A lire marianne n°460
dossier : en avant le 19°siècle - la grande régression
Ce code du travail que l'on démolit
Le contrat nouvel embauche proposé par Villepin légitime la précarité et avantage les patrons.
La dernière flèche décochée par Villepin s'est plantée dans le mille. Le CNE attaquent le code du travail au coeur. Jusqu'ici la règle d'or était la suivante : l'employeur avait l'obligation de justifier tout licenciement. Or la possibilité qui vient d'être donnée à ce dernier de se séparer d'un salarié sans lui fournir d'explication fait basculer la france deux siècles en arrière. On en revient, d'une certaine manière, au code Napoléon, instituant le contrat de louage de services qui prévoyait qu'en cas de contestation entre le maître et le domestique c'était le maître qui avait le dernier mot s'alarme Phillipe Brun, avocat spécialisé dans le droit du travail. Paradoxe : le premier ministre s'insurge contre le développement de la précarité qu'il juge inacceptable, mais il l'officialise à travers ce contrat tout ce qu'il y a de plus légal. Au nom du principe par ailleurs difficilement contestable : contre le chômage il faut tout essayer!
Nouveau prolétariat :
dominique de villepin est en contradiction permanente explique jean claude mailly, secrétaire général de FO. D'un coté, il dit je suis républicain, de l'autre , il prend sans concertation des décisions qu'il puisse dans sa boite a outils ultralibérale. Et provoque, in fine, l'implosion du contrat de travail indéterminée, réclamé à corps et à cri par le MEDEF.
A partir du moment où l'on commence à remettre en cause le code du travail, on peut penser que l'idée sous jacente est d'étendre ce type de contrat à l'ensemble de la population, prédit bernard brunhes, expert en relation du travail et hostile au cpe. Un coup de pied fatal donc, dans notre édifice social, et déjà très ébranlé par toute une série de mesures comme autant de coups de bélier.
L'entreprise de démolition a débuté dès les années 70, quand la droite a donné une base légale à l'intérim et aux cdd, alors confidentiels. L'idée étant déjà d'accroitre la fléxibilité pour lutter contre le chômage de masse naissant. A partir de 1981, la gauche passe résolument l'étape suivante. Elle rétablit le temps partiel annualisé et le travail intermittent, après avoir introduit dans le code du travail le travail a temps choisi. Une notion qui englobe les contrats atypiques et qui, surtout, exonère les patrons de charges sociales substancielles.
Toujours est-il que le dispositif fait malheur dans certaines activités, comme le commerce et les services. Un secteur quasi déserté par les syndicats, où quelques 2 millions de salariés, en cumulant flexibilité, précarité, pauvreté font partie de ce nouveau prolétariat qui constate Patrick Brody, responsable cgt de la fédération du commerce, ressemble beaucoup à l'ancien, du point de vue de l'exploitation subie.
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excellente page de couverture cette semaine ,marianne !!!!
retour au 19eme siecle
tout est dit !
j aime bien marianne , partage pas toute les opinions de jf khan , mais dans l ensemble , c est un canard courageux , y en a plus des masses !
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