Je retourne vivre chez mes parents
CRITIQUE TÉLÉRAMA
Présentation : Béatrice Schönberg. Documentaire d'Hervé Brèque et de Jean-Baptiste Gallot (France, 2010). 90 mn. Inédit.
C'est un retour à la case départ souvent mal assumé, qui correspond à un vrai phénomène de société. Environ 400.000 adultes retourneraient vivre chaque année chez leurs parents. Non pas pour y rejouer un mauvais remake de Tanguy mais parce qu'un accident de la vie les y contraint.
Pierre et Géraldine, 38 et 40 ans, sont tombés dans la spirale du surendettement après s'être installés en province avec leur petit garçon. A la recherche d'un emploi, ils regagnent la région parisienne où la grand-mère de Pierre met à leur disposition un logement au sous-sol de son pavillon. Christophe, 31 ans, a vu son existence basculer après une rupture et l'éloignement de sa fillette : son retour dans le nid familial l'a aidé à sortir de la dépression. Acculé par la crise, Xavier, un architecte parisien de 44 ans, tente un nouveau départ en Touraine, chez sa mère. A 49 ans et au chômage, Nelly a quitté sa famille pour s'occuper de sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Des petites frictions un peu cocasses aux moments de doute en passant par les paroles qui réconfortent, ce long documentaire compose une chronique douce-amère sur le thème de «la famille-refuge pour temps de crise». L'analyse y a cependant peu sa place, largement supplantée par l'anecdote (surlignée par un commentaire redondant) et un regard optimiste qui laisse un peu perplexe. Au-delà de ces trajectoires individuelles, apparaissent en filigrane les signes alarmants d'une société qui va mal, sujet sous-jacent dont le film ne s'empare que de façon superficielle.
Télérama dit juste.
Je vous épargne le pseudo-débat où on en a remis une couche avec deux autres "cas" d'adultes retournés chez leurs parents (qui n'ont pas participé au documentaire) et où n'était présent, en guise d’"expert", qu'un pédopsychiatre, le très médiatique Stéphane Clerget.
A un seul instant, l'un des "cas" invité sur le plateau s'est placé en tant que "privilégié" et a eu une pensée pour les SDF qui, eux, n'ont pas eu la chance de bénéficier d'un soutien familial, de près ou de loin. Il a rappelé que cette solidarité, cette entente ne vont absolument pas de soi et que, quand elles sont inexistantes, on peut alors finir à la rue. Il a également évoqué le cas des jeunes qui ne peuvent même pas partir de chez leurs parents.
Sinon, c'était comme du Delarue : pas de sociologie, pas d'économie ni de politique, non… juste du blah-blah de magazine vaguement psy et sociétal avec pour sublime conclusion => C'est la crise mais ne vous en faites pas, retourner chez papa-maman, ça a du bon !!!
Quelle bande de salauds... Honte à la télévision publique !
