploite les sols agricoles d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud pour cultiver le soja et autres plantes industrielles, pour nourrir les bovins, porcs et volailles des Pays riches. Ainsi on réduit à la misère, à la famine et à l'exode vers les bidonvilles les populations qui y auraient vécu et produit leurs cultures vivrières.
Et l'eau nécessaire à tous ces élevages et aux cultures ! Contente de ne plus manger ces viandes.
Dernière modification par maguy le 29 sept. 2010, modifié 1 fois.
La colère des riches
L’Amérique est balayée par une vague de colère. Certes, cette colère chauffée à blanc reste un phénomène minoritaire et ne concerne pas la majorité de nos concitoyens. Mais la minorité en colère est vraiment en colère, et ceux qui en font partie considèrent qu’on leur enlève ce à quoi ils ont droit. Et crient vengeance.
Non, je ne parle pas des «Tea Parties». Je parle des riches.
Cette période est terrible pour beaucoup de gens dans ce pays. La pauvreté, en particulier l’extrême pauvreté, a fait un bond durant la récession ; des millions de personnes ont perdu leur logement. Les jeunes ne parviennent pas à trouver un emploi ; les cinquantenaires qui ont été licenciés craignent de ne plus jamais retravailler.
Malgré cela, ces manifestations de colère, cette forme de rage qui amène à comparer le président Obama à Hitler ou à l’accuser de trahison, on ne la trouve pas chez les Américains qui endurent ces souffrances. Mais on la rencontre chez ceux qui sont les plus privilégiés, qui n’ont pas à s’inquiéter de perdre leurs emplois, leurs maisons ou leur assurance maladie, mais qui sont outrés, indignés, à l’idée de devoir payer des impôts légèrement plus élevés.
Cette rage des riches monte depuis que M. Obama est entré en fonction. Elle est tout d’abord restée confinée à Wall Street. Lorsque le New York Times a publié un article intitulé «La plainte des 1%», cela concernait les financiers dont les entreprises avaient été renflouées avec l’argent des contribuables, et qui étaient rendus furieux par la proposition que le prix à payer pour cette opération de sauvetage doive inclure une limitation temporaire des bonus. Lorsque le milliardaire Stephen Schwarzman a comparé une proposition d’Obama à l’invasion de la Pologne par les nazis, la mesure en question prévoyait de supprimer une niche fiscale qui bénéficie en particulier aux gestionnaires de fonds comme lui.
Aujourd’hui, alors qu’il s’agit de décider du sort des baisses d’impôt mises en place par Bush — les taux d’imposition des plus riches reviendront-ils aux niveaux de l’ère Clinton ? —, la colère des nantis s’est amplifiée. Et à certains égards, elle a changé de nature.
D’une part, cette folie furieuse a gagné le débat public. C’est une chose lorsqu’un milliardaire s’épanche durant un diner. C’en est un autre lorsque le magazine Forbes met en Une un article affirmant que le président des États-Unis tente délibérément de mettre à bas l’Amérique au nom d’un programme «anticolonialiste» venu du Kenya, et que «les États-Unis sont dirigés selon les rêves d’un membre de la tribu Luo durant les années 1950». Lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts des riches, il semble que les règles normales du dialogue civilisé (et rationnel) ne soient plus applicables.
Dans le même temps, parmi les privilégiés, l’apitoiement sur soi est devenu acceptable, voire même à la mode.
Les défenseurs des réductions d’impôt prétendaient habituellement être principalement préoccupés par la volonté d’aider les ménages américains moyens. Même les allégements fiscaux pour les riches étaient justifiés en termes de retombées économiques, en affirmant que grâce aux réductions des impôts au sommet, l’économie serait plus forte, au bénéfice de tous.
Mais aujourd’hui, ceux qui réclament des baisses d’impôts ne tentent même pas de défendre cette thèse du «ruissellement vers le bas» de la prospérité. Les républicains soutiennent que l’augmentation des impôts pour les plus riches nuirait aux petites entreprises, mais ils ne donnent pas le sentiment d’y croire vraiment. Par contre, on entend couramment nier de façon véhémente que ceux qui gagnent 400 ou 500.000 dollars par an soient riches. On nous dit : regardez les dépenses des ménages dans cette tranche de revenu — les impôts fonciers qu’ils doivent payer sur leurs maisons luxueuses, le prix payé pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées d’élite, et ainsi de suite. Tout ce qui fait qu’ils parviennent à peine à joindre les deux bouts.
Parmi ceux qui sont indéniablement les plus riches, on voit émerger un état d’esprit combatif pour la défense de leurs droits acquis : c’est leur argent, et ils ont le droit de le garder. «Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée», jugeait Oliver Wendell Holmes — mais c’était il y a fort longtemps.
Le spectacle donné par les Américains fortunés — les plus privilégiés sur cette planète —, se laissant complaisamment aller à l’apitoiement sur soi, pourrait paraître drôle, à ceci près : ils pourraient fort bien parvenir à leurs fins. Peu importe la facture de 700 milliards de dollars requise pour prolonger ces avantages fiscaux haut de gamme : pratiquement tous les républicains et quelques démocrates se précipitent au secours de ces riches opprimés.
Voyez-vous, les riches sont différents de vous et moi : ils ont plus d’influence. C’est en partie dû à leurs contributions aux campagnes électorales, mais cela résulte aussi de la pression sociale qu’ils peuvent exercent sur les politiques. Ces derniers passent beaucoup de temps avec les riches. Et lorsque les riches sont menacés de payer un supplément d’impôt de 3 ou 4% sur leur revenu, les politiques compatissent, de façon bien plus aiguë, à l’évidence, que lorsqu’ils sont confrontés à la douleur des familles qui perdent leurs emplois, leurs maisons et leurs espoirs.
Et lorsque ce débat sur les impôts sera clos, d’une façon ou d’une autre, on peut être assuré que ceux qui défendent aujourd’hui les revenus de l’élite reviendront à la charge et exigeront des réductions de dépense sur les retraites et les allocations chômage. L’Amérique doit faire des choix difficiles, diront-ils ; nous devons tous accepter de faire des sacrifices. Mais lorsqu’ils disent «nous», cela signifie «vous». Ce sacrifice ne concerne que les petits.
Paul Krugman - New York Times, le 19 septembre 2010
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3062
Non, je ne parle pas des «Tea Parties». Je parle des riches.
Cette période est terrible pour beaucoup de gens dans ce pays. La pauvreté, en particulier l’extrême pauvreté, a fait un bond durant la récession ; des millions de personnes ont perdu leur logement. Les jeunes ne parviennent pas à trouver un emploi ; les cinquantenaires qui ont été licenciés craignent de ne plus jamais retravailler.
Malgré cela, ces manifestations de colère, cette forme de rage qui amène à comparer le président Obama à Hitler ou à l’accuser de trahison, on ne la trouve pas chez les Américains qui endurent ces souffrances. Mais on la rencontre chez ceux qui sont les plus privilégiés, qui n’ont pas à s’inquiéter de perdre leurs emplois, leurs maisons ou leur assurance maladie, mais qui sont outrés, indignés, à l’idée de devoir payer des impôts légèrement plus élevés.
Cette rage des riches monte depuis que M. Obama est entré en fonction. Elle est tout d’abord restée confinée à Wall Street. Lorsque le New York Times a publié un article intitulé «La plainte des 1%», cela concernait les financiers dont les entreprises avaient été renflouées avec l’argent des contribuables, et qui étaient rendus furieux par la proposition que le prix à payer pour cette opération de sauvetage doive inclure une limitation temporaire des bonus. Lorsque le milliardaire Stephen Schwarzman a comparé une proposition d’Obama à l’invasion de la Pologne par les nazis, la mesure en question prévoyait de supprimer une niche fiscale qui bénéficie en particulier aux gestionnaires de fonds comme lui.
Aujourd’hui, alors qu’il s’agit de décider du sort des baisses d’impôt mises en place par Bush — les taux d’imposition des plus riches reviendront-ils aux niveaux de l’ère Clinton ? —, la colère des nantis s’est amplifiée. Et à certains égards, elle a changé de nature.
D’une part, cette folie furieuse a gagné le débat public. C’est une chose lorsqu’un milliardaire s’épanche durant un diner. C’en est un autre lorsque le magazine Forbes met en Une un article affirmant que le président des États-Unis tente délibérément de mettre à bas l’Amérique au nom d’un programme «anticolonialiste» venu du Kenya, et que «les États-Unis sont dirigés selon les rêves d’un membre de la tribu Luo durant les années 1950». Lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts des riches, il semble que les règles normales du dialogue civilisé (et rationnel) ne soient plus applicables.
Dans le même temps, parmi les privilégiés, l’apitoiement sur soi est devenu acceptable, voire même à la mode.
Les défenseurs des réductions d’impôt prétendaient habituellement être principalement préoccupés par la volonté d’aider les ménages américains moyens. Même les allégements fiscaux pour les riches étaient justifiés en termes de retombées économiques, en affirmant que grâce aux réductions des impôts au sommet, l’économie serait plus forte, au bénéfice de tous.
Mais aujourd’hui, ceux qui réclament des baisses d’impôts ne tentent même pas de défendre cette thèse du «ruissellement vers le bas» de la prospérité. Les républicains soutiennent que l’augmentation des impôts pour les plus riches nuirait aux petites entreprises, mais ils ne donnent pas le sentiment d’y croire vraiment. Par contre, on entend couramment nier de façon véhémente que ceux qui gagnent 400 ou 500.000 dollars par an soient riches. On nous dit : regardez les dépenses des ménages dans cette tranche de revenu — les impôts fonciers qu’ils doivent payer sur leurs maisons luxueuses, le prix payé pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées d’élite, et ainsi de suite. Tout ce qui fait qu’ils parviennent à peine à joindre les deux bouts.
Parmi ceux qui sont indéniablement les plus riches, on voit émerger un état d’esprit combatif pour la défense de leurs droits acquis : c’est leur argent, et ils ont le droit de le garder. «Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée», jugeait Oliver Wendell Holmes — mais c’était il y a fort longtemps.
Le spectacle donné par les Américains fortunés — les plus privilégiés sur cette planète —, se laissant complaisamment aller à l’apitoiement sur soi, pourrait paraître drôle, à ceci près : ils pourraient fort bien parvenir à leurs fins. Peu importe la facture de 700 milliards de dollars requise pour prolonger ces avantages fiscaux haut de gamme : pratiquement tous les républicains et quelques démocrates se précipitent au secours de ces riches opprimés.
Voyez-vous, les riches sont différents de vous et moi : ils ont plus d’influence. C’est en partie dû à leurs contributions aux campagnes électorales, mais cela résulte aussi de la pression sociale qu’ils peuvent exercent sur les politiques. Ces derniers passent beaucoup de temps avec les riches. Et lorsque les riches sont menacés de payer un supplément d’impôt de 3 ou 4% sur leur revenu, les politiques compatissent, de façon bien plus aiguë, à l’évidence, que lorsqu’ils sont confrontés à la douleur des familles qui perdent leurs emplois, leurs maisons et leurs espoirs.
Et lorsque ce débat sur les impôts sera clos, d’une façon ou d’une autre, on peut être assuré que ceux qui défendent aujourd’hui les revenus de l’élite reviendront à la charge et exigeront des réductions de dépense sur les retraites et les allocations chômage. L’Amérique doit faire des choix difficiles, diront-ils ; nous devons tous accepter de faire des sacrifices. Mais lorsqu’ils disent «nous», cela signifie «vous». Ce sacrifice ne concerne que les petits.
Paul Krugman - New York Times, le 19 septembre 2010
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3062