Drumond a écrit :Effectivement, s'il ne s'agit pas de droit du travail...
Non : il s'agit du code civil, et plus particulièrement de son article 207 sur l'obligation alimentaire.
A, 47 ans, est chômeur de très longue durée à l'ASS. Le montant de son allocation et celui de son APL n'ont jamais suffi à payer son loyer.
B, 82 ans, est son ascendant, retraité non imposable mais disposant d'un très confortable matelas à la banque, accumulé de manière pathologique.
B a eu la vie dure et il en est fier : c'est le parfait larbin qui a inculqué la "valeur travail" et la soumission à ses descendants, s'est d'ailleurs fait entuber toute sa vie à cause de ça, et a toujours eu l'obsession de "vivre pour travailler" et "mettre des sous de côté" (au lieu de travailler pour vivre tout en donnant de l'affection à ses enfants). Même à la retraite, il vit chichement pour continuer à "mettre des sous de côté", on ne sait jamais...
B fait partie de la génération qui a joui le plus des Trente Glorieuses et ne mesure pas - ou refuse de mesurer - ce qu'il se passe aujourd'hui. Pour B, quand on cherche on trouve, et il faut accepter n'importe quoi.
Le conflit est donc quasi politique.
B a aidé financièrement A pendant un moment afin de lui éviter de se retrouver à la rue.
A a distillé de façon monacale le pécule de survie accordé par B.
Mais suite à une dispute familiale (car B avait tendance à "acheter" la soumission de A avec son sacro-saint argent, et A s'est révolté), B refuse de contribuer plus avant à la survie de son descendant, estime qu’"il en a assez fait" et que A est un "fainéant" qui "se complait dans sa situation".
Puisque les choses n'ont pu se régler à l'amiable (B ne s'est pas présenté non plus à la Médiation), A est donc obligé de poursuivre devant le JAF.
L'affaire est pénible puisque A sera accusé d'être responsable de sa situation : A devra donc expliquer ce qu'est la vraie vie d'un chômeur "seniorisé" avant l'heure et convaincre de l'ampleur du désastre qui touche actuellement des millions de personnes, dont notamment les 1,5 million qui en chient aux minima sociaux.
C'est économique et politique, mais il faudra rester
soft sur le politique...
