C'est le pari que font les partisans d'un tel revenu : que les gens seront actifs et feront des choses intéressantes pour eux et/ou pour la société. Les contradicteurs d'un tel revenu croient que dès que l'on obient de l'argent pour vivre sans travailler on ne fera plus rien et on s'avachira devant la télé. Cette croyance m'a toujours étonné.Extrait sur la Namibie
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Nous avons pu observer une chose surprenante. Une femme s’est mise à confectionner des petits pains ; une autre achète désormais du tissu et coud des vêtements ; un homme fabrique des briques. On a vu tout d’un coup toute une série d’activités économiques apparaître dans ce petit village. Cela montre clairement que le revenu minimum ne rend pas paresseux mais ouvre des perspectives.
Déjà il y a beaucoup de gens qui angoissent quand ils n'ont plus "rien à faire" (combien de "workaholics" s'écroulent quand ils doivent quittent involontairement la scène du travail, leur unique raison d'être, leur fuite de soi ayant disparu par la retraite ou après un licenciement). Beaucoup de privés d'emploi angoissent pour des raisons vitales : comment se nourrir, se loger, se vêtir, assurer sa vie et celle de ses enfants. Cette angoisse épuise toute la force créative, on est dans la survie et en plus on doit justifier en permanence qu'on "mérite" un maigre aumône de survie (allocation de chômage ou minima social). Le contrôle social (renforcé) ne fait qu'amplifier cette angoisse et la souffrance, il est contreproductif et délétère.
Si on n'avait plus cette angoisse et cette pression, quelles énergies pourraient se libérer pour faire du travail intéressant, utile, créatif, chacun pourra choisir! Si on est libéré de l'angoisse et du harcèlement social (et politique), on peut réfléchir comment organiser sa vie et sa vie dans la société. Et s'il y a quelques "fainéants" ou contemplatifs ce ne sera pas gênant à mon avis. Au contraire, quelques "inactifs" assumés pourraient même devenir les "consultants" de demain, ils pourraient aider d'autres à se libérer de la mauvaise conscience de pouvoir exister sans l'obligation de travailler. Je pense qu'il y aura un méga effort à faire pour laisser tomber l'idéologie de la "méritocratie" (je n'ai le droit d'exister que si je "mérite" mon existence).
Voilà quelques pensées utopiques d'une nuit sans sommeil.
