Tu as raison, Pili : la peur est un sentiment naturel. La culture est là pour nous aider à la surmonter grâce au raisonnement et au savoir.
Mais la peur est un instrument politique et social très prisé par la droite, "instruite" et aux manettes, qu'elle soit dirigée contre des boucs émissaires désignés ou prétexte à créer/développer de nouveaux marchés. L'entretenir chez un maximum d'individus est une de ses armes favorites.
Donc, "naturellement", la droite est l'ennemie de la culture et elle s'attaque à tout ce qui la véhicule.
Il est vrai qu'en ce moment, on atteint des sommets ! Mais cela participe d'un mouvement général qui est en totale adéquation avec notre fonctionnement économique ultra-libéral. Je cite pour exemple la dégradation télévisuelle dénoncée par Christophe Nick dans son documentaire d'hier soir,
Le temps de cerveau disponible, qui en est une historique démonstration : depuis les années 80 (merci les socialistes), la télévision a été privatisée et est tombée à la merci des fluctuations boursières; puis la dictature jumelée de la finance et du marketing qui s'est mise en place l'a conduite à sombrer dans un caniveau intellectuel de plus en plus nauséabond, qui flatte les penchants les plus régressifs et les plus grégaires des individus.
Il en va de même pour tout ce qui touche à l'éducation, la distribution des produits culturels (livres, disques), l'art, etc... D'un côté on nivelle systématiquement par le bas, on effleure, on créé des écrans de fumée, et de l'autre on dérèglemente et on détruit.
Ce décérébrage de longue haleine - et il s'agit bien de "fascisme rampant"
[1] - suit le même processus que
la stratégie de la hache de pierre pointée par Monolecte : lentement mais sûrement, en douceur et en profondeur. En entretenant la bêtise et l'ignorance, en formatant l'esprit des gens pour mieux les tromper, on divise pour mieux régner et on se fait toujours plus de pognon !
La poussée raciste "décomplexée" que tu dénonces est l'un des nombreux effets de ce processus, tout comme "Le maillon faible" a introduit l'élimination de l'homme par l'homme dans les cerveaux des téléspectateurs… et des recruteurs.
[1] Viviane Forrester avait dénoncé ce "fascisme rampant" du libéralisme économique mondialisé, qui se cache derrière un vernis de démocratie dont elle n'a que l'apparence, dans son livre
Une étrange dictature.