contrat nouvelle embauche

Problèmes pratiques, casse-têtes administratifs : Peut-être qu'un(e) participant(e) de ce forum pourrait vous répondre ?

Modérateurs : superuser, Yves

rob64

contrat nouvelle embauche

Message par rob64 »

bonjour, ma femme, britannique, vient de signer un contrat nouvelle embauche. Son patron lui a dit quec'était unCDI. N'étant tous les 2 en France que depuis 2 ans nous avons du mal à comprendre la différence entre les 2. pour avoir lu des témoignages à ce sujet, le CNE apparait comme un contrat très précaire. ma femme fait énormément d'heures supplémentaires qui ne lui seront sans doute jamais payées ou rattrappées et étant moi méme contractuel/vacataire dans l'éducation nationale et sans emploi en ce moment et bientot en fin de droit, je sens la peur du futur me gagner. depuis notre arrivée en france à tous les 2 nous n'avons travaillé que 10 mois. est -ce que qu'elqu'un pourrait m'expliquer ce que le CNE signifie vraiment et y'a t-il des vacataires de l'éducation nationale sans emploi come moi sur ce forum.Merci.ROB
Mallo

Message par Mallo »

CNE = Contrat arnaque par excéllence
superuser
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Message par superuser »

Salut ROB, et welcome ! :D

Oui, le CNE est considéré comme un CDI (idem pour le CPE).
Il est réservé aux entreprises de moins de 20 salariés, soit 2,4 millions d'entreprises en France => soit 96% des boîtes, et 37% des emplois.

Si on lui donne le goût du CDI, le CNE n'en a pas l'odeur....

Le gros point noir, c'est la période de consolidation, qui n'est pas du tout une période d'essai ! Car la période d'essai peut être interrompue par le salarié ET par l'employeur, sans motivation : le salarié retrouve ses droits au chômage s'il en avait, l'employeur n'a rien à justifier et prend quelqu'un d'autre. La "période de consolidation" reste uniquement à l'initiative de l'employeur (le salarié n'a qu'à démissionner s'il n'est pas content et perdre ses droits au chômage, si on ne l'a pas viré…) : le salarié est donc à la merci du bon vouloir de son employeur. Ce déséquilibre est un véritable retour en arrière.
La non-motivation de la rupture est aussi un recul : le licenciement doit être justifié officiellement au cas où le salarié a été mal traité (pour l'Inspection du travail et les Prud'hommes, il doit avoir une "cause réelle et sérieuse") et souhaite se défendre. Avec le CNE (et le CPE), pas besoin d'écrire pourquoi on te vire, ce qui est censé limiter les affaires aux prud'hommes. Heureusement que les premiers cas de contestation on fait du bruit, mais le ministre de la Justice Pascal Clément a fait récemment passer une circulaire pour que les procureurs se mêlent des des procédures prud'hommales relatives au CNE...

C'est une histoire bien compliquée, que nous suivons depuis le début :

Lire ici Les dessous du "contrat "nouvelles embauches"

Et là Virés pour port de jogging ou congé maladie

Et pour aller plus loin :
Pour Arnaud Montebourg, le CNE est une escroquerie
CNE : premier bilan chiffré

Voilà. L'affaire est complexe, et j'espère que ta femme n'aura pas de déception. Le patronat essaie de se racheter en nous disant que l'objectif des employeurs n'est pas de virer les gens : la suite nous le dira...

Il n'empêche que la précarisation est un outil indispensable à la bonne marche de l'économie de marché, et que son "humanité" reste à prouver !
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