Alors, pour ne pas interférer sur une autre discussion, j'ouvre le débat ici :
radome a écrit :Il est sûr qu'un politique prend moins de risque à dire que les chômeurs sont des fainéants plutôt que de dire que des fonctionnaires sont aussi des fainéants mais qu'ils coutent 10 fois plus chers que les chômeurs
De quels fonctionnaires parles-tu ? Des employés de mairie payés au Smic ? Des infirmières de l'AP-HP, pas payées plus cher avec leurs horaires variables ? Des agents de police ?radome a écrit :… le problème c'est qu'actuellement on ne peut plus dire de mal des fonctionnaires car on n'est considéré comme des fascistes.
Ou alors des hauts fonctionnaires de l'Etat, grassement payés et logés à l'œil ?
De quelle catégorie parles-tu ? Des petits, ou des gros ?
Quand on critique les fonctionnaires, c'est toujours aux petits qu'on pense, n'est-ce pas ? Pourtant...
Avant de s'attaquer aux gens et à leurs "privilèges", parlons "fainéantise"... (puisque c'est de cela qu'on les accuse en premier)
La fainéantise ou la fumisterie se rencontrent partout, dans le privé comme dans le public : c'est, me semble-t-il, un défaut humain lié à l'égoïsme et au manque de responsabilité (je signale en passant que ce n'est pas parce qu'on est censé en avoir qu'on l'assume). Ainsi, partout on trouvera des gens qui vont chercher à en faire le moins possible, ou tirer la couverture à eux.
Comment devient-on "fainéant" ?
- Il y a les fainéants de nature : ils ont toujours été ainsi.
- Il y a les courageux qui deviennent fainéants : soit parce qu'on leur a manqué de respect, qu'on les sous-paie et qu'ils ne veulent plus faire d'efforts pour rien. Soit parce que la facilité est venue se greffer (beaucoup trop d'avantages, notamment celui de déléguer, et l'ivresse du pouvoir par dessus).
C'est valable dans le privé comme dans le public.
Je rappelle ici que les fonctionnaires sont largement moins payés que les salariés du privé. Cette différence de traitement est compensée par un régime de retraite plus favorable.
Parlons maintenant de leur utilité.
Il y a un principe fondamental qu'il ne faut surtout pas oublier : le fonctionnaire, petit ou gros, travaille pour la collectivité. Il y a des secteurs (santé, éducation...) qui ne doivent pas relever du privé afin de garantir à tous un accès et un service équitables. Privatiser a pour conséquence d'être rentable à tout prix et de le faire payer (donc d'augmenter ses tarifs, et d'exclure ceux qui ne peuvent pas se l'offrir). Il y a des choses qui ne doivent surtout pas être considérées sous cet angle !
Exemple : la privatisation de l'électricité en Californie a des conséquences désastreuses sur le quotidien (hausse des tarifs, coupures) et sur l'économie (pénurie organisée = perte d'activité). De nombreux exemples de privatisation démontrent que, bien au contraire, la performance n'est pas au rendez-vous : la spéculation s'organise, la qualité se dégrade, l'inégalité de l'accès au produit devient flagrante.
Radome, est-ce ce que tu veux ? Payer plein pot pour passer une radio ? Te contenter d'une école bas de gamme pour ton enfant parce que les bonnes sont trop chères ? Le service public, s'il coûte cher à l'Etat, garantit l'égalité (même s'il y a encore des aberrations) et la qualité (même si elle pourrait parfois être encore meilleure). Le privé, lui, réserve sa qualité aux plus offrants et de la merde aux plus pauvres (quand il ne les refoule pas) : on n'est pas du tout dans un principe d'égalité.
Maintenant, si tu veux avoir une autre idée des causes de notre fameuse "dette publique" que ces fainéants de fonctionnaires s'évertuent à creuser, je t'invite à lire l'analyse de Michel Husson, économiste et chercheur à l'IRES.
Et si tu veux savoir ce qui pèse aussi lourdement sur notre collectivité, je t'invite à découvrir ce que coûtent nos parlementaires...
Oui, il y a du gaspillage et certes bien des économies à faire. Mais pas nécessairement où tu le crois.