Royal juge possible de passer sous la barre des 5%

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Modérateurs : superuser, Yves

superuser
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Royal juge possible de passer sous la barre des 5%

Message par superuser »

AP a écrit :Ségolène Royal juge "possible" de faire passer le chômage sous la barre des 5% de la population active en France.

"D'autres pays d'Europe ont réussi à baisser leur taux de chômage en dessous des 5%. C'est donc possible d'y parvenir", a remarqué la candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007, lors d'un chat (discussion en ligne) mardi après-midi sur le site Web du quotidien économique "Les Echos".

"Il faut une réforme profonde de l'ANPE", qui devrait mener "une politique volontariste d'adaptation des qualifications (des demandeurs d'emploi, NDLR) aux besoins des entreprises", a estimé la présidente socialiste du conseil régional de Poitou-Charentes. Elle a également proposé "un plan de formation obligatoire qui ouvre droit au maintien du salaire en cas de perte d'emploi".

"Un cercle vertueux est possible en France au prix d'une mobilisation des collectivités locales, d'une refondation des services chargés de l'emploi et d'un renforcement d'un dialogue social", a considéré Ségolène Royal.

La France comptait fin mars 2,28 millions demandeurs d'emploi soit 9,5% de la population active, selon le ministère de l'Emploi.
• "D'autres pays d'Europe ont réussi à baisser leur taux de chômage en dessous des 5%" => quel modèle a-t-elle choisi ? Celui de Tony Blair ?

• "Il faut une réforme profonde de l'ANPE" => c'est sûr, vu que c'est l'ANPE qui créé les emplois !!!
maguy

Royal juge possible de passer sous la barre des 5%

Message par maguy »

Bonjour
c'est sûr, vu que c'est l'ANPE qui créé les emplois !!!
Grrrrrrr :evil: :evil:
maguy
superuser
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Message par superuser »

Elle est vraiment tarte, cette Royale.

Je sais qu'il faudra voter utile en 2007 mais à ce point, j'en ai déjà des crampes d'estomac.
chris

Message par chris »

ben ,c'est le choix entre les crampes d'estomac a gauche et la gerbe directe a ...droite ,donc :wink:

la crampe devant laisser un peu de delai avant la gerbe :D

et peut etre le moyen de se procurer entre temps un peu de bicarbonate 8)

style poil a gratter :twisted:

segolene a en plus de gros problemes d'ego et de comportement ,bien connue dans sa region , ca va rien gater non plus .

mais bon ,on a un peu l'habitude d'avoir des marionnettes comme president ,la on en aura une vraie ,au sens feminin du terme !!
maguy

Royal juge possible de passer sous la barre des 5%

Message par maguy »

Bonjour
j'en ai déjà des crampes d'estomac
Je hais la bêtise, même tartinée à le royale!!!

maguy
tristesir

Message par tristesir »

Il y a un moyen simple de faire baisser le chomage en dessous de 5%:

Il suffit de considerer que tous les chomeurs indemnises ne sont pas des chomeurs:
-ils sont indemnises et tout le monde sait que chercher un emploi est un travail à plein temps de nos jours 8)

Voila j ai resolu le probleme du chomage je commence quand comme premier ministre? :lol:
chris

Message par chris »

ca tombe bien , c'est aussi un peu le sujet :wink:

la tarte a la creme de la formation :D :D

et ca ,c'est un commentaire d'un mec qui a tout compris ,mais alors tout compris :
Voui... mais pourquoi former des super spécialistes, si on peut les trouver à temps partiel, ou les louer, pour des besoins toujours ponctuels, car ensuite relayés vers les forces molles de l'entreprise, qui assurent le suivi?

Et si l'entreprise de demain, c'était un conglomérat de peuforméspeupayés (pppp) dont le planning et l'activité seraient imposés par les actions d'intervenants ponctuels et très qualifiés, quant à eux en situation précaire via société de portage ou entreprise unipersonnelle?
la sego ,ce n'est meme plus de sa competence !

ca rejoint un peu aussi le post avec le blog "economie nouvelle " , la rubrique consacrée au controle des entreprises ,gna ,gna ,eux y ont rien compris par contre :D :D :D

l'entreprise citoyenne ,pas demain la veille ,faudra une guerre avant ..au moins ..au minimum !!!!
tristesir

Borloo l a dit...

Message par tristesir »

Nouvelle baisse du nombre de chomeurs...et de eremistes !!

entendu ce soir dans le journal national de france 3 et les chiffres officiels seront rendus public demain.

Ils se mettent à radier les eremistes maintenant aussi? 8)
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,
Ils se mettent à radier les eremistes maintenant aussi?
Je crois pas ..... un rmi'ste radié c'est un sdf de plus ... dans la ville ça fait désordre ...
Comme la création nette d'emploi n'augmente pas, il ne reste qu'une solution à l'équation :
ce qui augmente
ce sont les départs en retraite
ou
la rubrique nécrologique.
(maladie pour risques professionnels peu-être, en tout cas c'est pas le handicap, ils virent aussi de ce côté là)

:roll:
Mais il y a forcément un truc qui augmente .... vases communiquants oblige ....
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Ah bin voilà, y m'semblait bien !
l'e-ssentiel 49 Près de 10,8 millions d'allocataires bénéficient de prestations versées par les CAF Mai 2006 - n° 49
Les minima sociaux continuent d'augmenter en Métropole sur un an
[RMI (+ 4,7 %),
API (+ 3,8 %),
AAH (+ 2 %)].

La hausse du nombre de bénéficiaires du RMI, est moins importante que l'année précédente (4,7 % contre 8,5 %) mais elle est toujours soutenue, et ce malgré le recul du nombre de chômeurs.

Cela traduit les effets de la réforme de l'assurance chômage intervenue au 1er janvier 2003, qui a consisté à raccourcir la durée de versement des allocations de chômage, contribuant ainsi à accroître la part des chômeurs non indemnisés susceptibles de demander le RMI
.
J'vous l'avais dit: "Le taux de chômage, c'est de la vase des "connouniquants"."
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Je précise que lorsque l'on est au rmi, il n'est pas obligatoire d'être inscrit comme demandeur d'emploi.

Probable que se faire radier, ça doit pas inciter à pointer ....

Quoique, y' toute sorte de gens sur terre:
y' a des fois des personnes qui ont du mal à se faire jeter et qui sanglotent sous les balcons des "Juliette"....
y'en a qui se font beau tout plein pour reconquérir la belle ....
Y'en a qui se SDF'isent,
y'en a qui soignent leur belle amiante,
y'en a qui font la teuf,

Y'en a qui se flinguent aussi ....
Eux, c'est les champions de la baisse des taux .... :roll:
On ne pense pas assez à ces gars là:

"Alors, Monsieur, Madame, les polis-tiques, qu'est ce qu'on dit au p'tit suicidé ?
On dit: " Merci Monsieur !, Merci Madame !"
Ah! mais avant faut moucher vot'nez hein !, et avoir les mains bien prores !!!! "
tristesir

Message par tristesir »

"Avec le chômage qui baisse, il y a un effet retard sur le RMI. Maintenant, nous rentrons également dans la baisse du RMI : ce trimestre, il y a moins de RMIstes que le trimestre précédent", a-t-il assuré.
Seuls un tiers environ des RMIstes sont inscrits à l'ANPE.
Source

On a le droit à des chiffres pour la baisse (administrative) du chomage mais aucun sur la baisse (pretendue) du nombre d allocataires du RMI.
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Il prétend même pas, il parle dans le vent.
Nouvel Obs a écrit :Sans le chiffrer, Jean-Louis Borloo fait aussi état d'un reflux du nombre d'allocataires du revenu minimum d'insertion.
Faudrait l'abonner à "l'e-ssentiel" de la CNAF ....
(Y'a quelqu'un qui veut lancer une souscription en faveur de l'information des ministres ??)
tristesir

Message par tristesir »

Article que j ai trouve sur le web qui a suscite mon interet:


Lettre à celui qui voudrait remettre les bénéficiaires du RMI au travail.

Tu sais et je suis persuadé que tu le sais bien RMIste c’est pas ce qui te définit, on ne s’y réduit pas, chaque personne au RMI a son histoire personnelle qui fait qu’il en arrive là.

Bientot un an que j’y suis, et ce qui me frappe, c’est qu’il existe en réalité une mince frontière, très mince parfois, entre les modalités de prises en charge des RMIstes et celles du handicap.
Il y avait cet article très intéressant (mais je n’ai plus la source) qui expliquait qu’en Angleterre par exemple, on considéreraient la plupart des personnes qui sont au RMI chez nous, en France, comme "inemployables". On ne chercherait même pas à les insérer.
Je ne veux pas faire de généralisations hâtives : je le répète, il y autant de RMIstes que d’histoires personnelles, souvent tristes, souvent souffrantes. Mais quand tu vis avec ce statut (et c’est vraiment un statut : ce que l’institution dit de toi), tu sens bien que tu es à la frontière de ce qu’on pourrait appeler la norme sociale (laquelle n’est pas définie a priori, mais existe quand même, même si elle est toujours mouvante : c’est la raison pour laquelle la norme est plus insidieuse que la Loi, parce que la Loi avance au grand jour, comme la parole du Père, et la norme s’y articule, tandis que la norme est une construction collective, secrète, implicite, frappée du sceau de l’inconscient, et nous avons désormais à vivre dans un pays ou la Loi n’établit plus les normes, mais où la norme au contraire tend à fonder les lois).

Il y avait cette grande étude dirigée par Pierre Bourdieu sur la misère en France, vous vous souvenez peut-être. Quand je lisais ça, je ne m’imaginais pas qu’un jour je pourrais faire l’objet d’un chapitre de ce livre, si par hasard on le réactualisait (et il faudrait le faire, parce que le monde a changé depuis les années 80, et on peut pas dire que ça se soit arrangé).
Étrangement, je ne me sens pas exclu ni marginal, ça ce sont les autres qui le disent, c’est toujours le discours de l’autre, d’un autre dont on ne sait trop qui il est, qui se présente toujours comme le porte-parole du discours normatif, lequel est partout et nulle part. Mais quand tu essaies de changer de logement par exemple, ou quand tu te présentes pour un emploi, là tu comprends ce que le mot "RMI" véhicule de fantasmes et de peurs.
Ce qui n’est pas tout à fait sans fondements d’ailleurs. Je serais curieux de savoir combien, parmi les RMIstes diplômés (et il y en a de plus en plus) ou du moins fortement cultivés, seraient classés par la psychiatrie comme border-line (voire psychotiques paranoiaques).

Après, l’autre réalité du RMI (réalité écrasante) c’est la masse des personnes qui de toutes façons sont condamnées du fait de leur naissance au plus extrême dénuement social et culturel. Pour avoir travaillé 5 ans dans l’illettrisme, je peux t’assurer que ces gens là sont tout à fait inemployables compte-tenu des exigences du travail aujourd’hui.

Des profiteurs ??

Qui profite d’une somme de 585 euros par mois ? (c’est ce que je touche allocation logement + RMI).. Sans mon père qui m’aide (à 37 ans tu imagines..), je serais tout simplement à la rue...
Par exemple, si je voulais vraiment vivre (ou survivre) avec cette somme, je devrais faire une croix sur la musique, ma voiture, internet, mes soins (psychanalyse etc..), le téléphone...
Après il te reste quoi : la télévision. ou la folie.
A tout prendre je préfère la folie.

Et encore je vis dans une région où les loyers sont modérés, par rapport aux grandes villes.

Alors imagine ce que c’est à Paris par exemple..

Par exemple, je ne fais qu’un repas par jour. Je m’en accommode, ça permet de garder la ligne et un corps de rêve. mais bon.. des fois tu aimerais bien quelque chose en plus des pâtes dans ton assiette.
Si tu achètes un livre, même d’occasion, tu te ronges le sang pendant la lecture, au prétexte qu’il aurait mieux valu garder cette somme pour le loyer, et qu’au bout du compte, ce livre, c’est un luxe.

Et je te le dis : j’ai la chance d’être aidé, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

J’ai décrit ailleurs l’aménagement de la vie au RMI comme l’installation d’un petit hôpital psychiatrique personnel (les gens intéressés pourront se reporter notamment aux travaux du grand psychiatre Jean Oury).
Ce n’est pas de la provocation, c’est juste ma manière de dire que pour un certain nombre de personnes au RMI, l’horizon d’une socialisation par le travail salarié est fort brumeux. Par moment, il me semble même inaccessible.

Pour ce qui est du travail, je dois faire largement mes 35 heures pour m’occuper du label, du monde de la musique, de mes propres oeuvres, etc.. Bien que chaque jour, quand je regarde où j’en suis et le peu d’avenir, une irrépressible envie de tout plaquer me prend.

J’ai eu la chance (je dis cela a posteriori) de vivre en circuit fermé avec un certain nombre de gens dans ma situation (et réputés alcooliques) lors d’une psychiatrisation. En discutant, tu écoutes à chaque fois des parcours de gens qui ont essayé, qui ont bossé, mais qui ne peuvent plus (souvent suite à des traumatismes). Il y avait là un routard, un ex-cardiologue, un père de famille, une ex-restauratrice. Des gens adorables, déchiquetés par la vie. La thérapie tournait essentiellement autour des bains chauds : on y passait des heures, délicieuses, caressés par les tournoiements de l’eau du jacuzi. En sortant - je me suis en réalité fait gentiment expulsé au bout d’une semaine et demie -, j’ai dit au psychiatre en chef : « dehors, il n’y aura pas de jacuzi ».

Qu’est-ce qu’on fait de tous ces gens là ?

Alors bien sûr ils ne sont pas assez tarés pour être internés. Et d’ailleurs, on n’"interne" plus. Il n’y a plus assez de lits dans les centres de soins psychiatriques, on préfère renvoyer les gens chez eux avec une boîte d’antidep. Ils sont, pour la plupart, ce qu’un agent de l’ANPE avait qualifié d’ "instables", en lisant mon cv.

Actuellement, l’opinion française et les politiques, qui jusqu’à présent les laissaient relativement tranquilles, commencent à ré-envisager un traitement plus dur vis-à-vis des RMIstes, lesquels sont désormais considérés majoritairement comme des "profiteurs".
Les travailleurs sociaux s’inquiètent beaucoup de cette nouvelle donne. On élabore donc des projets de loi, surtout à droite (y compris Bayrou ce matin dans son pré-programme présidentiel) visant à les remettre au travail de force : avec des petits boulots , je cite :

« (...) la remise au travail des RMIstes. « Ce n’est pas une punition, dit Bayrou, mais il y a un lourd malaise autour du social [...] Tout revenu minimum doit donner lieu à une activité dans la société. » Et le président de l’UDF de citer les sorties d’école, le débroussaillage des forêts menacées d’incendie, l’aide aux personnes âgées dans les lieux publics... Une « immense mobilisation civique » devrait suffire, selon lui, à remettre les exclus sur de bons rails. (Libération du 31/08/2005) »
Pas une punition d’accord.. Bayrou n’est pas Sarkozy, ni le Medef... mais je crois qu’il se met le doigt dans l’œil en imaginant qu’une immense mobilisation sociale suffise à remettre tout le monde sur les rails : et quels rails ??

Je crois qu’on se pose encore et toujours la mauvaise question.
On se demande : « comment sortir les gens du RMI ? » alors qu’il faudrait se demander : « pourquoi ces gens sont-ils au RMI ? »

Mais cette question là, personne ne se la pose (à part dans certains cercles de réflexion qui ne semblent pas avoir l’oreille des politiques et des médias).

Et si on ne se la pose pas, c’est parce que les réponses feraient apparaître que le modèle social actuel n’est tout simplement pas adapté à tous les individus qui composent la société. Ce n’est certes pas nouveau. Mais c’est flagrant. Est-ce si difficile à concevoir ?
Est-ce si difficile de concevoir que le monde du travail salarié, de la consommation etc.. suppose un certain type d’individu, qui tient le coup, qui a les forces pour s’y réaliser, tandis qu’il ne s’accorde pas aux spécificités d’individus border-line ou illettrés par exemple ?

Et pourquoi donc voudriez-vous que ces personnes en difficulté accèdent et réussissent soudainement dans des activités dont personne ne veut (le bâtiment par exemple, les travaux publics, la restauration) ?

Je crois que les politiques et une grande partie de l’opinion publique se voilent la face concernant l’étendue des dégâts inhérents aux modalités de la vie sociale contemporaine dans ce pays. Ce n’est pas propre à la France, certes, c’est probablement pire en Angleterre.

Or se voiler la face, faire l’autruche, oublier, c’est exactement ce qui est requis pour s’insérer socialement.
J’exagère à peine.
Même si je ne suis pas d’accord avec toutes leurs conclusions, lisez tout de même le dernier livre de Charles Melman (un psychanalyste), L’Homme sans gravité, (Gallimard) ou encore le désormais classique de Alain Ehrenberg, La Fatigue d’être soi, (Odile Jacob).

Ce qui se révèle avec l’expansion de la pauvreté dans ce pays, ce n’est pas que la propension à la paresse s’accroisse, c’est plutôt l’incapacité de la société à faire une place à celui qui n’est pas en mesure de s’inscrire dans le modèle qu’elle promeut. Après des décennies de discours apitoyés sur l’exclusion, au cours desquels l’opinion publique, dans sa majorité, avait appris à tolérer les personnes en situation d’échec social, considérant que personne n’était à l’abri d’un tel destin, voilà qu’on assiste aujourd’hui au retour du bâton, un bâton aveugle, qui frappe sans distinction. Le bâton plutôt que la parole et l’écoute : faut-il qu’on ait peur d’écouter ce que l’autre aurait à nous dire ? faut-il qu’on le souhaite et qu’on le désire ce bâton pour ne pas entendre ce qu’on devine malgré tout ?

Je voudrais vous raconter un petite histoire...
Hier j’ai pris en stop un jeune gars en treillis militaire qui revenait du Technival (grande rave techno pour ceux qui l’ignorent) près d’ Orléans, le truc organisé par sarkozy à l’usage des raveurs ; ça faisait deux jours qu’il attendait sur une aire d’autoroute en plein milieu du Cantal. Il était vraiment mal barré. On a causé du Technival. Il me dit : c’était organisé sur une base militaire. Y’avait des flics partout, des mecs en civil déguisés en teufeurs, avec des appareils photos. Ils te prennent en photo, ils récupèrent tous les numéros de plaque d’immatriculation, et ça nourrit leur bases de données. Du coup, c’est un moyen simple et peu onéreux de ficher toute une population "à risque".

Il te dit ça comme ça. Sans révolte. L’essentiel, c’était qu’on a pu faire la fête pendant trois jours et consommer toutes sortes de drogues hallucinantes. Et comme il dit : « d’un autre côté, on se sent plus encadré, plus en sécurité ». Je le regardais avec son pantalon taggé, ses tatouages, ses piercing. Que peuvent donc signifier ces symboles : le fun, la sécurité, le fichage ? Bon.

Alors oui.
ça marche comme ça. On se drogue, on prend des antidep etc... (la France reste un des plus gros pays consommateur), et on la boucle.
Je fais un raccourci mais c’est un peu ça.
C’est exactement faire le jeu du pouvoir non ?
Nourrir le discours normatif ?
Qu’en dirait Michel Foucault s’il était encore de ce monde ?

Et si tu enlèves ces drogues, ces médocs, ces gavages divers et variés (les décibels du Technival, les programmes télé) penses-tu que le modèle social tiendrait plus de deux jours ? ça exploserait dans tous les sens.
parce qu’alors on ne pourrait plus oublier la douleur et la souffrance d’être né. On ne pourrait plus faire comme si. Il y a des gens au RMI, je ne dis pas tous les RMIstes, je dis un certain nombre, s’ils en sont là où ils en sont, c’est justement parce qu’ils ne savent plus oublier, parce qu’ils ont, comme le dit Jean Oury, oublié d’oublier. Celui qui s’en sort a beau jeu de proposer des solutions, des aménagements, des conduites vertueuses, des thérapies anti-stress : ce qui fonctionne pour lui, pourquoi donc faudrait-il que ça fonctionne pour tous les autres ?

Je vais faire mon prophète de pacotille là : mais je te dis qu’un jour, il faudra bien en tenir compte et le comprendre, et faire avec. Parce qu’il y a de plus en plus de gens qui pètent des cables, qui ne peuvent plus.

Ma psychanalyste me disait l’autre jour combien elle était inquiète de voir le nombre de personnes qui se présentaient à son cabinet cet été, « des personnes qui ne reviendrons pas », ajoutait-elle, et dont la visite était suscitée par « la peur ».

Ceux qui s’en sortent oublient, ou du moins arrivent à gérer leur souffrance, à équilibrer les choses. Tant mieux pour eux. Mais qu’il se méfient de ceux qui sont incapables de passer outre leur souffrance d’être né. Parce que le RMI, le pétage de cable, l’écroulement des signifiants, ça peut arriver à n’importe qui, aujourd’hui, demain.
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=6818
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