C'est certain qu'il est beaucoup plus difficile d'accepter de recevoir que de donner, mais moi je trouve pas ça humiliant. C'est même gratifiant quand les gens viennent te voir en te disant "tiens j'ai ça je le bazarde, si tu penses pouvoir en faire qque chose, de toute façon sinon c'est poubelle". Je me demande même si d'un certain côté ça les déculpabilise pas un peu du fait de jeter des trucs qui peuvent encore servir. Après, le pourquoi les gens te donnent, je dois dire que je m'en fous. S'ils ont l'impression de faire la charité et que ça leur fait du bien tant mieux pour eux, moi je me sais capable de subvenir à mes propres besoin mais le recyclage me fait plaisir, d'autant plus que la moitié des trucs je prends, retape et redistribue.
Mais il faut reconnaître que chez moi c'est quasi pathologique, j'ai eu un mal de chien il y a peu de temps de ça à me débarrasser de mon vieux magnétoscope qui en + enregistrais même plus depuis longtemps. Mais il lisait encore! Donc je l'ai descendu dans le local à poubelles, avec un post-it disant qu'il lisait toujours. Ben le lendemain il était parti. Même quand tu crois être au bout du truc et que c'est pas possible que ça puisse intéresser quelqu'un... ben si! J'étais contente pour mon magnéto qu'il ai pas fini au cimetière de suite alors qu'il était pas tout à fait mort. Mais bon encore une fois à ce niveau là ça doit se soigner
Jeter les livres c'est horrible. C'est autant de mondes enfermés dans le papier, à portée d'évasion et de culture, et qui sait d'ici quelques années s'ils ne seront pas devenus denrée rare avec le développement du e-book? Moi j'en adore l'odeur, le papier sous les doigts, je trouve que la "relation" est très différente et plus "physique" qu'avec un truc électronique. Et pourtant le contenu est le même... mais il manque un truc... ouais je sais j'ai un problème hein.
Suis d'ac avec Tristesir y'a un vrai problème d'éducation dans la façon de consommer... et donc de jeter! On nous crée des besoins qui n'en sont pas et distrayent nos esprits de l'essentiel. Pour exemple le besoin absolu de posséder un truc neuf, mis à part choses d'hygiène (j'avoue ne pas récupérer les strings de mes voisines) n'est pas à ma portée, je le comprends pas. Mais certainement pasque j'ai été élevée autrement, avec une maman (merci môman!) qui nous a très tôt appris à nous affranchir de la pression sociale et de l'opinion que les gens peuvent avoir sur ta façon de vivre (et donc de consommer!). A ne pas en avoir honte, que ce n'est pas une question de moyens financiers mais de mentalité. Bon ok elle avait pas les moyens, mais c'était pas une excuse à "ne pas pouvoir", c'était "ne pas vouloir" alimenter des besoins artificiels créés par une évolution sociétale perverse.
Un collègue outré me disait qu'avec cette mentalité, si tout le monde faisait pareil, c'était la mort de l'industrie, le glas de la production, l'usine à chômeurs en puissance. Pas d'accord, ça nous obligerait peut-être, si cela se généralisait, à produire juste autrement... Mais bon là on retombe sur de l'utopie! Pas lu Thomas More, vais aller voir. Mais je crois que toutes les tentatives de sociétés ou communautés de ce genre se sont toutes heurtées au même problème, à + ou - long terme: la soif de pouvoir et de contrôle qui finissait toujours par pervertir les idées les plus nobles...