Chômeuse la quarantaine

[tita10]

Bonjour,
J'ai travaillé presque 6 ans dans une grande structure international et, n'ayant pas de possibilité d'évolution en interne j'ai effectué un bilan de compétence suivie d'un CIF et, j'ai donné ma démission, confiante, le moral au top. Mais au bout de quelques jours (je sais que je peux faire sourire mais une démission ne donne aucun droit) d'où ma crainte. Après avoir démarché dans des agences d'intérim, l'ANPE et le net j'aimerais savoir s'il y a aussi d'autres moyens de chercher du travail en dehors de ces fillières-là ? J'habite sur Lyon, si vous avez des pistes à me fournir ça serait sympa, je vous en remercie d'avance.

[Yves]

Je te souhaite du fond du cœur de retrouver rapidement un boulot.

Néanmoins, ici, un de nos engagements militants est mené contre la discrimination à l'embauche pour cause… d'âge.

Depuis deux ans, nous observons une exclusion de plus en plus forte des "Seniors", une appellation que nous pensions réservée aux plus de 50 ans… et qui touche malheureusement un nombre croissant de quadras !

Les deux animateurs du site sont eux-mêmes des quadras. Donc nous savons de quoi nous parlons.

De là à dire que toutes les portes sont fermées, certainement pas, mais l'âge devient vraiment un handicap dès 40 ballets.

Pour preuve ?

Impossible de postuler à EDF au delà de cette limite d’âge !

…/…

Bref, depuis des mois, nous menons des actions pour faire sauter ce verrou absurde au recrutement (entre autres activités).

Donc Tita, tiens-nous au courant de tes démarches.

En souhaitant que ton métier soit plus ouvert à la "séniorisation" que d'autres comme l'informatique où passé 35/37 ans tu es trop vieux, ou encore la communication : à 35 ballets, t'es "has been".

Yves - Un animateur du site

PS : Quelle était ta dernière activité ? Dans quel secteur ?

[tita10]

Merci Yves pour ton message encourageant !! Non, là j'arrête de plaisanter, j'ai conscience maintenant que je vais "galérer" très certainement....
Je suis hôtesse d'accueil standardiste de profession durant quelques années j'ai travaillé en intérim, c'était une volonté de ma part car je n'ai pas trouvé plus formateur que l'intérim. Ensuite j'ai signé un CDI dans un siège social, j'aimais bien mon poste mais le groupe s'est agrandi et mes tâches ont été appauvries cantonnées essentiellement à l'accueil et au standard, je me suis très vite ennuyé et émis le souhait d'évoluer. Je comprends quand tu dis que démission = folie mais quand chaque jour tu vas travailler dans la routine, l'ennuie tu perds tes acquis tu régresses.... Au bout d'un moment c'est plus tenable, tu restes et tu finis en dépression où tu pars... Je n'avais pas d'autres choix et il n'était pas question de négocier mon départ par un licenciement, sur quel base ? Mon manager me l'aurait catégoriquement refusé, j'étais une "employée modèle" à son poste. D'ailleurs mon initiative ne l'a pas spécialement enchanté. J'ai pour l'instant espoir que les agences d'intérim pour lesquelles j'ai travaillé penseront à moi quand l'opportunité se présentera. Je recherche un poste qui ne se démarque pas trop de ce que j'ai fais, de l'accueil oui mais avec de la polyvalence.

[Yves]

Que celles et ceux qui veulent démissionner tentent ce coup-là (si ils peuvent, évidemment).

Vous avez démissionné…

Justifiez à l'ANPE/Assedic que c'était pour changer d'entreprise !

Pour cela, il faut compter dans vos relations une personne (patron, gérant… d'une boîte grande ou petite) qui peut vous rédiger une promesse d'embauche sur papier à entête.

Puis, cette personne rédige un courrier vous signifiant que : «compte tenu de difficultés de dernière minute, il ne peut honorer ses engagements».

Je connais des personnes qui ont utilisé ce stratagème, et c'est passé comme une lettre à la Poste aux Assedic.

En d’autres termes : «J'ai démissionné pour changer de boîte car on me faisait une proposition intéressante ailleurs mais mon futur employeur n'a pas honoré sa promesse d'embauche ! Et je suis dans la mouise…».

Votre "pote" employeur n'a rien à craindre.

Tout employeur peut envisager d'embaucher quelqu'un (pensant décrocher un nouveau budget/client) et puis finalement, c'est la catastrophe, le marché lui échappe à la dernière minute.

Ça arrive.

Tita, je pense que tu retrouveras du boulot dans ton secteur d’activité, non ?

Cordialement

Yves

[superuser]

Salut Tita10,

Si tu n'arrives pas à retrouver du boulot même par l'intérim (car le jeunisme y est aussi pratiqué : arrivée la quarantaine, t'es cuite…), et si tu ne peux pas suivre le conseil avisé de Yves pour au moins réussir à rattraper le coup côté allocations-chômage, sache que l'Assedic peut réexaminer ta situation 4 mois après ta démission et t'ouvrir des droits.

Lire ici : www.travail.gouv.fr

Le salarié dont la démission n'a pas été considérée comme légitime peut demander un réexamen de sa situation après 121 jours de chômage. A condition de remplir les autres conditions d'ouverture des droits au chômage (activité antérieure suffisante, aptitude physique...), et de faire la preuve de sa recherche active d'emploi, la Commission paritaire de l'Assedic pourra décider de lui attribuer les allocations d'assurance chômage à compter de son 5e mois de chômage.

Surtout, conserve toutes tes preuves de recherche d'emploi.

Quant aux moyens dont tu parles (agences d'intérim, ANPE, internet) pour retrouver du boulot, je n'en connais pas d'autres, hélas... Si quelqu'un voit autre chose ?

Bon courage à toi.

[malok]

Bonjour yves
Je ne veux pas ramener ma science ni douter de la sincérité de tes propos, mais si ce stratagème a fonctionné c'est parce que la démission de la personne rentrait dans un des cas prévus pour être légitimé d'office, sûrement pas à cause du motif invoqué pour la non prise d'emploi...
Ou alors l'agent Assedic avait picolé ce jour-là ( ça doit arriver )

[tita10]

ça fait chaud au coeur de discuter avec des personnes dans la même condition que soit, condition de base j'entends, sans emploi, je me sens un peu moins seule. C'est dur d'avoir un entourage actif alors que toi tu es dans tes recherches d'emploi et même si tu dis que tu t'es "démenée" en démarche tu as toujours l'impression que l'on ne te crois qu'à moitié... Comme si on était à la chasse, t'apportes pas de gibier c'est que tu n'as rien fais pour... Bon, j'arrête mais ça fais du bien de dire ce que l'on pense.
Pour le "tuyau" d'Yves malheureusement je ne pourrais pas l'appliquer je n'ai pas de dirigeants dans mes connaissances. Oui superuser il va falloir tenir 4 mois, non 5 en tout avec le début des indemnités si la commission l'accorde. Petite question les recherches par internet avec impression d'AR de candidatures c'est fiable aussi auprès des ASSEDIC ? J'avoue que j'utilise plus facilement ce procédé que le courrier si je peux le faire : économie de timbres poste. Mais peut-être que j'ai tout faux en agissant ainsi. Qu'en pensez-vous ? Merci à vous.

[superuser]

Imprime tout : les AR de CV envoyés par mail, et les réponses négatives reçues par mail. L'ANPE et l'Assedic sont dans le tout-internet, ils ne vont pas réfuter ces preuves.

Note dans un carnet les démarches que tu effectues (inscrite tel jour à telle agence d'intérim - tu peux même demander un coup de tampon -, envoyé tant de candidatures à untel ou untel tel jour, etc...). Bétonne le réexamen de ta situation d'ici cinq mois.

Hélas ! Moi aussi j'ai accepté le licenciement qu'on me proposait en 2001, croyant que j'allais vite rebondir (puisque j'avais toujours bossé non-stop depuis 1980), et je suis à l'ASS (14,25€ par jour). Nous sommes quelques chômeurs de très longue durée à intervenir ici, tous tombés dans la trappe du non-emploi de masse.
Pour t'expliquer pourquoi nous en sommes là, je ressors ma fameuse courbe "croissance/création d'emplois" :



Il s'agit - en bleu - du solde des créations nettes d'emploi dans le secteur marchand, et pour bien faire il doit être positif.
Tu remarqueras qu'entre 2000 et 2003, plus de 600.000 emplois ont été détruits (solde négatif historique en 2003, sous Raffarin). Depuis, toujours dans le secteur marchand, ont été "récupérés" 17.200 emplois en 2004, et 64.800 en 2005 (chiffres de l'INSEE). On est toujours loin du compte !!!
Figure-toi que l'année dernière, c'est le secteur public qui a créé le plus d'emplois : environ 72.000 !

Pour 2,4 millions de chômeurs "officiels" (catégorie 1, seule comptabilisée), en réalité le double : ça coince vraiment...

Voilà : c'est pour balancer à ceux qui vont t'accuser d'être coupable. En général, ce sont les plus ignares. Tu verras, le chômage est un vrai détecteur de connards.

Pour te redonner courage, je te conseille de lire le contenu de notre rubrique "... Même pas mal !"
<= <= <= plus haut, dans la colonne de gauche. Du "blues du chômeurs" aux divers portraits. Non, tu n'es pas seule !

Tiens bon.

[tita10]

Merci Superuser, c'est sûr ton schéma refroidi et est plus parlant que des mots....
Je vais lire le blues du chômeur, de toute façon se démoraliser ne fera pas avancer les choses j'en suis bien consciente. Ok, je garde tout, je vais me tenir un planning journalier sur un calepin.
il est vrai qu'en intérim dans les années 96 à 2000 j'avais toujours des missions qui tombaient, je n'arrêtais pas et là pas une proposition sur plusieurs jours... Je me dis que c'est peut-être aussi à cause des vacances scolaires, les boîtes ont anticipé les remplacements.... J'ai terminé mon CIF juste avant les vacances de Pâques. Depuis 2001 tu n'as jamais eu l'occasion de retravailler ? Le chômage longue durée je n'ai jamais connu non plus, je travaille depuis 1982, c'est la raison pour laquelle j'apréhende si vite. Qu'est-ce que l'ASS ?
Merci pour tes encouragments, bonne journée à toi.

[superuser]

Depuis 2001, j'ai d'abord refusé tous les emplois dont la rémuration était inférieure à mon allocation chômage (faut pas déconner : je gagnais 1700 € en bossant, au chôme j'étais à 1250, pas question de me brader davantage… Mes frais fixes, eux, ne baissent pas).

J'ai vite réalisé que non seulement le boulot était rare et que les salaires avoisinaient le Smic, mais qu'à 39 ans j'étais moins "désirable"...

J'ai effectivement accepté un job au Smic en 2004, et je les ai plantés pendant ma période d'essai au bout d'un mois et demi : le poste était inintéressant (j'étais "surdimensionnée"), aucune perspective d'évolution... et alors, se palper 1000 € à la fin du mois c'est vraiment le pire !
Ce n'est pas que je fasse la fine bouche : mais avec 1000 € par mois, je m'en sors encore moins qu'au chômedu !!!!! Je vais pas rentrer dans les détails - c'est compliqué - mais en ce qui me concerne, c'est la triste réalité.

Alors je préfère rester à l'ASS (allocation spécifique de solidarité, quand tu es en fin de droits et que tu as travaillé au moins cinq avant de perdre ton emploi - "minima social" comme le RMI) plutôt que d'aller travailler pour la gloire.
Je veux un vrai job, avec un vrai salaire, et à hauteur de mes capacités. Je refuse tout contrat d'insertion ou tout CNE, par principe.

D'ailleurs, ce n'est pas parce que je n'ai pas d'emploi que je ne fous rien, au contraire : je bosse tous les jours bénévolement pour ce site, et c'est prenant. Ça ne me ramène pas de fric, mais je m'enrichis chaque jour du cerveau : ça n'a pas de prix.

La roue tourne. Je suis persuadée que ça va péter, et je n'attends que ça.

[nenette911]

Bonjour tita10,

Moi aussi j'ai démissionné en 2001 !
Je viens d'avoir 50 ans et toujours chômeuse, mais moi sans rien pas d'ASS ni RMI rien de chez rien !
Pour toucher l'ASS il ne faut pas dépasser un plafond de revenus au 01/01/05, il était de 980 € pour un célibataire, et 1540€ pour un couple.
Mais bon il ne faut pas se décourager, je pense comme superuser il faudra bien que çà pète !

[tita10]

Pas de CNE non plus et puis quoi encore ! Enfin c'est ce que je dis aujourd'hui, en même temps je ne jette pas la pierre sur ceux qui acceptent ce type de contrat, quand tu es vraimant coincé et que tu n'as pas le choix où les moyens de vivre à peu près correctement sans alternative.... J'en veux plutôt à nos politiciens d'avoir voté cette loi. Ceux qui ont lutté durement pour nos acquis sociaux, que l'on grignote peu à peu, tout doucement peuvent être écoeuré ou se retourner dans leur tombe.
Je crois que nous devons être très vigileant en restant informé de toute vélléité de revirement social. Ma foi pour le salaire je me dis plutôt gagner moins pourquoi pas, c'est aussi toujours moins que tu donnes aux impôts.... Car ça aussi je l'ai senti passé.... Dans la sté où je travaillais nous avions des augmentations de salaire pas forcément importantes mais quand je vois ce que je laisse au Trésor Plublic chaque mois (je suis mensualisée) cela vaut-il vraimant la peine ?

[tita10]

Et depuis 2001 suite à ta démission tu n'as pas eu d'autres opportunités, de propositions sérieuses ? Mais le RMI ne suis pas automatiquement à la fin des indemnités des ASSEDIC si tu en fais la demande à ton assistante sociale de quartier par exemple ? Excuse ma méconnaissance sur le sujet en tout cas c'est ce que je croyais.
J'aimerais bien que ça pète aussi !

[St-Dumortier]

Bonjour,

Enfin c'est ce que je dis aujourd'hui, en même temps je ne jette pas la pierre sur ceux qui acceptent ce type de contrat, [CNE] quand tu es vraimant coincé et que tu n'as pas le choix où les moyens de vivre à peu près correctement sans alternative....

Dans une négociation normalement partiquée, il doit être possible de réfuter l'argument.
En rétorquant au recrutteur que vous ne sauriez pleinement vous consacrer à votre travail dans l'incertitude de vos perspectives personnelles et que tout au moins il est nécessaire que vous puissiez prendre d'autres dispositions personnelles :
soit vous avez à faire à quelqu'un de sérieux qui propose un cdd, (la proposition du cne était peut-être un test)
soit vous avez à faire à quelqu'un qui exprime clairement son choix de domination.
En comprennant cela, on accepte ou pas mais,
dès lors on n'est plus tenu aux mêmes réciprocités.

Le devoir du prisonnier est de s'évader .....

[nenette911]

Et depuis 2001 suite à ta démission tu n'as pas eu d'autres opportunités, de propositions sérieuses ? Mais le RMI ne suis pas automatiquement à la fin des indemnités des ASSEDIC si tu en fais la demande à ton assistante sociale de quartier par exemple ? Excuse ma méconnaissance sur le sujet en tout cas c'est ce que je croyais.
J'aimerais bien que ça pète aussi !

Et non absolument rien, j'ai un CV qui fait peur , c'est ce que m'avait dit un consultant

Le RMI ne suit pas à la fin des ASSEDIC, et de toute façon les revenus de mon mari sont là aussi au dessus du barème