
Le Parisien du mardi 4 avril, a relaté que M. Huchon, entendu témoin, jeudi 30 et vendredi 31 mars, dans le cadre d’une enquête préliminaire le visant, a menacé les policiers qui l’entendaient, en mettant en avant sa position. Selon plusieurs sources, policières et judiciaires, il a déclaré qu’il se souvenait des gens mal disposés à son égard, parlant de représailles. Jean-Paul Huchon n’a pas souhaité faire de commentaires.
“C’est indigne d’un élu de la République. Lorsqu’on se retrouve dans les locaux de la police, ce n’est pas aux fonctionnaires qu’on le doit, et il ne faut donc pas leur en faire le reproche.” déclare Jean-Marie Salanova, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale.
Bruno Beschizza, secrétaire général de Synergie, syndicat d’officiers de police, ajoute : “Cette histoire est indigne. Il faut quand même dire que les conditions de garde à vue à la brigade financière sont plus proches du Hilton que de Guantanamo !”
Les propos de M. Huchon ont été transmis par écrit par les policiers au parquet de Paris. Un rapport a été transmis, lundi, au procureur de Paris.
Quel est l’obejet de l’enquête ?
Depuis la réélection de M. Huchon en avril 2004, son épouse, Dominique Le Texier, qui a le statut d’intermittente du spectacle, est salariée au cabinet de son mari, où elle s’occupe de l’organisation du festival international du film d’environnement. La brigade financière tente de vérifier la réalité de l’emploi, au conseil régional, de Mme Le Texier. Elle s’intéresse aussi à son passé professionnel. M. Huchon, président de la région depuis 1998, aurait fait salarier ces dernières années sa femme par trois sociétés de conseil et de communication. Or, ces dernières auraient bénéficié de contrats avec la région, ce qui pourrait relever de la « prise illégale d’intérêts ».
La brigade financière s’intéresse par ailleurs aux liens unissant depuis 1994 M. Huchon à la société de consultants Progress, dont il préside aujourd’hui le conseil d’administration, après en avoir été le PDG. Les policiers ont été intrigués de découvrir que Progress avait, jusqu’à une date récente, pris en charge le loyer de l’appartement de M. Huchon, dans le 15e arrondissement de Paris. « C’était un avantage en nature, pour des réceptions de clients à mon domicile. Nous avons réduit la voilure chez Progress, je paye aujourd’hui mon loyer », affirme M. Huchon.
Le président de la région justifie son activité chez Progress par le souhait de n’avoir « jamais voulu dépendre de la politique pour vivre. Au conseil régional, je touche une indemnité de l’ordre de 5000 euros. Or, j’ai des dettes, des enfants à charge. Il n’est pas choquant que j’aie une activité complémentaire. »
Les vérifications n’ont pas, pour l’heure, permis d’établir si Progress avait, dans le même temps, été sous contrat avec la région Ile-de-France. En revanche, la société aurait été prestataire de services pour d’autres conseils régionaux. M. Huchon ne comprend pas que les policiers soient venus perquisitionner son domicile, en mars 2005, sur ordre du parquet de Paris : « J’étais en vacances au ski. Ils ont saisi un simple bulletin de salaire de mon épouse, et c’est tout. Qu’on me foute la paix ! »
Source : www.jakouiller.com