Solidarité avec les salariés de Total

[MEmmanuelle]

Et voilà ça continue... En même temps, nous savons tous que ce n'est pas prêt de s'arrêter (crise, licenciements), mais c'est à chaque fois le même mal au bide en voyant ces femmes et ces hommes qui vont se retrouver jeter au bord de la route.

http://www.liberation.fr/economie/01016 ... chez-total

[lobozo]

moui, mais les salariés de Total étaient-ils solidaires des chômeurs ou des précaires avant d'être concernés à leur tour ??

vaste problème....

[maguy]

les salariés de Total étaient-ils solidaires des chômeurs ou des précaires avant d'être concernés à leur tour ??

Personne n'est solidaire des chômeurs ou précaires. C'est quelque chose qui m'avait profondément étonnée lors des manifs. Sur les tracts, on parle de tout le monde, des CDD aux retraités, aux jeunes qui débarquent et se font exploiter, sauf... des chômeurs.

Tiens, en zappant, j'ai vu l'"info" sur FR3 : la grosse question du jour "va-t-on manquer de carburant à la pompe ?". Voila de quoi éveiller la solidarité, tout est ramené au souci du Pekin de base , afin qu'il fulmine contre ces grévistes Surtout que les vacances commencent ce soir pour la RP et Bordeaux. Les pauvres qui en plus des bouchons vont se faire du souci pour le plein afin d'aller au ski !

[Invité]

C'est quelque chose qui m'avait profondément étonnée lors des manifs. Sur les tracts, on parle de tout le monde, des CDD aux retraités, aux jeunes qui débarquent et se font exploiter, sauf... des chômeurs.

D'ici peu, il y aura beaucoup plus de chômeurs que d'autres catégories de manifestants

[maguy]

Oui Serabeth, mais toujours aussi invisibles, malheureusement.

[MEmmanuelle]

moui, mais les salariés de Total étaient-ils solidaires des chômeurs ou des précaires avant d'être concernés à leur tour ??

vaste problème....

Je sais bien, et moi aussi ça me fait mal au bide. Beaucoup de salariés (encore une fois ne mettons pas tout le monde dans le même panier) se moquent pas mal du sort des chômeurs et précaires... jusqu'au jour où ils sont touchés à leur tour.
Un propos d'un travailleur social m'avait profondément marqué, et je m'en suis toujours souvenu. Ce propos est d'une simplicité déconcertante : la plupart des gens détournent le regard quand ils croisent un SDF. Il y a un vrai mépris pour ces personnes qui sont laissées à l'abandon. Pourquoi ? Parce que chacun a peur, un jour, d'être à la place de ce SDF qu'il croise, et refuser de regarder cette personne c'est nier une réalité qui effraie.
Je crois que c'est le même comportement qu'on observe vis à vis des chômeurs.
L'être humain a des reflexes pavloviens à la con, je suis la première à le concéder et à le déplorer!
Et c'est bien pour cela que je continue à croire, à espérer, devrais-je dire, que le jour où nous arrêterons de nous comparer les uns aux autres, de nous envier les uns les autres, que le jour où le mot "solidarité" prendra réellement tout son sens, alors ce jour là, le changement pourra se mettre en marche.
Mais c'est sans doute utopiste de ma part, et je ne serai peut être plus là le jour où cela arrivera... si ce jour arrive jamais ...

[maguy]

Et c'est bien pour cela que je continue à croire, à espérer, devrais-je dire, que le jour où nous arrêterons de nous comparer les uns aux autres, de nous envier les uns les autres, que le jour où le mot "solidarité" prendra réellement tout son sens

Autant demander à des humains de ne plus être humain avec ses défauts inavouables , comme la jalousie, l'envie. Qui aurait le courage de reconnaitre "oui je suis jaloux de..."

Pourtant, il n'y a pas si longtemps, la solidarité s'exerçait encore avec des avancées sociales énormes, du front populaire de 36 à 68 entre autres. Le patronat n'a toujours pas digéré ces progrès sociaux et nous le fait payer cher.

Depuis, les gens se "relaxent" devant les jités ignobles leur martelant les mêmes inepties, qui leur sont servis à domicile et c'est devenu leur seule source d'info.

Les gens ne se réunissent plus, ne se parlent plus. Le règne de l'égoïsme et du chacun-pour-soi prévaut.

Les syndicats se sont sérieusement embourgeoisés.

La solidarité est morte, car chacun regarde dans l'assiette de son voisin pour comparer.

Ils ne se retrouvent que devant un match de foot, et encore de quelle façon ! Ca ressemble plus à la guerre qu'à du sport.

Chacun ne pense qu'à ses crédits ou à ses prochaines vacances ou sa prochaine bagnole.

Je ne suis pas optimiste...

[tristesir]

la plupart des gens détournent le regard quand ils croisent un SDF. Il y a un vrai mépris pour ces personnes qui sont laissées à l'abandon. Pourquoi ? Parce que chacun a peur, un jour, d'être à la place de ce SDF qu'il croise, et refuser de regarder cette personne c'est nier une réalité qui effraie.

Ou bien, ils ont honte de voir le sort réservé à des êtres humains par la société, sort qui pourrait être le leur avant longtemps.
Quand je croise la grande misère, ce n'est pas la peur qui m'envahit mais la honte, la honte de ne pouvoir rien faire et que personne ne fera rien.

[romain23]

la plupart des gens détournent le regard quand ils croisent un SDF. Il y a un vrai mépris pour ces personnes qui sont laissées à l'abandon. Pourquoi ? Parce que chacun a peur, un jour, d'être à la place de ce SDF qu'il croise, et refuser de regarder cette personne c'est nier une réalité qui effraie.

Ou bien, ils ont honte de voir le sort réservé à des êtres humains par la société, sort qui pourrait être le leur avant longtemps.
Quand je croise la grande misère, ce n'est pas la peur qui m'envahit mais la honte, la honte de ne pouvoir rien faire et que personne ne fera rien.

C'est difficile quelquefois de savoir quoi faire. Il y en a Un qui est souvent à ma poste! Chaque fois que je vais poster des lettres, je lui donne un ou deux euros,je luis disbonjour d'abord, mais après c'est vrai que j'ai du mal à entrer en communication. je lui ai demande un jour pourqu'oi il ne se faisait pas hebergé dans le foyer du coin. Il m'a répondu qu'il était allemand, ne parlais pas bien le français et avait du mal à repartir en allemagne parce qu'il avait perdu ses papiers. Quand au CHRS du coin, il ne le prenait que de temps en temps, quand la police l'y amenait , par grand froid, parce qu'il faut une prise en charge par la DASS, et, comme il n'est pas français, n'a pas de papiers et il ne peut pas payer les 100 € de son hebergement.De temps en temps, les dames de la cité , au dessus de la poste lui amène des croissants chaud de la boulangerie. Mais, pour le reste, on est paumé, on ne sait pas quoi faire...... Meme parler c'est difficile......
Par contre, on a aussi tout un reseau de " roms" qui font la manche devant le marchand de légumes, mais çà c'est une autre histoire.

[diety]

Sujet pas simple que chacun affronte à sa manière. Quand je suis mal à l'aise en voyant un SDF, je le suis pour plusieurs raisons. Je suis effectivement conscient que cela peut arriver à tout le monde. Personne n'est à l'abri (sans mauvais jeu de mots) d'un tel sort. Je m'imagine à la place de l'autre et ressens la honte que moi je sentirais, et j'ai peur que la supposée honte du SDF et ma propre honte fasse résonance. Parfois je sens une agressivité monter en moi et j'ai honte de mon agressivité car ma conscience me dit que mon agressivité est injuste. Récemment j'ai donné deux euros à une personne qui mendiait devant une boulangerie. Elle a pris les deux euros et m'en a demandé cinq. Cela m'a agacé (scénario imaginaire agressif : tu ne veux mas "mes" 2 euros, alors rend-les moi), puis la honte de mes pensées. Il a raison de demander 5 euros. Ce n'est en soi rien de condamnable. Puis je pourrais passer ma journée à donner un euro par ci, deux euros par là, et cela ne résout aucun problème mais peut m'en poser un. Parfois il m'arrive un échange de sourire, à échanger quelques mots, un moment futile de compréhension mutuelle qui n'est pas passée par les quelques mots bénins mais par le regard et l'expression des visages.

[Invité]

oui, chacun à sa manière... mais la honte c'est toujours le même problème, vient de cette société capitaliste dont chacun est imprégné,faut casser le mythe.... on peut tous faire quelque chose! sourire, parler, refuser les différences, prendre un mec en stop, héberger, donner de l'argent, mais c'est ça dont les gens ont peur, de se différencier en faisant, d'être pris pour des "t'as vu la vierge"... le flip de se faire agresser de son petit cocon douillet, tout comme les hauts salaires flippent que se révoltent un jour les bas salaires...
qui as vu une société Nambikwara laisser de côté un seul de ses membres? (ou n'importe quelles sociétés indiennes, ethniques, dont j'ai appris récemment quelle sont l'origine d'un modèle anarcho-communiste, ce qui me plait vraiment!)

[tristesir]

Pour en revenir au sujet initial:

De son côté, la FCE-CFDT a annoncé qu'elle demandait l'arrêt du mouvement de grève dans les raffineries du groupe Total.

http://www.rtl.fr/fiche/5934348783/sept ... greve.html

Rien de nouveau sous le soleil

on peut tous faire quelque chose! sourire, parler, refuser les différences, prendre un mec en stop, héberger, donner de l'argent, mais c'est ça dont les gens ont peur, de se différencier

Il y a des problèmes qui ne peuvent être résolus par une seule personne. La pauvreté ne sera pas résolue par une seule personne.
Héberger chez soi , dans son deux pièces, quelqu'un qu'on ne connait pas alors qu'on n'aurait pas envie d'héberger quelqu'un de sa famille?

[Invité]

je parlais à un niveau général, pour casser le mythe ... il ne s'agit pas de faire l'impossible...ni loin de là mon envie de moraliser quiconque... juste pour souligner que c'est la capitalisme qui fait tout ce monde et sa mentalité

[superuser]

Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République, a déclaré aujourd'hui que la société française est "fatiguée psychiquement" et que "le chacun pour soi a remplacé l'envie de vivre ensemble".... Ça alors !!!!

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

[hubert23]

De son côté, la FCE-CFDT a annoncé qu'elle demandait l'arrêt du mouvement de grève dans les raffineries du groupe Total.

Ah! ce vieil Haddock , toujours prompt à aider son pote le MEDEF .